LA LOI DE LA PURIFICATION

 

Il a été dit : «Bienheureux les purs, car ils verront Dieu.»  Certains parlent de pureté, tandis que d’autres parlent plutôt de raréfaction, de sublimation ou de spiritualisation, ce qui rapproche davantage de la réalité de la purification.    Ainsi, comme la pureté semble représenter une condition de la vision béatifique, le chercheur spirituel  inclut d’emblée le développement de cette qualité spirituelle, dans ses motivations quotidiennes, puisqu’il aspire constamment à développer l’état d’être indispensable lui permettant de se réaliser ou de s’accomplir dans sa totalité, soit d’atteindre la plénitude et la félicité, qui ne peuvent ressortir que d’une plus grande union consciente avec la Source suprême.

N’empêche que, tout chercheur sérieux qu’on puisse être, on oublie souvent de définir les mots que l’on entend ou dont on se sert, oubliant qu’à recourir à concepts flous ou approximatifs, on peut se compliquer la tâche et errer longtemps dans sa recherche intime pour accéder à un état d’être précis.  En spiritualité, la purificapurificationtion se produit par la souplesse au Plan de l’Esprit divin qui permet d’intégrer plus de Lumière spirituelle.

Essentiellement, le mot «pur» indique un état de transparence, l’état d’une réalité qui est telle qu’elle doit être, sans comprendre rien d’autre.  Il désigne un état inné ou naturel dégagé de toute apparence et de toute illusion qui permet de correspondre à la réalité de son être propre.   Au sens large, il renvoie à  une réalité sans mélange, sans défaut, sans altération, sans corruption, sans impureté, sans pollution, soit une réalité qui ne contient aucun élément de nature contraire ou différente à ce qu’elle est.  Ainsi, la «purification» devient un acte, une opération, une cérémonie, un rite par lequel un être se nettoie, se débarrasse de ses impuretés, de ses souillures, de ses interférences, de ses éléments étrangers, pour retrouver son état virginal originel.  Se purifier consiste à élever progressivement son taux vibratoire, en veillant à le conserver le plus élevé qu’on peut, par le contact plus rapproché avec une source d‘énergie plus élevée qui permet de se dégager de ses opacités.  Bien sûr, il n’est pas question ici d’accepter la notion religieuse, fondée sur la dualité, qui invite à se délivrer de souillures morales par des rites particuliers, notamment par les sacrements, qui conféreraient la grâce, mais sans que la conscience personnelle s’ouvre davantage à sa réalité originelle et à ses responsabilités évolutives.

En spiritualité, essentiellement, la purification invite à changer, vers le mieux, sa façon de penser, qui conditionne ensuite sa façon d’agir et de réagir, de ressentir et de parler, afin de mieux correspondre à sa Réalité originelle d’être fait à l’Image et à la Ressemblance de Dieu.  On pourrait dire que l’être humain est une réalité «pneumopsychosaumatique», un bien grand mot qui signifie qu’il est une entité dotée d’un corps, d’une âme et d’un Esprit (Atome spirituel, Monade sacrée ou Étincelle divine).  Toutefois, à titre d’entité consciente incarnée, très projetée vers l’extérieur, il s’exprime à travers sa faculté de penser et son véhicule physique, plus qu’à travers ses facultés spirituelles, de sorte qu’il en vient à prendre la coloration et la direction que lui inculquent ses facultés mentales.

C’est ainsi que, tourné vers la matière, l’être incarné connaît et expérimente l’esprit de possession, l’affectivité, les pulsions de conservation et de défense de son être, le désir de se reproduire, à part la gamme infinie des sentiments et des émotions tels que la jalousie, l’hostilité, la concurrence, l’envie, la domination, l’esprit de lutte, la propension à l’émulation, la vanité, la quête de la popularité ou de la célébrité, etc.  Cette quête alourdit l’être, le maintient dans la dualité, l’emprisonne dans la matérialité.  L’aspiration à s’accomplir dans le paradis artificiel amène à se densifier et à se détourner de sa mission première qui est de se connaître dans toute sa réalité.  Ce n’est que si elle répond aux aspirations de l’âme que les facultés mentales s’orientent vers la quête de l’amour, de la paix, de l’harmonie, de l’équilibre, de la transparence, de la simplicité, de l’humilité, de l’esprit de jeu, de la réalisation spirituelle.

Dans ce contexte, pour celui qui aspire à redécouvrir qui il est dans toute son ampleur, il importe au plus haut point de discerner entre l’essentiel et le nécessaire, puis entre le nécessaire et le farfelu, le superflu, le capricieux, le fantaisiste, l’accessoire, puis de faire du ménage à partir des constatations pertinentes qu’il en tire.  Car la spiritualisation ne peut provenir que d‘une purification des trois centres d’énergie du bas de la colonne vertébrale, qui, reliés à la survie, aux sentiments et aux émotions, gèrent la dimension physique, pulsionnelle et émotionnelle de l’être humain, puis des autres centres dans la mesure où ils sont soumis à la dynamique du mental.

Ainsi, pour celui qui comprend bien, se purifier,  c’est avant tout relâcher toute tension, toute angoisse, pour laisser couler à travers soi librement les énergies de la Vie divine.  La meilleure purification se mène à travers l’expression de l’Amour au quotidien.   Cela qui inclut le rejet de toute peur, de toute hostilité et de toute culpabilité, en relâchant l’attention du moi inférieur (de la personnalité ou de l’ego) et en s’oubliant soi-même pour faire plus de place à l’âme et à l’Esprit.  En effet, la tension ralentit la circulation des énergies spirituelles.  Se purifier, c’est se soumettre au détachement qui permet la dissolution du voile d’Illusion, entretenu par les fausses compréhensions et les  attachements stériles.  Se purifier, c’est accepter de laisser aller ce qui empêche d’être pleinement soi et d’accomplir convenablement sa mission première qui est de se connaître parfaitement, à l’intérieur de soi-même, pour découvrir le Ciel et les dieux et se reconnaître leur égal.

Comme l’être humain n’est jamais, dans sa partie incarnée, que le Vouloir, alors que son Centre divin représente son Pouvoir, il a intérêt à œuvre avec lui main dans la main.  Ainsi, celui qui évolue le plus vite, par qu’il regagne rapidement en transparence, c’est celui qui s’abandonne inconditionnellement à la Lumière spirituelle de son Créateur.  En remettant sa conscience entre ses mains expertes d’Être omniscient, omnipotent, omniprésent, omniagent et parfait, il ne lui reste qu’à lui demander de pourvoir à ses besoins réels et à croire qu’il le fera, ce qui l’amènera à cesser la lutte visant à se l’accaparer par lui-même, à sa manière bien laborieuse.lumiere-de-l-esprit

La Source divine n’a que faire de l’effort de l’être humain qui se prend pour une bête de somme, plutôt que pour un Fils de Dieu.  Comme il n’a que faire du sacrifice, de la contrition, des sanctions, considérées par trop d’êtres incarnés comme des bonnes œuvres.  Toutefois, la Réalité divine ne se perçoit ou ne s’atteint que dans un contact intime et personnel avec la Source suprême, dans une volonté de fusion avec elle.  En conséquence, c’est en se perdant en elle qu’un être se purifie et qu’il la rejoint, pouvant sceller l’Alliance éternelle dans les Noces mystiques.

Le mot «purification» devrait moins attirer l’attention sur la nécessité de laver l’âme pour éviter les tourments du purgatoire ou  la damnation éternelle en enfer, ce qui entretient la culpabilité et le dédain ou le mépris de soi et d’autrui, que sur la nécessité de toujours agir au meilleur de sa compréhension et de ses moyens, afin d’évoluer dans l’Amour et la sérénité.  De toute manière, l’âme ne peut être souillée, quoi que certaines religions en disent.   Ainsi, la purification n’exprime qu’une conduite plus lumineuse parce qu’on vit consciemment en plus grande conformité avec les lois naturelles et les principes cosmiques et que, du coup, on devient plus véritablement amoureux.  En cela, il est permis à chacun de progresser à son rythme et à sa manière, selon sa compréhension et ses moyens, sans prononcé d’un jugement de valeur sur qui que ce soit, puisque même Dieu n’en prononce pas.

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