DE L’ESPÉRANCE À L’ESPOIR…

On a dit à juste titre que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.  Mais on pourrait aussi dire, par inversion, que l’espoir peut tenir en vie.  Elle évite qu’à la pesée du destin, on mette sur un plateau d’égalité le passage d’un lourd nuage, une réalité éphémère, et la multitude des petits et grands bonheurs qui peuvent suivre sa disparition.

L’espérance est le sentiment de confiance qui porte à assumer qu’une réalisation, fondée sur le désir du bien, est atteignable.  Il comporte le souhait qu’une réalité soit vraie ou se réalise, mais sans aucune certitude que tel puisse être le cas.  Pourtant, il n’en reste pas moins le moteur qui éveille une potentialité, attirant une nouvelle énergie qui illumine un moment de ténèbres et qui permet de remettrespoire sa vie en question, d’attirer un heureux renversement de situation, ce qui aide à mieux comprendre la dynamique de la vie.  Sommairement, on peut dire que l’espérance est le sentiment qui porte à considérer ce à quoi on aspire comme réalisable, ce qui mène à l’espoir, l’état d’attente confiante.

Les ésotéristes et les mystiques assurent que l’énergie qui va de l’espérance à l’espoir, en relation avec la volonté et la détermination, qui donne l’impulsion vers la beauté, émane de la Lune par l’influence de l’ange Gabriel.  Or la Lune représente le Paradis terrestre, le Lieu édénique, le Royaume perdu, la Maison de la Félicité déchue que l’être humain cherche constamment, de façon consciente ou inconsciente, à retrouver en premier, avant d’aller explorer d’autres Cieux.  Elle serait ainsi en relation avec la volonté pour motiver l’être incarné à l’aspiration spirituelle par le biais de la purification constante et de la recherche de l’idéal.

Dans la Tradition chrétienne, l’espérance est reconnue comme une vertu théologale, donc comme une réalité capitale, qui implique le sentiment faisant entrevoir comme probable la réalisation de ce que l’on désire ou par lequel on s’attend toujours au mieux parce qu’on fait confiance à Dieu, le Créateur, qui est infiniment bon, juste et aimable.  Le chercheur spirituel dirait plutôt parce qu’il est Amour, qu’il est l’Amour.  L’espérance fait croire que, dans un monde divin, il n’existe pas de danger, pas d’échec, pas d’expérience inutile, pas de souffrance stérile, au bout du compte.  Mais, chez un être, ce désir doit d’abord concerner l’avancement spirituel et l’accroissement du vrai bonheur.  Elle s’appuie que, pour un être bien relié à la Source divine, dont le monde est une conception parfaite et ordonnée, il n’existe nul danger, nul échec, nulle contradiction, nulle expérience inutile, nulle souffrance stérile.

L’espérance amène à comprendre que, dans un monde évolutif, toute expérience, agréable ou désagréable, permet d’apprendre et de progresser sur la Voie de l’accomplissement.  Loin d’être une attente vaine, elle porte un être à calmer son esprit et à invoquer la Puissance infinie, que rien ne peut contrecarrer, puisqu’elle maintient hors de l’obscurité.  Alors, même dans les moments les plus durs, elle assure l’écoulement du flot de l’énergie de vie à travers l’être incarné, élargissant peu à peu le chenal qui mène à la réalisation de son aspiration.  Dans toute expérience, heureuse ou malheureuse, l’être humain n’avance-t-il pas sur le Sentier de la vérité, de l’amour et de la sagesse?   Tant qu’il croit au bonheur, à la possibilité de manifester ses désirs et ses aspirations, il garde le goût de vivre et il cherche à les manifester.

En vérité, l’espoir se fonde sur  l’intuition, de caractère irrationnel, qui, comme une lumière faible et fragile, engendre un état d’attente ou d’expectative, même s’il ne dissout pas entièrement les ténèbres.  Il n’exprime jamais la conviction absolue en la réalisation d’un projet précis, dans la solution certaine à un problème, dans la perception de la direction claire d’une voie à suivre, mais un vague sentiment inexplicable qui laisse croire que bientôt pourra se lever un nouveau jour.  Il illustre comment la volonté de vivre peut garder un lien avec les ressources mystérieuses et nécessaires qui laissent entrevoir une possible issue salutaire, même dans les pires catastrophes ou dans les moments les plus sombres.

Ainsi, lorsqu’une personne réussit à percevoir la moindre lueur, qui émane en fait de son Étoile intérieure ou de son Centre divin, sa vision des difficultés s’en trouve radicalement changée.  Cette lueur ne prend jamais naissance dans son intention, mais dans les ruines mêmes de son passé écroulé, appelant à agir comme si, dans sa chute ou sa déchéance, il souhaitait tirer un bénéfice ou un bonheur d’une telle expérience, soit une plus grande compréhension de sa réalité et de son destin.  Dans ce contexte, on peut espoir-1percevoir l’espoir comme cette part de soi qui, en dépit des chagrins et des épreuves, cherche encore à s’accrocher à une signification ou à un avenir possible.

En spiritualité, on dit que l’espoir procède du Père divin et de la Mère céleste puisqu’il provient du Christ, leur Fils bien-aimé.  Il invite à éviter de perdre le contact avec le Ciel ou avec son Centre de Lumière.  Car, lorsqu’un être a fait de son mieux, il peut vivre dans la confiance et escompter que la Providence s’occupera du reste.  Mais il faut prendre bien garde que cet aimant de la réalité future n’empêche de réaliser ce qui est déjà là et réprime l’action efficace au moment opportun.

Il importe de conserver l’espoir, tout en évitant qu’il dérive en ce concept rêveur d’un meilleur lendemain dont on se sentirait séparé dans l’immédiat, oubliant que celui qui en vit peut changer sa réalité, même qu’il est le seul à pouvoir le faire.  On peut recommander la culture de l’espoir dans la mesure où il permet à un être de croire qu’il existe toujours une solution à un problème et une réponse à une question, puisque l’ombre ne sert qu’à mettre la Lumière en relief, ce qu’il reste à découvrir, puisqu’il le porte déjà en lui.  L’espoir doit aider à comprendre que cela à quoi il aspire est possible, existe en potentialité dans l’instant, d’où il ne reste, entre lui et cette occurrence, qu’un délai temporel, celui de la manifestation complète dans la réalité tangible.

© 2012-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.  

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