À LA MÉMOIRE

D’UN GRAND MAÎTRE DE LUMIÈRE,

JANAKA-ANANDÂ

Maître

 C’est vers la fin de ma vingtaine que, dans des circonstances cocasses, j’ai connu cet être merveilleux : Janaka-ananda.  Une amie, qui me savait désabusé de la vie, m’avait amené au centre de ce Maître, soucieuse de me faire connaître une autre façon de concevoir l’existence.  Le hasard fait bien les choses : j’y suis retourné encore et encore alors qu’elle ne l’a jamais refait, s’étant jointe à un autre mouvement spirituel.  Ce qu’elle ne savait pas, dès qu’elle a employé le mot de «maître» pour me le décrire, c’est que j’avais décidé de l’accompagner pour confronter un être qui, à mon avis, ne pouvait être qu’un imposteur qui s’affublait d’un titre pompeux.  Assez doué intellectuellement, j’avais décidé de le provoquer publiquement dans une joute intellectuelle et de lui faire passer un mauvais quart d’heure, histoire de me payer sa tête.  J’en avais vraiment mare de tous ces directeurs de conscience rarement crédibles.  Mal m’en prit car c’est moi qui ai fait les frais de cette tentative.

   En effet, nous sommes parvenus à ce centre entre chien et loup, juste à temps pour entendre la conférence du soir.  Déjà en entrant, par l’apparence des lieux, je subodorais l’imposture.  Je vis que, au fur et à mesure de leur entrée dans la salle, les gens se rassemblaient autour d’une immense table à l’orientale qui faisait que, assis par terre, on se retrouvait les pieds ballants dans le vide.  Cela m’amusait grandement que des adultes ne rechignent pas contre cette posture d’après moi infantilisante.  Bien que perdu dans mes réflexions, je vis soudain entrer un homme assez trapu, plutôt costaud, à la voix puissante, vêtu d’une tunique blanche et aller prendre place au milieu du mur d’en face, à un endroit qui lui semblait réservé.  Il s’avançait nonchalamment, saluant à gauche et à droite, à la manière d’un grand personnage qui s’avance en terrain conquis ou veut se donner en spectacle.  Puis, après avoir pris place, il s’intériorisa, les mains jointes devant le torse.  Portant ailleurs le regard un instant, je l’entendis entonner un strident AUM bien prolongé.  Et voilà que la majorité des personnes présentes se joignit à son concert, amplifiant chez moi l’effet de surprise de celui qui n’a pas été prévenu d’un tel cérémonial.  Je n’en revenais surtout pas que tant de gens l’accompagnent sans protester dans son rugissement sonore.

   Nerveusement ébranlé, à cause de ma timidité innée et de ma réserve habituelle, je fus pris d’un rire hystérique, entrecoupé de gloussements étranges, qui se prolongea, par épisodes, tout au long de la conférence, soit plus d’une heure.  J’avais beau tenter n’importe quoi, pour me distraire, je repartais à rire comme un débile, malgré les protestations de ma compagne et les regards désapprobateurs de plusieurs participants.  Pour des raisons de convenances, pris de malaises, je ne parvenais pas à me lever et à sortir de la salle.  Je ne crois pas avoir retenu grand-chose du message du Maître, trop occupé à penser à la manière dont je m’en tirerais lorsqu’il finirait son long monologue.  Aussi, dès sa formule de fermeture, comme nous en étions au printemps avancé, je me précipitai à l’extérieur, sans demander mon reste.  Et je me retrouvai hébété sur le balcon de l’entrée du pavillon.  Je cherchais mes clefs de voiture dans mes poches quand je réalisai que j’étais prisonnier de la situation, à plus de cent kilomètres de chez moi, puisque j’avais fait le voyage avec mon amie et que j’avais laissé cette dernière à la maison.  Et comble de malheur, je me retrouvais en ces lieux pour toute une fin de semaine, pour laquelle j’avais déjà payé le séjour.  Que faire!  Je me penchai sur la rampe, tentant de me résigner à mon triste sort.  Car, ignorant des mœurs compatissantes de ce genre d’hommes, d’après la carrure du conférencier et mon petit gabarit longiligne, je croyais que ma dernière heure pouvait approcher.

   Et voilà que ce que j’appréhendais le plus se produisit.  J’entendis ouvrir la porte et, jetant un œil en coulisse sous le bras gauche, je reconnus le conférencier, qui souriait de toutes ses dents.  Humilié, déchiré, rempli d’un sentiment d’impuissance, ne sachant quelle contenance prendre, je ne comptais plus que sur l’obscurité pour ne pas être reconnu et, peut-être, être épargné.  Mais le colosse s’approcha lentement de moi, il me tapota sur l’épaule droite et il me dit d’un air sarcastique : «Tu sais, pour un gars intelligent comme toi, d’avoir attendu aussi longtemps pour changer l’éclairage de ton coin de lecture, où tu t’arrachais les yeux en lisant, ce n’est pas très fort.»  Puis, dans un éclat de rire, il rentra se joindre aux autres étudiants.  Il s’agissait d’un fait véridique, dont je n’avais informé personne, malgré qu’il se soit passé juste avant mon départ pour cette activité de deux jours, pendant que j’attendais la copine qui m’avait offert le déplacement dans sa voiture.

   Cette remarque d’un extralucide, une espèce à laquelle je n’avais jamais cru, fit sur moi une telle impression qu’elle ralluma en moi l’intérêt d’en apprendre davantage sur cet être mystérieux et sur son enseignement bizarre.  Et comme de raison, par la suite, par tous les temps, j’en ai fait des allées et retours vers ce centre, m’y rendant selon les appels de mon coeur, donc sans jamais porter attention s’il s’agissait d’une session pour les néophytes ou pour les groupes avancés, tellement cet enseignement me remuait et me nourrissait.  N’empêche que, très sceptique, j’ai mis au moins huit ans à le passer et repasser au crible de mon mental avant de laisser mon ego à abdiquer.  Et à chaque visite, je demandais une rencontre particulière au Maître, ce qu’il ne m’a jamais refusé, mais que je n’ai jamais pensé rémunérer.  À ma décharge, je dois avouer que, à l’époque, je ne roulais pas sur l’or.

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   Et c’est ainsi que, au-delà de nombreux échanges et initiations, dont il me disait le confident ou l’aspirant privilégié, j’ai appris presque tout sur sa vie et sur ses expériences paradoxales qui ont tôt réussi à me décomplexer et à me déculpabiliser des miennes.   Alors, je peux vous raconter que Janakanandâ (Gerard Fortier), fils d’Israel Fortier, est né à Vegreville, en Alberta, en 1923, dans un milieu parfaitement anglophone.  Bien qu’on aurait pu le croire de souche française, il aurait été d’extraction amérindienne et germanique.  Quoi qu’il en soit, il passa sa jeunesse dans l’Ouest canadien où il fit ses études primaires.  Il perdit sa mère en 1935, soit à l’âge de douze ans, d’où il prit à sa charge une large part des responsabilités familiales puisqu’il était l’aîné de la famille.  L’année suivante, comme externe, il fréquenta le séminaire des Oblats d’Edmonton, ce qui lui permit, quatre ans plus tard, d’œuvrer auprès des autochtones à l’École Hermine des Indiens.  D’esprit ingénieux, fort habile de ses mains, il y enseigna les divers aspects des travaux d’atelier, incluant le bricolage, la menuiserie, le dessin et l’outillage.  Il a simultanément agi comme surveillant et éducateur dans le scoutisme, gardant un souvenir émerveillé de l’occasion qu’on lui avait fourni de contribuer au modelage des jeunes gens intelligents et motivés, toujours soucieux d’en apprendre davantage.  Plusieurs années après cette expérience, il aimait la rappeler, assurant qu’il avait beaucoup appris de ces êtres purs et loyaux qui vivaient en accord avec la nature.  Plus tard, il dut s’engager dans la section de l’Aviation canadienne des Forces armées, où il reçut une formation d’infirmier et de physiothérapeute pour intervenir comme soignant auprès des soldats en phase de réhabilitation.  Il y endossa encore la charge d’un département où il enseignait les divers métiers manuels comme le repoussage du cuir, la coupe du vêtement, le tissage, la poterie et le dessin.

   En 1945, après son service militaire, il sombra dans un état de profond découragement et il dut s’imposer une période de récupération.  C’est alors qu’il fit la connaissance d’un Maître spirituel, Jatanandâ, un disciple de Sivanandâ, qui l’invita à s’engager dans la réalisation yoguique.  Il vécut auprès de lui dans un monastère naturel, avec une poignée de compagnons d’idéal, au sommet des Rocheuses, face au Pacifique.  Pendant quatre ans, il suivit ses instructions et il le servit fidèlement comme son guide.  Il dut se soumettre à des exercices rigoureux qui, outre les asanas et autres austérités, comprenaient des expériences extrêmes comme l’ingurgitation d’acide sulfurique, pour prouver son pouvoir d’immunité, et des enterrements prolongés, pour apprendre les principes de la survie, de la maîtrise du souffle et des battements de cœur.  Il apprit notamment la technique du siphon qui consiste à prendre sur soi les vibrations négatives d’une autre personne méritante, désireuse de se réaliser, pour les brûler dans sa propre expérience de vie, les rajoutant à son propre fardeau.  Tout le groupe devait parfois descendre la ville pour apprendre à se concentrer au point de pouvoir méditer au milieu des bruits de moteurs, alors que, avec le consentement des autorités policières, ils étaient placés en cercle au beau milieu d’un terre-plein d’autoroute.  Cet aspirant ne s’en est jamais vanté, mais il paraît que son Maître l’a rapidement repéré, et de loin, comme la meilleure recrue de son groupe, d’où il lui donna, discrètement, une formation initiatique particulière.   Au terme de cette période d’entraînement rigoureux, son Maître choisit de faire ce qu’il est convenu d’appeler dans le yoga, une transition consciente.  Il regroupa ses chelas pour entrer en Samâdhi devant eux et s’élever pour toujours dans la Lumière cosmique.  La majorité d’entre eux s’évanouirent de peur et d’étonnement, voyant son corps de dématérialiser, mais notre jeune homme ne parvint qu’à s’émerveiller, plus que jamais désireux de percer les mystères de l’Énergie cosmique et de la Vie divine.

   Alors, cet initié dut plier bagages et se rendre là où l’appelait sa mission.  Son Maître lui avait suggéré de se rendre au Québec afin de porter la Lumière à une nation particulièrement éveillée à la spiritualité par le truchement de la religion catholique.  Comme il ne parlait pas la langue du pays, il dut s’astreindre à une phase d’apprentissage, par immersion et audition de cassettes pendant le sommeil, pour s’assurer de communiquer aves les résidents de cette province du Canada.  Doué comme il l’était, il ne tarda pas à développer une relative maîtrise du français, trop heureux de reconnaître l’efficacité des ces moyens.

   Suite à des échecs cuisants, après avoir été exploité dans sa candeur par des intimes et après avoir mesuré l’ampleur de la résistance du clergé, il décida qu’il n’avait plus rien à apprendre de la vie en incarnation.  Alors, il alla se jeter devant un camion, sur une route passante.  Au moment de l’impact, il se décorpora et il se retrouva face à son Maître qui lui interdit l’accès des plans subtils supérieurs.  Il l’enjoignit de réintégrer son corps et de consacrer tout le temps qu’il lui faudrait pour le régénérer et le rétablir.  À cette fin, il dut consacrer quatorze ans de convalescence qui alternèrent entre les opérations et les phases de récupération.  Au Stowe_01s-1total, il dut subir vingt-sept interventions chirurgicales, vécues entre l’immobilisation complète dans les plâtres et les déplacements en béquilles.  Il en profita pour mettre en pratique toutes les connaissances de la métaphysique et du Yoga qu’il avait accumulées et pour en tirer une expérience probante de rééducation.  Comme il pouvait assister consciemment à ses opérations, malgré les anesthésie, flottant au-dessus de son corps, il remarqua un jour que se médecins traitants ne savaient pas trop comment reconstituer l’une de ses jambes.  Alors, après avoir médité, il finit par les convaincre adroitement de tenter d’introduire entre ses deux os fracturés une prothèse métallique en acier inoxydable, une technique encore inconnue à l’époque, mais qui réussit à merveille.  Il finit par s’en tirer en ne laissant voir, comme séquelle permanente, qu’une légère claudication.  Dans l’intervalle, pour passer le temps, toujours patient et détaché, il divertissait les autres patients, causait avec ses visiteurs et ceux des autres patients, encourageait tous ceux avec qui il entrait en contact, dispensant même son enseignement à ceux qui voulaient bien l’entendre.  Sur les lieux de l’hôpital où il était traité, il réussit à maintenir son équilibre mental, à maintenir le moral et à subvenir à ses besoins matériels en dispensant de nouveau la thérapie d’appoint qu’il avait apprise dans l’armée

   Par ces divers contacts, il réussit à s’entourer d’un cercle de fervents qui requirent un enseignement plus suivi et approfondi, ce qu’il accepta de faire, d’abord sous la forme d’assemblées de cuisine dans de foyers qui voulaient bien l’accueillir.  Comme le groupe s’est élargi rapidement, il lui fallut songer à mieux s’organiser pour l’accommoder.  Alors, entre les années 1952 et 1960, il loua divers locaux dans les plus grandes villes de la province pour atteindre Montréal, Québec, Sherbrooke, Ottawa-Hull, Gatineau, Shawinigan, Berthier et St-Jean d’Iberville.  En outre, durant la belle saison, plusieurs pouvaient participer à des camps, par exemple à «L’Auberge du Jolivent» du lac Brome, au «Chirioto Lodge» de Ste-Adèle, au «Chalet du lac du Grand Poisson Blanc» de Gatineau et, enfin, au «Winterhaus» de Stowe, au Vermont, aux États-Unis, Il se dispensa en ce dernier lieu surtout pendant la construction du Yogi-Inn du même endroit, son premier centre d’enseignement permanent.  Dans ces lieux idylliques, les gens pouvaient vivre pleinement la philosophie du Yoga.  À vrai dire, quoi qu’en disent d’autres, et nous le revendiquons fermement, c’est lui qui a implanté cette discipline au Canada francophone, qui compte désormais diverses voies, des meilleures aux pires, incluant dans ce dernier qualificatif le power-yoga.  Beaucoup de ses étudiants incomplètement formés, mais d’esprit plutôt mercantile, ont ouvert des centres en leur propre nom, en copiant plus ou moins adroitement sa discipline, mais ils ne parviendront jamais à faire oublier, dans la Mémoire cosmique, qu’il en a été le pionnier.  Il a surtout fait connaître sa technique par son livre Le Yoga, publié à compte d’auteur, mais plusieurs fois réédité à cause de la demande.  Il s’agit d’un livre tellement simple et facile de lecture –qu’on peut encore se procurer au prix de vingt-deux dollars– qu’il transpire la clarté et la lumière et qu’il motive puissamment à la pratique assidue.

   Le dernier foyer d’accueil, le «Yogi-Inn», un projet représentant l’accomplissement d’une démarche de vingt-ans, resta ouvert jusqu’à ce que, après un rituel de brûlage des résidus mortels de vingt et un chelas, il commença à se sentir malade.  Hélas, un premier infarctus l’obligea à fermer temporairement le centre, ce qui amena nombre d’étudiants à le déserter.  Il en fut tellement désespéré que certains ont raconté l’avoir vu, un jour qu’il se reposait au bord de la mer, pleurer à chaudes larmes, disant : «Je me sens un peu comme il est dit de la poule dans la Bible, j’ai beau rappeler mes poussins, les prévenir des dangers,  ils ne veulent pas revenir et je me sens terriblement désœuvré et abandonné.»  Par bonheur, au Québec, il avait eu le temps de fonder plusieurs centres permanents dédiés à la formation des adeptes désireux de servir et d’aider les autres en s’appuyant sur la vie de Jésus, qu’il présentait comme un modèle de vie saine, raisonnable, applicable.  Hors des cadres spécifiques de l’«Institut de Yoga Sivanandâ», il poursuivit longtemps son œuvre de rencontre, d’aide, d’encouragement, d’illumination et de dépannage auprès de nombreuses personnes aux prises avec des difficultés de toutes sortes.  Selon le besoin, ils trouvaient toujours, auprès de ce bon vivant cultivé, mais simple et sincère, une parole puissante et un rire tonitruant ou une oreille attentive de bon confident et  bon conseiller.  Autrement dit, il voyait toujours tout à travers les yeux de la Vérité, de l’Amour et de la Sagesse, sachant mieux que personne fusionner les bienfaits du Ciel et de la Terre.  Il veillait à amener chacun à redécouvrir le Paradis terrestre, un état de conscience résultant de la transmutation du corps et de la purification du mental, présent dans l’immédiateté.  Pour répandre son message dans une société très matérialiste, il accepta tour à tour de se faire menuisier, électricien, financier, cuisinier et guide, toujours dans l’unique but de servir l’humanité et de propager la Lumière sur la terre.

   En 1962, malgré la réticence de son Maître, qui lui apparaissait à point nommé, il épousa la merveilleuse Gisèle Dulude, une femme adorable par ses qualités d’accueil, sa simplicité, sa patience, son dévouement, qu’il a dit avoir choisie parmi vingt-cinq mille concurrentes.  À propos de son Maître, il nous a un jour confié : «Ce sacré Maître, quand je l’appelais, parce que je croyais en avoir besoin, parce que tout allait mal, il ne se montrait jamais, mais, au moment où je l’attendais le moins, mais que tout allait bien, il se plantait dans mon chemin.»   De son propre aveu, il paya cette transgression du mariage en perdant le privilège d’accorder certaines initiations à ses étudiants, mais il en acquit d’autres.  Et, en 1965, de nouveau en opposition avec son Maître, il donna naissance à une fille, Nathalie.  Quelques années plus tard, lorsque celle-ci choisit à son tour de se marier, perdant l’espoir qu’elle prenne sa relève, il commença à se consumer de chagrin.

   Alors, avant de quitter ce monde, pour récompenser son héroïque épouse, il lui fit savoir qu’il accepterait de partager avec elle la maison de ses rêves dans la contrée de son choix.  Après de nombreuses balades à travers le Québec et le nord des États-Unis, ils aboutirent un jour dans un petit chemin longeant la rivière St-Maurice, à Grand-Mère, au Québec.  Apercevant une coquette maison à la québécoise, au pied d’une falaise, son épouse s’écria : «Nous avons trouvé, c’est ici que je veux vivre.»  Alors, il accepta de liquider son centre principal d‘enseignement, ses succursales et plusieurs autres biens pour s’y fixer.  Malgré qu’il fût toujours en convalescence, n’en pouvant plus d’ennui, il fit finir l’entresol de la nouvelle maison pour en tirer une salle de rencontre.  Pendant quelques années encore, à travers les hauts et les bas de santé, il continua à y recevoir les gens, jusqu’à un dernier séminaire au lac Tortue, pas très loin de Trois-Rivières.  Il était évident qu’il pressentait sa fin.  Malgré ses malaises, il y accueillit tous ceux qui voulaient faire l’expérience d’un séjour mémorable de huit jours dans une réplique du Paradis terrestre.  En effet, au premier jour de la rencontre, il fit savoir que chacun verrait tous ses désirs licites accomplis et tous ses besoins réels comblés pendant toute la durée de la session.  Et, pour y avoir assisté personnellement, je sais que ce fut le cas!

   Quelques mois plus tard, à son cinquième infarctus, un record pour l’époque, il quitta ce monde pour toujours, s’élevant dans le Cénacle des cent-quarante-quatre mille Maîtres issus du Schème terrestre, chargés d’en occuper la Régence, en remplacement des Cohortes des Ishim, mieux connus sous les nom d’Anges.  Il avait demandé par testament qu’on incinère sa dépouille et qu’on disperse les objets qui lui avaient appartenu pour éviter qu’on tente de s’accaparer de reliques ou de lancer une secte ou une religion à partir de son enseignement.   Selon ses propres propos, après avoir consulté ses divers registres d’inscription, à la suite de son déménagement à Grand-Mère, il aurait rejoint, d’une manière ou d’une autre, au mvon-trapp-lodgeoins deux cent mille Francophones du Canada et des États-Unis.  Pourtant, on pourrait compter sur une seule main les disciples préparés à poursuivre son œuvre avec autant d’amour du service, de dévotion et de qualité que lui-même.

   Toute sa vie, ce Grand Instructeur a exprimé son admiration pour Jésus, Sivanandâ, et, à un moindre titre, pour Omraam Michael Aïvanhov.  Il en fut de même pour d’autres types d’hommes comme le voyant Edgar Cayce;  l’auteur et fondateur de la Fondation Kimball, Edward Kramer;  l’auteur de la Science du mental, Ernest Holmes.  Chez ses propres professeurs, Mgr Georges Levasseur, préfet de discipline au Séminaire d’Edmonton, a laissé la plus forte empreinte, lui faisant comprendre l’importance du message et de la vie de Jésus.   Outre l’Évangile, l’un de ses livres préférés semble avoir été La Vie des Maître de Baird T. Spalding, bien qu’il ait également souvent recommandé les œuvres de motivateurs tels Grace Gassette et Georges Barbarin, K, O. Schmidt et Mark et Elizabeth Clark Prophet, fondateurs du «Summit Lighthouse», notamment La Science du mental.  Lui-même Initié de l’Ordre des Anciens mystiques ou Mystique aînés, en lien avec la spiritualité Maya, il laissa une œuvre colossale de conférences enregistrées sur bandes magnéto ou vidéo qui, après sa transition, n’a jamais été publiée, bien qu’elle reste disponible chez quelques-uns de ses anciens étudiants.

   Pour résumer brièvement ce que cet homme a représenté, au Québec, pour plusieurs générations, on doit dire qu’il savait se présenter, selon le besoin, comme un père ou comme une mère, tellement on sentait ses polarités équilibrées et grande sa capacité d’adaptation.  Lorsqu’il répétait comprendre que l’Amour peut tout et qu’il fonde tout les sens de la vie, il savait l’illustrer en agissant constamment, mais sans effort, comme modèle.  Rempli de compréhension et de compassion, il savait se laisser toucher par le faible et le malheureux, comme il savait se faire grave et sévère avec les plus forts pris en flagrant délit de relâchement ou de délinquance.  Il a toujours invité à vivre et à laisser vivre en répétant : «Évitez de juger, mais apprenez à vous mêler des vos affaires, à bien le faire et à laisser aux autres les leurs.»  Comme il se répétait ni optimiste ni pessimiste, mais infiniment réaliste,  personne n’a jamais pu le prendre en veine de mysticisme, car il savait trop ramener chaque être à sa propre réalité dans sa situation contingente.  Il invitait à moins chercher le merveilleux ou les pouvoirs mystérieux que le bon vouloir de s’aimer d’abord, puis de regarder et d’écouter autour de soi pour donner un coup de main, selon ses moyens et sa compréhension sincère de l’aide à apporter.  Parce qu’ils n’ont pas cherché à le comprendre, surtout au-delà de son accent et de ses fautes de français, ont pu le trouver dur, rustaud, égocentrique  –car il savait prendre toute sa place et l’occuper au grand dam des timorés, des arrogants, des intellectuels et des bien pensants– mais ceux qui ont pu dépasser les apparences ont dû apprécier les fruits d’un arbre solide, des plus magnifiques.

   Pour ma part, je remercie la Vie d’avoir placé sur ma route ce serviteur amoureux qui m’a révélé le sens de la vie et m’y a redonné goût.  C’est de lui-même que, un beau jour, s’est inopinément présenté chez moi, alors qu’il n’était pas censé connaître mon adresse, pour passer une journée entière avec moi.  Finalement, grâce à une soudaine tempête, il en a passé trois.  Quand je lui ai demandé quelle était l’explication de ce privilège, il me répondit simplement : «Je viens t’initier.  J’ai médité sur ton cas et j’ai consulté les hautes instances spirituelles à ton sujet.  Et, du plus loin que nous avons pu remonter et du plus haut que nous avons pu nous élever, nous avons découvert que tu es un être fort lumineux, intègre et loyal, courageux et patient, compréhensif et serviable, en plus d’être choyé d’un intellect qui te sert bien.  Alors, nous sommes venus te demander de faire partie de notre Ordre invisible, sachant que toi, au moins, jamais tu ne nous trahiras.  En retour, nous apprécierions que tu poursuives l’Œuvre commune de notre Ordre, mais à ta manière.»  Puis, après un rituel mené par-dessus la table de la cuisine, où, placés face à face, pour la première fois il m’a pris les deux mains, il a prié pour moi, il a prononcé les formules rituelles de l’intronisation et il m’a accordé tous les privilèges de la filiation disciplique.  Ensuite, il m’a remis une bague portant un œil de tigre.  Lui demandant sa signification, il m’a dit de méditer, ne mentionnant que le fait qu’elle me relierait directement à lui aussi longtemps que je l’accepterais et que je pourrais m’en servir pour traiter mes malaises et mes maladies éventuelles.

   Au cours de ces trois jours, s’impatronisant chez moi, avec ma complicité, il a reçu nombre de visiteurs, m’envoyant à peine à l’écart, pour me laisser observer sa technique de guide.  Il a placé nombre d’appels téléphoniques durant lesquels il me laissait innocemment écouter les conversations.  C’est à travers ces expériences que j’ai compris sa magnanimité alors qu’il gardait la même contenance pour celui qui l’encensait que pour celui qui l’injuriait.  Et ce que j’en ai entendu des propos haineux et menaçants en peu de temps, au point que je n’aurais jamais conçu qu’un être humain puisse être aussi méchant.  Mais, du même coup, j’ai curieusement pressenti ce qui m’attendait désormais, que je n’allais pas toujours faire des heureux et que je paierais de mon audace d’accepter de poursuivre son œuvre.

   La dernière fois que je l’ai vu, c’était chez lui, alors que, tout seul, il m’avait reçu, toujours fort gracieusement, malgré l’état avancé de sa maladie.  À mon départ, malgré sa difficulté à se déplacer, branché à des appareils, il tint à se lever.  Et, juste avant de partir, lançant un dernier regard vers son domicile, j’ai réalisé qu’il s’était déplacé jusqu’à une fenêtre d’où il pouvait me voir partir.  À son regard fermé, énigmatique, j’eus un ressenti étrange, qui me fit monter les larmes aux yeux.  Deux ou trois jour plus tard, le 5 mai 1987, j’apprenais sa transition, alors que je recevais une personne en consultation.  Malgré ma profonde émotion, je tins bon jusqu’au départ de mon visiteur.  Et alors, j’éclatai en sanglots, me sentant abandonné, presque trahi.  Je me demande si je m’en suis vraiment remis.  Car jamais je n’ai eu l’impression d’être aussi complètement compris et inconditionnellement aimé que par cet être, malgré ses nombreuses provocations, alors qu’il jouait à me réfléchir mes propres reflets moins enviables afin de m’aider à m’en délivrer.

Qui est l’ancêtre Janaka?

 

   On ne peut fermer ce résumé sans parler de la Voie mystique des Janaka.  Ce mot signifie : Celui qui fait Jana et il désigne le Régent de l’Étoile bleu azur de la Grande Ourse, reliée à Jupiter.  Ainsi, il se présente comme le Maître ou Rayon divin du cinquième plan de la Conscience cosmique, celui du Verbe, du Pouvoir créateur, de l’Harmonie et du Pouvoir curatif qui tire des obsessions et obnubilations mentales.  En lui-même, il est reconnu comme le Roi des rois de la Lumière et de la Liberté idéale.  D’après la Tradition hindoue, Janaka s’est d’abord incarné comme Chef érudit de notre société planétaire aux temps racontés par les Upanishad.  Il devint Souverain de Mithila, une division de la province du Bihâr, en Terre aryenne.  Comme tel, il devint le père de Sita, image de la Conscience amoureuse de la Terre, et le beau-père de Rama, image du Christ dans son aspect d’avatar de l’Homme mental, dit le Charmant, la Source intarissable de félicité, représentation de Vishnou, le meilleur des Raghous.  Janaka s’incarna sur terre pour y agir à la fois comme Maître de lumière, présidant aux destinées du monde, et comme Maître de compassion, à titre de rayon d’aide supplémentaire pour accélérer l’évolution de notre planète.

   Ce vénérable Rishi est resté célèbre, dans la mémoire des disciples et des adeptes authentiques, pour son degré de connaissance spirituelle et de réalisation divine, malgré son mode de vie très ordinaire.  Bien que ce Maître éternel ait apparu comme Âme réalisée, il a accompli toutes les prescriptions des Vedas, à seule fin de donner l’exemple à son entourage et à toutes les générations à venir.  Il articula son message particulièrement autour de l’idéal de Maîtrise totale ou de Réalisation transcendantale, axée sur l’indépendance et l’autonomie personnelles.  Il souhaitait faire comprendre aux hommes que, malgré les apparences et la servitude matérielle, chacun reste le seul maître et le seul directeur de son univers, fort et tout-puissant dans son propre royaume, à titre d’Homme-Dieu.  En effet, chacun est un Être entier, complet, total et parfait en lui-même.  Aussi s’opposa-t-il farouchement aux faux maîtres et aux dominateurs de tous genres, à tous ceux qui voulaient soumettre les autres et les inféoder à leur volonté.

   Contrairement aux autres Maîtres, plutôt remplis de compréhension jusqu’à la compassion, lui, il alla jusqu’à préconiser la violence, comme moyen d’apprentissage, la décriant comme un moyen légitime quand les bons arguments et les autres moyens restent sans effet ou ne suffisent pas.  Il n’invitait en rien à la violence gratuite, mais au combat audacieux et courageux, par amour, un combat dénué d’agressivité et de témérité.  Car, à son avis, toute violence doit d’abord consister en un retournement de ses énergies constructives vers sa propre conscience pour en dissoudre ou en déloger les foyers de résistance et d’opposition systématiques que les autres n’y viennent que refléter.

   Dans sa vie personnelle, Janaka n’a jamais accepté d’esclaves ni de serviteurs, préférant s’entourer d’êtres libres, intègres, fervents, ardents, fermes, volontaires, déterminés, soit d’êtres accomplis en mesure de se concevoir comme des égaux  et d’exprimer de la compassion pour autrui.  Aussi ne disait-il jamais : Suivez-moi, mais bien Accompagnez-moi.  Ainsi, il pourrait sembler contraster avec les autres Maîtres de son époque, se singulariser, s’opposer à leurs conceptions amoureuse, eux qui étaient portés à enseigner la transcendance de l’Amour sur la loi de la Justice immanente.  Du reste, c’était également leur mission de pacifier les esprits et d’harmoniser les cœurs, afin d’élever la planète jusqu’au plan divin de l’Amour pur, le destin ultime de la terre.  Mais, en réalité, il ne s’oppose pas à leur enseignement, il assume simplement son rôle de destructeur des illusions, de l’ignorance et de l’attraction matérielle.  Combattant et conquérant d’un Âge noir, il a formé Arjuna, le prototype idéal du disciple sage et plein de maturité, doué d’esprit d’initiative et d’héroïsme.  De ce fait, il n’a ajouté à la conscience planétaire que le fait que l’Amour représente une arme à deux tranchants, l’un pour adouber et caresser, l’autre pour sanctionner, réprimer, trancher dans le vif, remettra à sa place ou, au besoin, anéantir.  Car c’est ainsi que peut se poursuive l’Évolution de la Conscience cosmique, désentravant des pièges et libérant des leurres.

   Ainsi, Janaka put-il rapidement atteindre la Libération suprême tout en vivant dans le monde à la manière du monde, laissant le monde à une succession disciplique discrète formée d’une lignée d’adeptes lucides et conscients.  De temps immémoriaux, ceux-ci dispensent son enseignement, à leur manière personnelle, toute originale, requis de toujours les respecter.  Il imposa à ses successeurs une méthode avérée, parce que rigoureuse, réaliste, pragmatique, concrète et supportable par des techniques inusitées, mais adaptées à leur manière au niveau pratique et spirituel.  Ce Grand Maître réprimait sévèrement la fuite dans le rêve ou l’irréel, qu’il concevait comme désincarnante, comme la fuite dans le réel, décrite comme trop servile et trop densifiante.  Dans chaque être, il préconisait d’unir les pôles matériel et spirituel par l’âme pour réaliser, dans le juste milieu, le parfait équilibre.  Voilà comment, durant les ères mystiques, ses successeurs, appelés les Janaka, se montrent les Maîtres les plus sublimes, les plus lumineux, les plus spirituels, tandis qu’aux ères matérialistes, ils se font les plus concrets, les plus pratiques et les plus enracinés de tous les Maîtres.  Et ils ne se révèlent généralement sur la place publique que lorsque la terre traverse un âge sombre.

   Mais ne devient pas Janaka qui le veut, mais qui le mérite.  Car pour entrer dans cette dynastie particulière, il faut révéler une certaine intensité dans sa texture d’âme qui atteste d’un amour pur, d’une motivation ferme, d’une détermination sincère, d’un  courage ardent, d’un engagement loyal, d’une patience exemplaire et d’un grand sens de l’innovation dans l’expansion de l’Œuvre évolutive de la Lumière cosmique.

Et la lignée des Janaka?

  Comme on commence à le comprendre, le mot Janaka ne désigne plus uniquement le nom d’une entité, mais une dynastie éternelle de Rois-Maîtres.  Il sert de cri de triomphe d’un Idéal noble et grandiose perpétué jusqu’à notre époque : celui de la Fusion du Ciel et de la Terre pour révéler le Jardin d’Éden.  Il implique une tradition spirituelle intangible, qui a essaimé en nombre d’endroits, et à l’intérieur de laquelle chaque adepte accorde toute la place qu’il peut à son esprit d’invention pour exprimer son originalité propre.  Il ne peut modifier le contenu de l’enseignement, mais il peut l’adapter à son temps et en modifier la forme à volonté.  À tel point qu’on ne trouve d’eux très peu de documents écrits, la tradition imposant la transmission orale.  Ainsi, chaque Janaka doit s’inventer des supports et des documents personnels pour faire passer, à travers son apport, le Message éternel.  Dans les temps récents, on peut ranger parmi eux Edgar Cayce et Sri Aurobindo Ghose.

   Pour sûr, comme leur ancêtre commun, les Janaka ne cessent de dérouter et de déconcerter.  D’abord, ils acceptent rarement le titre de Maître ou ils ne révèlent pas qu’ils le sont, peu portés à afficher leur lumière et leur liberté, soit leur degré d’évolution et de conscience.  Ils n’ont pas l’habitude de porter de titre, d’ouvrir d’ashram (école permanente destinées à former des disciples qui y vivent et y font de longs stages préparatoires), œuvrant en solitaires et en francs-tireurs.  Ils peuvent ouvrir un sanctuaire ou une école, mais sans avoir vraiment pignon sur rue ou sans identifier leur appartenance.  Car ils se veulent hommes parmi les hommes, donc parmi des frères et des sœurs d’époque.  Selon le besoin de chacun, agissant comme un miroir, ils se font Maîtres de vérité ou Manipulateurs de la plus subtile illusion.  Ils peuvent aller jusqu’à feindre l’ignorance, le mensonge, les contradictions, mais jamais gratuitement, uniquement à dessein d’un but supérieur, celui de tirer l’élite de la masse, soit les êtres les plus prêts, par le doute rationnel.

   Comme la vie, les Janaka agissent en Maîtres du paradoxe pour provoquer les consciences et les tirer de leur emprisonnement, de leurs stéréotypes, de leurs fausses croyances, de leurs vains paradigmes, de leur ignorance crasse, en un mot de leurs illusions, donc de leurs ornières psychiques et mentales.  Ils ne suivent jamais la mode comme ils ne font jamais de concession sur l’essentiel, ayant appris à dire ce qui est à dire plutôt que ce que les gens veulent entendre.  Ils se présentent comme les êtres les plus simples, souvent les plus démunis d’entre tous, surtout aux Âges noirs.  On peut les retrouver apparemment malades, gauches, boiteux, les voir prendre un verre ou fumer, se marier, mener toutes les expériences du commun des mortels.  Ils aiment prendre du plaisir et donner un sens à la vie, exprimant la loi du Juste Milieu, qui invite à se hâter lentement et à expérimenter un peu de tout, mais sans abus.  Somme toute, ils voilent leur Lumière et ils portent l’habit du monde, selon l’époque, pour se rapprocher de leurs semblables et de la planète bien-aimée.

   Curieusement, les Janaka vivent avec leur époque, mais ils en refusent les attachements, les artifices, les caprices et les illusions.  Peut-être mieux que les autres Maîtres, ils respectent leur vraie nature, gardant un pied dans l’Essence et l’autre dans la Matière.  Bien enracinés dans la terre nourricière, ils s’élèvent intérieurement jusqu’à la plus haute Cime cosmique.  Et, avec leurs compagnons humains, ils cheminent sur la Voie royale, la Voie du Milieu.  Par décret cosmique, malgré les apparences, parce qu’ils incarnent un Rayon d’aide particulier, jamais les Janaka ne peuvent aboutir à l’échec.  Toujours ils parviennent à leurs fins, menant leur expérience globale à bon terme.  Reliés à la Rose rouge du Cosmos, ils appliquent scrupuleusement la devise de tous les Maîtres légitimes : Un pour Tous et Tous pour Un!

© 2009-15  Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

 

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4 Responses

  1. Micheline Godin

    Bonjour Bertrand,je viens de lire ton très beau témoignage sur Gérard Fortier.J’ai étudier 2 ans au Vermont avec la gagne André et Michèle Lesage,Martial X sa femme et …Tu te souviens peut-être de moi,j’avais de long cheveux châtin-blond , je dormais souvent dans le cour , j’étais d’une timidité rare et j’avais environ 25 -26 ans,donc au alentour de 1982.Si on s’est connu,sa me ferais très plaisirs de le savoir.À bientôt !
    De Saint-Mathieu Du Parc près de Shawinigan.

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  2. Thibaut

    J’ai le sentiment d’être appelé par votre lignée.

    J’ai toujours été guidé par votre guidance, et je souhaite m’inscrire dans la succession de votre œuvre.

    Je sais que ça peut paraître présomptueux, mais c’est la stricte vérité.

    Amen.

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  3. laurent

    Bonjour Bertrand,
    je vous ai découvert grâce au site d”Arcturius” et depuis j’écume votre site. Je suis en résonance avec tout ce que vous écrivez. Merci. Je pense que vous êtes un être de Lumière venu nous éclairer et nous montrer le début du chemin qui peut ouvrir la porte du divin en nous.

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  4. Thibaut

    Je n’attends pas une réponse, mais je ne comprends pas la nature de ce qui me ramène vers vous à chaque fois. Pouvez vous m’éclairer ? Je ne parviens pas à saisir le sens de cette relation.

    C’est comme si je cherchais à comprendre ma relation avec la maîtrise, je ne saisis pas le sens de voiler la lumière, j’ai le sentiment au contraire, qu’il faut l’accepter entièrement et la rayonner mais peut être que je me trompe.

    Peut-on s’accepter entièrement sans “afficher” ce que l’on est, plus dans le sens de se reconnaître par rapport (pas par opposition) mais en rapport avec l’humanité, comme ce que l’on vibre en tant que maître ou autre. car finalement ce n’est qu’un rôle fonctionnel.

    Est-on obligé de voiler sa lumière pour rester au contact du monde, n’est-il pas possible de rester soi-même, en acceptant de porter le titre de maître, et de déconstruire l’image qui est véhiculée par les apparences.

    Je veux dire rester dans l’esprit de simplicité authenticité et ne savoir ne pas jouer de rôle mais être qui l’on est.

    Je me sens réellement appartenir à cette tradition, bien que n’ayant pas été initié, je ne sais pas si j’en suis digne, ou méritant, mais je me retrouve dans tous les aspects de l’enseignement dont il est question, c’est simplement que j’ai reçu les initiations directement (bon je n’ai pas été jusqu’à l’acide sulfurique haha)

    Mais je veux dire, j’ai du mal à me lancer dans mon œuvre de service sans être rattaché et guidé par quelqu’un en qui j’ai totale confiance.

    C’est vous que je reconnais comme mon instructeur.

    Je ne sais pas si je m’invente une vie, le sentiment est réel.

    Je ne vous ai pas recontacté depuis un moment, car je sentais que je ne pouvais pas. Mais aujourd’hui j’ose le faire pour savoir ce qu’il en est : qui suis je ? Ne suis je pas un imposteur en demandant une telle question ? Je doute encore de ma légitimité à incarner ce que je suis.

    Est-ce qu’on pourrait trouver une solution pour éclaircir cette situation ambiguë qui ne cesse de me tourmenter. Au fond je suis certain, mais c’est comme s’il y avait un voile, un besoin, un désir d’être reconnu par un être que je respecte profondément pour avoir su lire en moi.

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