LA VÉRITABLE FONCTION DE L’EXAMEN DE CONSCIENCE

Dans les religions, l’examen de conscience désigne la revue attentive, d’un point de vue critique, de sa propre conduite, pour en déterminer la valeur morale ou la recherche des fautes commises pour prépare leur confession.  Puisque cette expression implique une connotation morale un peu morose ou morbide, la spiritualité lui préfère celle de «bilan de vie».  Celui-ci consiste à faire un examen constructif de ses motivations habituelles pour faire ressortir ses forces et ses accomplissements et pour découvrir les moyens de les renforcer ou de les consolider.  Ensuite seuleexamen-P1080466ment devient-il loisible de chercher en soi ce qui a besoin d’être corrigé pour reconnaître les efforts qu’il faut entreprendre pour y parvenir.

 Cette manière de procéder amène à reconnaître les effets de la causalité, pour devenir plus responsable, mais sans centrer l’attention sur les erreurs et les défauts, ce qui incline vers les regrets ou les remords, les jugements sévères, les condamnations rigoureuses, ce qui aboutit à la culpabilisation, à l’humiliation et à l’infériorisation.  Celui qui porte plus d’attention à ses faiblesses qu’à ses forces renforce ses faiblesses plutôt que ses forces. En général, lorsqu’un être se découvre une faiblesse apparente, il doit éviter de lutter contre elle et de tenter de changer à coup de volonté, ce qui devient improductif, même nuisible ou régressif.  Il vaut mieux soumettre le cas à la Lumière de son Centre divin qui, au moment opportun, procédera aux améliorations qui s’imposent.

Qui veut maintenir son rythme évolutif normal doit viser à réaliser la perfection du moment plutôt que la Perfection des perfections, ce qui porte à se mettre la barre trop haute par rapport à sa compréhension et à ses moyens actuels.  Ainsi, le bilan de vie commence par l’établissement de l’inventaire des aspects positifs que l’on peut porter à son crédit humain ou spirituel.

Procédant dans la joie de vivre, sans complaisance ni vanité, on peut ensuite considérer les raisons qu’on a de ne pas être satisfait de soi sur d’autres points.  Alors, on porte un jugement éclairé, mais serein, sur ses limites, pour les constater, non pour s’apitoyer.  Puis on prend les résolutions qui s’imposent, jamais trop ambitieuses, pour s’améliorer, se déterminant à les suivre.  Et les moyens de s’amender doivent rester simples,  précis et efficaces de manière qu’on reste motivé à opérer immédiatement les changements qui s’imposent.

Le tournant de l’année devient un moment très propice pour effectuer un bilan de vie annuel.  Au début d’une nouvelle année, un être ressent souvent le besoin de faire le point dans sa volonté que la nouvelle année se déroule conformément à ses désirs les plus chers et à ses aspirations les plus profondes.  Mais cette nécessité de donner une nouvelle direction à notre vie se traduit rapidement, sous l’effet de la peur, par la prise de résolutions mièvres.  Si ces résolutions ne tiennent pas longtemps, ce qui se produit dans la plupart des cas, c’est que l’individu se propose ses projets comme des obligations.

Avant de festoyer et de foncer dans la nouvelle année de façon machinale, un être gagne à faire le point sur sa vie de manière à   déterminer où il en est et où il s’en va.  En pareil cas, le bilan de vie représente d’abord un outil pour cibler les désirs qu’il voudrait combler, pour mettre le doigt sur ses problèmes et ses défauts et pour déterminer ses objectifs pour l’année qui commence. C’est aussi l’occasion idéale de repasser ses rêves, de stimuler son monde imaginaire, d’élargir nos horizons de mesurer ses aspirations.

Dans ce type d’exercice, il peut arriver qu’il  se montre trop dur avec lui-même, trop exigeant à son endroit ou qu’il devienne utopique.  Alors, attention, car l’intention ne vise pas à se taper sur la tête, à faire un examen de conscience sévère à la manière d’autrefois ou de rêver dans le vide.  Il s’agit plutôt d’un exercice pour faire le point, réfléchir, même pour se faire plaisir sans se juger.  Un être ne gagne rien à faire le tour de son dernier cycle sur le coin d’une table comme s’il rédigeait une simple liste d’épicerie. Pour que l’exercice soit efficace, il s’aiderait à bloquer du temps de qualité à son agenda. Que ce soit une journée de congé ou un week-end entier, il a intérêt à choisir un moment où il ne risque pas ou n’accepte pas d’être dérangé.

En outre, il peut choisir de faire son bilan d’une traite ou par petits épisodes, n’oubliant pas de se fixer une date butoir pour boucler le tout.  Pour rendre l’exercice ludique, tout en démontrant son sérieux, il pourrait procéder après avoir choisi un joli papier et des crayons colorés.  Il peut même garder tout près de lui une pile de vieux magazines ou explorer le Web pour obtenir des illustrations de ses idées et de son exploration intime.

 Chacun gagnerait à faire un bilan de vie quotidien d’environ dix minutes, histoire de maintenir sa motivation ou, tout au moins, il pourrait s’imposer ce rituel une fois par mois.  En compagnie de son Ange gardien, il pourrait faire une révision de ses réservoirs émotionnels, physiques et spirituels sans attendre que la motivation fléchisse ou que, par manque de planification ou d’attention, tout s’écroule autour de lui.  Dans le bilan quotidien, il peut se poser des questions du genre : «Qu’est-ce que j’aurais aimé qu’il se produise aujoexamen-pleine-conscience-enfanturd’hui mais qui n’est pas arrivé?»  «Qu’ai-je appris, réalisé ou confirmé au cours de ce jour?» «Qu’ai-je apprécié?» «De quoi suis-je fier?»  «Comment puis-je exprimer ma gratitude pour ce que j’ai vécu?»

Qu’est-ce qui explique que si peu de gens aient intégré la pratique du bilan de vie, ne serait-ce qu’une fois par année?  Il ne peut exister qu’une réponse : la peur.  Il faut s’y adonner une fois pour comprendre à quel point un être peut redouter de passer du temps seul avec lui-même.  Il s’agit bien sûr de la peur de l’inconfort que peuvent procurer les réponses surprenantes et les solutions inédites qui pourraient être soufflées à son oreille, qui pourraient lui parvenir de l’intuition.  Aussi, avant de s’adonner à cet exercice, il ne s’agit pas tant de savoir comment faire un bilan que de vérifier si on est disponible à en faire un.  Car, qui dit bilan, dit constat, et, qui dit constat, dit responsabilité.  Mais il pourrait en résulter le changement qu’un être souhaite si ardemment depuis si longtemps.  Car chacun est l’artisan de son destin.

Toutefois, il est évident que, dans nos sociétés, la peur du changement est l’une des peurs les plus répandues, tellement chacun se bien dans le statu quo qui maintient sa zone de confort, ses bonnes vieilles habitudes, même si elles l’amènent à se flétrir prématurément.  Dans un livre récent, Le Changement, un cadeau inestimable, l’auteure américaine Marianne Williamson affirme: «Nous semblons résister férocement à l’idée d’examiner notre vie et notre monde avec une certaine rigueur émotionnelle.  On pourrait croire que nous tentons ainsi d’éviter bien plus que la souffrance.  Nous fuyons le sentiment de désespoir que nous pensons devoir éprouver une fois que nous aurons mesuré la puissance des forces qui nous font obstacle.  Or c’est quand nous regardons carrément les ténèbres en face que nous commençons enfin à entrevoir la lumière.»  C’est ce qui explique l’importance du bilan de vie et la nécessité d’éviter de se laisser arrêter par la peur d’explorer ses secteurs ombragés jusque dans ses plus profondes ténèbres de sorte que la Lumière spirituelle puisse jeter sur sa vie un éclairage bienfaisant.

© 2012-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.        

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