L’I-CHING, UNE RÉVÉLATION GRANDIOSE DE LA SPIRITUALITÉ CHINOISE…

Dans la Tradition chinoise, l’I-ching ( I-king, I-Ging, Yi-Jing  ou Yi-King, selon sa graphie préférée), désigne l’un des plus anciens livres, qu’on peut traduire par «Livre des Mutations» ou «des Changements», un traité divinatoire classique qui traite de la Nature, de l’éthique et de la métaphysique.  Il fournit notamment les trigrammes de Fohi, dit le «Père vivant».  Ceux-ci expliquent les modalités du «DaChineo» ou «Tao», la «Loi universelle», la «Vérité» ou la «Voie cosmique».  Il montre le Chemin évolutif à suivre et comment agir en restant dans la Voie moyenne ou centrale.  Évidemment, il s’agit du Chemin qui unit le Ciel à la Terre.  Il explique également le «Tai Chi», ce vers quoi l’être retourne en quittant le Monde terrestre.  On appelle même ce traité le «Zhou Yi».

L’«I-Ching» démontre que l’attribut fondamental de la Conscience est celui du contraste perçu à cause du «Yin»  et du «Yang».  Dans ce contexte, le «Yin» désigne la Force terrestre, lunaire, magnétique, négative, réceptive, passive, féminine, considérée comme l’Ombre qui favorise la densification.  On l’associe à la Déesse «Kouan-Yin», la fluidité du nuage et la générosité de la Terre, l’aspect fécondable, associé au repos et à la droite.  Quant au «Yang», il désigne la Force céleste, positive, solaire, électrique, pénétrante, active, mâle, considérée comme la Lumière qui favorise la dissolution et suscite l’aspiration.  On l’associe au Soleil émissif, agissant, fécondant, source du mouvement, à la gauche.  Ensemble, ces deux Forces subtiles, substrat de l’atome, expriment l’Énergie vitale, polarisée, ce qui ces aspects compatibles et complémentaires.  Apparaissant simultanément, ils ne sont opposés qu’en apparence pour se servir de support et se révéler mutuellement, dans une relation de sujet-objet, donc comme un sujet et sa réflexion dans un miroir, qui devient son objet.

Autrement dit, le «Yin» et le «Yang», source de la dualité, existent en vertu d’un contraste simultané, n’existant qu’ensemble, ce qu’explique le cercle qui les entoure dans le «Dao» («Tao»).  Ainsi, l’être vit et se meut dans l’Océan de la Multiplicité, tout en restant Un.  Mais tout, sur tous les plans de la Conscience cosmique, s’explique par les deux aspects primaires de la polarité.

Dans ce contexte, le péché originel, qui naît d’une erreur humaine, consiste à opposer les aspects de la polarité et de faire de chacun d’eux un absolu (le bieI-chingn et le mal) au lieu de les allier en un centre, la Voie royale ou le Pont des âmes.  Ainsi, certaines âmes incarnées cherchent leur bonheur dans un paradis artificiel, la Matière, qu’elles espèrent rendre permanent, ce qui les amène à se densifier toujours davantage, tandis que les autres cherchent la Félicité dans un Paradis céleste ou subtil, ce qui les amène à refuser le Monde concret et à se désincarner.  Les unes et les autres oublient que la Vérité réside dans le Juste Milieu et que le Ciel s’exprime ici et maintenant dans l’alliance ou le mariage du Haut et du Bas, de façon consciente et éclairée, dans une quête de la Maîtrise totale ou de la Réalisation transcendantale.

La mandala du «Tai Chi» explique la Création perpétuelle, identifiant le Point originel d’où tout sort et où tout revient par des cycles.  Alors, ce n’est qu’en entrant au centre du point-graine ou point-germe qu’un individu peut arriver à se tenir dans l’Éternité de l’Instant.  Ailleurs, il sombre toujours dans l’Ombre ou se perd dans la Lumière.  Mais le point-germe, pour sa part, allie les deux en équilibre.  L’alternance des deux forces primaires engendre les processus de la Nature et les principes de l’Univers entier, autant dans le visible que dans l’invisible.  Voilà ce que l’«I-Ching» explique en détail en disposant ses trigrammes dans un hexagramme pour évoquer le mouvement circulaire et la conscience, l’alternance des jours et des nuits (des hauts et des bas), le cycle des saisons (intérieures et extérieures), les périodes fastes et néfastes, la prépondérance des aspects polaires, etc.

Par ses soixante-quatre hexagrammes, l’«I-Ching» illustre les états de transformation du cycle évolutif et il éclaire comment tout ce qui existe est finalement appelé à se transformer dans son opposé.  Ces signes sont formés de six traits superposés (à compter de bas en haut), conçus comme mutables.  Chaque fois qu’un trait se transforme, l’état figuré par l’hexagramme passe dans un état différent.  Ainsi, l’ensemble des hexagrammes donne une image globale de la réalité, donc du «Dao» («Tao».  Au niveau individuel, ces transformations rappellent que, d’incarnation en incarnation, l’âme s’Élève graduellement vers le Soi suprême, situé au cœur de l’Univers (Cosmos), conférant l’état d’Illumination.  Par ses signes, l’«I-Ching» décrit cette ascension vers la Perfection par laquelle les mystères apparents se muent peu à peu en savoir de certitude.  Il rappelle que chaque événement du Monde visible constitue le reflet d’une idée du Monde invisible, puisque tout est en Haut comme en Bas, l’Image se reflétant en Ressemblance.

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