LA DÉMONOLOGIE CULMINE DANS LE CULTE DE SATAN… LE SERPENT TROMPEUR, LE GRAND ADVERSAIRE.

N’est-il pas étonnant de voir des gens assez enténébrés pour adorer Satan, le croyant plus puissant et efficace que Dieu ou l’Absolu, quand il ne peut être que l’une de ses créatures, mal comprise, s’il existe?  Car, si Dieu est Tout et partout, il ne peut exister de rival qui puisse être de taille à le terrasser et éliminer, donc d’égale puissance.  Qu’on le considère du point de vue qu’on voudra, le Démon ne peut que représenter un fétu pour l’Être-un et unique.  Comme toute autre création artificielle, qui se dégonfle quand les êtres lui accordent moins de crédibilité, puisqu’il ne peut se nourrir que des énergies de ceux qui croient en lui et l’engendrent, finissant par l’animer… pour un temps.  Derrière toute réalité, même, apparemment, la plus sombre et la plus sinistre, c’est la Lumière divine qui s’exprime et s’expérimente dans des modalités qui échappent à l’entendement humain.

Étymologiquement, le démon, cet «esprit commun», désigne un guide ou un mentor intime et secourable.  Mais il devint peu à peu synonyme d’un esprit, bon ou mauvais, attaché à la destinée d’une personne, d’une ville ou d’un État.  Puis, par l’influence chrétienne, il devint résolument un ange déchu, habitant de l’Enfer et incite les êtres humains à faire le mal et à se damner irrévocablemdémonent, associé à Satan ou au Diable.  Au sens spirituel, il ne constitue qu’une mauvaise interprétation du rôle de l’énergie négative et il évoque un manque d’amour de Dieu.  Souvent, il s’agit d’un ange qui a trahi sa nature et oublié ses origines, mais qui n’est pas mauvais ni par son origine ni par sa nature, puisqu’il procède de Dieu, comme tout être.  Sauf qu’il adopte un comportement mauvais parce qu’il ne se conforme plus à ce qu’il est ontologiquement, tourbillonnant partout pour le meilleur ou pour le pire.  Comme il constitue le gardien des secrets et qu’il détient la force et le pouvoir sur les choses matérielles, il est toujours disposé à faire des pactes, qu’il tient rarement, et des échanges de faveurs.  Alors, pris en flagrant délit de traîtrise, il tente de gagner du temps et d’obtenir des faveurs en préparant sa fuite.

À proprement parler, le Démon ou le Diable n’existe pas.  Dieu n’a pas pu concevoir un tel être dans son Plan cosmique.  Cependant, dans sa Manifestation, Dieu s’exprime par le Rayon rouge, le Rayon de la Matérialité (de l’Attraction matérielle), qui permet de compléter l’Involution de sa projection.  Ce rayon, du nom de Kamaël (parfois désigné comme Chamuel) apparaît comme l’archange de la Densification, ayant pour mission de garder le Monde concret ferme et stable afin que le Fils de Dieu puisse trouver un substrat convenable pour ses expériences, pour se démontrer concrètement tous ses potentiels.  Il suscite l’existence d’une polarité inverse, sombre, représentée par Samaël.  En arrivant sur la planète, suite à son erreur au Paradis terrestre, l’être humain avait l’Esprit passablement obnubilé, d’où il a été frappé et souvent effrayé par les Forces destructives de la Nature.  Ainsi, progressivement, il a attribué à ces Forces un aspect négatif, maléfique, par manque de maîtrise des Lois, au point de concevoir une Entité démoniaque, adversaire de Dieu, détenant un pouvoir égalitaire au sien, pour contrer ses plans.  L’archange qui préside aux manifestations de la Nature reste pourtant un être éminemment divin, puisque, comme le dit la Bible, il a accès au Ciel.  Un être impur et maléfique ne pourrait recevoir un tel privilège.  C’est par incompréhension de sa dynamique que l’homme l’a perçu comme le Démon, alors qu’il n’est qu’un auxiliaire de Dieu pour conserver le Monde formel tant et aussi longtemps que Dieu en aura besoin pour accomplir son Plan.

Mais, comme la pensée de l’être humain crée, par sa longue croyance à une Force du Mal, il a donné naissance, par ses conceptions erratiques, à un égrégore du mal, que l’on appelle Satan qui, à force d’être nourri par la pensée de milliards d’êtres humains, a pris comme une force autonome, très destructive.  Du reste, il existe bel et bien un Ange rebelle qui a tenté de contrecarrer le Plan divin, ce que révèle également la «Bible».  Mais cet Ange ne pourra que réintégrer la Lumière un jour, lorsqu’il aura complètement mesuré son imposture et sa bévue.

Quant à l’autre création diabolique arbitraire de l’être humain, elle devra se dissoudre dès que le dernier homme cessera d’y croire, donc de le nourrir de sa propre substance.  Tout cela pour dire que Satan n’existe pas dans la pensée de Dieu et qu’il représente moins, pour lui, qu’un fétu de paille.  Ainsi, qu’il s’agisse du Satan planétaire ou du Démon d’invention humaine, aucun de ces êtres ne peut avoir d’influence dans l’espace psychique de quelqu’un, à moins qu’un être lui donne de la force ou de l’emprise par sa foi, sa peur ou sa vie dissolue.  Chacun est le seul maître et le seul directeur dans son univers, détenant toute la force, tout le pouvoir et toute la puissance pour accepter ou refuser ce qu’il veut, surtout qu’il est doté du libre arbitre absolu.

Il faut comprendre que renier l’existence de Satan ou du Démon, c’est le nourrir par l’absurde.  Il faut accepter son existence, mais lui refuser toute emprise sur soi.  Il faut en faire son levier d’expression.  En résumé, le Diable est d’abord l’Esprit du mal, l’instinct tentateur en chacun, la source de l’égoïsme involutif et matérialisant de l’homme qui le retient dans les plans de la dualité.  Mais l’être humain peut lui échapper en lui refusant tout empire et en se liant à Dieu de façon exclusive.  Satan ne demande pas mieux que de faire croire à son inexistence pour s’infiltrer, chez celui qui n’y prend garde, de façon bien séductrice et insidieuse dans ses œuvres par ses suggestions involutives et matérialisantes infiniment subtiles.  Par son chiffre cosmique, 666, on comprend qu’il maîtrise parfaitement les deux plans supérieurs de conscience, mais qu’il a besoin de l’être humain, qui l’accepte, pour opérer dans la Matière, où il n’a pas directement accès.  Pour arriver à ses fins, il s’y prend donc de façon subreptice, profitant des ouvertures faites, en chacun, par les désirs inférieurs.  Comme le disait le Maître Janaka-anandâ, ne nous attendons pas à ce que Satan ou le Démon se présente à nous dans sa forme horrible (des yeux enflammés, une queue acérée, une forte odeur de soufre et un trident ardent ou une fourche embrasée), car chacun le démasquerait du coup.  Il se présente donc dans toute la lumière qu’il a acquise, se servant de sa séduction, comme héros humanitaire qui cache un seul secret, qu’il nie Dieu ou se croit supérieur à lui.  On comprend alors que le Démon n’a pas de réalité propre, qu’il se confond avec l’esprit séparateur, diviseur et tentateur des instincts primaires.  Il est le fiel et l’agressivité stagnants dans le cœur de l’être humain, ce qui accuse dans la calomnie et le dénigrement de Dieu.

Comprenons bien que les forces démoniaques restent un catalyseur indispensable dans l’évolution de l’humanité.  Le principe démoniaque, qui figure le magnétisme erratique, est indispensable à l’Ordre cosmique.  En ce sens, il a été prévu, par Dieu, comme force compatible et complémentaire de l’électricité.  Tous les processus cycliques naturels sont cycliques, suivant une phase de construction, une phase de destruction et une phase de repos, après lesquelles Dieu relance le Cosmos dans des formes plus évoluées.  En ce sens, le principe démoniaque contribue à conserver la stabilité et la fermeté du Monde matériel, d’une part, et à le transformer, d’autre part.  Dans ce processus, le Démon, avec ses suppôts, en vient à rejeter Dieu et à suivre sa propension naturelle de succomber à la griserie de sa puissance destructive.  Son seul rôle devait consister à purifier le monde, par la dissolution des formes périmées, pour ensuite reconstruire en mieux.  Mais il a opté pour une attitude coupable.  Il a choisi d’incarner le principe de destruction et de dissolution active et délibérée, au lieu de s’en tenir à son seul rôle de puissance d’inertie.

Désormais, le Démon cherche délibérément à s’opposer aux Forces lumineuses, pour perpétuer l’obscurité, le seul état dans lequel il peut opérer, au lieu de favoriser le processus évolutif.  Plutôt que de chercher à purifier le Monde, il cherche à le conserver dans les ténèbres et à le plonger plus profondément dans l’obscurité.  Toutefois, le mal se détruisant par le mal, sans pouvoir se multiplier, chacun peut annuler les efforts de Satan en se reliant à la Lumière qui, elle se multiplie spontanément au centuple, au «miltuple», enfin de toute la puissance évolutive du Cosmos et de Dieu qui le régit.  Mais Satan veut faire croire que Dieu est mort!

On peut dire que le démon désigne une force libre et rebelle.  C’est le faux guide qui, dans les profondeurs, ne dort jamais, prodigue des mauvais conseils, orientant tout vers des catastrophes et la ruine, ne cessant de se déguiser, de tromper et de séduire par des apparences trompeuses.  Il désire sans cesse obtenir plus de pouvoir, dépourvu de toute morale, prêt à détruire le rival qui tenterait de lui bloquer la voie.  C’est la force de dissociation qui entoure le Soi, reliée à l’aspect inversé de Mercure, qui n’agit plus que sur le plan matériel.  Dans ce contexte, il désigne le messager qui établit le principal lien entre soi et le monde.  On le dit présent dans l’or, le travail rémunéré, les rapports avec l’argent.  Si on le laisse libre, il a tendance à se disperser.  Exorcisé, il prive de tout ce qu’il possède de bon à offrir et à enseigner, lui qui connaît si bien le monde et les hommes.  Qui se laisse fasciner par son pouvoir devient sa possession et est écarté du bon combat.  Alors, il faut s‘en faire un ami et un levier, écouter ses conseils, l’appeler à l’aide en cas de nécessité, mais sans jamais le laisser dicter les règles des transactions.  Pour y parvenir, il faut savoir ce qu’on veut, connaître son nom et reconnaître son visage.

En fait, le démon est celui qui suscite les obstacles évolutifs à la mesure des épaules de celui qu’il met à l’épreuve pour le convaincre de ses aptitudes.  Certes, il est, capable de prendre bien des visages différents, mais il n’est pas un ennemi à abattre, puisqu’il révèle une partie de son être propre.  Chez chaque être, il révèle un territoire profond et sombre en lui qui demeure inexploré ou qu’il aime mal.  Aussi peut-il s’entretenir avec lui dans le désert, avant d’entreprendre son grand voyage, pour apprendre ce qu’il doit savoir sur l’être humain.  Sauf que, alors, il ne faut pas tenter de terrasser cette énergie qui barre momentanément sa route, mais la résoudre et la réorienter, en cherchant à comprendre sa raison d’être, en découvrant la qualité qu’elle suggère de cultiver.

Chez les Hébreux, on trouve la liste des démons suivants : Seirim (les «boucs sauvages»);  Keteb (la «destruction» ou la «mort subite» qui amène la peste);  Reshef (associé à Nergal, un autre esprit qui répand la peste, amène la fièvre et l’éclair violent);  Azazel (le «bouc émissaire» qui vit dans la Nature);  Lilith (la «créature de la Nuit» qui tente sexuellement et qui étrangle les nouveau-nés);  et Dever (la «pestilence»).   En songe, le démon évoque l’ombre des régions souterraines, inconscientes et irrationnelles.  Il figure les aspects ténébreux de la conscience collective de l’Humanité, les aspects fourbes de l’intellect, comme la culpabilité, le remords, le regret, la peur, la méchanceté, le sens du péché ou de l’erreur.  Il est souvent relié au père terrible ou à une autorité intransigeante, fort moralisatrice, qui inspire un grand sentiment de culpabilité ou une impression de souillure ou entraîne dans une névrose secrète, comme un sentiment de damnation.  Il peut évoquer un désir de remettre en question la morale admise ou la reconnaissance de ses imperfections et de ses faiblesses intérieures.   Tout au long de sa vie, tout être est assisté par deux forces spirituelles, celles d’un ange et d’un démon.

La Mère Mirra, compagne de Sri Aurobindo Ghose, a dit: «L’Adversaire ne disparaîtra que lorsqu’il ne sera plus nécessaire dans le monde.  Et nous savons très bien qu’il est nécessaire, comme la pierre de touche pour l’or, pour voir si l’on est vrai.  Satprem, son disciple, a précisé : Les Princes de la Nuit sont déjà sauvés! ils sont à l’Œuvre, ils sont les exacteurs scrupuleux d’une Vérité qui contient tout, au lieu d’une Vérité qui exclut tout.»  Leur Maître, Sri Aurobindo Ghose avait exprimé: «Les âmes qui n’aspirent pas sont les échecs de Dieu, mais la Nature est satisfaite et aime les multiplier, parce qu’elles assurent sa stabilité et prolongent son empire.»  Oswald Wirth résume ainsi ces contradictions apparentes: «Comme rien ne se corporise sans qu’il y ait condensation tout d’abord éthérique ou fluidique, sans une influence restrictive et particularisante que l’on est convenu d’attribuer au Diable, celui-ci devient le père spirituel du moindre atome non moins que du plus incommensurable système cosmique, car, à la racine de l’un comme de l’autre se conçoit un tourbillonnement éperdu autour d’un centre d’attraction nécessairement égoïste et accaparateur.  En petit, comme en grand, tout se concrétise à la faveur d’un obscur instinct d’individualisation, qui se manifeste sous l’apparence d’une révolte contre l’Ordre universel des choses, d’où la légende de Lucifer et celle de la chute originelle, qui sont à revoir, ou Dieu n’est pas le vieil Apsou des Chaldéens, l’Abîme sans fond, l’Infini endormi dans son éternité, dont il refuse de sortir pour créer.»

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Qui ne reconnaît pas son démon personnel, le mental diviseur, le seul adversaire, le verra se déguiser sous la forme de la personne la plus proche pour donner un avertissement.  Il tente de trois manières classiques : par une menace, par une promesse ou en flattant son côté fragile.

Le démon piétiné illustre le rejet de l’ignorance ou le désir de retrouver le souvenir de sa pleine conscience.

La démone est une entité maléfique de prévalence féminine dans sa polarité.

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