L’OMBRE, PART DES TÉNÈBRES, EXPRIME UN OPPOSÉ DE LA LUMIÈRE PURE…

Les ténèbres désignent l’obscurité profonde qui semble indiquer une absence complète de la lumière ne constitue pas métaphysiquement parlant, l’antithèse de la lumière, mais son double compatible et complémentaire.  Elle indique la fin ultime de quelque chose et le commencement d’une autre chose.  Mais, c’est par les ténèbres que la lumière se met en relief.  A quoi servirait la lumière si les ténèbres n’existaient pas.  Il est de l’ordre de la lumière de se donner aux ténèbres pour les éclairer et de celui des ténèbres d’accueillir la lumière pour leur servir de substrat ou de véhicule d’expression.

Paradoxal?  Pas autant que cela.  Car les ténèbres indiquent moins l’absence de la lumière qu’un feu qui couve et peut imploser ou exploser.  En mystique, les Ténèbres symbolisent le Néant originel, le Vide qui contient tout mais n’a encore rien exprimé.  Et, dans la projection verticale de l’Esprit créateur, donc dans son Rayonnement luminombre-et-tenebres1eux, elles identifient le Nadir, soit le point le plus éloigné du Centre divin d’Émanation, le Lieu subtil ombragé, retiré de la Lumière, ou de la Densité complète.  On lui rattache la peur de l’inconnu, la peur du vide (vertige), la peur de la mort, la peur de vivre et la peur des réalités invisibles.  Elles expriment les défauts de l’être, ses imperfections apparentes, son ignorance ou son inconscience, soit son oubli de ses origines divines.

En réalité, les ténèbres désignent la Manifestation universelle dans ses aspects négatifs ou magnétiques.  On les relie à l’Ouest, à l’Occident, aux moyens matériels.  On les reconnaît comme diaboliques parce qu’elles engendrent les obstacles sur la Voie de l’Évolution sous forme de : faux renseignements, de campagnes de désinformation, de mensonges ou d’hypocrisie, de refus de livrer les informations, de dissimulation de l’information.  Elles réfèrent souvent à l’inconscient qui rend difficile l’explication de ses sentiments et de ses pulsions primo primi, les causes premières de ses réactions spontanées et de ses réflexes.  Mais elles permettent la purification de l’intellect et l’épuration des sentiments et l’illumination de la conscience.

Notons que le signe de la Balance marque l’équinoxe (l’égalité du jour et de la nuit).  Après ce signe, la durée des nuits croît, figurant le regain progressif de l’énergie sensible, de ce pouvoir nocturne qui écrase ou libère.  Après ce signe, la vie semble décliner.  Mais c’est dans les ténèbres que s’opère toute gestation ou toute germination valables.

On ne peut parler des Ténèbres sans parler de l’Ombre.  Il s’agit du Rayon du Dragon Noir, donc du secteur sombre engendré par un corps opaque qui s’oppose aux rayons d’une source lumineuse et les intercepte, secteur d’autant plus allongé que la source lumineuse provient de bas, exprime une invention de la Lumière cosmique pour se mettre en relief afin de mieux connaître, par l’expérience, ses attributs et ses effets.  Il exprime une phase d’énergie passive, à basse fréquence, privée de l’élément actif de la Lumière.

L’ombre réfère à un aspect de l’Être indifférencié qui permet la révélation de la Lumière, soit le Monde fini ou limité.  Il sert à mettre la volonté à l’épreuve dans des conditions extrêmes.  Le fait de chemine dans l’ombre invite à grandir en Lumière, par la soif de la Lumière et de la Vérité, par désir de redécouvrir qui on est.  Ainsi, l’ombre symbolise la densification de la Lumière spirituelle, par résistance et éloignement de sa Source d’émission, qui engendre une contraction de plus en plus forte.  L’ombre ne constitue pas l’absence de lumière, mais un effet de celle-ci, soit ce qui s’oppose apparemment à elle, mais n’apparaît que comme l’effet compatible et complémentaire de l’une de ses polarités, sa polarité électrique.  Elle désigne en quelque sorte la Présence de la Mère céleste en l’absence (ou oblitération) du Père divin.  Elle donne l’image fondamentale de l’illusion par rapport à la réalité ou à la vérité, de la souffrance par rapport au bonheur, de l’oubli par rapport à la mémoire.  Ainsi, l’ombre ne devrait jamais satisfaire, mais inviter à chercher la lumière qui l’exprime.  Et c’est seulement au midi que l’ombre s’évanouit complètement.

En effet, le Moi spirituel, l’Étincelle de Lumière, ne peut triompher qu’en autant qu’il assimile l’ombre, s’accordant à ses pulsions nocturnes pour devenir aussi redoutable que le Dragon qui s’y terre.  C’est ainsi que les héros antiques se rendaient compte que l’ombre de leur personnalité restait inconsciente, mais qu’elle n’en existait pas moins, pour en tirer de la force.  Ensuite seulement, ils pouvaient la maîtriser.  Pour ce faire, ils devaient s’enfoncer dans les ténèbres pour en sortir détenteurs d’une éternelle jeunesse.

En fait, l’ombre désigne ce que le héros rêveur veut rejeter, ses craintes difficiles à identifier ou ses problèmes difficiles à résoudre.  Elle décrit un regard tourné vers le sol plutôt que vers le ciel.  Son but, c’est de garder le sol humide, de lui fournir une réserve d’amour.  L’ombre représente le sens caché de la vie, l’énergie dépourvue d’amour, tout ce qu’un sujet refuse de reconnaître ou d’admettre et qui, pourtant, s’impose toujours àombre-et-tenebres lui, directement ou indirectement : choses fugitives, irréelles, changeantes, illusoires, comme le lieu où vivent les rêves et les chimères.  Elle représente la partie sombre qu’un être omet ou refuse de reconnaître, d’accepter, d’assumer, d’embrasser, alors qu’il lui faudrait l’accueillir dans l’amour inconditionnel.  Elle désigne les traits de caractère inférieurs et les tendances incompatibles avec son but.  Cette ombre se projette dans les rêves sous la figure de certaines personnes qui ne sont que des reflets d’un certain moi inconscient.

L’ombre se manifeste aussi par des paroles et des actes impulsifs et incontrôlés qui trahissent un aspect inconscient du psychisme personnel.  Elle rend aussi plus sensible à certaines influences personnelles ou collectives qui éveillent et révèlent dans le sujet des tendances occultées ou réprimées, exposant à un destin sombre.  Elle risque de devenir maléfique dans la mesure où elle reste refoulée dans les replis de l’inconscient.  Le sujet a tout à gagner à la voir percer à la lumière de la conscience.  Mais il redoute généralement de la voir apparaître, par crainte de devoir la reconnaître comme sienne et de l’assumer, de devoir la maîtriser ou de la rendre bénéfique, ou par crainte de se trouver face à sa complexité.

Dans les faits, la coexistence des contraires est bien lourde à porter, mais elle est riche d’enseignements et de possibilités, permettant d’établir les nuances.  L’ombre identifie les doutes, les peurs, les angoisses et les résistances personnelles, qui collent à ses talons comme le plus obéissant des chiots.  Voilà pourquoi il importe de les dissoudre dans la Lumière divine.  Rêver, c’est aller voir ce qui se passe dans le passé ou le futur, capté dans le grand moment d’éternité ou scruter l’ombre de la réalité pour déterminer ce qu’on va en conserver avant de prendre la décision de les réaliser.  Les rêves aident à mieux intégrer ses ombres.

 

© 2009-2015, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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