L’HARMONIE, FONDEMENT DE L’ÉQUILIBRE, DONC AUSSI DE L’ORDRE UNIVERSEL…

Fondamentalement, l’harmonie désigne l’état de deux ou de plusieurs systèmes qui sont soumis à des vibrations dont les harmoniques engendrent une concordance totale ou parfaite.  Il traduit un état d’équilibre en soi-même et d’accord avec l’Univers.  Au sens humain, l’harmonie renvoie à un état qui implique l’unité de pensée, la similitude des buts et la communion directe des âmes.

Au sens spirituel et mystique, l’harmonie évoque un état d’accord extatique découle de la conscience des forces naturelles de son être avec l’Absolu, la Source d’où elles émanent, soit de la maîtrise des Forces naturelles qui produisent l’abondance de la vie.  Il évoque la tonalité ou la note fondamentale qui évite la désintégration.  Il découle de l’amour inconditionnel qui amène à équilibrer les aspects de la polarité et engendre la paixtorii-gate (la sérénité).

Enfin, au plan individuel, un être entre dans l’harmonie lorsqu’il est tout à fait en accord avec ce qu’il ressent, pense, dit et fait.  Cet état donne le signe qu’il est vigilent à tout instant et qu’il reste éveillé à la réalité.  Il révèle qu’il est en accord parfait avec la vibration de l’instant et parvient à vibrer avec elle et à s’y fondre, sans devenir identique à elle.

Dans la pensée orientale, l’harmonie identifie les ondes intérieures paisibles qui résultent de l’union du mental et du cœur.  Il s’agit d’un état d’équilibre, de paix, de calme, de sérénité de l’âme en regard de toutes choses.  Elle exprime l’absence totale d’aversion, de mécontentement, d’antagonisme, ce qui permet de tout envisager sans passion, sans rancœur, sans parti pris.

L’harmonie, c’est l’état d’être naturel du Cosmos, où tout fonctionne dans l’ordre, à l’unisson, où tout concourt à la manifestation immédiate de la Vérité, où tout arrive au bon moment.  C’est l’état d’équilibre des rapports entre toutes les parties du Cosmos et l’Être-Un.  C’est la concordance des vibrations cosmiques qui devient la clef de toute la beauté du Monde et du Cosmos.

Pour l’être humain, parler d’harmonie, ce n’est pas seulement faire référence à la santé, mais aussi au rythme et à la coordination des activités de toutes les parties de son être, à ses rapports bien équilibrés entre ses fonctions objectives (physiques et matérielles) et subjectives (psychiques et spirituelles).  L’harmonie couvre l’accord des pensées, des paroles, des sentiments, des attitudes, des actes, des comportements avec un idéal en pleine expansion.  Elle naît toujours de deux forces compatibles et complémentaires qui tentent de s’équilibrer dans un être.

L’harmonie de l’être humain s’exprime par un état d’équilibre entre la paix intérieure et la paix extérieure.  La paix intérieure porte le nom de sérénité et elle se révèle par la perception heureuse que l’on a de soi-même, l’équilibre de la sensibilité et des sentiments (impassibilité et équanimité).  La paix extérieure se révèle par la façon sereine et sage d’accepter les événements, l’influence des autres, l’environnement, les sentiments face aux choses et aux autres.

Est harmonieux celui qui est sain de corps, psychiquement équilibré, unifié en lui-même.  Celui-là sait coordonner toutes les activités de son être et accorder ses objectifs avec ceux du Tout.  L’harmonie comprend ou embrasse tout l’Univers et le Cosmos, toutes les perfections, toutes les qualités, toutes les vertus.  S’harmoniser, c’est entrer en communication totale avec la Vie cosmique et vibrer avec elle en parfait accord.

Le Maître Aïvanhov a livré ces pensées inspirantes à propos de l’harmonie: «En travaillant sur l’harmonie, vous toucherez le cœur des choses, l’âme universelle, le centre, et de là, viennent des ordres, des courants, des forces qui transforment et organisent tout…Le Ciel et les esprits ne peuvent pas vous exaucer tant que vous ne possédez pas l’harmonie, la paix absolue…L’harmonie est à la base de tous les succès, de toutes les réalisations divines.  Il faut se concentrer toute la vie sur l’harmonie et c’est ensuite qu’on pourra commencer à exécuter des travaux qui donneront des résultats pendant l’éternité…Alors, maintenant laissez tout de côté pour ne penser qu’à l’harmonie et à vous harmoniser jour et nuit.  Quand vous y arriverez, d’un seul coup vous comprendrez toutes les lois de l’univers, parce que l’harmonie vous donnera la possibilité de tout comprendre d’un seul coup.»

Seul un être doué du libre-arbitre, comme l’être humain, peut apparemment perturber l’harmonie, mais jamais que pour un temps.  En effet, il est de la nature cette qualité de toujours se rétablir et de toujours parvenir à ses fins à travers les petites tribulations.  Du reste, les petites tribulations n’arrivent que pour donner le goût à un être d’entrer dans l’harmonie permanente.

La loi de l’Harmonie est régie par la constellation du Scorpion (Serpent), s’exprimant par l’énergie dynamique et l’action enthousiaste.  Elle enseigne comment subordonner ses désirs à son but ultime, la réalisation totale.  Voilà pourquoi il ne faut jamais demander plus qu’on n’a de besoin ni plus que l’on ne peut prendre, car le surplus peut encombrer.  Pour entrer dans l’harmonie, il faut devenir conscient des pouvoirs latents qui se logent dans le cerveau de l’homme et allier l’intuition et l’intellect dans un projet unifiant.  Il faut encore croire à l’aide spirituelle des êtres supérieurs qui collaborent pour manifester le Plan divin.

Cette loi fait comprendre que le système nerveux de l’homme doit exprimer la vie sensible, sans quoi il peut éprouver des courts-circuits.  Elle stipule qu’il faut savoir diriger ses sentiments et ses pulsions.  Elle révèle encore comment l’hérédité génétique se transmet intégralement dans chaque espace d’âtre.  Par elle, la vie se diversifie.  Il faut connaître et produire les éléments régénérateurs de la vie.  Conscient, on pourra alors donner le mouvement, diriger les groupes et les masses, surtout au travail et dans les loisirs.  Car l’harmonie surgit de l’équilibre parfait entre les extrêmes et elle se révèle d’abord par la bonne conduite et les arts.

La Loi de l’Harmonie

L’harmonie parfaite exprime l’état d’équilibre permanent des vibrations.  Elle révèle l’Essence de l’Absolu et l’état naturel du Cosmos, dans lesquels tout intervient dans l’ordre et la méthode, soit à l’unisson, où tout est toujours à sa place, au bon moment.  Dans la Création, elle résulte de l’analogie des forces contraires qui s’établissent en parfait équilibre, entrent dans un état de neutralité, le moyen terme ou le juste milieu entre les deux aspects de la polarité.  L’Être est, sans autre but que de vibrer de sa Réalité sublime, au grharmonie-4é de son Grand Jeu amoureux ou de son Grand Rêve éternel;  il exprime la Vie qui surgit du mouvement ou de l’oscillation qui se produit entre les deux pôles primaires de la Réalité unique.  Dès lors, le mouvement, avec la Vie, se perpétue par l’équilibre des forces.

En fait, l’harmonie évoque la régularité d’un cycle dans son complet déroulement.  On pourrait mieux dire que, dans la réalité contingente, elle représente la mise en résonance de l’énergie de tout ce qui compose un être (physique, émotionnel, intellectuel, spirituel) avec l’environnement à un instant donné.  De ce fait, elle implique la disparition de la tension et des blocages qui perturbent la circulation de la vie.  La quête de l’état d’harmonie permet d’accomplir une oeuvre de transformation intérieure qui amène un être à entendre l’appel de son Étre profond et à le réaliser.  Car, chez un être incarné, il ne peut y avoir d’harmonie sans la concordance de la volonté de l’Esprit et celle de la personnalité.

Dans la vie personnelle, elle s’exprime par un état de paix, de tranquillité, de calme, de sérénité, de stabilité qui résulte de la connaissance de soi, de l’équilibre et de l’unité intérieures, mais aussi de la faculté d’adaptation.  Elle permet de tout dominer en cela que, sans esprit interventionniste, l’être se reconnaît comme un atome tri-unitaire indissociable du Grand Tout ou de la Source suprême.  Il se reconnaît maître dans son univers, mais dispensateur associé dans le Cosmos.  Autrement dit, il sait avoir une part à accomplir dans le concert universel, mais dans la mesure qu’il connaît sa partition et la maîtrise.  Il vit en alliance avec Dieu et en accord avec les principes de la Loi unique, ce qui requiert, de sa part, de la constance, de la patience et de la persévérance.  Il sait que les semblables s’attirent et se répondent.

L’harmonie est l’état d’être naturel de celui qui est libéré des formes d’énergies qui font obstacle à la libre expression de l’énergie de la force amoureuse puisqu’il est constamment lié à la Source parfaite de l’harmonie, son divin Créateur.  Lorsqu’il y a harmonie, alors il y a automatiquement rayonnement de cette force puissante depuis le cœur de son être.  L’absence d’harmonie est la conséquence d’un déséquilibre intérieur entre votre vraie nature et l’identification inconsciente à la nature inférieure et aux impulsions de l’ego psychologiques.  Elle traduit une identification à tout ce qu’un être n’est pas, ce qui engendre des fausses notes dans l’harmonique universelle.

En effet, quels que soient les schémas mentaux et émotionnels qui émanent de la nature inférieure (peurs, doutes, manque de confiance, culpabilité, ressentiment, haine, mépris, dédain), ces manifestations émettent une énergie qui fait obstacle au libre écoulement du flux d’amour dans toutes les dimensions de l’être.  En revanche, un être fait l’expérience de l’harmonie lorsque le Souffle de vie peut circuler sans entrave en lui, lui conférant inspiration, santé, bien-être, confiance et joie de vivre imperturbable.  Tout commence avec le lâcher-prise du mental, le fauteur de troubles, le stimulateur des désirs et le semeur d’illusions.

Il n’y a que celui qui se reconnaît comme son propre maître – soit celui qui est solidement enraciné en lui-même, qui vit dans l’équilibre, qui unifie et dirige convenablement ses énergies — qui peut connaître l’harmonie suprême.  Cependant, dans cet état, il parvient à déterminer le cours des événements et à orienter son propre destin, reproduisant, à son échelle, l’état de la Totalité, celui de l’Être unique.  Complètement éveillé à lui-même, il rayonne de l’intérieur vers l’extérieur, transformant l’aspect du monde ambiant, le rendant à l’image de son Centre divin.

Dans l’aspect contingent de l’expérience en incarnation, celui qui veut devenir un propagandiste d’harmonie dans sa vie et celle de la collectivité, gagne à accepter d’abandonner la peur de renoncer à tous les mécanismes de défense qu’il a mis en place, depuis sa plus tendre enfance, pour attirer l’amour d’autrui en évitant d’être rejeté et de perdre la face aux yeux des autres.  Chacun doit accepter d’être reconnu dans les faiblesses apparentes et les zones d’ombre de son expérience évolutive immédiate.  Il doit s’accepter comme peccable et perfectible, donc apparemment imparfait, selon les critères de son jugement intime et accepter le fait que cette imperfection ne peut qu’être perçue par les autres. Tant qu’un être refuse ce genre d’abandon ou de renoncement, feignant porter le masque de la lumière, pour cacher ses faiblesses, il fait obstacle à son propre rayonnement de l’amour.  C’est en choisissant de mourir à tout ce qu’il n’est pas, pour connaître son Essence et sa véritable nature, qu’un être se destine à l’harmonie. Sur le plan de l’ego psychologique, autant que des prétentions spirituelles, un être peut penser tout avoir à y perdre, mais sur le plan de la Réalisation divine, qui ne peut se produire qu’en lui, il a tout à gagner.

Dans le contexte d’une aide pour ramener un être à l’harmonie, l’harmonisateur, qu’il soit thérapeute, aidant ou montreur de voie, ne peut être qu’une personne étroitement unie à la Source divine et éveillée aux principes de la Loi unique qui agit gracieusement dans l’impersonnalité.  Ce n’est qu’alors qu’il peut opérer consciemment et avec autorité, pour dispenser un traitement spirituel.  Pour y arriver, il doit se fondre dans la Vie impersonnelle, en s’élevant au-delà des illusions, soit dans la zone absolue de l’Être, de l’Intelligence créatrice, hors du temps et de l’espace, inconscient des fluctuations négatives et positives.  Dès lors, il peut s’exprimer comme un canal neutre et universel de la Grâce céleste.

L’harmonisateur doit se souvenir qu’il ne détient aucun pouvoir sur l’être qu’il assiste.  Ainsi, ce qu’il tente d’harmoniser chez un autre, il doit d’abord l’harmoniser en lui, sans quoi il ne pourra aboutir qu’à l’échec et intervenir en vain.  En outre, il doit se détacher des résultats de son intervention, sachant que l’autre ne pourra disposer des énergies qu’il met à sa disposition qu’en raison de son ouverture de conscience et de sa foi en lui-même.  Il pourra se consoler en se rappelant qu’aucune intervention, menée au nom de la Source divine, dans la simplicité, l’humilité, la transparence et l’esprit de jeu amoureux, ne peut rester vaine, même si elle ne produit pas les bienfaits ou les bénéfices attendus.

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En passant, question de vocabulaire de la spiritualité, l’Harmonie cosmique  implique l’accord bien réglé entre les diverses parties du Cosmos ou de l’Omnivers qui relie et tient en équilibre l’Univers et sa Loi et ses principes.

L’harmonie, gage de stabilité du Cosmos

N’étonne-t-il pas que, dans la Grèce antique, Harmonie soit la fille d’Arès (Mars), le dieu de la Guerre, et d’Aphrodite (Vénus), la déesse de l’Amour?  Bien sûr, il faut traduire le mot «guerre» par «vitalité dynamique» ou «force vitale» et le mot «amour» par «attraction magnétique» ou «puissance du désir».  Pourtant, ce fait n’en explique pas moins clairement que l’état d’harmonie naît de l’équilibre entre deux puissants pôles d’attraction opposés, mais compatibles et complémentaires, donc de l’état du Juste Milieu.  Cet état naît à la suite d’un échange intense entre deux forces apparemment irréconciliables  –l’électricité et le magnétisme, la masculinité et la féminité, l’imagination créatrice et l’intuition inspiratrice, l’activité et la passivité, l’émissivité et la réceptivité– qui cherchent longtemps à s’équilibrer, mais qui n’y parviennent qu’après avoir pondéré leurs extrêmes.

C’est probablement la musique qui illustre mieux le dynamisme de ces principes.  Cet art exprime très bien les règles de l’accord, gage d’harmonie.  L’harmonie résulte alors de l’émission d’au moins trois notes complémentaires, jouées simultanément, qui produisent trois sons qui s’équilibrent dans l’audition.  Elle ressort d’une note tonale (majeure), d’une note modale (mineure) qui appelle une médiane (neutre) comme point d’appui qui favorise le repos.  Les extrêmes se pondèrent toujours dans la tempérance ou la modération du juste milieu, conformément à la loi du Triaharmoniengle.  Le balancement du pendule illustre la même loi.  Mis en action, il oscille d’un côté à l’autre à égale distance du point central, dans un rythme constant, finissant par s’immobiliser au point central, où il trouve le repos.

En général, l’être humain est porté à définir l’harmonie par rapport à lui-même, alors qu’elle constitue un attribut de l’Ordre cosmique et de la Nature qui s’expriment en accord.  Car l’harmonie règnerait partout, même si l’homme n’existait pas.  C’est même en lui que l’harmonie est la plus difficile à réaliser parce que son mental parvient difficilement à la concevoir omniprésente, au-delà des apparences.  Il ne faut pas confondre l’harmonie avec l’équilibre.  L’équilibre engendre l’harmonie, mais l’harmonie engendre la beauté.  Tout ce qui est équilibré est harmonieux et tout ce qui est harmonieux est beau.  L’équilibre de toute chose résulte de l’accord spontané de l’Ordre cosmique et de la Nature.

Toutes les merveilles du monde résultent de l’accord conclu entre le Monde d’en haut, le Monde de l’Essence (ou de l’Esprit), et le Monde d’en bas, celui de la Substance (ou de la Nature).  De ce fait, l’homme ne peut réintégrer l’harmonie que dans la mesure où il parvient à rétablir le même accord entre ses désirs matériels et son aspiration spirituelle.  La Nature se soumet à l’Esprit, s’adapte à sa Volonté, parce qu’elle est conciliante et réceptive.  Elle exprime ainsi une harmonie qui ne peut jamais être prise en défaut.  Si on ne réussit pas à le réaliser facilement, c’est que l’homme a déréglé bien des aspects de la Nature.  Quoi qu’il en soit, l’homme ne peut trouver l’harmonie que le jour où il s’adapte à son milieu et se soumet à la Volonté de Dieu (au Plan cosmique).

Parce qu’il joue à l’apprenti-sorcier, l’homme arrive difficilement à réaliser en lui l’état d’harmonie.  Depuis qu’il s’est incarné sur le plan terrestre, il est devenu, par le jeu d’événements de portée considérable, le formateur de sa propre conscience.  (Nous référons ici à l’épisode de la sortie du Paradis terrestre ou de la Chute de l’homme.  Dans ce contexte, le mot chute devrait être remplacé par descente en incarnation.  Mais, pour y parvenir, il joue souvent à l’illusionniste.)  A l’origine, son destin l’appelait à révéler sa véritable réalité de chef-d’œuvre de la Création.

Toutefois, s’étant perdu dans la densité matérielle qu’il s’est imposé d’expérimenter, il a cru pouvoir élaborer une nouvelle sagesse, en marge de l’Ordre cosmique, et l’asservir à son usage.  Coupé de sa Source divine, il s’est improvisé le seul maître et le grand mentor de son évolution.  Son génie lui a fait développer une science prodigieuse, mais sa science reste sans âme ou sans conscience.  Il a libéré l’atome au risque de se détruire en l’employant.  Après avoir découvert la Puissance de l’Univers dans les phénomènes de l’électricité et des radiations atomiques, ne serait-il pas temps qu’il se conforme à la Sagesse supérieure avant de déclencher une catastrophe?  L’harmonie qu’il cherche serait à ce prix.  Car l’homme s’illusionne à croire qu’il n’est en relation qu’avec ses semblables et qu’il n’a pas à tenir compte des autres règnes.  L’Univers se tient et ne fait qu’un.  En sapant son fondement, il se menace lui-même.

L’être humain a rompu son Alliance avec Dieu et l’Univers, voilà ce qui a engendré son manque d’harmonie intérieure et l’empêche d’accéder au bonheur.  Surtout qu’il considère la connaissance de Dieu comme une quête illusoire, vaine et futile.  Alors, il cherche vainement ailleurs, un but vague et imprécis qui puisse vraiment le motiver.  Il a entrepris la quête d’un paradis artificiel et la conquête de l’espace.  Or ce n’est que l’amour, fondement de l’harmonie, qui peut le conduire à la sagesse.

Pour le sage, l’harmonie résulte de la fusion de la Vérité, de l’Amour et de la Sagesse.  On peut voir dans ces trois mots, voilée, la Réalité du Père divin, de la Mère céleste et du Fils bien-aimé.   Les mystères de Dieu et de la Nature sont inscrits dans le corps et dans l’âme de l’homme.  Ainsi, il ne trouvera l’harmonie avec ce qui l’entoure que dans la mesure où il saura trouver où elle prend son origine, soit au cœur de son être.  Il doit décider de régénérer son corps et de le transcender, en se reliant à son âme, ce qui lui fournirait l’occasion d’expérimenter sa vraie nature, son être réel, dans sa vie présente, en se mettant au service des autres.  Ce n’est qu’en réalisant sa vraie nature qu’il rétablira sa santé physique et mentale et qu’il retrouvera son équilibre.

Sans cet équilibre, l’être incarné ne pourra jamais goûter aux fruits de l’amour, de la santé, de l’abondance et du succès, fondements de l’harmonie.  C’est en établissant un équilibre entre ses trois dimensions (corps, âme et Esprit) qu’il entrera dans cet état d’être.  Le Ciel, pays de l’harmonie, n’est pas un lieu, mais un état d’être.  L’harmonie est la clef qui ouvre la porte sur la voie de la communication intime et de la communication universelle, voie qui mène, dans la sérénité, jusqu’à la Réalisation dans la sagesse.  Dans les diverses étapes de son périple évolutif, l’homme explore progressivement les divers stades de son éveil spirituel et il accroît son degré d’harmonie.  La Nature, comme les êtres simples, sont très sensibles à ses progrès et ils le lui rendent bien.  Si chaque être humain apprenait à mieux diriger les énergies à travers lui, l’équilibre se rétablirait au sein des communautés qu’il forme, voire dans toute l’humanité, ce qui déboucherait sur la paix et l’harmonie.harmonie-3

Comme toute autre créature, l’être humain est le produit de Étincelle de vie engendrée par deux pôles différents, compatibles et complémentaires.  Ces polarités, qui ne s’opposent pas, doivent se donner l’une à l’autre, pour ainsi dire s’épouser, afin d’engendrer l’harmonie.  Cela implique que l’homme doit unir la Matière et l’Esprit en lui.  Puisque le bonheur est le but de la quête évolutive de l’Univers, il reste forcément accessible à l’homme.  En se conformant à sa destinée, il pourrait trouver le degré ultime d’harmonie, d’où l’humanité pourrait connaître la paix nécessaire à son épanouissement.  Pour y arriver, il faudrait que chaque être humain élève sa pensée au-delà des apparences, au-delà des sens physiques, au niveau où vibre la Vérité.  Voilà la direction qu’il doit prendre.  Par sa pensée, l’homme peut concevoir la Voie unique que suit l’ensemble des énergies de l’Univers et qui lui permettra de les fusionner toutes en lui.  Il suivra alors lui-même la Voie de l’Harmonie.

La pensée est source d’harmonie quand elle est bien maîtrisée.  L’homme peut l’amener à épouser la Nature et à moduler ses forces créatrices de manière à s’accommoder de sa condition terrestre et de diriger à son gré son évolution.  Cela lui permettra d’assumer les étapes successives du développement de sa conscience dans son expérience.  Toute créature est conditionnée par le flux et le reflux des énergies cosmiques inépuisables qui imprègnent l’Univers et en forment la trame.  Il ne reste à l’homme qu’à apprendre à s’en servir pour évoluer, ce qui lui permettra de connaître l’harmonie.  C’est du reste la raison pour laquelle il se réincarne.  Par ce processus évolutif, il cherche à réaliser la plus haute harmonie pour devenir plus lumineux et plus heureux.

L’harmonie prend ses racines dans le cœur de l’homme, d’où elle rayonne sur toute la surface de la Terre.  Dans ses rêves chimériques, il a tort de la chercher ailleurs.  La réalisation de l’harmonie doit devenir l’objet principal de sa quête et sa réalisation maîtresse.  En incarnant la vérité, l’amour et la sagesse, il agira pour son plus grand bien et pour celui du monde entier.  L’homme s’est perdu dans les méandres du labyrinthe de la Matière, mais il en trouvera bientôt l’issue.

Pour un être particulier, se mettre en harmonie ne signifie pas vibrer à l’unisson de tous ses semblables, en se percevant comme un atome indifférencié de la collectivité humaine, mais trouver sa propre tonalité, son ton individuel, et l’exprimer.  Chacun doit faire entendre sa propre voix, émettre son propre dire, afin de participer à la vérité collective et l’enrichir.  Nul ne doit se conformer à l’identité collective ni en prendre le contre-pied pour en inverser les valeurs.  Chacun doit plutôt regarder d’un œil curieux et bienveillant comment la mentalité grégaire de l’identité collective s’exprime et comment il participe lui-même à sa construction en tant qu’être social.  Alors, au lieu de suivre les prescriptions de la conscience morale, renforcée par la morale collective, il choisira de suivre sa voix intérieure, qui lui révélera les valeurs qui sont importantes pour lui, ce qui lui permettra d’accorder les autres formes de la morale à ses désirs profonds par un mécanisme purement inconscient.

Quelqu’un a dit que l’harmonie amenait un être à chanter en accord avec les voix discordantes qui se font entendre autour de lui.  C’est une jolie manière d’expliquer que l’harmonie constitue l’art de rendre compatible ce qui est complémentaire.  L’harmonie traduit le degré supérieur d’équilibre en soi-même, d’accord avec l’Univers et de conformité avec le Plan créateur de Dieu.  Elle résulte de la découverte du sens des valeurs et de l’aptitude à tout situer dans sa juste perspective.   Voilà qui donne le signe qu’on sait être vigilent à chaque instant et qu’on est éveillé à sa réalité profonde.  Un être harmonieux ne peut porter en lui de conditions discordantes, d’où il n’en engendre pas à l’extérieur de lui.

L’harmonie exprime un état d’accord intérieur extatique qui confère une paix telle qu’on l’irradie partout, l’étendant à ceux qu’on aime, à ceux qu’on accompagne, même à ceux qui ne sont pas en accord avec soi.  Il y aura toujours des êtres moins évolués ou conscients qui déconsidéreront les autres et les jugeront autrement qu’ils sont.  Mais celui qui persiste à vivre dans l’harmonie peut être assuré que sa réalité percera tôt ou tard et que ses liens d’amour et de compréhension se renforceront avec tous ses semblables.

C’est lorsque la volonté personnelle d’un sujet s’accorde avec la Nature universelle et avec la Volonté cosmique qu’il expérimente l’harmonie.  Cet état résulte de l’accord de la conscience objective, dans ses pensées, ses paroles, ses ressentis et ses actes, avec la Nature et avec la Conscience cosmique et de la conception d’un idéal toujours en expansion.  Pour atteindre cet état et le maintenir, il faut savoir comment faire face aux responsabilités qui découlent du niveau de conscience qu’on a acquis et accroître sans cesse son degré d’amour.  L’amour incline toujours vers la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité et le service désintéressé.

L’harmonie résulte du contentement et de la satisfaction sur tous les plans.  Elle se ressent d’abord comme le sentiment du devoir accompli dans ses tâches quotidiennes.  Elle grandit constamment malgré les hauts et les bas de la vie.  Tout être évolutif peut connaître des épisodes particuliers de paix, de tranquillité, de sérénité et d’équilibre.  Ces moments peuvent lui permettre de comprendre la portée supérieure d’un phénomène naturel, l’étendue soudainement plus vaste d’un principe spirituel sur lequel il a longuement médité ou obtenir l’évidence qu’il doit prendre une nouvelle orientation dans sa vie.  Alors, tout lui paraît plus clair et il croit avoir définitivement avoir gagné du terrain.  Mais jusqu’à ce qu’il ait réalisé son Idéal ultime, il réalisera que tout est toujours à recommencer dans sa continuité évolutive.  Car, le moment d’après, la clarté dans laquelle il a émergé vient à s’estomper.  Alors, ses doutes et ses incertitudes reviennent l’assaillir.  En pareil moment, seule sa volonté pourra le motiver à progresser sur le Sentier évolutif, qu’il sait être le bon, mais dont il ne perçoit pas la fin.

Une fois qu’un être a surmonté les principales difficultés –les embûches de son subconscient, les protestations de son mental, la maîtrise de ses conditions d’existence– il éprouvera une harmonie grandissante.  Chacun éprouve l’harmonie à sa façon, mais ce qui la fonde se ressemble dans ses grandes lignes.  Dans l’harmonie, on acquiert rapidement une certitude :  celle de vivre conformément à ses aspirations profondes et d’avoir choisi la bonne direction, après avoir plus ou moins longtemps hésité à la croisée des chemins.  Alors, l’angoisse existentielle (ou le mal de vivre), toujours présente, diminue, la peur de la mort s’estompe, parce qu’on réalise qu’elle est un passage initiatique ou une nouvelle naissance dans un monde de conscience supérieur.

L’harmonie provient également du fait de se sentir en véritable transformation.  On acquiert une sensibilité nouvelle à ce qui est bien, bon, beau, vrai et juste.  On connaît la joie bienfaisante du contact, peut-être rare, mais réel, avec le «Je Suis cosmique», lors de ses méditations.  On découvre en lui des forces nouvelles qui préservent mieux de la maladie et de la pénurie.  On se sent encore en mesure d’entreprendre et de réussir des tâches qui paraissaient, auparavant, hors de portée.  De mieux en mieux, on prend une nécessaire distance avec les difficultés qu’on rencontre, qu’on surmonte plus facilement, d’où elles sont suivies de moments de plénitude.  L’harmonie, on la perçoit encore comme une revalorisation dans la nécessité inéluctable de se tourner vers ceux qui trébuchent encore dans l’obscurité, en donnant de soi-même pour que le message du Salut ou de l’Ascension parvienne à un nombre toujours plus grand de chercheurs incarnés.  Alors, on s’accomplit dans l’amour, fondé sur la fraternité, la compréhension et la compassion.

La meilleure manière d’accélérer la montée de l’harmonie en soi, c’est de méditer souvent.  Car on l’expérimente d’abord en laissant vibrer son esprit subconscient avec la partie de son moi dans laquelle le Maître intérieur, son Je Suis demeure.  Là, dans la partie la plus intime de son être, on peut attendre que les vibrations divines remplissent son âme pendant qu’on s’installe dans une attitude calme et paisible.  La manifestation de cette communication, ressentie autant dans l’esprit que dans le corps, aide à parvenir à un état d’accord avec tout l’Univers et avec la Conscience cosmique.  C’est à ce moment là que le moi (l’ego ou la personnalité) peut réaliser ce qui est juste et valable dans ses choix, connaissance qui contribue à apaiser le monde entier.harmonie-1

Dans cet état idéal, le monde terrestre se relie aux plus hauts plans de conscience.  Alors, les énergies qui remplissent la Conscience cosmique descendent dans la conscience individuelle, y œuvrant avec la même force.  Peu importent ses occupations au cours de la journée ou les distractions du monde, on peut à volonté s’en dégager, pour tourner son attention vers l’intérieur, afin de ressentir un puissant sentiment d’être dirigé et protégé, qui surgit de l’intérieur, de l’Unité.  On atteint cette réalisation en pratiquant régulièrement la méditation dans une forte détermination et un désir sincère d’atteindre la Maîtrise totale.  On atteint cet état d’harmonie en s’adaptant à cette direction intérieure, non seulement dans des moments privilégiés, mais dans chaque aspect de l’existence et dans sa globalité, du fait qu’on vibre à l’unisson du Pouvoir divin.

En répétant cet exercice, sa vie devient pleine et on réussit alors dans toutes ses entreprises, affranchi de toute inquiétude et de tout tracas, capable de s’abandonner à la Providence divine, confiant en son aide constante.  On se laisse porter par le courant de la vie qui meut l’Univers, profitant de sa puissante force naturelle de propulsion vers l’avant.  En demeurant dans cet état d’être, on voit toute chose s’harmoniser en soi et autour de soi, et on perçoit différemment tout ce qui existe dans l’Univers, d’où on reçoit l’aide de toutes ses créatures.  On devient alors un canal à travers lequel coule la vérité, l’amour et la sagesse, et on illumine le monde.  On voit les gens offrir un bon accueil parce qu’on leur apporte la paix et le bonheur.  Tous se sentent mieux en sa présence, à cause de ses merveilleuses vibrations et de la plénitude de vie qu’elles inspirent.  Même les animaux en viennent à tourner vers soi la tête, dans une attitude de bienveillance, parce qu’ils sentent l’amour qu’on porte et qu’on partage avec eux.

Quand un être est harmonieux, il rayonne de subtiles puissances d’accord et de cohésion, distillant la vraie paix et la vraie richesse, celles qui viennent de l’âme.  Face à la critique destructive, il vole sans sourciller au-dessus de ces marais, et il garde immaculée sa blanche parure de lumière.  Pour résumer, on pourrait dire que l’harmonie naît de la foi, de la connaissance intérieure et de la responsabilité face à son destin.  Car l’harmonie se définit, d’une part, par le sentiment de bien-être et d’accord avec soi-même, son milieu social et son environnement physique, découlant du fait qu’on est apte à réagir spontanément et de manière adéquate aux événements et aux circonstances de la vie, disposé à changer ce qu’on peut et à s’adapter pour le reste.  Mais, de l’autre part, l’harmonie inclut également la réalisation de son identité propre avec la Conscience cosmique qui pousse à fusionner avec elle pour manifester l’état de plénitude et de maîtrise parfaite de sa conscience.  Voilà l’ultime responsabilité et le destin suprême de chaque être.

Mais, pour vivre en harmonie avec la Conscience cosmique, il faut plus que méditer pendant quelques instants chaque jour et lire des textes de spiritualité.  Il faut incarner dans sa vie les lois et les principes qu’on apprend dans le respect des conditions que l’harmonie exige de soi.  Ces conditions impliquent qu’on devienne très amoureux, donc très tolérant, fraternel et serviable, qu’on garde l’esprit ouvert à l’intuition et qu’on se fasse très large et universel dans ses pensées et sa conduite.

Les pensées négatives, comme une conduite égoïste ou agressive, même si elles ne se produisent qu’occasionnellement, engendrent des blocages énergétiques et coupent de la Source divine.  On devrait tisser une trame de vie remplie d’altruisme, de bonté, de bienveillance et de générosité, remplie aussi d’esprit d’invention et de créativité.  Conscient qu’il existe des forces cosmiques qui agissent en soi et partout, il faut vivre en accord avec elles, si on compte en tirer les plus grands avantages évolutifs.  Mais ces forces deviendront tutélaires, protectrices, productives, bénéfiques.  On en recevra les meilleures inspirations et tout l’aide requis pour combler tous ses besoins à tous égards.

Vivre n’est pas aussi difficile qu’on le croit, si on sait comment s’y prendre, malgré que la Terre reste une école évolutive.  Au fil des jours, si on sait rester réceptif et accordé, on passera à travers les expériences nécessaires pour croître, se révéler à soi-même et on attirera toutes les bonnes occasions de confirmer le discernement et la sagesse qui contribuent au bonheur.  Tout est souvent une simple question de savoir changer son point de vue par rapport aux diverses circonstances qu’on traverse.  Par exemple, maugréer contre la température, à cause d’une erreur de prévision personnelle, en regard d’une activité à laquelle on aurait souhaité s’adonner, cela ne change rien à la bonté de la Nature.  C’est plutôt un manque de perception spirituelle que d’agir ainsi.

En tel cas, il vaudrait mieux s’adapter et opter pour une autre activité.  Il n’y a rien de mal ou de bien dans quoi que ce soit : c’est par l’usage qu’on fait des choses et par l’interprétation qu’on en fait qu’on porte des jugements faux ou subjectifs.  Ainsi, on perturbe soi-même son harmonie intérieure.  Bien qu’elle place le bien commun et le bien universel au-dessus du bien particulier, la Conscience cosmique sert aussi le bien individuel, toujours disposée à aider celui qui cherche à s’améliorer et sait faire la part des choses.

Toutefois, si on sait vivre en harmonie avec l’Esprit divin, on découvrira des occasions nouvelles de grandir, menant des expériences qui, bien qu’elles paraissant étranges, harmonie-2à prime abord, amèneront à développer de nombreux talents et des aptitudes nouvelles et éveilleront de nouvelles potentialités.  On constatera que son esprit se clarifie et que sa conscience s’élève comme d’elle-même, du fait qu’elle se charge d’une plus grande énergie.  Ainsi, on développera une ardeur accrue à entreprendre des tâches évolutives.  Tout son être se remplira d’un amour vrai qui embrassera, toute l’Humanité.  On y découvrira une plus grande joie et on aspirera à recevoir encore davantage.

Surtout, on sentira une inspiration divine supporter toutes ses activités et on se concentrera davantage sur son devoir d’état, fût-il très humble, très contraignant ou très solitaire.  Convaincu de suivre parfaitement son plan de vie, on ressentira constamment cette paix profonde qui porte le nom de plénitude.  On n’expérimentera la félicité ou la béatitude parfaite qu’au bout de son périple évolutif, pas avant.  En effet, l’aptitude au bonheur se développe lentement.

En passant, la loi de l’Harmonie est régie par la constellation du Scorpion (ou du Serpent, selon les cultures).  Ce signe zodiacal démontre comment l’harmonie commence par l’accord avec la vibration de l’instant présent, en s’y fondant, sans devenir identique à elle, pour mieux couler avec la vie.  L’harmonie découle de l’union du mental et du cœur dans ce qu’on fait, avant de devenir un état de sérénité de l’âme en regard de toutes choses.  Cet état témoigne de l’absence totale d’aversion, de mécontentement, d’antagonisme qui permet d’envisager tout sans passion, sans rancœur, sans parti pris.  Ultimement, elle permet de maîtriser les forces naturelles qui produisent la vie en abondance et l’abondance de la vie.

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