LA RÉSISTANCE RENFORCE CE À QUOI ON S’OPPOSE, CE QUI N’AMÈNE QU’À COMPLIQUER LES CHOSES ET MULTIPLIER LES SOUFFRANCES…

Fille de la rigidité, la résistance exprime   l’action de s’opposer à quelque chose, notamment à l’action ou au mouvement, à l’énergie ou de résister à un agent extérieur.

De ce fait, la loi de la Résistance, fondement de l’inertie, implique le fait que plus une réalité est dense, moins elle est vibrante et plus elle s’oppose à l’action ou à la mise en mouvement.  Elle fait ressortir ce qui tente de diluer la Lumière, par exemple, les nuages.  La conscience objective, comme la matière, résistent à l’influence de l’Esprit, parce qu’elles ont peur de perdre quelque chose en se donnant.  Or il a été dit: «Qui veut gagner sa vie la perdra, qui veut la donner la gagnera.» La résistance n’est rien d’autre qu’une pression en sens contraire.  Elle n’est pas seulement une prbarre-de-feression, elle prend le caractère de la pression pressante.  La résistance agit comme une armure serrée: elle compresse celui qui la porte, lui coupant le souffle, source de vie.

En physique, on définit la résistance comme l’opposition à une action ou à un mouvement, comme l’action d’une force qui tend à en annuler une autre.  Mais ce qui se perd en lumière se gagne en chaleur qui, à l’extrême, fait exploser un objet ou le consume, le retournant à son état de raréfaction.  Ce qui résiste s’illumine aussi bien que ce qui se soumet, mais dans la douleur et en plus de temps.  En psychologie, la résistance cerne la répugnance à passer à l’action, à abandonner une façon de penser ou d’agir, ce qui serait pourtant salutaire.  Elle traduit aussi la volonté d’opposer, inconsciemment, un véto à la réapparition, au niveau conscient, de pensées et d’impulsions refoulées, de contenus inhibés.  La résistance couvre alors tout ce par quoi un sujet s’empêche d’accéder à son inconscient, de façon inconsciente, de tabous personnels.

L’issue de l’épanouissement personnel dépend de la vigueur des résistances qui habitent le sujet et de sa capacité de les apprivoiser.  Une des meilleures raisons pour lesquelles on ne peut reconnaître l’existence d’une résistance, c’est que le processus défensif n’est mis en branle que lorsqu’on est directement confronté avec le problème concerné, mais aussi quand on approche de son domaine.  La source des résistances se trouve dans la somme des intérêts que nous avons à maintenir le statu quo par rapport à une situation.  Les facteurs fondamentaux auxquels personne ne veut trop rien changer sont, en résumé, les attentes secrètes en regard de la vie, le droit à l’amour, la volonté de puissance, le désir d’indépendance, le maintien de l’intégrité, les illusions sur soi-même, la quête de sécurité.  Dès qu’on approche, de près ou de loin, d’un point tabou, d’un facteur refoulé, on réagit de façon émotive, soit avec crainte ou colère, et on met automatiquement en branle une action défensive pour prévenir toute incursion dans son inconscient.

Les résistances engendrent des conflits psychiques préjudiciables qui empêchent de progresser vers le mieux-être, la sérénité.  Les formes de blocage sont aussi variées que les personnalités sont différentes.  Mécontentement, fatigue inexplicable, retrait dans la maladie, sentiment d’impuissance, irritation, indécision, crainte, somnolence, trous de mémoire, amnésie, manque d’attention, fuite de la réalité, mauvaise interprétation, rationalisation, justification, compensation, transfert sur les autres, isolement, refus des conséquences, isolation du contexte, tactiques d’évasion, lutte ouverte, pleurs, soupçons sur l’intégrité, crainte d’être foudroyé, mépris, angoisse, séduction, agressivité latente ou diffuse, jugement péremptoire, accusations d’incompétence, culpabilisation, complexes, dépression, dépréciation personnelle, surestimation de soi, désespoir, démission, rire sarcastique, ironie, négativisme, manie suicidaire, névrose, psychose, folie.  Dans la vie, il arrive que des personnes ont si peu d’espoir de s’en tirer, par manque d’élan moteur ou de clarté mentale, qu’elles n’osent pas entreprenraideur-de-nuquedre l’essai le plus timide pour surmonter leurs difficultés, sombrent dans le désespoir névrotique, la dissolution de la folie ou la propension suicidaire.

Toute résistance devrait faire l’objet d’une attention minutieuse par l’association des idées ou la confession pure et simple parce qu’elle entretient le voile d’Illusion, empêchant la Lumière spirituelle de s’insinuer dans une conscience et de la transformer.  Dans les présents temps s’Ascension accélérée, la résistance spirituelle est l’erreur la plus grave parce qu’elle coupe de ses plus précieuses énergies.  Elle se traduit par le scepticisme systématique, la peur d’avoir peur, la fuitedans l’activisme ou la quête des plaisirs, la propension à l’acquisivité et à la possessivité, les efforts pour dominer les autres, l’orgueil personnel, l’immobilisme psychique, le refus d’aspirer à une vie supérieure (bien qu’on aspire à une vie plus confortable et plus prospère), etc.  Elle vise à maintenir sa zone de confort dans un monde où tout change constamment, ce qui ne peut qu’entraîner les grandes souffrances des détachements imposés.  Surtout, elle retarde l’entrée dans l’État de Grâce, déjà accessible, qui dissipe les limites, les carences, les infirmités apparentes et les sentiments de petitesse ou d’impuissance.

En spiritualité, on aborde généralement le phénomène de la résistance à travers le cliché de la résistance au mal.  Ainsi, tous les vrais sages abondent dans le même sens, recommandant d’éviter un tel choix improductif, voire régressif.  En effet, cela à quoi l’être incarné résiste, il le renforce;  ce qu’il tente de fuir lui court après.  Alors, les questions qu’il faut se poser, c’est qu’est-ce la résistance au mal, comment un être résiste-t-il au mal et comment peut-il prévenir cette résistance au mal?

À proprement parler, la résistance au mal exprime une focalisation du mental sur ce qu’il perçoit comme mal ou qui fait souffrir.  Or, cela à quoi un être résiste, persiste dans sa vie, car il le renforce.  Il faut éviter de prendre offense de quoi que ce soit, car l’offense reçue devient aussi préjudiciable que l’offense donnée.  Lorsqu’un être dénigre un phénomène ou une réalité, il lui enlève le peu de lumière qu’elle contient. Or, celui qui porte son attention sur la différence apparente entre l’Ombre et la Lumière se maintient dans la dualité et augmente sa densité, se gardant piégé dans la troisième dimension et, du coup, dans la Roue des réincarnations.

Dans cette perspective, on comprendra l’illusion de pouvoir exprimer le bien en évitant le mal, de gagner en vertu en fuyant le vice, de gagner en Lumière en affirmant le positif.  La Réalité résulte de l’équilibre parfait du négatif et du positif, donc pas dans le refus du négatif par l’affirmation du positif, mais dans l’expérienceraideur-cervicale constructive qui amène les extrêmes à s’équilibrer dans le Juste Milieu.  Tout est, tout simplement, avec sa raison d’être, que chacun doit comprendre.  Ce qui est désagréable ou dégoûtant démontre ce dont il faut s’abstenir, pour le moment, parce que cela ne convient pas ou qu’en n’en comprend pas suffisamment la raison d’être;  ce qui est agréable révèle au contraire ce qui convient, pour l’heure, ce à quoi on est habitué, ce qui garde dans sa zone de confort et ce qui, peut-être, aide à creuser davantage ses ornières.

Si on y pense bien, tout fait partie de la Réalité unique de Dieu qui, à travers les êtres, dans la partie qu’il se fait apparemment à travers l’expérience ou par laquelle il gagne présumément en connaissance de lui-même, cherche à tout savoir de lui-même, autant dans son aspect Yin (négatif ou sombre) que dans son aspect Yang (positif ou lumineux).  En cela, les ténèbres n’existent pas vraiment, elles n’expriment qu’un degré plus ou moins grand d’absence de Lumière spirituelle.  Dans cette compréhension, l’ombre ne peut pas s’ajouter d’ombre, mais la Lumière peut s’ajouter de la lumière et faire fuir l’ombre.

Rien ne sert de chercher à tuer une idée ou un ensemble de concepts, il suffit de les laisser se désagréger dans leurs propres limitations.  En effet, par la Causalité ou la Justice immanente, tout ce qui ne contribue pas à l’Évolution cosmique finit par se détruire de lui-même, pour permettre à l’Ordre cosmique, qui n’a été qu’en apparence dérangé, de se rétablir.  Dans l’expérience individuelle, cela implique qu’un être doit s’aimer tel qu’il est, avec ses limites apparentes, avec ses faiblesses et ses grandeurs, avançant vers la Perfection en appliquant la perfection du moment, soit ce qu’il juge être le mieux, au meilleur de sa compréhension et de ses moyens.

Il faut l’avouer, il n’est pas facile d’apprendre à éviter de résister au mal.  Par leur éducation, la majorité des gens se laissent piquer par la moindre invective à leur endroit.  Alors, pour y parvenir, il faut apprendre à se concentrer sur autre chose que l’offense, soit sur le désir que tout évolue, ce qui n’est possible que si on se centre sur l’amour et la compassion.

Dès qu’un être se sent offensé, il participe au développement de l’énergie négative, s’en entourant et attirant à lui pire encore.  En acceptant un acte comme une offense, on ferme son cœur, se coupant de l’énergie de son âme, d’où tout peut dégénérer.  L’offense provient d’un frère ou d’une sœur dont le soi est affaibli ou enténébré et qui, inconsciemment, lance un appel à l’aide.

Pour renforcer cet être, plutôt que l’affaiblir, il faut apprendre à se centrer sur ce qu’il y a de plus élevé en lui de manière à faire surgir les pensées les plus élevées qu’il puisse émettre à son endroit.  Alors, l’offensé peut se dire que l’autre agit au meilleur de ce qu’il connaît, mais qu’il est limité dans sa conscience actuelle.  De ce fait, il ne s’adresse pas à celui qu’il offense à partir de la dimension la plus élevée de son âme, ce qui fait que la perception qu’il en a se démontre momentanément fausse.

Ainsi, au lieu de réagir de façon négative, il témoigne de compréhension et de compassion.  Il agit comme s’il répondait à un petit enfant qui ne comprend pas tout, qui ne sait pas encore mieux faire et qui jette sa gourme sur un adulte.  Face à un petit enfant, l’adulte ne peut que pardonner son degré d’ignorance et d’inexpérience et lui pardonner, abandonnant le débat.

Du reste, il faut savoir que nul être ne peut en blesser un autre sans qu’il ait une part de responsabilité dans cette occurrence.  Chacun se blesse par lui-même à partir de ce qu’il retient de l’autre et qui le blesse ou l’afflige.  En l’occurrence, le pire, ce serait d’envenimer la circonstance.

Pour éliminer la résistance au mal, il faut savoir se faire «blanc comme neige», c’est-à-dire, rester neutre et impassible.  Il suffit alorparaplui-brisés de s’unir à l’Absolu et de s’abandonner, parfaitement harmonieux, à la Lumière suprême.  À ce propos, Satprem a dit : «Si, au lieu de répondre à la vibration qui nous vient, nous restons dans une immobilité intérieure absolue, nous verrons que cette immobilité dissout la vibration;  c’est comme un champ de neige autour de soi, où tous les heurts sont saisis, annulés.»  Tout mouvement de colère, comme le désir de vengeance, nourrissent le mal qu’on veut éviter.  À l’inverse, rien ne désarme mieux que l’indifférence à une agression, car l’agresseur perd alors son partenaire de jeu et il doit s’en trouver un autre.

Nul ne peut blesser un autre par ses affronts, c’est celui qui les reçoit qui se blesse avec eux, selon la manière qu’il les interprète et dont il s’en sert.  Ce que l’autre dit n’implique que son jugement personnel et n’entache en rien la dignité de l’autre, même s’il la méconnaît.

Si l’offensé apprend à ignorer ce qui est superficiel, secondaire, transitoire, il découvrira ce qui est vraiment important.  Alors, il pourra être entendu, compris ou reconnu à sa juste valeur.  En restant centré sur la beauté et l’harmonie, il découvre ce qui est bon et sage et il dirige ses antennes vers ce qui nourrit le plus et sur ce qui supporte le mieux.  L’amour reste la clef de tout conflit.

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