MALGRÉ LES ÉCUEILS, IL FAUT ARRIVER À FAIRE PREUVE D’IMPARTIALITÉ ET D’OBJECTIVITÉ

Dans l’émotivité qui surgit de ses attachements affectifs, tout être devient plus ou moins subjectif et partial, incapable d’une complète objectivité et d’une parfaite neutralité jusqu’à ce qu’il fusionne avec son Esprit divin.  De par leur formation et leur vécu, tous les êtres sont plus ou moins partiaux et subjectifs. On entend par la partialité la préférence injuste qui amène à accorder des passe‐droits, des privilèges, des faveurs ou à favoriser un parti au détriment d’un autre, ce qui s’opobjectivitepose à l’impartialité, l’équité parfaite de celui qui refuse de prendre parti. Pour être impartial, il faut démontrer l’absence de préjugé réel ou appréhendé dans l’action, donc dans l’état d’esprit, l’attitude et le comportement. On n’est pas juge et parti, on est dénué d’a priori, on ne présente aucun conflit d’intérêt, on ne juge pas pour son propre compte, on ne rend pas un service antérieurement reçu, on n’est pas entaché par une erreur antérieure en la même matière, on n’aspire pas à s’attirer les faveurs d’un grand ou d’un puissant, on ne cherche pas à plaire à des pairs.

Par ailleurs, on entend par subjectivité ce qui est du caractère du sentiment personnel, ce qui relève de la réaction affective, à partir de la personnalité et du vécu particulier, qui, dans les rapports humains, colore tout par la sympathie ou son contraire, ce qui s’oppose à l’objectivité, fondée sur la neutralité et la généralité.  Il en va ainsi dans la vie que chaque être particulier évalue les choses, les cas et les faits à partir de critères différents, déterminés par sa personnalité, sa formation, ses principes, ses goûts, son développement, ce qui, en plus d’entacher plus ou moins largement sa crédibilité, aboutit à une décision plus ou moins arbitraire ou injuste, pouvant même être inique. Par sa partialité et sa subjectivité, dans une instance donnée, il est spontanément enclin à appliquer la règle du deux poids et deux mesures, l’une, favorable, pour ses connaissances, ses êtres chers, les gens avec qui il partage des affinités, et l’autre, défavorable, pour les gens qui le laissent indifférent, soit les inconnus, les étrangers, ou pour les ennemis présumés. Un tel être juge à partir d’un parti pris, il se range du côté de quelqu’un ou de quelque chose ou il s’oppose à eux, sans souci de justice, d’équité, de vérité, de réalité, plutôt mu par ses tendances affectives.

Voilà qui laisse entendre que, dans un cas précis, il est rendu une justice arbitraire en raison de l’émotivité, plus exactement de l’affectivité. Plus ou moins consciemment, chacun agit à partir de l’idée toute faite, sans fondement vrai et réel, qu’il s’est formée, se fondant davantage sur des croyances et des hypothèses que sur la certitude du savoir. On entend ici par savoir la connaissance avérée de l’expérience personnelle. Autrement dit, chacun nourrit ses croyances, qui ne peuvent être que des hypothèses, de son expérience personnelle, formée à l’écart d’autrui, puisqu’il vit pour son propre compte, mais une expérience bien difficile à réprimer, puisqu’elle le fait agir ou réagir de façon autonome, mais plus ou moins mécanique, à l’intérieur de lui.

Toute la dimension inconsciente d’un sujet échappe au contrôle de sa volonté et de sa conscience objective. Même qu’elle se nourrit de ses expériences quotidiennes, l’amenant à développer une personnalité séparée. Ainsi, tout au long de son évolution, chacun poursuit son expérience propre, mais son vécu est sans cesse influencé par le poids des éléments inconscients dont il est le dépositaire. Or l’inconscient, presque immuable, provoque toujours des réactions dans le sens de la satisfaction du sujet impliqué, orientant largement ses mécanismes d’intervention. De là, jusque dans ses actes manqués, chacun réagit d’une manière propre qui exprime largement l’activité secrète de son inconscient. Il succombe à une inclination intérieure plus ou moins claire qui n’est pas conforme à son objet ou ne correspond pas à la réalité. Son idée ou sa pensée, pas plus que son sentiment, ne relèvent d’une compréhension réelle des choses et des êtres.

Celui qui accorde des privilèges et se prononce de façon très personnelle peut affectionner, mais il ne peut aimer, puisque l’amour s’exprime sans attente, sans jugement, sans préférence, sans conditions, donc sans acception ni exception. L’amour, qui est inclusif plutôt qu’exclusif, est impersonnel et inconditionnel et il augmente sans cesse à l’endroit de tous.  Tous les hommes sont frères et ils doivent faire preuve de solidarité. Dieu est Un et Tout est Un en Dieu. Ainsi, tous les êtres humains participent de la même Essence spirituelle et de la même Âme cosmique. Avec les autres créatures, chacun forme une cellule d’un même Corps universel.  Est-ce que quelqu’un penserait à apprécier davantage certaines cellules de son corps physique parce qu’elles avoisinent davantage le centre de sa conscience connaissante?  Ce serait décidément inepte de sa part puisque toutes ses cellules détiennent une importance égale dans la composition de l’entièreté de son organisme. Il est tout aussi inapproprié d’exprimer une préférence pour un frère humain du fait qu’il est un membre de sa famille, de sa parenté, de son voisinage, de son cercle d’amis ou d’un autre regroupement dont on fait soi‐même partie.

Pour des motifs d’impartialité et d’objectivité, il faut s’en tenir aux faits et éviter de se prononcer trop rapidement, histoire de laisser la poussière retomber, mais, surtout, il faut se garder d’entendre un seul parti impliqué dans un domaine précis. En tout cas, il serait révélateur de son manque de conscience que de s’abstenir de consulter la personne concernée elle‐même pour s’en tenir exclusivement aux propos d’autres parties, surtout si celles‐ci sont des adversaires. En outre, pendant qu’on prend du recul par rapport aux faits, on gagne à accepter l’éclairage d’autres gens compétents en la matière ou de témoins directs des événements. Ultimement, se dégageant de toutes les influences extérieures, il convient de méditer pour tout établir, à partir de son propre cœur, qui n’est pas sa sensibilité affective, mais la source de son intuition personnelle.

 

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

 

FAIRE DE L’OBJECTIVITÉ UNE PART DE SON IDÉAL

L’objectivité consiste à présenter la réalité comme elle est parce qu’on la valide à partir d’une connaissance rigoureuse.  Elle implique la reconnaissance de la réalité telle qu’elle est comme norme suprême des ses affirmations ou de ses actions. Elle consiste à prendre du recul par rapport à son cadre de référence, à ses stéréotypes et notamment à distinguer les faits, les opinions, les sentiments quand on s’exprime.  Ainsi, pour qu’il y ait objectivité parfaite, il faut faire preuve de neutralité, d’impartialité, de désintéressement et d’impersonnalité.  La neutralité implique l’absence de sentiimpartialitement à l’endroit de la réalité concernée.  L’impartialité évite de prendre partie.  Le désintéressement précise que l’intérêt personnel n’est pas un enjeu.  L’impersonnalité assure qu’on agirait de la même manière pour n’importe quelle personne.

Somme toute, l’objectivité appelle à une certaine part d’humilité et d’altruisme permettant de se dégager de son petit moi pour dire ou accomplir, non ce qu’on pense ou croit, ce qu’on aimerait qu’il en soit, mais ce qu’on sait pour certain.  À cette fin, il faut être en mesure de présenter des données vérifiables plutôt que des prétentions, des idées préconçues, du parti pris.

Ainsi, l’objectivité implique le retrait complet de la personnalité qui s’exprime.  Elle suppose un jugement conforme à son objet, une description rigoureuse des faits, un prononcé dans lequel la pensée personnelle est en accord avec la réalité ou coïncide avec elle.  Elle impose une prise de distance par rapport à une réalité du fait que son être ne dépend pas de soi, mais de ce qu’il est en lui-même.  Ainsi, elle requiert le refus de l’expression d’un point de vue particulier.

Mais, pour un être humain, l’objectivité parfaite peut être souhaitable, pour rendre pleinement justice à la réalité ou pour exprimer la vérité, mais est-elle possible?  On peut croire que non.  Ne dit-on pas souvent : à chacun sa vérité?   En effet, si l’être humain pouvait être pleinement objectif, il n’existerait pas autant de journaux dont la raison d’être précise consiste à exprimer des points de vue différents ou variés.  La diversité des points de vue, n’est-ce pas ce qui explique la différence des religions et des systèmes philosophiques ou l’existence des limites territoriales ou des cultures étrangères et, même, des partis politiques?

Dans un exemple plus simple, on pourrait rappeler que, de par leur formation et leur vécu, deux sujets ne retiennent pas les mêmes points d’un même texte, d’une même émission de radio ou de télé, d’une prestation artistique ou d’une épreuve sportive.  Ou un peut prendre la discussion entre deux personnes, surtout sur un sujet litigieux : à ce moment, on obtient le point de vue divergent des interlocuteurs, mais, s’il y a un observateur, on pourra croire qu’il développe également un point de vue particulier à partir de ce qui se dit ou se vit entre les deux premiers.  De là, on peut conclure que tout être humain perçoit les diverses réalités à travers sa propre subjectivité.

Le problème, c’est que l’objectivité représente une condition de l’expression de la vérité alors que la subjectivité la colore d’un point de vue particulier, donc d’un sentiment qui porte à exprimer une préférence ou un intérêt.  Et cela peut se produire tout aussi consciemment qu’inconsciemment. Mais cela n’empêche pas que le manque d’objectivité peut produire divers ravages.

Par exemple, trop de gens croient qu’ils doivent sacrifier leur objectivité lorsqu’ils se trouvent en présence d’une personne supposément éminente, importante ou significative.  Certaines personnes pourraient mentir pour défendre un ami, se battre pour défendre un conjoint ou leur progéniture, vendre leur âme au diable pour obtenir un gain, même si elles savent pertinemment qu’elles ont tort.  C’est d’autant plus dommage qu’un tel comportement comporte une part de malhonnêteté qui reposer sur la possessivité.  Nul n’est censé abdiquer sa vérité, surtout ses valeurs spirituelles, pour faire le salut d’autrui, peu importe son lien avec lui.

Dans l’immédiat, le manque d’objectivité peut offrir une solution et empêcher un plus grand tort, mais, à long terme, il n’est jamais rentable.  En effet, on finit par perdre sa crédibilité et se faire des ennemis, en plus de perdre l’estime de soi.  En toute situation, on gagne à poser des jugements impartiaux et honnêtes, jamais altérés par les préférences subjectives, même si on doit contrarier un intime ou un supérieur.  L’objectivité produit toujours un effet constructif, faisant gagner en confiance et en respectabilité.  En défendant une personne en vue ou un être significatif, on peut temporairement s’attirer des bonnes grâces, mais on sème le doute chez les observateurs perspicaces et intègres, les écartant de soi.

Il est évident qu’il n’est pas facile d’être parfaitement objectifs en tous points et en toutes occasions.  Mais il faut commencer par en faire un idéal à atteindre si on compter orienter la volonté en ce sens.  Au regard de la Loi spirituelle, qui est la Loi de la Vie, l’amour, la pureté d’intention et la transparence s’imposent.  Or l’amour appelle à appliquer la même justice pour tous, en traitant les autres comme on aimerait être traité.

En général, en prenant du recul par rapport à une réalité, on gagne en lucidité, en assurance, en calme et en objectivité, en plus de se rendre disponible à développer un autre point de vue.  C’est la raison pour laquelle l’une des manières de s’exprimer de façon objective sur elle et de rester honnête avec soi, c’est de refuser de se prononcer dans l’immédiat, surtout si on se sent impliqué ou fragilités émotivement.  Encore, on peut consulter une tierce personne, compétente en la matière, pour obtenir son point de vue.

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