LA CONNAISSANCE DE SOI :

 

Il y a la connaissance de soi, au sens du développement personnel, et la connaissance de soi au sens spirituel et initiatique, donc en regard des possibilités évolutives.  En spiritualité, la connaissance de soi ne désigne pas le savoir qu’un être acquiert de l’observation objective de lui-même, afin de reconnaître et comprendre les différentes facettes de sa personnalité et d’en reconnaître les forces et les faiblesses, de manière à découvrir les pensées, les sentiments et les valeurs qui motivent ses actes, mais la certitude qui émerge du plus profond de son être, quand il fait taire le mental, quand il laisse s’exprimer son Individualité spirituelle. Ainsi, la connaissance de soi dirige un être incarné vers son Noyau éternel, ce qui lui permet de naître à sa propre Lumière divine, l’assurant de devenir vraiment authentique, vrai, pleinement  vibrant… donc entièrement vivant.  Elle assure la maîtrise de soi par l’entrée dans la Sagesse qui fait passer des apparences à la Réalité éternelle, qui est déjà là, au plus profond de soi, et y a toujours été, et qui dissout en elle tout ce qui est de l’ordre des illusions et des apparences.  Ainsi, ce qui est merveilleux, c’est que tout être humain soit une émanation de la Source divine, qui a temporairement pris une forme physique, et qu’il peut, dans une relation de sujet à objet, finir par le reconnaître.

LES DIFFICULTÉS

 

Il y a bien longtemps, Sénèque avait suggéré : «Un bonheur que rien n’a entamé succombe à la moindre atteinte.  Mais quand on doit se battre contre les difficultés incessantes on s’aguerrit dans l’épreuve on résiste à n’importe quels maux et même si l’on trébuche on lutte encore à genoux.»  Plus tard, au siècle dernier, après avoir résumé sa pensée par l’aphorisme : «L’homme peut accomplir tout ce que son esprit peut concevoir et croire», Napoleon Hill (1883-1970), un auteur et conférencier théoricien du développement personnel, a notamment ajouté : «Chaque difficulté porte en elle le germe d’un avantage équivalent ou supérieur.»  Maya Angelou (1928), la célèbre poétesse, écrivaine, actrice et militante afro-étasunienne, une figure importante du mouvement pour les droits civiques, qui savait ce qu’était la nécessité de se confronter à des problèmes, a émis l’avis, devant ses concitoyens de couleur : «Vous risquez de rencontrer plusieurs défaites, mais vous ne devez pas être vaincu.  N’oubliez pas que vos difficultés ne vous définissent pas.  Elles ne font que renforcer votre capacité à les surmonter.»

 

VIVRE À SON RYTHME

 

Un proverbe de la Sagesse chinoise invite ainsi à suivre son rythme propre : «Ne craignez pas d’avancer lentement, craignez seulement de rester sur place.»  Déjà, la Sagesse immémoriale recommandait de se hâter lentement, soit d’éviter toute précipitation et toute paresse, ce qui revient à évoluer à son rythme, sans pour autant perdre de temps.  Comme il n’existe aucun raccourci métaphysique, dans l’apprentissage, celui qui cherche à accélérer indument les choses ne réussit qu’à activer tous les processus de son être et à s’épuiser, dépassé par la situation fébrile qu’il a engendrée.  Le paradoxe de la vie se résout dans la maxime spirituelle: «Hâtez-vous lentement», qui suggère d’aller à son rythme sans tenter de le ralentir ni de l’accélérer.

DU HASARD ET DE LA CHANCE

 

Confucius (551 à 479 avant notre ère) avait déjà affirmé, à son époque lointaine : «La chance est bien souvent un hasard qui se provoque.»  Bien des siècles plus tard, Voltaire (1694-1778) reprenait cette idée sous la forme : «Ce que nous appelons le hasard n’est et ne peut être que la cause ignorée d’un effet connu.» Plusieurs années plus tard, À son heure, convaincu par l’expérience, Ostad Elahi (1875-1974), musicien et penseur spirituel moderne, le grand rénovateur de la Tradition mystique kurdo-persane, dont il était l’héritier, d’abord intéressé par le perfectionnement de l’âme humaine,  précisait l’essentiel de sa pensée en disant :  «Le hasard n’existe pas, tout a une cause et une raison d’être.» Elisabeth Kubler-Ross (1926-2004), une psychiatre et psychologue helvético-étasunienne de grande envergure, aînée de triplées, pionnière des soins palliatifs, très intéressée tout au long de sa vie par les expériences de mort imminente, reprenait comme en écho cet avis similaire, en disant : «Il n’y pas d’erreurs, pas de coïncidences.  Tous les événements sont des bénédictions, qui nous sont donnés pour que nous apprenions».  Le «gourou de la santé» des États-Unis, Deepak Chopra (né en 1946), penseur et médecin endocrinologue indo-étasunien, qui a fait fortune en écrivant sur des thèmes de la spiritualité et de la médecine alternative, notamment sur la physique quantique, et en donnant des conférences, arrivait à la même conclusion : «Ma vie est parsemée d’indices qui relient ma réalité intérieure aux mondes extérieurs.  Il n’y a pas de hasard.»   Jérôme Touzalin, un dramaturge et comédien français contemporain, a tourné ce propos en l’aphorisme : «Il n’y a pas ce hasard…  Il n’y a que des rendez-vous qu’on ne sait pas lire.»

Voilà donc la vérité bien réelle, à savoir que, lorsqu’un être incarné commence à comprendre la Loi d’Attraction ou de Causalité, et qu’il saisit que les semblables s’attirent, il découvre qu’il émet constamment un signal ou vibre d’une fréquence auxquels répond l’Univers tout entier.  Et lorsque qu’il a enfin compris ce principe fondamental et qu’il commence à donner une orientation délibérée au signal qu’il émet, il se produit ce phénomène amusant qu’il réalise que rien n’arrive hors de sa propre créativité.  Aucun évènement n’arrive par hasard ou en raison des circonstances. Tout n’arrive que parce qu’un être a consciemment ou inconsciemment vibré, il y a plus ou moins dans son présent passé ou dans une vie passée.  Cela ne résulte plus du milieu dans lequel il est né qui ne lui a pas davantage été imposé. Ainsi, il importe qu’il vérifie à chaque instant la fréquence qu’il est en train d’émettre, dans l’immédiat, dans l’enthousiasme ou la déprime de l’instant présent, pour s’éviter des retours ou des récoltes qu’il apprécierait plus ou moins plus tard. Tout ce qui arrive à un être se présente à lui parce qu’il l’a attiré d’une manière ou d’une autre, se présentant comme l’obstacle, le défi et l’occasion rêvés de sa vie pouvant lui faire choisir les changements les plus salutaires.

PENSER GRAND

 

Chacun peut se permettre de manifester ses rêves les plus fous ou les plus grandioses puisque le subconscient ne fait aucune différence entre une réalité et une illusion, et qu’il manifeste aussi facilement l’un que l’autre.  En cela, l’impossible n’est que ce que les gens ordinaires se refusent par ignorance ou ce qui, pour l’audacieux, semble prendre un peu plus de temps à se démontrer que ce qui a été vérifié et est communément admis.  À ce propos, Evelyn Underhill (1875-1941), une auteure et pacifiste catholique et anglaise rattachée au mysticisme chrétien, très lue à son époque, a écrit : «Tout paraît impossible jusqu’au moment où l’on agit — alors, on s’aperçoit que c’était possible.»  Sauf que, pour y parvenir, il faut commencer par désapprendre les programmations qui ont formé ses conditionnements depuis sa naissance qui ne lui servent plus et qui ne lui ont surtout pas laissé comprendre que, dans le monde, tout est possible pour celui qui croit.  Ralph S. Marston a écrit : «Si quelque chose semble impossible, regarde-le d’une manière différente. Ce que tu souhaites faire peut être fait, mais peut-être pas de la manière dont tu le pensais initialement.»

DU PLAISIR AU BONHEUR

Le plaisir n’est qu’une agréable sensation du point de vue du corps. Malgré son goût de cendre, pour l’esprit raffiné et éclairé, sans en nier la valeur, dans la conservation du désir de vivre, au-dessus, pour l’être plus conscient, il y a la joie, un sentiment plus élevé qui surgit de la libération des chaînes du désir, chez celui qui sait faire preuve d’intelligence au lieu de s’abandonner à ses pulsions, à la manière d’un animal purement instinctif. Mais, plus haut encore, il y a le bonheur vrai (la félicité ou la béatitude) qui résulte d’un accord parfait entre le corps, l’âme et l’Esprit et de l’assomption de son destin, et qui finit par détacher des deux premiers. En cela, chacun choisit selon son degré de compréhension et la sagesse de sa conscience.

NÉCESSITÉ DE L’INTÉRIORISATION

 

Après l’affirmation que l’Amour est la Clef des clefs de la Réalisation transcendantale, la plus grande maxime de la spiritualité se lit : «Connais-toi toi-même, à l’intérieur de toi-même, et tu découvriras le Ciel et les Dieux, te découvrant leur égal.»  Ostad Elahi, de son vrai nom Nour Ali Elahi (1875-1974), un mystique kurdo-persan, curieux de la pensée antique, rappelait cette vérité fondamentale en disant à sa manière : «Lorsque l’homme parvient à pénétrer en lui-même, tout s’éclaire et se dévoile.»  À son époque reculée (205-270 de notre ère), Plotin, un philosophe grec de l’Antiquité tardive, fondateur du néoplatonisme, enseignait déjà : «Chaque être contient en lui-même la totalité du monde intelligible.  Par conséquent, tout est partout.  Chacun est cette totalité et la totalité est chacun.  L’homme tel qu’il est maintenant a cessé d’être le tout. Mais lorsqu’il cesse d’être une personne séparée, il s’élève et pénètre la totalité du monde.» À son époque reculée, Lao Tzeu savait déjà dire : «Au centre de votre être, vous avez la réponse ; vous savez qui vous êtes et vous savez ce que vous voulez.»  Alors, comment se fait-il que personne ne pense à s’intérioriser, pour découvrir la Vérité sur lui-même, préférant courir les Sages et les médiums de tous acabits, même les diseurs de bonne aventure?

 

LA CRAINTE DE DIEU

 

Puisque Dieu, comme Principe de l’Amour, ne juge pas et ne sévit jamais, incapable de courroux, un être gagne à redouter la crainte, sous toutes ses formes, parce qu’elle inhibe, la plupart du temps, pour rien, puisqu’il y a moins à craindre dans l’univers qu’un être ne peut le croire, à part ses propres mauvais choix et créations inconscientes.  La crainte n’exprime-t-elle pas un trouble intérieur produit par la menace d’un mal imminent ou une émotion délétère suscitée par un facteur dangereux, nuisible, apeurant, déterminant à s’éviter un mal réel ou présumé, s’il ne paralyse pas?  Dieu n’a sûrement pas inventé des conditions de ce genre et il n’a pas besoin d’une telle attitude de la part de la moindre de ses créatures.  Tout compte fait, la crainte de Dieu ne peut qu’exprimer le respect zélé de la Loi cosmique qui dispose à un service de vénération à son égard pour s’éviter, dans un juste retour, les pièges inconnus résultant de de l’Attraction et de la Causalité universelle.  Elle suggère de se renseigner convenablement sur les lois naturelles et les principes cosmiques afin de s’éviter des drames, le fruit de sa propre ignorance.  Car la Volonté première de Dieu, c’est que toutes ses créatures prospèrent, soient heureuses et vivent dans la plénitude.  La crainte de Dieu n’est pas une valeur à cultiver, mais céder le pas à la confiance infinie dans l’Absolu même dans ses sentiers insondables.

COHÉRENCE

 

Chacun gagne à se rappeler d’une part qu’il n’est pas seul dans la vie, qu’il est redevable à bien des créatures physiques et à bien des entités subtiles, pour ce qui est de la trame de sa vie.  D’autre part, étant uni à tous les autres, par la Source commune, par ses choix, il influe sur tous ses semblables et sur toutes les autres créatures, autant dans le visible que dans l’invisible.  Aussi gagne-t-il à bien s’éclairer pour toujours faire les meilleurs.

VÉRITÉ MISE EN CONCEPTS, LUMIÈRE MISE EN BOÎTE

 

Ô Vérité, Lumineuse Épée de la Réalité divine, que de crimes, sur cette Terre bénie, n’a-t-on pas commis en ton nom!  Pourtant, dans la perspective des énergies sans cesse mouvantes, tenter de mettre la Vérité en concepts, c’est un peu comme de tenter d’enfermer la Lumière divine dans une boîte.  Pour un enseignant de la spiritualité, il n’y a rien de plus troublant que de devoir mettre des principes spirituels en concepts, pour satisfaire partiellement l’intellect et le calmer, puisqu’ils figent la réalité, tout en la réduisant à la mesure de l’entendement, ce qui en limite grandement la portée.  Le moine bouddhiste zen vietnamien Thick Nhat Hanh, le célèbre propagandiste de la paix, en Occident, presque aussi connu que le Dalaï Lama, qui a longtemps erré à travers le monde, peu prisé par les autorités de son pays, mais a fini par y revenir et y fonder le Village de Pruniers, où il enseigne l’art de vivre en Pleine Conscience, a très bien résumé cette difficulté dans cette courte phrase : «Les choses sont dynamiques et vivantes alors que nos concepts sont statiques.» Ainsi, quels que soient les enseignements qu’il reçoit, le chercheur gagne ensuite à méditer sur eux, au lieu de simplement les admettre comme notions intellectuelles ou comme préceptes complets, afin de s’assurer de les dégager rapidement de ces cadres rigides qui réduisent la part de Vérité ou de Réalité qu’ils contiennent.

 

LE SENTIMENT DE SUPÉRIORITÉ

 

   Il n’y a rien de noble dans la volonté de se montrer supérieur à un autre, puisque cela découle d’une pulsion animale plus qu’humaine.   La vraie noblesse consiste plutôt à vivre dans la simplicité et la modestie en cherchant à se dépasser constamment.  Nul n’est supérieur à un autre ni le sera jamais, à part qu’en conscience, ce qui est déterminé par son degré d’amour vrai.  Sauf que celui qui gagne cette supériorité n’en sait rien, d’où il devient incapable de s’afficher tel puisque, dans son authenticité, il ne se compare à personne.  Qui s’élève ne peut qu’être abaissé.  Il y a fort à parier que celui qui affiche une attitude de supériorité déguise un sentiment de doute sur soi, d’infériorité, d’impuissance, d’insuffisance, d’incomplétude ou de vulnérabilité, nés dans l’enfance, en assurance, en arrogance, en condescendance, en effronterie.  Et il ne peut l’avoir maintenu que parce qu’il en a tiré avantage ou qu’on l’a encouragé dans son choix de gonfler son ego artificiellement et de tenter de dominer autrui.  Mais, tout au long de sa vie, il devra s’astreindre à «performer» pour supporter sa présumée supériorité et, faisant fuir, il connaîtra bien peu de joies authentiques.  Car chaque fois qu’il tentera de se hisser plus haut que les autres, sans y parvenir, il choisira inconsciemment de tenter de rabaisser les autres afin de ne pas baisser dans sa propre estime.

L’ESPÉRANCE

 

Il faut éviter de confondre l’espérance et la foi, comme le font les mentors religieux et les moralistes.  L’espérance réfère au sentiment qui porte à considérer ce que l’on désire comme réalisable ou ce que l’on conçoit comme probable.  Elle détourne du passé pour tourner vers l’avenir.  C’est le premier pas vers la foi qui, dans son sens le plus vrai, représente la vivre représentation que se fait un être, en imagination, de ce qu’il désire, jointe à la certitude de l’obtenir, une certitude justifiée par un nombre suffisant d’expériences probantes dans son passé.  Ainsi, l’espérance permet de croire que la vie détient ou conserve un sens, à travers les épreuves, ce qui motive à le chercher le temps qu’il faut pour le découvrir.  Elle assure qu’un être continue de se centrer davantage sur ses attentes que sur les doutes qu’ont pu engendrer sa nonchalance à agir ou les échecs qui ont surgi de son ignorance ou de son irresponsabilité. Tant que ce sentiment de probabilité subsiste, un être peut accepter de continuer à vivre et d’investir beaucoup d’énergie dans son besoin d’en obtenir la confirmation.

SAVOIR PRENDRE LE TEMPS

 

Patrice Pluyette (1977), un écrivain français des dernières générations, poète et romancier, a écrit : «Aujourd’hui, on ne prend plus le temps.  C’est le temps qui nous prend.  On passe son temps à chercher du temps.  On passe le temps à fuir le temps.»  Pourtant, un proverbe chinois rappelle avec sagesse: «À qui sait attendre, le Temps ouvre ses portes.»  Il faut savoir prendre le temps qui, de toute manière, n’est qu’une illusion mentale qui, pouvant raccourcir ou s’étirer, s’adapte à la conscience.  C’est la magie du moment opportun, engendré par la Sagesse de l’Absolu, qui évite bien des problèmes causés par la tension de la hâte!

DU DÉFAITISME

Défaitisme : acceptation de la défaite sans résistance, fait de se laisser vaincre sans réagir, attitude de celui qui est sûr de perdre ou d’échouer.  C’est bien cela, le défaitisme désigne l’attitude du perdant congénital.  Il dénote l’état d’esprit du pessimiste invétéré qui ne parvint pas à croire au succès, à la réussite, à la victoire et qui, du coup, préconise l’abandon de l’effort ou de l’action.  Par manque de motivation ou en raison d’une piètre confiance en lui, il croit toutes ses entreprises ou initiatives vouées d’avance à l’échec, ce qui le contraint à la passivité de celui qui, perpétuellement déçu, se résout à son sort misérable et subit la vie.  Ainsi, il se comporte comme une éternelle victime, ne décidant jamais de rien de peur de se tromper, projetant ses torts sur autrui, s’en remettant aux astres, aux cartes, aux lignes de la main ou aux révélations des médiums pour sa direction.  Il n’accepte plus de responsabilité dans ce qui lui arrive, alors, il néglige de porter attention aux signaux d’alerte et il attend que le temps arrange les choses.

Mais qu’est-ce qui peut bien faire que les êtres humains soient différemment sollicités ou orientés dans l’existence, les dons personnels, un milieu plus favorisé, une meilleure constitution physique et mentale, une meilleure formation ou une meilleure éducation?  Certains êtres manqueraient-t-ils naturellement d’élan vital, de courage, d’ambition, d’aspiration, de support pour se sentir aussi démunis et impuissants?  À la vérité, à moins de handicaps sérieux, le défaitisme est généralement le lot d’un être qui ne parvient plus à prévoir le moindre progrès, d’où il cesse de s’investir, parce qu’il a vécu dans un milieu trop négatif, autoritaire, répressif, inhibant, morne, donc peu stimulant.   Il faut dire que, souvent,  certains se sont eux-mêmes infligés la souffrance qu’ils portent depuis longtemps et de plusieurs façons.   Ainsi, pour avoir été trop souvent frustré dans ses besoins, ses désirs ou ses attentes, un être peut s’être fait rogner les ailes ou avoir perdu son élan de jeunesse de sorte que, en tout, il se voit échouer dès l’abord ou le départ.  Il n’est plus qu’un mort-né en sursis et en régression constante qui s’enfonce dans le malaise, la résignation ou le désespoir, dans l’attente de l’échéance fatale, qu’il n’ose même pas provoquer.

Pourtant, il a été démontré que chez les êtres humains aux potentialités comparables, ceux qui possèdent l’estime d’eux-mêmes et sont persuadés de leurs capacités de produire des changements et de prendre la maîtrise de leur vie réussissent mieux à trouver les solutions aux problèmes inhérents de la vie, ressentent moins de tension dans les situations de stress, connaissent moins souvent l’échec, se démontrent plus efficaces dans la relève des défis que ceux qui se sentent davantage gouvernés par le destin, les êtres qui les entourent et qui, du coup, ne parviennent pas à croire qu’ils peuvent changer le cours des événements.  Puisque tout vient de lui, qu’un être intervienne ou pas, par esprit de motivation ou de démission, il n’en façonne ou n’en détermine pas moins son destin!

LA TENDANCE AU CYNISME

 

Le cynisme découle d’un long vécu de frustrations et de déceptions et, selon l’étymologie du mot, il amène à témoigner d’une audace de chien plus que d’audace spirituelle.  Il s’agit de l’attitude de celui qui, pour éviter de se perdre dans l’anonymat de la foule ou dans la soumission grégaire, adopte un comportement excentrique, brave avec impudence les valeurs admises, dédaigne toutes les convenances, méprise les conventions sociales, réprouve l’opinion publique dans une intention conscience et délibérée de choquer ou de provoquer.  Subversif et jubilatoire, à divers degrés, cet être libre, dépourvu d’attachement particulier, exprime l’agression ou l’ingérence de celui qui, asocial ou rebelle, plutôt instable et mal dans sa peau, cherche des boucs émissaires sur qui transposer ses frustrations.  En cela, il révèle de l’immaturité, de l’irresponsabilité, une incapacité de s’assumer et de régler ses problèmes par des voies plus saines.  Mais dans un monde où les grands en donnent un si bel exemple, dans leur égocentrisme, leur arrogance, leur hypocrisie, leur manque d’éthique, en raison de la chute des valeurs, peut-on tellement lui en vouloir de signaler que tout ne va pas encore pour le mieux dans le meilleur des mondes alors que les faibles et les démunis continuent de payer les pots cassés de cette minorité gouvernante par le pouvoir ou la finance?

Le cynisme actuel n’a plus grand-chose à voir avec la tendance philosophique antique qui lui a donné naissance et qui, dans une quête du maintien de la liberté personnelle, préconisait les vertus de l’autosuffisance, de l’ascétisme et de la frugalité, soit de ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui la «simplicité volontaire».  Le cynisme qui a présentement cours dans nos sociétés se définit plutôt comme un mélange de lucidité et de dérision qui permet de mettre à nu et de condamner des abus évidents ou des incohérences patentes.  Car il comporte cet apparent manque d’élégance qui consiste à constater les choses comme elles se présentent plutôt que comme la majorité souhaiterait qu’on le fasse.  C’est la raison pour laquelle on juge ce personnage grossier ou déplacé pour ceux qui croient ne pas l’être, les puissants ou les bien-pensants, dans leur refus systématique de voir les choses comme elles sont et d’en tirer les conséquences qui s’imposent.

Car comment celui qui sait ne se ferait-on pas cynique devant ceux qui, même exploités, ne le deviennent pas?  Souvent cette attitude, érigée chez certains en mode de vie, se fonde simplement sur l’exigence éclairée de ne pas s’en laisser conter, sur la volonté de faire tomber les masques et sur la détermination de révéler les gens vicieux qui se parent de dehors vertueux, surtout dans certaines institutions qui les dominent, et qui continuent de se prêter à ce jeu louche et immonde en tentant, par tant d’astuces éculées, de se montrer nobles et dignes de confiance, alors que l’ensemble de la société gagnerait à connaître leur vraie nature ou à découvrir leur vrai visage, celui du manque de sincérité en raison de leurs motivations égoïstes et narcissiques très peu rassurants pour l’avenir collectif.  N’empêche que, à ce jeu, on témoigne du fait qu’on reste à la remorque de la conduite d’autrui, ce qui limite d’autant la liberté.

L’ART DE L’ÉCHANGE

 

   Peut-être oublie-t-on trop souvent, avant de se prononcer, ce sage rappel de Bruce H. Lipton (1944), biologise et écrivain étasunien notoire qui a développé le concept d’influencer l’ADN et les cellules corporelles par la pensée : «Votre point de vue est toujours limité par vos connaissances.  Développez vos connaissances et vous transformerez votre esprit.»   Chacun gagnerait à se rappeler que, dans un échange, même s’il a sur sujet, s’il tente d’imposer ses arguments à l’autre, qui n’est pas d’accord, il ne peut qu’engendrer une plus grande opposition.  C’est dire qu’aucun consentement réel à ce qu’un être veut faire comprendre ne peut se produire tant qu’il n’arrête pas de forcer, d’imposer son point de vue.  Notamment, en matière de spiritualité, comme d’une autre spécialité, le Sage et le profane ne sont pas sur le même pied pour ce qui a trait au degré de Savoir et à la manière d’appréhender le monde et de l’expliquer.

UN PROMPT RETOUR À L’ESSENTIEL

 

Euripide (480-406 a. J.-C.), un poète de la Grèce ancienne, qui serait né le jour même de la célèbre bataille médique de Salamine, sa ville natale, qui opposa victorieusement Thémistocle sur la flotte du Perse Xerxès Premier, dans le golfe d’Égine, mena une existence solitaire à écrire des tragédies qui n’eurent pas plus de popularité que son mariage et sa vie amoureuse, négligeant souvent ses fonctions publiques. Le beau de son histoire, c’est qu’il a quand même produit des chefs d’œuvre rempli de trait de sagesse, comme en font notamment foi ses «Fragments», alors qu’il écrit: «Qui donc des hommes ose se juger puissant quand n’importe quel accident peut l’anéantir, effacer jusqu’à sa trace?» N’est-ce pas une pensée qui ramène à l’essentiel de l’existence celui qui est capable d’un peu de réflexion?

LE COURAGE

 

Dans le monde contemporain, il est probable que le plus grand courage consiste à comprendre le sens de sa vie et à vivre pleinement quant tant de sollicitations factices, complètement fausses, sollicitent chacun, car il consiste à aller à contre-courant lorsqu’on sait que la foule s’écarte de l’idéal humain dans son entêtement à ne pas comprendre la réalité telle qu’elle est.  Dans une foule éteinte, qui a perdu le but de toute vie, ce courage résulte de l’activation du feu intime qui motive à accomplir, à sa manière, ce qui importe le plus : son destin.  En vérité, le vrai courage amène à considérer tout obstacle qu’il découvre sur ma route comme un encouragement à s’engager à réussir ou à s’accomplir.

Car le courage réside moins dans l’ardeur à la tâche, la force de volonté dans l’action, la détermination de l’esprit à dépasser la crainte et à triompher des limites, l’énergie déployée dans les initiatives, la bravoure affichée devant le danger, la fermeté appliquée dans les épreuves inéluctables, la somme de la productivité, l’application jusqu’à la performance,  la détermination à l’héroïsme, mais dans la force d’âme qui éveille les meilleures dispositions du cœur, rendant audacieux sans témérité, enthousiaste sans illuminisme, engagé sans complaisance, patient sans entêtement, persévérant comme pas un, parce que rempli de l’aspiration à atteindre l’Idéal.  Il est le vouloir spirituel d’être soi-même, de participer pleinement à la vie, de s’accomplir dans le progrès constant, de s’affirmer et de se réaliser en dépit de tout ce qui tend à empêcher ses aspirations à s’actualiser, d’exercer ses droits et d’accomplir son devoir.

Celui qui a découvert une juste ou noble cause doit éviter de la déserter à l’heure de la tentation, de la crise ou du péril, qui amène la raison à s’obscurcir, la sensibilité à s’épouvanter, la volonté défaillir, les sens se crisper, les nerfs se tendre.  Chacun doit savoir puiser dans sa force intime, trempant ses armes, pour poursuivre la tâche de validation que l’Absolu lui a confiée.  Ce sont ceux qui sont dépourvus de courage qui sont les meilleurs saboteurs de la vie d’autrui n’ayant de cesse de tenter de les décourager dans toute entreprise audacieuse qui devient pour eux un reproche à leur pusillanimité ou à leur veulerie.

Pourtant, chacun gagne à se souvenir du fait que le courage n’implique pas l’absence complète de peur.  Souvent, bien au contraire, il naît dans la plus grande peur de sa vie alors qu’il subsiste une part de lucidité qui permet de faire au mieux ce qui est à faire pour se tirer d’une impasse.  En pareil cas, ce qui importe le plus, c’est de faire le premier pas puisque, en surmontant bravement une petite peur amène à trouver le courage d’affronter la suivante.  Un certain Doric Germain a dit : «Le véritable héroïsme n’est pas l’absence de peur, mais la canalisation de la peur vers l’action.»   Robin S. Sharma parle ainsi de cette indispensable vertu : «Le courage te permet de courir ta propre course. Le courage te permet de faire tout ce que tu veux parce que tu sais que c’est juste. Le courage te donne la maîtrise de toi-même pour persister là où les autres ont abandonné.»

DES JUGEMENTS DE VALEUR

 

Henri Bartholin a dit avec raison : «On n’a pas le droit de juger une personne sans connaître toute sa vie; ce qui signifie que tes jugements sont toujours faussés par une connaissance partielle de la personne!  Aime les autres comme ils sont et respecte-les.»  Le jugement de valeur ne cherche, la plupart du temps, qu’à rabaisser autrui, mais surtout un être qu’on croit inconsciemment porter ombrage à son être ou à ses croyances, et à s’élever en assumant les fonctions de juge et de parti, la plupart du temps dans un décret de deux poids et deux mesures.

Dès qu’un être sent le besoin de juger, il cherche à se libérer d’une tension interne, produite par son échelle de valeurs, en attirant l’attention des autres ailleurs que sur soi, afin de moins être sollicité par ses propres faiblesses.  Mais, du même coup, il dénie à l’autre ce qu’il ne parvient pas à voir en lui, qui se résume souvent à ce qu’il ne veut pas voir, invitant à jeter tout un fruit à cause d’une meurtrissure qu’il peut porter.  Dans ces circonstances, comment celui qui est jugé pourrait-il échanger d’égal à égal avec son juge, puisqu’il est, dès l’abord, condamné comme une nullité qui tentera de le museler en retournant contre lui le moindre de ses arguments, les retournant comme des justifications accablantes de ses prétentions, alors que, en fait, il ne parvient qu’à se juger lui-même dans ses inéluctables imperfections, dont la plus importante est l’orgueil spirituel?

Nul ne peut reconnaître chez un autre un travers sans le porter lui-même : soit qu’il ait déjà agi comme lui, mais qu’il a cessé de le faire par la force, attestant le fait qu’il n’est pas tout à fait délivré de ses ombres, soit qu’il l’envie dans ce qu’il est, sans détenir le courage d’agir comme lui, par manque de conviction.  En vérité, il y a dans ce comportement de l’intolérance, une disposition hostile et cruelle qui porte à mépriser et à dénigrer, voire à persécuter, ceux qui ne sont pas de son avis, à condamner ce qui déplaît dans les opinions ou conduites d’autrui, à imposer sa façon de comprendre comme la seule vraie et légitime.  Celui qui juge porte le masque de celui qui entretient des doutes secrets sur la validité de ses croyances ou qui reste fermé à la différence, à l ‘originalité et à la nouveauté.  Il oublie que, dans l’impossibilité de s’adapter, il devrait se retirer de la circulation pour méditer sur lui-même.

Le jugement de valeur ressort d’un tribunal incompétent, d’une instance qui ne vaut que la conscience qu’elle porte!  On aura beau se penser sage et dire que l’on ne fait que constater, dans tout jugement, on projette plutôt ses perceptions étriquées.  Il faudrait bien en venir à se demander pourquoi on tient tellement à jouer au redresseur de torts apparents, quand chacun est dans son droit de faire à sa guise dans son univers sans rendre de compte à qui que ce soit.

 

LA VIE EST UN GRAND JEU AMOUREUX

 

On ne le répétera jamais assez.  Sauf que je viens de découvrir que je ne suis pas le seul à le dire, puisque Florence Scovel Shinn, une artiste et illustratrice qui, attirée par la Pensée nouvelle, a dédié sa vie à l’enseignement de la métaphysique et qui semble avoir écrit : «La plupart des gens considèrent la vie comme une combat, mais ce n’est pas une bataille, c’est un jeu.»  C’est la même métaphysicienne qui avait proféré : «On peut dire avec assurance que toute maladie et tout malheur résulte de la transgression de la loi de l’amour.»

Oui, pour l’être incarné, la vie représente simplement une participation au Grand Jeu amoureux du Créateur divin unique!  Lorsqu’un être se lance dans un jeu, il n’a qu’à en connaître les règles et à les appliquer pour en tirer tout le plaisir, toute la joie, tout le bonheur.  L’expérience de la vie reste un drame tant qu’un être tente de s’y prendre seul, pour avoir oublié que, par son Centre divin, il n’est jamais séparé de Dieu et de ses ressources illimitées.  Car il n’est pas un être en devenir, mais un être à la découverte de lui-même.  Ainsi, dans la réalité terrestre, tout dépend de la formation d’un être, dans une incarnation particulière, qui l’amène à concevoir l’existence comme une fatalité à subir plutôt qu’une destinée à assumer, ce qui mène l’un à se compliquer inutilement l’existence, dans la démission qui le prive de comprendre le sens des lois naturelles et des principes cosmiques, qui se répondent dans l’effet de réversibilité de la cause à l’effet, tandis que l’autre s’occupe courageusement, dans la patience et la persévérance, de découvrir ses potentialités infinies, afin de décrocher son diplôme cosmique de Maître ou d’Être réalisé.

En effet, au lieu de penser sans cesse à avoir, à faire, à connaître, à rivaliser et à lutter, qu’y a-t-il de plus facile que de se renseigner, à l’intérieur de soi, sur les attributs de son Essence, sur les atouts de sa Nature et sur son Ultime Destinée, afin de savoir les moyens à se donner pour l’accomplir?  En cela, il n’est pas demandé de peiner pour accomplir son Salut, mais de vivre dans la Grâce, pour découvrir sa Réalité déjà accomplie, en changeant ce qui peut l’être et en s’abandonnant au Destin supérieur, pour le reste.  La vie ne devient un drame que dans la mesure qu’un être, ignorant de sa finalité ou mal renseigné sur elle, accumule les moyens sans autre intention que de les détenir ou d’accumuler, pour s’enrichir et s’enorgueillir, les valeurs putrescibles qu’il ne pourra jamais amener avec lui dans le Vrai Royaume.

Celui qui sait peut engendrer à répétition des instants de ciel sur Terre.  L’important, c’est donc de chercher ce Savoir ou cette Sagesse où elle se trouve, soit à l’intérieur de soi-même, et d‘en faire sa priorité vitale.  Méditons cette autre sublime pensée qu’a transmis cet auteur : «La vie est un jeu de boomerangs : nos pensées, nos actes et nos paroles nous reviennent tôt ou tard avec une précision étonnante.»

LE CHANGEMENT

 

Tout passe, tout change, tout se transforme.  Et au gré de l’évolution ou de la transformation de toute réalité, tout évolue et se transforme avec elle.  La crainte du changement engendre une opposition à la vie, toujours mouvante et fluide, lui offrant un blocage.  Épictète a sagement rappelé : «Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore.»  C. McCandless exprime fort bien la nécessité de s’ouvrir au changement dans le propos qui suit : «La joie de la vie vient de notre rencontre avec des expériences nouvelles, et il n’est donc pas de plus grande joie que d’avoir un horizon changeant sans cesse, d’avoir pour chaque jour un soleil nouveau et différent.»

L’HARMONIE QUI PRÉLUDE LA RÉALISATION

 

Sur Terre, même dans le Nouveau Monde, un homme ne peut vivre dans l’équilibre et exprimer l’harmonie que dans la mesure qu’il rayonne l’Amour pur, l’Énergie source de toute manifestation, qu’il vit dans la Richesse abondante (se donne les moyens de passer de la survie à la vie afin de, en possession du nécessaire, s’occuper de l’essentiel), la Santé radieuse qui lui assurent le Succès absolu dans toutes ses entreprises et lui font découvrir sa Maîtrise totale.  Ainsi, il n’y a que l’être humain sain, prospère, généreux, accompli qui puisse se dire véritablement heureux.  Car, pour lui, conformément à son Essence bien incarnée dans sa Nature, le bonheur ne réside ni dans le paradis artificiel de la matière résultant d’une fuite dans la densité ni dans un Ciel vaporeux et hypothétique résultant dans la fuite vers le haut, la fuite dans l’Absolu, mais dans l’expérience du Paradis terrestre ou du Ciel sur Terre.  Or celle-ci résulte d’un ajustement ordonné de l’intérieur à l’extérieur, soit de la fusion de sa Conscience supérieure avec son environnement.  C’est le résultat de la conciliation des objectifs de la tête avec ceux du cœur qui assure que chacun met bel et bien les moyens au service de sa Fin ultime afin de se reconnaître comme Dieu-Homme ou comme Homme-Dieu ou de réintégrer la Conscience christique.

Neale Donald Walsch, l’auteur et conférencier étasunien, qui a pondu la trilogie des Conversations avec Dieu, a très bien résumé le propos en écrivant : «En vérité, tu ne peux renoncer à rien, car ce à quoi tu résistes persiste.  Le vrai renonciateur ne renonce pas, mais fait un choix différent, tout simplement.  C’est l’acte d’aller vers quelque chose et non de s’éloigner de quelque chose.»

ÉGAUX OU PAS ÉGAUX?

 

   À ceux qui rouspètent toujours, dès qu’on laisse entendre que, à une époque particulière, les gens ne sont pas égaux, comme s’ils tenaient le propos pour une attaque personnelle, il faudrait présenter l’avis d’un bien Grand Maître, Omraam Mickaël Aïvanhov, qui ne semble pas apprécier que l’on mette toutes les consciences sur un même plan : ««Mais en réalité l’égalité n’existe pas dans l’univers, partout c’est l’inégalité qui règne. Il n’y a pas d’égalité sur la terre, dans aucun plan. Vous direz : «Mais nous avons fait de l’égalité une loi ».  Oui, mais la loi n’est qu’un principe abstrait, un texte accroché à un mur, ce n’est pas une réalité concrète.  Dans la réalité, l’égalité n’existe nulle part : la nature a voulu la diversité, et c’est cette diversité qui engendre l’inégalité.  Si certains paraissent plus avantagés que d’autres, c’est parce que les humains ont des capacités différentes.  Est-ce normal?  Tout à fait normal.  Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des hommes, on a pu faire ces constatations.  Celui qui était plus habile ou plus vigoureux était par exemple meilleur chasseur, il ramenait plus de gibier et accumulait ainsi plus de provisions que les autres.  La nature n’aime pas l’égalité, l’uniformité, le nivellement.  / Dans la nature, c’est donc l’inégalité qui règne : la misère chez les uns, l’abondance chez les autres.  Pourquoi les gens s’imaginent-ils qu’ils doivent être égaux?  Ce serait la stagnation, il n’y aurait plus de mouvement, plus d’évolution, parce qu’il n’y aurait plus de compétition.  Que ce soit pour la richesse, pour le pouvoir, pour le savoir, on ne peut pas empêcher les compétitions.  Et il est inutile d’essayer de s’y opposer, jamais on n’y arrivera, jamais, car c’est la nature qui soutient l’inégalité!  / Quoi que les gens possèdent, c’est normal, c’est juste.  Si certains sont tellement scandalisés et révolté, c’est parce qu’ils ont rejeté la croyance en la réincarnation qui explique et justifie chaque état, chaque situation.  Pourquoi certains dans cette incarnation sont-ils fortunés?  Parce que dans leurs précédentes incarnations ils ont d’une façon ou d’une autre travaillé à le devenir. Il est dit dans la Science initiatique que l’homme finit toujours par obtenir ce qu’il chercher.  Cela prend plus ou moins de temps, mais s’il persévère dans ses efforts, il l’obtient.  C’est une loi cosmique. / Si certains sont riches, c’est parce qu’ils ont développé des qualités déterminées et travaillé pour obtenir ces richesses.  Vous direz : «Oui, mais ils ont employé la ruse, la violence, la malhonnêteté, les mensonges».  C’est possible, mais même en utilisant ces moyens, la loi cosmique permet qu’ils les obtiennent, parce que c’est ce qu’ils désiraient et qu’ils ont tout fait pour les obtenir.  Maintenant, bien sûr, la question est de savoir s’ils seront tellement plus heureux avec toutes ces possessions, ou même s’ils les garderont longtemps.  Car aucun acte ne reste sans conséquence, et que ce soit dans cette vie ou dans la prochaine, celui qui a mal agi finit par être puni d’une façon ou d’une autre.  Ainsi beaucoup de malheureux, de déshérités, de mendiants que l’on rencontre dans les rues, sont des gens qui, dans une existence antérieure, s’étaient enrichis en causant la perte des autres, ou bien qui avaient utilisés le pouvoir que leur donnait l’argent pour faire du mal.  Bien sûr, ce n’est pas toujours le cas, de même que tous les riches ne le sont pas devenus par la ruse et la malhonnêteté ;  certains le sont devenus par leur travail acharné, ou par héritage, ou par chance, ou grâce à une découverte. Je ne peux pas m’arrêter sur chaque cas particulier, je parle en général.»

    Bien sûr que tous les êtres sont égaux, du point de vue ontologique, soit qu’ils sont égaux dans la Conscience divine et dans l’Amour de l’Absolu et qu’ils détiennent les mêmes virtualités.  Sauf que, au gré des incarnations, ils n’en font pas tous le même usage.  C’est ce que Jésus illustrait dans la parabole des talents ou des dix mines, rapportée dans l’Évangile selon saint Luc (chapitre XIX et versets 12 à 27).  Dans la traduction de la Bible de Louis Segond, le texte se présente comme ceci : «Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents.  De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres.  Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent de son maître.  Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte.  Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : «Seigneur, tu m’as remis cinq talents; voici, j’en ai gagné cinq autres.» Son maître lui dit : «C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.» Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit: «Seigneur, tu m’as remis deux talents; voici, j’en ai gagné deux autres.» Son maître lui dit : «C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.» Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit : «Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné ; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi. «Son maître lui répondit: «Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné ; il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.  Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.»»

LA SÉRÉNITÉ

 

La sérénité, qui dégage des émotions puissamment créatives, exprime l’état de paix ou de neutralité intérieure qui amène à accepter tout comme une expérience nécessaire à son expansion spirituelle.  Elle résulte du fait qu’un être a compris que, autant que le succès et la réussite, le contretemps, l’inquiétude passagère, l’erreur, l’échec, le revers, les regrets et les remords, tout ce qui arrive est le fruit de ses œuvres et lui  permet de progresser et de grandir dans la mesure qu’il l’accueille et en tire la leçon qui s’impose.  Le désarmement extérieur, qui mène à la sérénité joyeuse, passe par le désarmement intérieur, par l’élimination des foyers de concurrence et de rivalité, qui dégénèrent en hostilité ou en agressivité et en haine.  En spiritualité, la paix, facteur de sérénité, ne se définit pas par l’absence de lutte, de conflit ou de guerre, mais par le dépassement des combats et des contradictions qui élève dans l’Être pur.

 

L’ERREUR, COMME L’ÉCHEC, UNE BÉNÉDICTION

 

L’erreur et l’échec, oui, mais la défaite, jamais!  Tout être humain commet des erreurs, même le plus sage, qui n’exprime pas encore sa complète perfection, dans la réalité contingente, parce qu’il n’est jamais qu’un compagnon d’aventure qui s’est aventuré plus loin sur le Sentier infini de l’Évolution, et qui en est revenu pour renseigner ses semblables, mais qui a su apprendre d’elles et se les pardonner.  En fait, Robin S. Sharma, l’a très bien souligné : «Il n’y a pas d’erreurs dans la vie, il n’y a que des leçons.  Il n’existe pas d’expériences négatives, il n’y a que des occasions de mûrir, d’apprendre et d’avancer le long de la voie de la maîtrise de soi.»

Dans le passage de la presque complète obnubilation à la Révélation de la Lumière totale, pour émerger de l’inconscience et accéder à la pleine conscience, tout se fait à petits pas, de manière progressive, conformément au rythme évolutif de chacun, à travers des tâtonnements qui passent par de multiples erreurs apparentes qui, si elles sont comprises, finissent par mener à la réussite ou à l’accomplissement.  Les pièges à éviter, c’est de s’entêter dans l’erreur, de se laisser décourager ou de s’en culpabiliser, par manque de force intérieure, de maturité spirituelle ou de responsabilité personnelle.

Chacun devrait moins s’inquiéter de ses erreurs et de ses échecs que de manquer les  occasions qui lui sont offertes et qu’il manque quand il n’essaie même pas de vérifier de quoi elles retournent.  Rien ne sert d’attendre des occasions extraordinaires, pour agir, car celles-ci se présentent rarement.  Il vaut mieux saisir les apparentes petites occasions ordinaires et en faire des grandes en faisant preuve de pertinence et cohérence.

Malcom Forbes a lancé ce mot lumineux : «L’échec est succès si nous apprenons de lui.»  Anthony Fernando lui ajoute ce point de vue intéressant : «Ne confonds pas ton chemin avec ta destination…  Ce n’est pas parce que c’est orageux aujourd’hui que cela signifie que tu ne te diriges pas vers le soleil.»  C’est le grand inventeur Henry Ford qui a dit, avec le plus d’humour : «Échouer, c’est avoir la possibilité de recommencer de manière plus intelligente.» Chaque moment difficile offre l’occasion d’enrichir l’intelligence, d’ouvrir les yeux… et le cœur.

Ainsi, chacun devrait moins craindre de faire des erreurs que de les répéter, par manque de cohérence.  Il n’y a que celui qui ne fait jamais rien qui ne se trompe jamais et ne fait pas de faux pas.  Le seul homme qui ne se trompe jamais est celui qui ne fait jamais rien, mais il mène une existence bien terne.

© 2015, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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