LE SENTIMENT D’INFÉRIORITÉ, SOUVENT DÉGUISÉ EN COMPLEXE DE SUPÉRIORITÉ, FAVORISE LE MAL DE VIVRE…

L’infériorité désigne l’état de ce qui est moindre en en quantité, en importance, en valeur, en dignité.  Elle atteste d’un désavantage pour ce qui concerne le rang, la force, le mérite, le développement.  Dans ce contexte, le sentiment d’infériorité évoque le complexe de celui qui se croit moins doué ou valable que les autres dans la vie sous un rapport ou un autre.  À ce propos, il ne vaut pas mieux de se sentir inférieur que de sentir supérieur.  Il peut résulter d’insuffisances physiques, d’incohérences psychiques ou d’inadéquations sociales, réelles ou imaginaires, parsentiment-dinferioritece qu’on se compare à une norme ou à un idéal, dans un secteur déterminé ou en général.

En général, ce sentiment naît dans l’enfance d’un contexte qui favorise la culpabilisation par le rappel des faiblesses, des torts, des erreurs et qui amène à développer un manque de confiance en soi.  C’est souvent le cas des êtres lourdement handicapés.  Quoi qu’on dise avec raison que c’est le regard des autres que, dans ce contexte précis, fait foi de presque tout.  Il peut encore découler des carences éducatives chez celui qui ne se sentait pas désiré, accepté, stimulé ou pris au sérieux dans ses premières expériences.  Comme il peut naître de la peur des gens qui détenaient une position de pouvoir ou un poste d’autorité et dont les figures qui les incarnaient ont abusé contre un être déjà fragilisé, ayant été souvent dominé sans considération.

Le sentiment d’infériorité se complique souvent par la servilité.  Il s’agit d’un état d’esprit dépendant, qui trahit un caractère soumis à des modèles, révèle un être dépourvu d’initiative et d’originalité, pouvant trahir, à l’occasion, une manière malsaine de témoigner de sa reconnaissance ou de sa peur de vivre de manière libre et autonome.  Un tel être ne peut pas facilement devenir créatif et constructif, pas plus qu’évolutif.  C’est une attitude indigne d’un être libre, car il y a volonté de service et perte dans le service.

Quant au complexe d’infériorité, il exprime l’impression pénible, réelle ou présumée, d’être inférieur à la norme ou à un idéal dans un domaine particulier ou dans tous les domaines qui amène à craindre de prendre la parole en public, redoutant de bafouiller, de rougir, de ne pas être à la hauteur des attentes, de paraître ridicule ou de développer le suivisme, cette habitude de se conformer aux idées dominantes.  Il peut provenir de l’attitude des parents et de l’éducation qui peut avoir été dévalorisante, d’un handicap physique, de comparaisons psychologiques défavorables, de désavantages ou de discriminations sociaux ou d’autres éléments de l’histoire personnelle, surtout dans la tendre enfance.   Le sujet victime d’un complexe d’infériorité se sent dévalorisé en présence du regard d’autrui. Lié au sentiment de culpabilité, ce complexe pèse sur le moi incapable de satisfaire aux critères de satisfaction imposés par l’idéal du moi.

Le complexe d’infériorité est d’autant plus prévisible que l’enfant se sent longtemps en état d’infériorité et de dépendance important par rapport aux adultes, ce qui explique qu’il cherche tôt à rivaliser avec eux pour se sécuriser dans son développement.  Mais, s’il est déprécié et s’il échoue trop souvent dans ses comparaisons, sans recevoir de compensations, il peut en venir à vivre dans une insatisfaction permanente, ce qu’il pourra déguiser autant en conduite d’infériorité que de supériorité.  Dans sa dépréciation de lui-même, qui peut se transformer en honte, il pourra, pour compenser, se montrer vaniteux, prétentieux, mégalomane, arrogant, ironique et quoi encore, vaniteux, prétentieux, mégalomane, comme il pourra manquer d’assurance et survaloriser les autres, toujours porté à croire que tout le monde le juge et le trouve médiocre.

En fait, dans l’ordre humain, le nouveau-né arrive si inachevé qu’il serait incapable de survivre sans sa famille ou la société.  Elles doivent, longtemps, lui assurer protection, subsistance, sécurité, enseignement, combler ses besoins fondamentaux.  Par exemple, à sa naissance, l’enfant possède un cerveau d’environ le quart la taille qu’il aura à l’état adulte.  Au cosentiment-complexe-dinferioritéurs des six premières années, il se développe très rapidement, mais il ne s’achève que vers les 23 ans.  N’empêche que l’enfant d’homme naît avec un sentiment inné de faiblesse et d’infériorité, ce qui pourrait plus facilement justifier qu’il développe un sentiment d’infériorité que de supériorité.  En effet, dans le règne animal, c’est la créature la moins apte à la survie qu’on laisse à elle-même pou éviter des problèmes à l’espèce.

Ainsi, tout au long de sa lente formation, un être humain peut avec raison se considérer comme inférieur, mineur, inaccompli.  Surtout qu’il est constamment confronté à des adultes qui agissent toujours à sa place, savent se débrouiller mieux que lui, lui commandent ou lui interdisent nombre d’activités et d’interventions, le maintiennent à l’écart, lui font sentir sa petitesse et son inexpérience.

Au début de toute existence humaine, par nombre de contextes, c’est l’infériorisation qui prévaut d’abord, ce qui amène l’enfant à chercher, toute sa vie, un point d’appui ou, à défaut, des béquilles.  Il développe ainsi un grand sentiment de dépendance.  Peu d’entre eux échappent aux conduites de faillite et de démission.  Le jeune se rassasie tôt, il attend tout des autres, qui deviennent les boucs émissaires de ses échecs et de ses maux.

Dans le genre humain, quelle que soit leur expérience et leur apparent degré de conscience, tous les êtres humains étant égaux, il ne peut y avoir d’infériorité, sauf qu’un être qui manque d’estime de lui-même peut se penser inférieur.

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