Voulez-vous vous joindre à moi quelques instants pour méditer et nous rendre conscients de l’état amoureux qui habite en chacun de nous?  Laissons cet état amoureux jaillir à travers nous.  Dans votre esprit, imaginez un tableau noir et, sur lui, écrivez le mot «amour».  Au moment où vous pensez l’effacer, attendez… et permettez-vous de ressentir l’état d’amour.

Essayez de devenir amoureux du vent, du soleil, du sol, de l’arbre…  Cela ne requiert que peu d’effort : il suffit de s’asseoir et de ressentir que le plus grand Amoureux qui soit a créé toutes ces choses.  Alors, si ce Grand Amoureux nous a tout donné, ne pensez-vous pas que nous devrions nous appliquer à prendre davantage conscience de ce grand amour dans les manifestations qui nous entourent?

Je crois que c’est la meilleure technique que je puisse vous donner pour vous aider à comprendre que le monde dans lequel nous vivons est amoureux de nous.  Devenez amoureux de lui, et je vous assure que vos problèmes disparaîtront.

Laissez-moi vous donner ma conception de l’état amoureux : être amoureux, c’est être patient, tolérant, devenir infiniment compréhensif, porter une oreille attentive à celui qui s’adresse à soi, prendre conscience qu’il faut se taire pour permettre à l’autre de s’exprimer.  Ces attitudes sont des actes amoureux.  Nous pouvons nous affirmer avec conviction que la voie que nous avons choisie est celle de l’amour et que nous sommes libres de l’exprimer et de la vivre.

Pour en arriver là, mes amis, il faut savoir comment se pardonner.

On entend souvent ce mot : «pardonner».  Et je crois que la tâche la plus difficile, c’est de savoir comment le faire.  Je vais vous donner un petit moyen : admettez que tout est passager, et vous réaliserez que l’erreur que vous avez faite était normale et nécessaire pour comprendre.  Dans ce contexte, vous avez le pouvoir de vous pardonner à l’instant même.  Et vous pouvez aller de l’avant, sans complexe de culpabilité, et garder ainsi la liberté de vivre amoureusement.

S’il nous arrive de faire une erreur de jugement, nous devons nous pardonner, en accepter les conséquences et corriger notre attitude d’esprit.  Voici un exemple pour illustrer ma pensée : si vous échappez un verre de lait sur la moquette, pouvez-vous y changer quelque chose en criant, en pleurant et en vous culpabilisant?  Certes non.  Vous devez vous pardonner cet impair et prendre les moyens pour nettoyer le tapis au meilleur de vos connaissances.  N’est-ce pas très simple?

C’est par manque de connaissance, d’attention ou de jugement que nous faisons des erreurs.  En repensant à votre erreur, vous découvrirez pourquoi vous l’avez commise et vous comprendrez que vous n’avez pas employé la bonne manière de procéder.  Ainsi, en acceptant les conséquences de votre geste, vous surmonterez votre état d’être en amendant votre conduite.

Mes amis, les erreurs sont salutaires tant que nous nous permettons de grandir par elles.  Ceux qui n’agissent pas par crainte d’en commettre retardent grandement leur évolution.  Mieux vaut agir au risque de commettre cinquante erreurs par jour que de ne rien faire, bloqué par la peur.

Tout cet univers, toute cette vie, sont régis par la loi de l’échange.  En quoi consiste cette merveilleuse loi?  Pour la comprendre, prenons un exemple : en ce moment, vous êtes les enfants de vos parents comme vous êtes les parents de vos enfants.  Nous avons parfois pensé que nos parents étaient gauches et maladroits.  Mais je peux vous assurer sincèrement que nous avons perçu nos parents et nos professeurs de la même manière que nous nous percevions.  Et je constate que ce phénomène se transmet d’une génération à une autre.

Pour le moment, nous ne pouvons pas remettre à nos parents tout ce qu’ils nous ont transmis, mais l’échange se poursuit dans les efforts que nous faisons pour redonner l’équivalent à nos propres enfants et à ceux qui nous entourent.  C’est ainsi que nous comprenons davantage la loi de l’échange et que nous apprécions mieux les efforts de ceux qui nous ont précédés.

Mes amis, je vous demande de nouveau de mettre en pratique ma technique amoureuse le plus souvent possible.  Arrêtez-vous de temps à autre pour regarder la Création amoureuse autour de vous.  Vous découvrirez cet état en vous et vous ressentirez une force et une puissance qui vous permettront de surmonter n’importe quelle difficulté.

Osez tenter l’expérience!

Commencez d’abord par vous pardonner, pour pardonner ensuite à ceux qui, autour de vous, essaient de vous donner quelque chose.  Devenez conscients de ce fait, intégrez-le dans votre vie quotidienne, et je suis certains que vous n’en aurez jamais de regret.  Même si tout semble s’y opposer, voyez des êtres amoureux en ces frères et sœurs d’évolution qui vous entourent.

Regardez!  Le Grand Amoureux est là qui vous aide!

Lorsque je parle du Grand Amoureux, je parle de Dieu qui se manifeste à travers chacun de nous.  Croyez-vous en cette réalité?  Pouvons-nous nous permettre de l’ignorer parce que certains êtres empêchent le Créateur d’agir librement en eux?

Voyez-vous, j’ai appris qu’il n’existe pas un acte ni un geste dans la Nature ou l’homme qui ne portent de l’amour.  C’est peut-être difficile à accepter, mais si la Source elle-même est amoureuse, tout ce qui en découle doit l’être aussi.  Et, même si les manifestations amoureuses ne se traduisent pas toujours totalement et parfaitement, nient-elles l’Amour qui est en tout?  L’Amour est là!  Laissons-le s’exprimer à travers nous.  En devenant vraiment conscients du moment présent, nous découvrons que tout provient de cette Source, de cette Puissance, de cette Présence.  Alors, nous comprenons que l’Amour est et que nul ne peut le déformer.

Au lieu de dire qu’il faut faire mal pour s’amender, nous devrions dire qu’il faut devenir conscient pour guérir.  Voilà qui est très différent.  Si quelqu’un trébuche et se casse la figure, c’est en se relevant, non en restant allongé au sol, qu’il verra l’état amoureux se relever aussi.  L’interprétation des faits devient tout à fait différente, n’est-ce pas?

Mes amis, cet état amoureux ne se tire pas d’un conte ou d’une histoire : il existe réellement, et nous pouvons en voir toutes les manifestations.  Lorsque nous disons que la Nature se donne à sa nature, c’est tout aussi vrai.  L’Amour est.  Les formes peuvent se donner, se redonner et changer, mais l’Amour demeure.  C’est en pensant ainsi que nous voyons l’unité plutôt que la division et que nous comprenons davantage notre filiation amoureuse.

Un jour, on m’a posé la question suivante que je vous soumets à mon tour : «Pour vous, quelle serait la pire chose qui puisse vous arriver?»  Pour ma part, je ne le sais pas, parce qu’elle n’est pas encore arrivée.  Mes amis, constatez combien d’états d’être on peut se créer à partir de cette question.  Si nous vivons chaque instant de notre vie dans l’état amoureux, croyez-vous que nous pourrions être malheureux aussi souvent?  Supposez que je vous dise, un bon matin : «Aujourd’hui, vous allez vivre votre dernière journée dans votre forme physique.»  Que feriez-vous?  Quelle serait la première chose que vous feriez?  Attendriez-vous que la journée se passe assis?  Non.  Pouvez-vous faire autrement que de vivre chaque journée d’instant en instant?

Au lever, essayez donc de vous imaginer que vous entrez dans une journée complètement neuve!  Vous devez la vivre complètement puisque, le soir, vous mourez pour vous réveiller le lendemain, gratifiés d’une vie encore toute neuve!  N’est-ce pas une grande réalité que je vous présente?  L’une des plus grandes et des plus belles réalités, c’est de vivre constamment dans le moment présent.  C’es beau de vouloir vivre mille ans, mais, pour y parvenir, il faut commencer à bien vivre ici et maintenant.

Quand nous prenons une belle fleur dans la main, voyons-nous vraiment sa beauté?  Voyons-nous vraiment son aspect merveilleux?  Allez cueillir une fleur, regardez-la bien;  observez bien sa forme, sa couleur, sa nature belle et délicate.  Comment pouvez-vous penser que le Créateur, qui a conçu de si belles et si grandes choses dans la Nature, ne vous en ait pas donné de plus belles et de plus merveilleuses?  Veuillez croire que si un être plus grand que nous pouvait nous prendre dans sa main, il ne pourrait que s’exclamer : «Quelle beauté!  Quelle beauté au-delà des merveilles!»

Le Yoga nous demande de ne pas nous arrêter à la surface des choses.  Il nous invite à plonger à l’intérieur de la vie pour voir ce qui y existe vraiment.  Quand nous nous regardons agir, entre gars et filles, nous constatons que nos pairs ont des comportements différents, ce qui nous amène à passer des commentaires.  Mais voyons-nous la merveille à l’intérieur de ces êtres?  Que retenons-nous de ces petits corps physiques dans chacun desquels se trouvent tout un mécanisme, tout un univers?   Pourquoi cherchons-nous tellement à découvrir l’univers extérieur quand nous en avons un infiniment plus grand à l’intérieur?  Voyez-vous, mes amis, l’homme de science voulait connaître l’air qui l’entoure, le vaincre : il l’a vaincu.  Il voulait connaître la terre, il l’a connue.  Il voulait connaître le feu, il y est parvenu.  Mais pourquoi continue-t-on de dire : «Homme, connais-toi toi-même?»  Parce que l’être humain se cherche encore, est encore en train de se découvrir lui-même.

Pourquoi semblons-nous connaître tout l’entourage de l’espèce humaine sans connaître l’homme lui-même?  Imaginez-vous que l’homme actuel n’utilise que cinq pourcent de ses potentialités et imaginez le monde dans lequel nous pourrions vivre s’il en utilisait seulement cinq pourcent de plus.  Mes amis, j’essaie de développer avec vous le centre merveilleux qui vous permettrait d’atteindre le dix pourcent.  Et ce centre, c’est le centre amoureux.

Présentement, l’homme a bien développé son centre physique et son centre sexuel, le centre de la procréation.  Et si je pouvais vous aider à les intégrer au centre amoureux, imaginez ce que vous pourriez réaliser!  Le centre de la reproduction ne nous sert pas seulement à transmettre la forme humaine, mais il nous fournit aussi la force et la puissance créatrices que nous exprimons à travers les arts et les sciences.  Supprimez ce centre de l’homme et il dégénère en moins que la bête la plus dévastatrice.  Ce n’est pas tout à fait exact puisque, même dépourvue de son centre sexuel, la bête peut faire quelque chose alors que, sans lui, l’homme ne peut rien faire, devenant dénaturé dans tous les sens du terme.

Ajoutez au centre procréateur celui du centre amoureux et vous ressentiez un tout autre état d’être.  Au lieu de faire les choses banalement, nous nous donnons à toutes nos activités de toute notre âme, de tout notre être.  Quelle différence!  Au lieu des créer des réalités qui nous accommodent un certain temps, mais qui nous détruisent par la suite, nous parvenons à en créer qui peuvent nous servir, parce que nous les pensons amoureusement.

Permettez-moi un petit conseil : vivez pleinement et amoureusement vote vie.  Laissez chacune de vos pensées s’imprégner d’Amour avant de la projeter à l’extérieur de vous.  Pensez-y sérieusement et vous verrez que cela en vaut la peine.  Si je vois mon voisin s’adonner à des activités qui me dérangent, je me rappelle que c’est un être, une entité, et je le laisse agir selon son besoin de se connaître lui-même : je le laisse s’exprimer de la manière qu’il veut s’exprimer;  je l’accepte amoureusement.

Aujourd’hui, si nous sommes tellement impatients et intolérants, c’est que nous ne concevons qu’une façon formelle d’agir.  Chacun de nous doit prendre conscience de son état amoureux et agir dans cet état avec respect.  Agissons sans déformer les cades, mais, au contraire, à l’intérieur des cadres que nous avons choisis.  Lorsqu’une personne croit nécessaire de s’exprimer d’une façon plutôt que d’une autre, nous la trouvons parfois bizarre ou gauche.  Mais est-ce là témoigner de patience et de tolérance?  C’est dans ce processus d’adaptation que nous devons l’être.  Soyez assurés que si ceux qui ont déjà parcouru la voie de la recherche ne se penchaient pas vers ceux qui ne l’ont pas parcourue, la lumière ne jaillirait pas souvent.   Lorsque nous sommes tolérants, nous pouvons comprendre qu’une personne agisse à sa manière parce que nous respectons l’expression de sa propre individualité.

Dans l’Univers, pas une chose n’est semblable à une autre.  Elles peuvent se ressembler, mais toutes sont différentes et uniques.  Il n’y a pas deux façons de penser identiques.  Il avère que nous utilisons tous le même outillage, mais nous le faisons de façon différente, selon notre propre niveau de conscience et de connaissance.

Un jour, nous pourrons communiquer différemment, sans possibilité d’erreur.  S’il existe présentement un état de peccabilité, c’est que nous ne comprenons pas le sens de la communication.  Par exemple, la parole est un moyen de communication merveilleux pour autant nous l’utilisons constructivement.  Imaginons qu’ici même, alors que nous sommes très calmes, nous entendions soudainement un cri de terreur.  Aurions-nous besoin de dire qu’il provient d’une personne prise de peur?  N’est-ce pas que nous le ressentirions immédiatement sans poser la question?

Par là, vous constatez que, entre nous, il existe des manières de communiquer par lesquelles nous devenons immédiatement conscients de l’objet de la communication.  C’est ainsi que lorsque nous approchons une personne très amoureuse, nous le ressentons, nous n’avons pas besoin de poser de question.  À ce moment, il s’établit une communication sans interférence parce qu’elle comporte la confiance, la patience, la tolérance…  Il se produit une communication directe.

Janaka-anandâ, © 1980-2014, Yogi Inn, Vermont, USA.

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