LA RÉCEPTIVITÉ 

 

On dit que la réceptivité est un attribut féminin.  On la définit comme l’aptitude à recevoir des impressions ou à répondre à des stimulations, ce qui s’exprime par le sentiment et, à l’extrême, par les émotions, signalant la capacité de participer à un projet, de sympathiser et de s’émouvoir du sort d’autrui.  Indice d’acceptation, elle est l’apanage d’un être qui sait recevoir et accueillir, parce qu’il sait porter attention et bien observer, avant de penser à donner et d’émettre, dans le discernement du juste mérite.  Au sens spirituel, elle évoque la disponibilité sans attente à son destin, à sa part du plan divin, chez un être qui reste spontanément ouvert à l’Absolu, parce qu’il sait se choisir dans sa réalité.

L’être réceptif se signale par son aptitude à penser pour lui de lui-même.  Aussi, sait-il écouter activement, refusant d’interrompre un interlocuteur, de lui couper la parole, peu importe le sujet qu’il aborde, tant qu’il n’a pas bien articulé sa pensée.  Il ne prend pas pour autant la parole des autres sans d’abord la faire passer au filtre de son intuition et de son discernement.  Il ne procède pas ainsi par paresse d’esprit, manque d’intelligence, cynisme ou individualisme.  Dans l’amour et la pureté d’intention, il préfère plutôt passer les réalités au crible des certitudes qui résultent de l’expérience personnelle, ce qui témoigne de droiture, d’honnêteté, d’intégrité, en raison d’un refus de la peur, des compromis, des atermoiements ou des hésitations.  Il veille à infirmer toute excuse, à s’interdire toute projection et tout jugement de valeur, conscient des difficultés évolutives qui sont les mêmes pour chacun, préférant rester original, personnel, authentique.  Il vit sans produire trop d’efforts vains, qui minent en vain les énergies, en se fondant sur ce qu’il y a de plus courageux, de plus audacieux et de meilleur en lui.  Autrement dit, il est ouvert à Dieu et il le laisse agir à travers lui à sa guise, selon son Plan cosmique.

 

L’INTÉRÊT

 

Schiller a dit : «Le monde est gouverné par l’intérêt personnel.»  Cela ne doit pas étonner puisqu’il  relève de la sensibilité qui rend rapidement partial et subjectif, même arbitraire.  L’Intérêt, c’est ce qui amène un être à souhaiter entrer en possession d’une réalité qui éveille sa curiosité ou sa convoitise, qui semble importer, dans l’intention de s’ajouter quelque chose.  Il porte à tenter de s’accaparer ce qui semble utile, convenable ou avantageux pour soi.  Il est au fondement de la motivation d’agir : plus l’intérêt est grand, plus la motivation est forte.

Mais La Rochefoucauld a fait une mise en garde judicieuse en rappelant : «Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions, si le monde voyait les motifs qui les produisent.»  Car c’est l’intérêt qui oriente les choix, qui forme l’opinion, qui fait tenir toutes sortes de discours et qui fait jouer toutes sortes de personnages, même celui de l’être dési6ntéressé, si cela peut servir.

Il est vrai que, inconsciemment, chacun ne tarde pas à conformer ses idées et ses comportements à son intérêt, ce qui amène parfois sa vertu à en prendre un coup.  Les vertus se perdent dans l’intérêt, car il amène un être à se faire exigeant pour ce qui le touche et le flatte, mais assez indifférent pour le reste, ce qui laisse entendre que peu d’autres choses peuvent l’intéresser.  Car, en raison de la loi du moindre effort, chez le commun des mortels, chacun ne cherche l’intérêt d’autrui ou le bien commun que dans la mesure qu’il le sert en quelque chose.  Un être peut aller jusqu’à croire une chose, sans réussir à se donner de preuve de son existence, s’il a intérêt à entretenir pareille croyance.  C’est du reste la motivation qui se cache derrière l’hypocrisie.

Pour rester objectif et équitable dans ses échanges, le conseil de Vauvenargues tient probablement toujours, lui qui stipule : «C’est à notre cœur à régler le rang de nos intérêts, et à notre raison de les conduire.»  La tête, dirigée par le cœur, accomplit des merveilles et des prodiges, appelant à sortir de soi et à se dépasser, pour y inclure l’autre.

ACCÉLÉRATION DU TEMPS

Actuellement, les êtres en instance d’Éveil peuvent intégrer et assimiler en quelques mois, certains, même en quelques jours, selon leur degré de pertinence, de sagesse et de confiance en eux, ce que les aînés, les pionniers de la Première Vague d’incarnation, ont mis la moitié de leur vie et plus à accomplir pour accéder à leur présent degré de conscience ou de Lumière spirituelle.  Sauf que cette facilité d’accomplissement comporte son avers, à savoir que les nouvelles générations, dans leur vitalité et leur dynamisme, qui leur donne le sentiment d’invincibilité et de pérennité, trop centrés sur leur nombril, pour avoir été traités comme des rois tyranniques, oublient d’où ils viennent, avec ceux qui sont passés avant pour préparer ce terrain plus favorable d’expansion.  Par un juste retour des choses, ils ne doivent pas s’étonner de se retrouver devant un avenir comme bouché, bientôt obligés de supporter des générations vieillissantes, parce que, dans leur individualisme, qui n’exclut pas la grégarité des gens de leur âge, pour avoir coupé les liens générationnels, ils n’ont pas su reconnaître dans les anciens la sagesse qui leur manquait et aurait pu orienter plus lumineusement  leur intrépidité mal assurée, qu’ils ne savent pas trop en quoi investir, par manque de repères clairs, de valeurs supérieures, d’engagement ferme.  Les générations, compatibles et complémentaires, ne sont pas faites pour se nier, s’oublier et s’exclure, mais pour s’enrichir et se motiver mutuellement.  La vieillesse, qui ne peut plus trop, sait, quand la jeunesse, qui pourrait tout, ignore trop de choses, malgré qu’elle pense tout savoir et tout pouvoir par elle-même.

L’INQUIÉTUDE, CELA SERT À QUOI?

Mary Engelbreit a su écrire : «S’inquiéter ne fait pas disparaître les problèmes de demain et nous prive de notre force aujourd’hui.»  L’inquiétude est le premier pas sur le chemin de la peur qui prépare la frayeur.  C’est un état pénible et diffus, très dissolvant, déterminé par l’attente d’un événement malheureux, l’anticipation d’une souffrance, à cause d’une incertitude ou de l’irrésolution, d’un manque d’audace et de courage.  Comme chacun finit par engendre ce sur quoi il porte assez longtemps sa pensée ou son sentiment, que pensez-vous que l’inquiet se prépare pour demain?

LA DÉTERMINATION

 

Tant qu’elle n’engendre pas la tension, nul être n’arrive à grand-chose sans la détermination, cette volonté délibérée, patiente et persévérante de réussir dans une entreprise ou ce choix d’atteindre immanquablement un but.  Elle consiste à agir avec résolution, après mûre délibération, pour s’assurer qu’on évite de se préparer un minable destin.  Elle est le contraire de l’atermoiement, de l’hésitation, de la tergiversation, de la propension à lésiner, à cause de l’indétermination provenant d’n manque de motivation.  Elle se fonde sur l’affirmation : «Je veux tout cela, ici et maintenant, et rien de moins.»  C’est l’injonction intime qui prévient de se laisser décourager dans les efforts, malgré les erreurs et les échecs inéluctables, qui ne servent qu’à  instruire, amenant à se détacher des résultats et à éviter de s’affliger de quoi que ce soit.  Elle amène à fuir l’attitude de laisser-aller qui assure le sabotage de son destin en empêchant un être de vivre ce qu’il veut vivre,  Alors, celui qui tombe accuse simplement le coup, il se relève, il panse ses plaies et il se remet à la besogne parce qu’il sait qu’il le peut que finir par réussir et s’accomplir.

L’AIDE À AUTRUI

 

Présentement, dans l’urgence du moment, alors que la falsification et l’illusion ne peuvent plus avoir cours, chacun en a plein les bras, d’où il gagnerait à moins se soucier des autres et à les laisser à leur destin.  N’empêche qu’il peut déjà les aider en acceptant de rayonner sa propre intensité de Lumière spirituelle, sans attente, dans la discrétion parfaite.  Comme l’autre n’est jamais qu’une partie de soi, dans la Conscience de l’Absolu, en l’aidant ainsi, il s’aide lui-même, mieux qu’en s’immisçant dans ses affaires et en tentant de le convertir, ce qui pourrait le dépersonnaliser et l’écarter de sa propre voie.  Tout être incarné aide ses semblables d’autant mieux que, refusant de se prendre au sérieux, il laisse couler en lui le flot de l’Énergie divine.

En fait, peu importe son degré d’évolution, tout être peut aider celui qui ne trouve pas d’issue, parce qu’il tourne en rond dans ses ornières mentales et ses hallucinations émotionnelles, dans la mesure qu’il évite de le juger et que, dans ses rencontres, il lui accorde une présence vraie, remplie d’amour, capable d’agir de lui-même.  Car l’amour amène l’autre à se tourner vers lui sans savoir pourquoi il le fait, mais il ne tarde pas à signaler par son regard inquisiteur ou son questionnement concret.  La simplicité de l’Amour vrai permet spontanément la révélation intérieure qui tire un être de l’ombre et de ses ornières, en plus de mettre la fête dans le cœur, ce qui comble au plus profond de l’être.

ENCORE DE L’AMOUR

L’heure n’est plus aux manifestations collantes ou gluantes d’affection, un sentiment si captatif et partial, si mouvant et superficiel, mais à l’expression de l’Amour pur, l’Amour incommensurable de la Source des Sources ou de l’Absolu, qui coule au plus profond de vous.  Du reste, pour chacun, c’est du la mission première dont il est chargé afin de rétablir la planète et l’humanité dans l’ordre, l’équilibre et l’harmonie du Dharma universel.   Pour y arriver, chacun doit dépasser son intellect et sa sensibilité, qui engendrent les émotions apparemment douces, mais si délétères et ravageuses, parce qu’elles l’enferment dans la dynamique des centres inférieurs de votre colonne vertébrale : celle de la quête de survie par la possessivité et l’accaparement, du plaisir à tout prix et des jeux de pouvoir incessants, qui mènent les hommes à s’entretuer.

L’Amour mène un être à se centrer sur son centre cardiaque, qui établit la véritable stature humaine et en fait le chef d’œuvre de la création, celle d’un être qui exprime l’Amour plutôt que l’affection arbitraire entachée des relents d’animalité.  Porte d’accès à l’âme, le cœur le porte à renoncer à la dynamique des centres inférieurs de la colonne vertébrale, possessivité et accaparement qui alourdissent, sensualité gluante et dévastatrice, jeux de pouvoir faits de manipulations, de domination, de mensonges, de tricheries, même de trahisons, qui empêchent d’établir un lien avec la Conscience supérieure et de retrouver le fil d’Ariane qui permet de parvenir au bout du sombre labyrinthe de la densité et de la dualité et de déboucher dans la Lumière unique.

Mais tout amour commence par soi-même, incluant ensuite ses semblables, puis toutes les créatures, enfin le Cosmos entier, avec l’Absolu, afin de rétablir l’Unité apparemment morcelée.

DES COROLLAIRES D’ÉVIDENCE

Plus grande est l’idée qu’un être se fait de lui-même, plus grande devient son expérience;  plus haut il lance son ancre, plus d’énergie il obtient pour la réaliser.  Celui qui accepte de ne considérer que le meilleur en lui, dans le refus de s’attarder ou de s’appesantir  sur le négatif, change la donne dans sa vie, en transformant les effets, puisqu’il attire ce qu’il maintient dans ses pensées et ses ressentis.  Qui ne pense qu’au meilleur ne peut que s’attirer le meilleur dans un avenir prochain.  Si un être n’accepte de recevoir que ce qu’il y a de mieux, c’est ce qui finira par se produire, sans lui éviter de vivre ce qui participe du plan de son âme.  Mais il n’est pas nécessaire de peiner pour qu’une expérience réussisse et prenne toute sa valeur.  Chacun agit comme un aimant vivant : il attire dans sa vie les personnes, les situations et les circonstances en harmonie avec ses pensées dominantes.  C’est dire que tout que sur quoi l’esprit s’appuie consciemment ou inconsciemment, appuyé par le ressenti, s’insinue dans son expérience.

LE DESTIN DU PIONNIER

 

Par définition, le pionnier est un être d’avant-garde, une être audacieux et courageux et aventurier tenace, capables de grands sacrifices pour concrétiser ses rêves, incarner ses aspirations, transformer son avenir.  C’est un meneur et un montreur de voie, celui qui ose quitter les sentiers battus et les chemins fréquentés pour mener les premières recherches dans un domaine, défricher des territoires vierges, donc inhabités et incultes, préparer ou frayer la route à d’autres, qui ne manqueront pas de le suivre.  C’est un être qui se résout à croire en lui et à suivre son cœur, en mettant les opinions des couards, des poltrons ou des timorés et en écartant les croyances populaires de son époque.  Car il n’est pas de l’ordre du commun des mortels d’échapper aux idées anciennes pour en adopter de nouvelles, inédites, inventives.  Mais combien de marins ont craint de traverser l’océan parce qu’on leur avait appris que le monde, une structure plate reposant sur des piliers énormes, se terminait par une chute dans les abysses du vide infini, alors que ceux qui se sont risqués à le faire ont plutôt découvert une planète ronde dans la découverte du Nouveau Monde.  Pour détester les ornières, le pionnier sait qu’il n’y a pas d’autre sentier que celui qu’il se trace au jour le jour.

 

LA TIMIDITÉ

 

La timidité exprime diversement le manque d’aisance et d’assurance en société;  le manque d’audace et de vigueur dans sa pensée;  l’incapacité de se décider de façon franche et énergique;  le manque d’intérêt dans l’exécution d’un projet.  Dans le premier sens qui précède, cette carence s’exprime surtout par la confusion, l’embarras, la gaucherie, la maladresse, un manque de contenance en public, qui peut s’accompagner du rougissement du visage.  Elle peut dépendre d’un manque d’estime personnel qui se fonde sur une image rétrécie de soi en raison des normes culturelles qui sont trop étriquées ou exigeantes, ce qui peut s’exprimer par des sentiments qui vont de la gêne à la pudeur et à la honte.  Mais la timidité sert, le plus souvent, de moyen de manipulation adroit, puisqu’elle sert à clamer, de manière irresponsable : «De grâce, épargnez-moi, voyez comme je suis inoffensif, faible et impuissant.»   Un être peut s’en tirer en se rappelant qu’il ne tire pas sa valeur du fait qu’il doive ressembler aux autres, répondre à leurs attentes, subir leur regard ou leurs jugements, mais du fait que l’Absolu, toujours impartial, l’a jugé digne de naître et l’appelle à occuper pleinement sa place au Soleil.  Le premier devoir de chacun c’est d’exprimer de manière originale son particularisme de manière souveraine, libre, digne et fière, dans des expériences à sa ressemblance et à sa mesure.  Les carences qu’un être se croit n’ont rien à voir avec son droit d’être lui-même, à son rythme, à sa manière, selon sa compréhension et ses moyens, ce en quoi il n’a rien à envier aux autres.  Quelqu’un a dit : «Ce que nous sommes est le cadeau que la Vie nous a fait, quand ce que nous devenons représente le cadeau que nous faisons à la Vie.»

 

LA VISION DU MONDE

 

Le monde est bien tel qu’il est.  Ceux qui l’accusent de tous les maux, particulièrement d’inconscience, ne l’aident pas à changer.  Combien de chercheurs spirituels développent à leur insu une haine du monde dans leur certitude qu’il est composé d’une masse d’endormis et d’inconscients qui retardent l’évolution, alors que chacun est simplement à l’œuvre de son plan de vie.  Ils oublient que leur expérience du monde est déterminée par la façon dont ils le perçoivent, s’attirant forcément dans leur environnement, par l’attraction, ce qu’ils pensent et ressentent.  Ils oublient simplement d’aimer le monde, tel qu’il est, au point de cesser de le juger, car ce n’est qu’en modifiant leur perception d’eux-mêmes qu’ils peuvent transformer le monde dans lequel ils vivent.  Chacun gagne à se rappeler que, qu’il le veuille ou pas, tous les êtres, intimement liés, s’affectent mutuellement, bien qu’en cela, le plus lumineux remporte la partie.   Œuvrer à transformer sa propre conscience, c’est ce qui importe le plus, quand on veut améliorer son sort en s’attirant des gens de qualité qui feront oublier les aspects sombres de l’humanité.  Or, en cela, l’Amour, qui doit commencer par soi-même, est l’acte créateur suprême.

LE PROBLÈME

 

Le problème ou la difficulté ne surgit jamais pour rien : il représente l’obstacle à dépasser pour activer une forme intérieure et ouvrir la conscience.  Justifié par son aptitude à faire grandir, il porte en lui-même sa solution qu’il suffit de découvrir pour le régler ou l’éliminer.  Grand ou petit, il n’est jamais disproportionné par rapport aux possibilités de celui qui le confronte.  Ainsi, celui qu’il abat et démotive ne peut que se révéler un saboteur de sa propre vie parce qu’il agit en démissionnaire, en perdant, évitant de profiter d’une occasion de grandir en force et en compétence.  Chacun s’impose lui-même ses limites dans celles qu’il se reconnaît.  Mais surtout, cela à quoi il résiste, persiste, puisqu’il le renforce sans s’en rendre compte.  Pour sa part, le problème résolu ne peut pas revenir puisqu’il a atteint l’objectif d’instruire.  Satprem l’a bien expliqué : «Le Destin n’est pas fait pour nous écraser ni pour nous punir.  Il est fait pour nous contraindre à grandir.»

En vérité, chacun ne peut faire que ce qu’il pense pouvoir faire, qu’être ce qu’il pense pouvoir être, qu’entrer en possession de ce qu’il s’accorde le droit de posséder, que réussir ce qu’il s’imagine pouvoir réussir.  Tout est fonction de ses pensées et de ses ressentis qui lui attirent immanquablement le plein ou le vide qui l’habite.  Tant qu’un être ne sait pas ce qu’il veut vraiment, il disperses ses forces dans la dispersion de son attention, et tant qu’il disperse son attention et ses forces, il accomplit peu ou il échoue entièrement, s’y trouvant une raison de vivre dans la peur et le doute, scellant ainsi son destin malheureux.  La force ne se développe pas dans les moments de bonheur, mais dans les épreuves, et c’est elle qui permet de connaître le triomphe.  Cette constatation n’invite pas à faire l’apologie de l’épreuve au point de la désirer, mais à faire accepter les expériences difficiles qui, surmontées, rapprocheront d’un plus grande maîtrise et d‘un bonheur plus certain et constant.  Toutes les situations instruisent, mais ce sont les plus difficiles qui instruisent le mieux un être, lui permettant d’écarter de nouveaux problèmes dans le domaine où il a augmenté sa maîtrise.  L’échec apparent devient succès pour celui qui accepte d’apprendre de lui!  Et c’est ainsi qu’il est dit que toute expérience porte sa part de Lumière.

LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL

 

Peu importe l’importance du drame ou de l’épreuve qu’un être peut vivre, la lumière subsiste toujours au bout du tunnel.  Sur le coup, dans la souffrance ou la fatigue, il peut sembler difficile d’y accéder, mais chacun peut y arriver, dans la mesure qu’il sait situer ce qu’il vit dans la juste perspective et en trouver l’aspect constructif, celui d’une leçon de vie qui vise à le rendre plus conscient, fort, efficace et compétent.  Surtout que c’est toujours au moment où les nuages deviennent le plus sombre qu’ils s’apprêtent le plus sûrement à éclater pour dégager le ciel et permettra au Soleil d’émerger.  Pour surmonter les obstacles, un être doit faire de chaque échec un tremplin, en tirer la leçon salutaire et se déterminer à procéder plus avant.  Chacun gagne à suivre son rêve, à maintenir ses objectifs et à poursuivre sa route même s’il tombe ou trébuche, car ce n’est jamais qu’au sommet qu’il obtiendra la vue d’ensemble qui attestera de la validité de sa détermination.  Samuel Beckett a su écrire : «Tu n’as cessé d’essayer? Tu n’as cessé d’échouer? Aucune importance! Réessaie, échoue encore, échoue mieux.»  N’est-ce pas un façon bien humoristique de rappeler que tout échec apparent porte sa part de lumière en cela qu’il apprend peu à peu ce qui est à éviter et ce qui est à faire.

 

DE LA PEUR

 

Celui qui ne veille pas à vaincre ses peurs à chaque jour n’a rien saisi du secret de la vie.  Pourtant, il n’est pas si difficile de se libérer de ses craintes et de ses inquiétudes qui compliquent inutilement les choses en les amplifiant artificiellement : il suffit de comprendre qu’on ne fait qu’un avec le Pouvoir infini de l’Absolu.  Dès qu’un être entre en contact avec ce pouvoir, en renouant avec son Centre divin, il constate que par sa pensée et son ressenti, il parvient à surmonter n’importe quelle circonstance défavorable, ce qui l’amène à s’inquiéter et à craindre de moins en moins.  Dans l’Univers et le Cosmos, il n’y a absolument rien à craindre puisque tout répond à l’Ordre rigoureux du Plan divin, dit la Volonté de Dieu.

 

L’AMOUR, TOUJOURS L’AMOUR

 

L’Amour est la Clé des clés.  Aussi, au début de chaque jour, jour après jour, chacun devrait vérifier s’il peut agrandir suffisamment son cœur et rayonner l’énergie amoureuse de manière qu’il incluse, au-delà des êtres chers et de ceux à qui il peut le donner facilement, tous les êtres de la planète, en commençant par ceux qui en ont le plus besoin.  Chacun gagne à accueillir le monde entier dans son cœur.  Ainsi, il doit apprendre à aimer tout le monde et pardonner à tout le monde, jusqu’à l’oubli, le seul moyen de se libérer complètement.  Mais il ne parviendra jamais à un tel résultat, à défaut d‘en connaître les avantages et les bienfaits, s’il ne commence par s’aimer lui-même, se pardonner ses apparentes faiblesses, ses élans de colère, ses débordements de tristesse et ses bouffées d’émotivité, d’absoudre de ses sentiments de honte, de remords, de regrets et de culpabilité.  L’amour passe par un cœur ouvert parce qu’un être à su faire taire sa tête dans ses attentes et ses jugements et qu’il a accepté que l’autre s’affranchisse complètement de lui.

En fait, l’amour que chacun cherche partout à l’extérieur de lui, c’est en lui qu’il réside, qu’il se trouve déjà.  Il peut être évoqué par nombre de personnes ou révélé par nombre d’évènements.  Pourtant, à la fin, chacun doit réaliser qu’il est amour, qu’il détient en lui la source de tout amour.  Un être a beau se soumettre à toutes sortes de techniques et de pratiques spirituelles, s’il n’est pas capable de puiser un grand amour pour tout et tous dans son cœur, il ne peut ni progresser ni s’accomplir.  Dans l’ordre de la réalisation personnelle, la tâche consiste moins à chercher l’amour qu’à discerner en soi les obstacles qu’on a dressés contre lui.

LE DON PRÉCIEUX DE L’UNICITÉ

 

Chacun est unique, ce qui en fait une rareté.  Chacun gagne en préciosité dans la mesure qu’il est lui-même à sa manière et qu’il accepte de faire, en raison de son caractère et de son rôle fonctionnel particulier, donc être ce qu’aucun autre ne peut être aussi exactement que lui et faire ce qu’aucun autre ne peut faire aussi sûrement que lui.  Du reste, c’est son premier devoir afin de valider les concepts spéciaux que l’Absolu lui a demandé d’explorer, ce que personne d’autre ne peut faire aussi bien que lui.  En fait, le mot «unicité» est rattaché au privilège que détient chaque être incarné que le Créateur l’ait engendré sur un modèle unique et sur une fréquence vibratoire particulière par rapport à tous les autres, ce qui en fait un phénomène original et rare, le rend exceptionnel et irremplaçable.  De ce fait, il  gagne à sans cesse se rappeler qu’il est un être très spécial et que personne ne peut jouer son rôle mieux que lui.

DE L’IMPOSSIBLE

 

La plupart des impossibilités persistent parce que, dans leur démesure apparente, un être n’a pas encore le courage de les tenter.   Car ce qu’il conçoit comme impossible ne représente que l’expression de ses présentes limites, de ce que son esprit perçoit comme impossible.  Mais le secret, c’est que, dans la Conscience de l’Absolu, il n’existe nul impossible, il n’existe que des possibles.  Il faut comprendre que l’esprit et le sentiment ne peuvent accepter ce qu’il refuse de croie et tient à rejeter et qu’ils ne peuvent incarner et vérifier ce qu’ils nient, mais ce qu’il attire puissamment ce qu’ils redoutent.

À vrai dire, un être parvient à réaliser de grandes choses moins par la force que par la patience et la persévérance guidées par la sagesse et la prudence.  En cela, ce qu’il décide de ne pas ou de ne plus faire importe autant que ce qu’il décide de faire.  Jack Canfield a écrit : «Tout ce que vous désirez est là qui attend que vous le demandiez. Tout ce que vous désirez vous désire également, mais vous devez passer à l’action pour l’obtenir.»  Pour sa part, Charles Fillmore pensait : «En nous, se trouvent toutes les grandes possibilités de l’Esprit, qui mis en action, nous permettre d’être, de faire ou d’avoir tout ce que l’on veut.»  Il est vrai que celui qui n’essaie jamais rien de nouveau, ne réussit jamais grand-chose, mais que celui qui finit par essayer parvient souvent à s’étonner.

LA QUALITÉ D’ÊTRE

 

Les gens artificiels, qui misent beaucoup sur les apparences, brillent de tout leur clinquant dans la lumière du jour ou l’éclairage du soir, mais ils vivent souvent dans la dépression, s’éteignant avec la lumière parce qu’ils ne brillent pas de l’intérieur.  Ce qui fait la qualité d’un être, ce n’est pas ses attributs extérieurs, mais l’ouverture de son cœur et son degré de conscience.  Un être mise d’autant dans les apparences qu’il est vide intérieurement parce que, dans une pensée égocentrique exagérée, il a faussé son identité personnelle à partir du regard d’autrui, non de ce qui fait sa véritable valeur, son individualité et la différence de son rôle fonctionnel.

Pour éviter tout mauvais amalgame, il faut avouer que cela fait sens de bien emballer un présent de prix ou de qualité.  Mais, chez tout être, le souci de l’apparence doit éviter de mener à l’obsession et d’exprimer le sentiment de dissociation qui nait du désir de se conformer à un modèle extérieur imposé et de se construire une personnalité grandement opposée à ce qu’il se sent être fondamentalement.  Cela ne peut que l’amener à ne plus savoir qui il est, parce qu’il n’offre plus que l’image de ce qu’il désire être pour plaire aux autres ou, tout au moins, pour éviter de détonner parmi eux ou s’attirer le rejet.  Jusqu’à un certain point, il vaut mieux être détesté pour ce qu’on est que d’être aimé pour ce qu’on n’est pas.  Surtout que ce que l’un déteste, l’autre l’aime, et inversement, ce qui permet toujours à celui qui en a besoin de se constituer une cour d’admirateurs.

À bien y penser, la tâche de chacun n’est-elle est de vivre sa vie à son rythme et à sa manière en cessant de copier celle qu’on croit plus belle parce que l’herbe paraît toujours plus verte dans le pré du voisin, ce qui est rarement le cas?  À chacun son destin selon le plan de son âme!  La plus belle réalisation, c’est de se connaître et de s’appartenir…  Il vaut mieux savoir qui on est, savoir ce qu’on veut vraiment et le réaliser que d’admirer ou d’aduler, de copier, d’imiter, de se comparer, de vivre dans la concurrence.

LE SILENCE, LE SECRET ET LA SOLITUDE

 

La plupart des gens ont peur de ce qui pourrait faire leur plus grand bonheur : une vie de silence et de solitude menée dans le secret pour ce qui concerne leurs réalisations.  Le silence permet de s‘écouter se parler et de capter, par l’intuition, des codes de vie ou des indications par rapport à sa destination.  La solitude permet d’échapper à la fébrilité et au tumulte du monde.  Le silence aide à se mêler de ses affaires et il protège contre le vol de ses semences.  L’homme a besoin de sérénité pour évoluer et grandir dans la plénitude, et c’est ce que lui permettent le silence le secret et la solitude.  En fait, l’être humain ne peut accéder à un bonheur stable et durable sans entrer en contact avec ses ressorts ou ses ressources intimes, qu’il ne peut explorer dans le bruit et l’activité, parce qu’ils sont enfouis dans les profondeurs de son âme.  Le silence, le secret et la solitude le tirent de son exil dans le monde et ils le ramènent à vivre dans sa maison ou son temple où il peut se permettre de se remplir de lui-même et de devenir une source lumineuse pour les autres.

LE DON ET L’ACCUEIL

 

Celui qui reste toujours fermé ne peut rien recevoir et il se prépare une constipation et de la stagnation ;  celui qui reste constamment ouvert, ne peut rien retenir de ce qu’il a reçu, il se prépare une diarrhée et une hémorragie.  Pour conserver ses énergies, chacun doit savoir donner autant qu’il reçoit et recevoir autant qu’il donne.  Chacun doit s’y prendre comme l’oiseau qui bat des ailes : dans la souplesse parfaite, il doit successivement ouvrir et fermer.  Qu’arriverait-il à l’oiseau qui ne battrait que d’une aile, pourrait-il prendre de la hauteur et gagner en expansion?

LES JOIES DE LA VOIE

 

«Tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, mais tout le bonheur et l’apprentissage se produit pendant que vous la montez.» (Andy Rooney).   À vrai dire, l’existence de chacun est remplie de questions sans réponse, de défis à relever, d’impondérables auxquels il doit faire face.  Mais c’est dans le courage de chercher les réponses, d’affronter les défis et d’accepter les impondérables qui donne son vrai sens à la vie. Chacun peut passer sa vie à se plaindre des coups du sort ou des travers d’autrui et choisir de sombrer dans le dolorisme ou le désespoir ou il peut apprécier, jusqu’à la gratitude, d’avoir développé sa force à travers les obstacles et de leur avoir survécu, pour être devenu plus conscient.  Celui qui, démotivé ou déçu, persiste à vivre dans l’inaction se limite et il se confine à vivre dans le doute, la peur, menant une triste existence. Car c’est dans l’action éclairée qu’un être forme sa confiance et développe son courage.  Quand il est parvenu à un terme, tout être finit par se lasser des avantages qu’il comporte, d’où il s’en invente un autre, dans une quête infinie.  Car le bonheur est dans la découverte de ce que comporte une voie plus que dans l’atteinte de la destination où elle mène.

SUIVRE SON CŒUR

 

Ce n’est pas d’hier que les Sages recommandent de suivre la voie de son cœur, qui est toujours la meilleure, qui, en tout cas, est souvent bien plus sûre que celle de la tête, qui illusionne si bien ou qui s’affole d’un rien.  On peut en trouver un des meilleurs exemples dans ce propos de la Table d’Émeraude d’Hermès Trismégiste : «Durant ta vie active écoute ton cœur et suis ce qu’il te conseille.  Aucune richesse ne te sera utile si tu t’ouvres à ses conseils et si tu suis sa voie. Jamais tu ne perdras si tu suis ton cœur.»  Ainsi, dans les enseignements spirituels du passé, ce n’est pas dans l’omission de ce principe que naissait tant de causes d’échec, mais dans l’interprétation que chacun en faisait.  Car ceux qui sont très près de leur animalité confondent généralement le cœur avec leur sensibilité viscérale, l’appel pathétique de leur ventre ou de leurs tripes, de leurs puissants instincts, ce que le cœur n’a jamais approuvé.  Mais, dans la vie de chacun, cette confusion ou cette incompréhension faisait toute la différence.  La voie du cœur, c’est celle de l’intuition qui choisit l’incarnation de l’Amour vrai, donc impersonnel et inconditionnel, comme priorité, qui le met toujours au service de l’intelligence pour éclairer tous les choix.

La voie du cœur révèle la vision intérieure en provenance de l’âme.  Or, comme Orison Swett Marden l’a si bien rappelé : «Si nous sommes fidèles à notre vision intérieure, il viendra un temps où nos désirs s’épanouiront, où nos ambitions seront satisfaites, où notre idéal mûrira, car tout ceci forme les pétales renfermées dans le bouton de la fleur qui, tôt ou tard, s’ouvrira et répandra son parfum en révélant sa beauté, sans se flétrir, et sans être arrêtée dans sa croissance.»  La voie du cœur se découvre à l’écoute de sa voix, qui n’a pas besoin de mots pour se faire comprendre.

 

LE BONHEUR

 

David H Lawrence (1885-1930), un écrivain britannique, auteur prolifique, surtout reconnu pour ses récits de voyage, ses essais, ses nouvelles et ses romains, qui dût se déplacer à travers le monde, poursuivi par la censure qui voyait en lui un pornographe, l’a bien formulé : «La vie n’est supportable que lorsque le corps et l’âme vivent en parfaite harmonie, qu’il existe un équilibre naturel entre eux, et qu’ils ont, l’un pour l’autre, un respect réciproque.»  En cela, nul n’obtient le bonheur que celui qui ne l’attend que de lui-même.

En fait, le bonheur atteste le fait qu’on est bien avec soi parce qu’on vit sa propre vie détaché des attentes d’autrui, qu’on assume sa liberté et qu’on exerce sa souveraineté.  Il s’atteint moins par l’esprit de possession et la  la satisfaction de ses désirs que dans la réalisation d’un but noble et louable.  Il résulte de la cohérence, soit du fait qu’un être pense et ressent ce qu’il dit et qu’il reste ainsi en harmonie avec ce qu’il fait.  Il commence avec l’appréciation de ce qu’on détient et possède déjà et il se maintien par l’attention portée aux petites choses.  Il comporte la maîtrise de son être dans l’acceptation de changer ce qu’il est possible de changer et d’accepter ce qui est inéluctable, ce qui porte à se couler au courant de la vie et amène le reste à suivre.  Il ne peut aller sans la paix intérieure.  Il appelle à vivre sa vie à sa manière et à garder sa pensée centrée sur ce qui réjouit tout en permettant d’évoluer à son rythme, selon sa compréhension et ses moyens.  Ainsi, il découle davantage de la manière de penser et de l’attitude que celle-ci conduit à adopter que de la qualité de ses relations et de l’abondance des biens tangibles.

Le bonheur témoigne d’un haut degré d’accord intérieur qui résulte du fait de satisfaire ses diverses instances et de le partager avec autrui. Dans l’accomplissement du plan de son âme, il implique ainsi une prise en charge de sa réalité physique et psychique, guidé par son Esprit divin, ce qui produit un ajustement harmonieux de l’intérieur et l’extérieur avec l’environnement.  Il se maintient dans le choix d’exprimer à chaque instant l’amour vrai et d’évoluer dans la grâce et la gratitude.  Il comporte une conformité à la Vérité qui résulte du respect des lois naturelles et des principes cosmiques.  Il s’agit d’un état d’être qui résulte du fait d’accomplir son plan de vie, tel que porté par son âme, plus dans les conditions extérieures comme la richesse financière et l’abondance de biens.  Celui qui pense, ressent, parle et agit d’un cœur et d’un esprit paisibles et lumineux, s’attire forcément le bonheur aussi sûrement que l’ombre qu’il produit en avançant en pleine lumière.

Formé au Bouddhisme, l’actuel Dalaï Lama tibétain a dit : «La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons.»  Quant à Victor Hugo, pour rappeler que nul ne peut faire son bonheur sans y inclure les autres, il a écrit de mot heureux : «Le bonheur veut tout le monde heureux.»  Gautama Bouddha l’avait déjà suggéré en disant : «On peut allumer des dizaines de bougies à partir d’une seule sans en abréger la vie. On ne diminue pas le bonheur en le partageant.»

CHANGER LE MONDE

 

Qui aspire à changer le monde devrait comprendre que cette entreprise commence avec lui-même, puisqu’il ne peut réussir de contagion sans porter ce qu’il veut voir apparaître autour de lui.  Le seul endroit où il peut commencer à le faire, c’est là où il se trouve, là où il en est rendu dans sa transformation.  Le seul moment propice où il peut commencer, c’est dans le moment présent.  S’il s’occupe bien de cette tâche, il n’aura plus jamais le temps de se soucier de ce que les autres font de leur vie et de juger de la validité de leurs choix.  Il importe moins de chercher à changer le monde que de changer sa vision du le monde.  Ce qu’un être constate résulte de sa façon de penser, qui peut traduire sa propre maturité ou sa propre immaturité, car la façon de penser de chacun ne témoigne que de ce qu’il veut voir qui reste bien superficiel.  Dès qu’un être modifie sa manière de concevoir une réalité, celle-ci change pour se conformer à sa nouvelle perception.  Comme l’a si bien dit le grand philosophe Arthur Schopenhauer : «Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir.»  Ou comme l’a fait le grand poète Goethe : «Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être»

L’INTELLIGENCE

 

Pour le commun des mortels, l’intelligence désigne la faculté de connaître, de comprendre ou de saisir par la pensée, ce qui regroupe l’ensemble des fonctions mentales qui ont pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle, ce qui écarte la sensation et l’intuition.  Ainsi définie, l’intelligence ressort souvent mieux de certaines espèces animales que de certains types humains.  Puisque, sur Terre, il s’agit de l’activité spécifique de l’homme, encore faudrait-il lui ajouter une portée humaniste, celle qui amène à tenir compte autant du bien individuel que du bien commun, ce qui inclut le respect de tous les êtres ou de toutes les créatures, qui détiennent une place inaliénable dans la pyramide des êtres vivants.  Car il y a bien des êtres, qui se disent dotés d’intelligence, qui se permettent de justifier leurs actes irrationnels, parfois asociaux, simplement aberrants, et qui se rabaissent à un rang inférieur aux animaux.  Ceux-là se laissent guider, non par leur intelligence, mais par leurs émotions et leurs passions.  Aussi pourrait-on préférer la définition qu’en donne Krisnamurti, quand il écrit : «L’intelligence prend naissance quand l’esprit, le cœur et le corps sont en harmonie réelle.»  Car l’intelligence doit comprendre l’incarnation de la dignité de son espèce, permettre de s’adapter à des situations nouvelles, de découvrir des solutions aux difficultés rencontrées, de se conformer à ses responsabilités propres, déterminées autant par ses droits que par ses devoirs.  Cela n’est possible que pour un être ouvert à l’amour vrai, ce qui fait précisément sa grandeur et le distingue des règnes inférieurs.  Il est très bien écrit dans le Livre de Job de la Bible : «Mais en réalité, dans l’homme, c’est l’Esprit, le Souffle du Tout-Puissant, qui donne l’intelligence.» (Job 32, verset 8)  Alors, pourquoi la chercher ailleurs que dans le cœur?  Proudhon l’avait bien compris l’universalité de l’intelligence puisqu’il a écrit dans ses Confessions : «Dieu est la force universelle, pénétrée d’intelligence, qui produit par une information d’elle-même, les êtres de tous les règnes, depuis le fluide impondérable jusqu’à l’homme.»

LE POINT DE VUE PERSONNEL

 

Peut-être oublie-t-on trop souvent, avant de se prononcer, ce sage rappel de Bruce H. Lipton (1944), biologise et écrivain étasunien notoire qui a développé le concept d’influencer l’ADN et les cellules corporelles par la pensée : «Votre point de vue est toujours limité par vos connaissances.  Développez vos connaissances et vous transformerez votre esprit.»   Chacun gagnerait à se rappeler que, dans un échange, même s’il a raison sur un sujet, s’il tente d’imposer ses arguments à l’autre, qui n’est pas d’accord, il ne peut qu’engendrer une plus grande opposition.  C’est dire qu’aucun consentement réel à ce qu’un être veut faire comprendre ne peut se produire tant qu’il n’arrête pas de forcer, d’imposer son point de vue.  Gandhi a sagement rappelé, oubliant peut-être d’appliquer cette considération à lui-même et d’en tirer les justes choix : «Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort.»

© 2015, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

 

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