LES TEMPS CHANGENT, MAIS EST-CE POUR LE MIEUX?

Les personnes  qui appartiennent à des générations différentes ne se comprennent pas toujours très bien.  Alors, des conflits de générations surgissent et ils semblent souvent devenir difficilement surmontables, à ce point que l’on parle même de fossé entre les générations.  La cause de ces conflits réside dans le fait que la vie d’un être humain est divisée en quatre grandes périodes : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et la vieillesse.  Au cours de ces différents âges, les possibilités physiques et psychiques qu’offre la nature diffèrent, tout comme la manière d’être et d’agir.  C’est la méconnaissance de ces possibilités de chaque âge et, surtout, le manque de respect des différences dans la manière d’être, de ressentir et de penser.

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Une génération est un groupe particulier dont les membres partagent une proximité en âge et ont traversé, à des étapes déterminantes de leur développement, des événements de vie semblables.  En principe, on estime l’intervalle de temps qui sépare deux degrés de filiation à environ trente ans.  À la vitesse que les contextes changent,  les gens d’une génération deviennent vite dépassés par les us et coutumes d’une autre génération, à moins qu’elles bénéficient d’une grande faculté d’adaptation.  Caractériser les générations revient donc à identifier des expériences particulières, avec les événements et cadres sociaux auxquels ils réfèrent, qui diffèrent grandement.

Grosso modo, on résume ainsi les générations qui se retrouvent présentement en présence sur notre bonne vieille Terre.  Les «traditionnalistes» ou «vétérans» sont nés avant la fin de la seconde guerre mondiale et ils sont les héritiers de la grande dépression économique des années 30.  Ils se caractérisent par leur respect des supérieurs, l’acceptation des valeurs religieuses, leur attitude loyale à l’endroit des institutions et la croyance qu’un emploi doit durer toute une vie.  Les «baby-boomers» sont nés dans l’après-guerre et ils représentent aujourd’hui la tranche d’âge des travailleurs les plus âgés.  Leurs valeurs tournent autour de la santé et du bien-être, du développement de soi et de l’implication.  Pour leur part, les membres de la «génération X» sont nés entre le milieu des années 1960 et la fin des années 1970.  Groupe d’enfants-rois devenus adulescents, celui-ci compose la plus large part de la population active.  Ils ont appris à faire preuve d’indépendance dans un monde marqué par les restructurations et les licenciements dont ils ont pu eux-mêmes être les victimes ou dont ont pu être victimes leurs proches.  Ils ont perdu la confiance que les générations antérieures pouvaient témoigner à leurs supérieurs.  Les membres des la «génération Y» sont nés entre la toute fin des années 1970 et le milieu des années 1990.  Il s’agit de la première génération qui a fait l’expérience généralisée du PC.  Fortement influencés par l’individualisme de leurs parents, ces jeunes travailleurs, qui commencent juste à pénétrer le marché du travail, doivent confronter les incertitudes de ce marché du travail et le fait qu’aucune place ne leur est assurée.

En son temps, Omraam Mikhaël Aïvanhov disait déjà : «La jeunesse est curieuse, audacieuse au point de se lancer sans crainte dans des aventures qui peuvent nuire à sa santé physique et psychique. Et lorsque des parents, des adultes plus sages essaient de la retenir, elle ne les écoute pas : qu’est-ce que c’est que ces gens étroits, vieux, ramollis, qui veulent l’empêcher de faire des expériences et de connaître la vie?  Connaître la vie… Les jeunes ne savent pas que, pour connaître la vraie vie, il y a d’autres expériences à faire que celles où ils s’imaginent qu’ils vont exister plus intensément.  Et quand ils le savent, parce qu’ils l’ont lu dans des livres, il leur suffit que d’autres, des philosophes, des sages, des saints, aient fait ces expériences.  Il leur arrive d’admirer ces personnages, et ils sont même capables de les citer, mais pas question pour eux de les imiter!  Ils imitent de préférence ceux qui se sont brûlé les ailes dans des excès de toutes sortes.  Eh bien,parents-enfants il vaudrait mieux qu’ils se contentent de faire des citations quand il s’agit des aventures lamentables de tant de créatures qui ont mal fini (la littérature et l’histoire en sont pleines), et qu’ils essaient de vivre les expériences des êtres qui ont su trouver le chemin de la lumière et du véritable amour.»

La dernière génération semble appartenir à une véritable mutation de l’être humain : la jeunesse actuelle ne peut pas se définir ni s’expliquer facilement.  En effet, avec les changements rapides du XXIᵉ siècle, les tendances d’aujourd’hui démontrent métamorphose radicale de la jeune génération. C’est excessivement visible dans leur comportement, leur éducation, leurs aspirations.  Ce qui caractérise leur comportement, c’est premièrement leur désir exacerbé de jouir de la liberté.  Leur aspiration à l’indépendance suscite directement un nombre infini de disputes entre les adultes et les ados : divergences d’opinions, d’idées, de problèmes, d’aspirations.  En général, ils se fichent éperdument des générations précédentes, qu’ils ne considèrent que comme des croulants, avec lesquelles ils n’établissent à peu près pas de relations.  Très égoïstes, élevés en rois, conscient de qui ils sont, se sentant invincibles, ils prennent le meilleur de tous les mondes, imposant le respect pour leur personne et leurs possessions, mais n’en démontrant pas beaucoup pour autrui et ses possessions.

Même s’ils refusent de le reconnaître, les jeunes dépendent essentiellement de leurs parents sur le plan matériel et ils ne se gênent pas pour étirer, selon les circonstances, le stage dans la famille.  Avec leurs yeux rêveurs, ils aspirent à une autonomie complète pour ce qui a trait à l’argent.  Pourtant, leurs espérances ne correspondent pas à la réalité.  Les désirs des jeunes d’aujourd’hui tournent autour de l’acquisition d’un portable de nouveau modèle, d’un ordinateur, de l’argent de poche-pour fréquenter les clubs, les discothèques, se permettre d’autres divertissements, auxquels ils consacrent la plus large part de leur avoir, des attentes auxquelles les parents ne peuvent pas toujours répondre entièrement.  C’est alors que surgissent les remarques ou les requêtes du genre : «Pourquoi mon copain peut-il tout se permettre, mais pas moi? » ou «Je veux un portable comme celui de mon ami».  Selon les moyens de la famille, les conflits peuvent devenir inévitables.  Car les jeunes se croient tout dû et ils n’ont aucun sens de la difficulté à gagner de l’argent.

Dans le domaine des relations entre les parents et les enfants, il existe d’autres motifs de contestations qui surgissent surtout de la divergence des opinions.  Les jeunes de la dernière génération s’opposent à leurs parents sur les sujets des études, de leur futur métier, de leur plan de carrière (ils n’en ont pas), des questions des relations affectives, du choix des amis.  Et ils s’expriment avec force et conviction du fait qu’ils n’ont rien de la modestie, de la compréhension et de la soumission de la génération précédente.  Les défauts les plus répandus chez les ados d’aujourd’hui ce sont : l’individualisme, l’égoïsme, l’impulsivité et l’entêtement.  Ils sont incapables de céder devant les adultes et d’en arriver à des compromis, même s’ils ont tort.

Ainsi, on pourrait palabrer à l’infini pour ce qui concerne les mésententes qui surgissent dans les relations entre les ados actuels et leurs parents.  On aurait beau dire que chaque génération devrait faire des efforts et présenter des compromis pour en arriver à un accord mutuel qu’on ne changerait pas grand-chose au contexte en raison de l’obstination des jeunes et de l’intransigeance des parents.  Quoique les parents, de guerre lasse, cèdent plus vite que leurs enfants butés.  Les parents devraient s’intéresser plus au vécu de leurs enfants et essayer de les comprendre, mais leurs jeunes, en retour, devraient respecter leurs parents, avec leurs opinions et leurs conseils.  Dans leur immaturité prolongée, ils y gagneraient grandement.

On peut se demander à quoi servent les hautes luttes entre les générations quand il fait si bon vivre en paix, dans la bonne entente habituelle.  Mais il faut bien que jeunesse se passe.  Et les choses ne devraient pas se précipiter en ce sens, puisque, ce sont les jeunes, plus souvent dans leur tort, qui, les premiers, devraient faire amende honorable, ce qui n’est pas certain.  Ils s‘exposent ainsi à ce que dominent dans leur conscience les remords et les regrets, mais il pourrait être trop tard pour se rattraper.  Les conflits de générations n’apportent rien de bon.  Nul ne parvient à grandir en rejetant une partie de lui-même.  En coupant le dialogue avec les aînés et leurs parents, les jeunes attentent aux couloirs du Verbeconflit-ados-parents et ils se privent d’une grande sagesse.  La richesse du savoir acquise par les adultes, transmise oralement, se perd de plus en plus.  Les échanges sont minés.  Ainsi, ceux qui détiennent les idées de demain sont entravés et dépossédés d’un patrimoine précieux.  Sauf que, dans la communication, il faut savoir se mettre réciproquement à l’écoute de l’autre.  La parole ne revient pas uniquement au plus fort ou au plus âgé, mais à tout un chacun.

Aux dernières nouvelles, on laisserait entendre que les conflits de génération achèvent de s’éteindre… ou presque.  Du fait que les jeunes n’attendraient plus grande chose de leurs aînés, impuissants depuis belle lurette à leur proposer un avenir et donc à l’imposer.  Les jeunes n’ont pas à se battre contre le vide, il vaudrait mieux qu’ils se solidarisent entre eux pour préconiser un monde nouveau.  De leur côté, leurs parents auraient tendance à laisser leurs rejetons vivre ou survivre à leur guise.  Mais si le conflit classique entre le père et le fils a presque partout disparu, ce n’est pas toujours le cas entre la mère et la fille, souvent appelée à  compenser pour l’incompétence dans son rôle.  On dit qu’un autre conflit serait en train de surgir entre le fils et le père, le premier reprochant au second son absence d’opposition et son refus d’exercer une autorité qu’il aimerait contester, histoire de se rassurer par son existence même.  Bien des enfants d’aujourd’hui se promettent, sans le cacher, de se montrer des parents sévères avec leurs enfants.  Retour en arrière?  Probablement pas parce que la sévérité en question n’entend pas imiter celle d’hier ou d’avant–hier.  Nombre de changements irréversibles se produisent dans les mœurs et les habitudes,  mais le retour à l’autorité familiale n’en est pas moins un souhait… peut être même un besoin.

Il ne faut s’inquiéter outre mesure des écarts de la jeunesse qui n’entend, plus ou moins consciemment, qu’à contribuer à transformer le monde, ce qui commence par le fait d’abattre les vieilles fondations inutiles.

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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