UN GAGE DE SUCCÈS

 

Tous les gens ont le droit au bonheur, mais nul n’est autorisé à édifier le sien au détriment des autres.  Si, de tous les principes, tous les êtres incarnés comprenaient et appliquaient la seule règle d’or, qui invite à traiter les autres comme ils aimeraient eux-mêmes être traités, c’est le destin du monde entier qui prendrait une tournure plus heureuse.  Car il est clair que la façon dont un être traite les autres démontre la manière qu’il se perçoit et se ressent.  C’est du reste pourquoi il convient de revenir sans cesse à cette maxime et de la répéter à chacun.  Tout ce qu’un être veut, tout ce dont il rêve, tout ce à quoi il aspire, tout ce qu’il espère réaliser est et reste à sa portée, puisque chacun est le créateur de sa vie, mais dans la mesure qu’il y croit et qu’il inclut dans ses projets le bien commun, pour obtenir l’assentiment et le concours, et de l’Absolu et de l’Univers.

LE VIDE INTÉRIEUR

 

C’est l’ego, création du mental, caricature de l’Esprit, qui est responsable du mal de vivre qui, lui-même, origine du vide intérieur, du fait qu’il rapporte tout à lui, qu’il s’accorde toute l’importance, dans la vie d’un être, alors que sa quête extérieure, qui l’amène à jouer avec des reflets, ne lui permet que de toucher du vent, développant des connaissances aussi incertaines que tout change et se transforme constamment, car il ne parvient pas à pénétrer la Vérité, le Roc solide, qui seule est réelle et stable, mais qui dépasse son entendement.  Il ne s’occupe jamais qu’à des choses qui semblent importantes, mais qui ne le sont en rien, du point d’un destin évolutif.  Les ambitions, le souci de performer, le désir de laisser une trace, l’habitent plutôt que les aspirations.  C’est ainsi qu’un être se retrouve au terme de son existence, un mort à petit feu, peut-être les mains bien pleines, les coffres bien garnis et la tête bien faite, mais le cœur vide et sec, face à des réalisations, des possessions et des pseudo connaissances, car dépourvues de Savoir, qu’il ne pourra apporter avec lui dans l’autre réalité qui l’attend, qui ne pourront que se dissiper dans sa propre dissolution, au moment du trépas.  Il n’y a jamais que ce qui ouvre la conscience et permet d’exprimer plus d’être qui représente un gain pour l’éternité.  La seule manière de s’assurer un long bail de vie, c’est de croître sans cesse en amour et de pousser plus loin la connaissance de soi à l’intérieur de soi-même.

NOTION DE BUT

 

Quelqu’un a dit que l’important d’un voyage n’était pas son but, mais le voyage lui-même, car une fois le but atteint, il ne reste que les acquis de l’expérience, avec les souvenirs.  En fait, chaque pas qui mène vers un but détient autant d’importance que le but lui-même et peur parvenir à le sublimer, parce que c’est lui qui, par l’expérience personnelle, développe des certitudes, développe des compétences, ouvre la conscience.  Du coup, chaque pas devient lui-même un but qui, s’il est bien fait, porte en avant et rapproche du but du but, du but ultime.  Comme c’est la perfection du moment qui permet d’atteindre la Perfection des perfections.  L’être incarné ne peut jouir de rien qu’il n’acquière lui-même par ses choix, ses décisions et ses actes.  Alors, pour lui, autant avancer pas à pas, portant attention à chaque étape, considérée comme précieuse, et rester en marche jusqu’à l’atteinte du but fixé, la seule manière de déterminer s’il valait la peine qu’il le retienne.

LE REFUS DE COMPRENDRE

Plus un être est intellectuel, plus grand est son ego, car il manque généralement de simplicité.  Aussi, plus il est sceptique.  En fait, l’esprit, peu tolérant, ne veut pas accepter ce qu’il réprouve, rejette, nie, refuse de croire, pense faux ou impossible.  Pourtant, il y a souvent plus de vérité, avec un grand potentiel de transformation, dans ce qu’un être refuse d’admettre, par simple entêtement, soit parce que cela va simplement à l’encontre de ses convictions, de ses croyances, de ses préconceptions du moment.  C’est souvent la bouchée difficile à avaler qui devient la plus salutaire parce qu’elle force au changement.  En fait, pour l’intellectuel, le problème est moins de s’ouvrir aux idées nouvelles que d’échapper à ses idées anciennes, surtout s’il a beaucoup peiné pour les former.  Mais la découverte de la Vérité ne passe-t-elle pas par un retournement de conscience, qui fait passer de la tête au cœur, de l’extérieur à l’intérieur?  La Vérité impose une remise en question de ce qui porte à maintenir un statu quo qui ne satisfait pas, à protéger sa zone de confort par insécurité, à conserver ses habitudes et ses conditionnements pour la facilité qu’ils procurent.

ESSAYER N’EST FAIRE

 

Essayer n’est pas faire, mais cela vaut mieux, pour ce qu’un être peut y gagner, cela vaut mieux que de ne rien faire.  N’empêche qu’essayer n’est pas agir dans la pleine confiance de ses moyens.  Conformément à la loi de l’essai et de l’erreur, il faut avoir l’audace et le courage de prendre un risque calculé, soit de s’essayer dans la sagesse et la prudence, car à chaque étape, un être y gagne en lumière et en dextérité, se facilitant de plus en plus l’existence, en plus de s’assurer l’expansion spirituelle.

Celui qui n’essaie jamais ne peut réussir, d’où il ne peut avancer ou progresser, ce qui le confine à une vie terne, monotone, ennuyeuse.  Il tourne en rond autour de lui-même.  Quant à celui qui a essayé, mais n’a pas réussi, il devrait tenter de nouveau, car, même à force d’échouer, il ne peut que finir par réussir.  La raison en est que l’échec n’est jamais qu’apparent, démontrant simplement le degré d’ignorance et le manque de sagesse dans une expérience précise.  Tout échec porte sa part de lumière ou d’information : il appelle à essayer de nouvelles choses.  Ainsi, un être peut apprendre de lui, en faire un tremplin, plutôt qu’un motif de démission.  Or, celui qui ne cesse d’essayer de nouvelles choses obtient cet étrange résultat de finir par réaliser des choses qu’il n’aurait pu imaginer autrement.  Il peut lui arriver de se tromper, de faire des mauvais choix, de prendre de mauvaises décisions, mais, d’une certaine manière, il développe une compétence et se forme un degré de sagesse.

C’est un truisme que de dire que celui qui n’essaie pas travaille contre lui-même, se préparant un piètre destin.  Il n’y a que celui qui essaie qui finit par s’étonner lui-même dans les résultats qu’il obtient et par faire renaître en lui l’espoir, peut-être l’enthousiasme et l’esprit d’aventure.  Celui qui attend toujours les conditions parfaites pour agir passe sa vie à attendre, gâchant le meilleur de son temps.  Pour l’être incarné, parce qu’il aime relever les défis, par amour-propre, il y a tellement de plaisir à réaliser ce que les autres le pensent incapables de réaliser.  Mais témoigne d’un bien plus grand courage et d’une bien plus grande conscience celui qui se lance ses propres défis hors du regard des autres.  Chacun ne réalise que ce qu’il choisit, veut vraiment, pense pouvoir réaliser.

Mais il y a mieux que d’essayer, qui mène souvent à l’échec par le doute sur soi ou la peur que l’attitude sous-jacente suggère et manifeste : il y a décider, faire, réaliser.  L’être qui dit vouloir essayer, ne veut pas vraiment faire, car il doute de pouvoir faire.  C’est ce que son mentor disait à Jonathan le Goéland, à savoir qu’il ne parvenait pas à se téléporter d’une pierre à un autre, à disparaître de l’une pour apparaître sur une autre, sur le cours d’eau où il se trouvait, par qu’il essayait de le faire au lieu de simplement choisir de le faire et de le faire effectivement, comme lui.  Puisqu’il a été créé omnipotent, ce qu’un être qualifie d’impossible n’exprime que les limites temporaires qu’il s’assigne de façon arbitraire par ignorance de ses potentialités.

LE MAUVAIS PRÉTEXTE

 

Le mauvais prétexte désigne une fausse justification, la raison maladroite que chacun allègue pour dissimuler le véritable motif de son action. C’est oublier que si nul n’est requis de se justifier dans ses choix, nul n’est davantage appelé à couvrir la vérité. Toute vérité est bonne à dire pour autant on y met la manière. Dans ce contexte, il n’y a pas de mensonge pieux. Et cela vaut mieux que la dissimulation qui provient de l’hypocrisie ou de l’incapacité à s’affirmer en se détachant du regard d’autrui parce qu’il sait ne pas devoir lui rendre de comptes. Toutefois, à la rigueur, le mensonge pieux pourrait servir à donner une leçon à l’indiscret, dans la mesure où, lorsqu’il découvre l’astuce, celui qui l’a proféré lui en explique la raison, une invitation à se mêler de ses affaires. Comme quoi, rien n’est jamais tout blanc ou tout noir. C’est toujours le degré de pureté d’intention et d’amour qui fait toute la différence.

CRAINTES INUTILES

La crainte, qui traduit l’augmentation de l’inquiétude et le commencement de la peur, exprime un trouble intérieur produit par la menace d’un mal imminent, réel ou présumé. Le sujet développe alors le sentiment qu’il se passe quelque chose de dangereux, de nuisible, de potentiellement éprouvant. Mais, bien qu’il faille rester sage comme le serpent et prudent comme la colombe, combien de craintes de son expérience passée reposaient sur un fondement solide ou ont apporté un aussi grand détriment que celui qui avait été prévu. C’est dire que, par ignorance, on a consumé presque en vain bien des énergies qui ont contribué à son affaiblissement ou à son vieillissement. Ne gagnerait-on pas à tourner ce sentiment négatif en trouble à l’égard de ce qui fait régresser de manière à se motiver à l’éviter. Dans la vie de chacun, le voile d’Illusion ne s’épaissit jamais que de son degré d’inconscience!

UNE CONSCIENCE ÉLASTIQUE?

Une conscience laxiste, trop élastique, conduit à l’arbitraire de la bonne conscience, qui n’est jamais la conscience bonne. Peu exigeante, parce qu’elles se fiche des lois naturelles et des principes cosmiques, se croyant dans l’impunité ou l’immunité, elle est portée à élargir, à son avantage, leur portée, sombrant rapidement dans l’application du deux poids et deux mesures. L’injonction d’ouvrir sa conscience n’invite jamais à tomber dans le manque de rigueur ou l’accommodation simpliste, parce qu’un être ne s’élève jamais au-dessus des lois et principes que le jour qu’il devient, au contraire, parfaitement maître de lui-même, ce qui lui permet, par sa vision agrandie, d’échapper aux pièges et aux illusions. Jusque-là, dans la troisième dimension, la Loi unique reste la Loi. L’apparente impunité dans l’immédiat d’un être fautif ne relève que de ce que la Causalité sait agir au moment le plus opportun, soit au moment le plus déconcertant où un être peut le mieux comprendre l’ampleur de ses faiblesses et se motiver à traiter les autres comme un autre lui-même.

LA BONNE VOLONTÉ

La bonne volonté n’est rien d’autre que l’aspiration spirituelle mue par le respect du devoir accompli et par la bienveillance à l’endroit de tout et de tous. Elle résulte de la compréhension que la Vie est une, ce qui incite à œuvrer à son expansion pour produire la sienne. Elle porte aux bonnes actions, ces gestes détachés pour rendre service à quelqu’un ou le rétribuer de son dévouement, accomplis dans le discernement, mais aussi dans la discrétion, donc dans le silence et le secret, la sagesse et l’intelligence, dans le seul but de s’accomplir, de prendre de l’expansion, d’être davantage, ce qui montre, comme modèle, une voie aux autres, à seule fin de plaire à l’Absolu et de favoriser l’expansion de son Plan mystérieux et sacré.

VIVRE DE MANIÈRE DÉSINTÉRESSÉE

Le détachement, qui peut aller jusqu’à l’abnégation, chez le Phare de Lumière, consiste à se libérer peu à peu, volontairement, de ses motivations purement égoïstes pour s’ouvrir aux besoins d’autrui, collaborer à l’expression du bien collectif et entrer de plain-pied dans la dynamique cosmique, au lieu de la subir. Il est motivé par la certitude de coopérer à l’expression d’une cause supérieure, le Plan de l’Absolu, permettant, du coup, de participer de s’ouvrir à une conscience plus universelle.

Par sentiment d’être séparé de l’Absolu, chez chaque être incarné, l’amour-propre, l’amour exagéré de soi, qui gonfle l’ego, avec ses multiples désirs, constitue l’une des principales causes de la souffrance qui va des petits ennuis quotidiens au drame de l’enfer de certains destins. Sans le désintéressement, qu’impose l’amour d’autrui, nul ne peut vraiment évoluer, du fait que le Cosmos lui-même repose sur l’Amour et l’Unité. Du reste, une fois qu’on a appris à s’aimer soi-même, s’appliquer à faire du bien aide à échapper à la tyrannie des exigences de la personnalité et à s’élever au-dessus des petits problèmes personnels et des vaines entreprises.

Dans l’Ordre de la Causalité éthique et de l’Attraction personnelle, chacun gagne à se libérer de cette habitude d’attendre une récompense ou un retour pour les actes qu’il pose, surtout parce que le geste désintéressé rapporte, de lui-même, au centuple. Dans le cas inverse d’une évaluation personnelle de ses services, pour en établir la rémunération, l’être incarné oubli que, dans son présent état de limitation, il ne peut que limiter le juste retour cosmique. Ainsi, il garde intérêt à se faire indifférent à la générosité et à l’ingratitude, aux éloges et aux insultes, qui expriment un jugement sur quelqu’un d’autre que lui, au détriment forcé de celui-ci, préférant se motiver dans la seule fierté d’accomplir son devoir d’état ou d’exprimer l’Amour pur.

C’est par l’acceptation, la patience, la persévérance, l’amitié sincère, l’indulgence, la bonté naturelle, l’esprit pacifique, la quête d’harmonie, le maintien de l’équilibre, la compréhension, l’expression de l’empathie, qu’un être s’assure le mieux cette sérénité qui l’arme contre les épreuves initiatiques de la vie, le chaos du monde, l’incertitude du destin collectif.

UNE MOTIVATION À SE DÉPASSER

Celui qui se croit arrivé ou initié du suprême degré témoigne du fait qu’il ne pense pas à aller plus loin. Pourtant, chacun est infini, comme l’Absolu dont il provient. Ainsi, il n’ a pas fini de chercher à se connaître dans sa plénitude, sa perfection et sa totalité pour être pleinement. Et, tôt ou tard, il y sera contraint, de gré ou de force.

LA LARGESSE D’ESPRIT

L’être large d’esprit sait rester ouvert à la différence, sait se mesurer à l’imprévu et à l’inédit, car il ne se laisse jamais emprisonner dans des normes étroites et arbitraires. Libéral, ouvert de conscience, large dans ses vues, il se montre indulgent, tolérant, compréhensif, car il refuse les jugements de valeur et il se mêle de ses affaires, vivant et laissant vivre. Il respecte tous les autres sans exception, même dans leurs positions exposées à l’extrême, laissant les autres dire et agir comme ils l’entendent, appartenir aux associations qu’ils veulent, sans jamais fixer de restriction ni de réserve. Libre, exerçant sa propre souveraineté dans son univers, gardant toujours toutes ses possibilités de manœuvre, il laisse à autrui toute sa latitude d’action. Ainsi, il évite de s’interroger sur leurs choix, leurs décisions, leurs affiliations et leurs relations, sans jamais succomber à la manie des amalgames. Ce n’est pas lui qui va s’adonner à la dénonciation ou à la délation. Pourtant, qu’on évite de se leurrer, car, même s’il ne souligne jamais trop ses propres allégeances personnelles et ses aspirations spirituelles, il ne s’agit ni d’un naïf, ni d’un pleutre, ni d’un timoré, et, au moment opportun, il sait prendre position, défendre son territoire, protéger ses frontières, exprimer ses convictions dans la transparence, signifier les écarts de conduite, mais sans jamais condamner ni ajouter de fardeaux à ses semblables. Le degré de générosité d’un être correspond habituellement à sa largesse d’esprit qui lui permet d’évaluer correctement les interventions d’autrui qui lui facilitent la vie, l’aident à progresser et à évoluer. En quelque sorte, par un lien mystérieux et étrange, il y a là un juste milieu entre la diarrhée et la constipation.

LA QUÊTE DE VÉRITÉ

La quête de Vérité reste une initiative sans fin. Elle représente une fuite de la réalité si elle porte à la chercher à travers des expériences extérieures à soi, puisque chacun porte sa vérité, qui y mène, à l’intérieur de lui-même. Jean Sullivan, un écrivain français de Bretagne, bien qu’homme d’église, a su écrire: «La vérité est une immense verrière tombée à terre, éclatée en mille morceaux. Chacun se précipite, se penche, prend un éclat de verre qu’il brandit et dit «je tiens la vérité». Ils se précipitent les uns sur les autres avec leur morceau de vérité en forme d’arme. Mais non, vous ne tenez qu’un morceau de vérité. Il faudrait, patiemment, avec amour, rassembler vos morceaux, reconstituer la verrière afin que, de nouveau, elle fasse chanter la lumière.»

L’EXPRESSION DE LA MODESTIE

 

La modestie ne consiste pas à s’effacer, elle convie plutôt à tenir une conduite naturelle, simple, réservée, dans la juste appréciation de ses grandeurs et de ses faiblesses apparentes, ce qui implique de vivre dans le moment présent, au rythme des cycles, en répondant à tous ses besoins légitimes.  Elle prévient tout simplement de faire étalage de ses biens, de sa fortune, son statut social, de son savoir ou de sa vertu, disposant plutôt à vivre dans l’Amour pur et la pureté d’intention pour la simple gloire de l’Absolu et l’expansion de son Règne.  Elle empêche de juger autrui, d’établir une hiérarchie entre les êtres, reconnaissant à tous une égale valeur et une même dignité.  Elle peut comporter de la retenue dans la manière de penser et de parler de soi, bien que ce soit la seule expérience qu’un être connaisse bien, incluant de la pudeur dans la tenue et de la décence dans le comportement.  Elle est l’apanage d’un être qui se connaît bien et qui s’évalue à sa juste valeur et qui en fait autant à l’égard d’autrui.  Elle illustre un être authentique, intègre, honnête qui vit simplement sa part de vérité sans diminuer celle d’un autre.

 

LE RECOURS À L’ARME SUPÉRIEURE 


Le recours à l’arme supérieure consiste à rejeter la réaction et la vengeance, la réplique du tac au tac, pour inclure plutôt une plus grande part d’Amour pur et dissiper ainsi les aspects ténébreux ou ombragés d’une situation ou d’une expérience en ajoutant une plus grande Lumière spirituelle. Si quelqu’un en vient à faire du mal ou à causer du tort, il s’agit d’un semblable qui manque d’Amour et qui appelle maladroitement à l’aide, en plus de révéler, puisqu’il n’existe pas de hasard, un lien causal négatif à dissoudre dans les deux consciences, et qui, dès lors, ne mérite sûrement pas qu’un autre en ajoute à ses lacunes et à son désarroi du moment. Ainsi, au contraire, le présumé offensé gagne à prendre le temps de s’en remettre et de lui pardonner jusqu’à l’oubli, car, dire pardonner sans oublier l’offense, ce n’est pas vraiment pardonner. En fait, s’agit-il de pardonner ou de comprendre, de situer les choses dans la juste perspective d’un appel à croître sur un point particulier? Alors, il faut plutôt penser à le bénir, le laisser aller en paix et laisser l’énergie agir, même lui rendre grâce pour son rôle de messager voilé. Il convient toujours de faire grâce puisque c’est ainsi qu’un être se libère lui-même et qu’il maintient l’intégrité de sa conscience. Même lorsque la faute ou le péché semble difficile à excuser et à intégrer, un être grandit en évitant d’englober le fauteur ou le pécheur, un compagnon d’évolution.

 

LA FERTILITÉ ET LA FÉCONDITÉ

Au sens spirituel, la fertilité et la fécondité n’expriment par une même réalité par des synonymes. Le premier mot est associé à l’enfantement dans la douleur tandis que le deuxième l’est à la croissance et à la multiplication extérieure.
La fertilité, liée à la gestation intérieure et à l’ordre intuitif, est l’apanage de la polarité féminine d’un être, et elle exprime, dans le concret, la capacité de procréer, et, dans l’abstrait, l’aptitude à porter la vie, à donner des fruits et à favoriser l’expansion du Cosmos. Pour sa part, la fécondité, liée à l’action extérieure et à l’ordre intellectuel, est l’apanage de la polarité masculine pour exprimer la faculté d’exercer la force, de produire des biens utiles, de croître, de multiplier les images de Dieu, d’explorer les territoires, au sens d’offrir des œuvres lumineuses au bénéfice de tous. L’un et l’autre servant à lier le Ciel et la Terre, passent par l’expression d’une attitude naturellement affirmative, constructive, créative, conforme au Plan divin, au sens d’apporter une quote-part, à titre de partie du Tout, à sa manifestation.
En cela, il faudrait retenir que, dans l’un et l’autre cas, l’amour reste l’ingrédient, mieux dit, l’énergie, qui permet de produire des fruits doux et savoureux, plutôt qu’amers et déplaisants, des œuvres vivantes plutôt que stériles. Car seul l’Amour vrai est porteur de vie et gage d’expansion. Si bien qu’il est dit que tout acte posé sans amour ne vaut même pas la peine d’être posé, parce qu’il est improductif ou nuisible pour celui qui le pose, comme pour l’Univers. C’est la raison pour laquelle Jésus a «maudit» l’arbre stérile tout autant qu’il a reconnu la malédiction traditionnelle du cœur infertile.

 

DE LA FIDÉLITÉ

En spiritualité, il est dit que la fidélité commence par l’engagement indéfectible à s’accomplir à travers son rôle fonctionnel ou son plan de vie. Dès lors, la fidélité, c’est à lui-même qu’un être la doit d’abord. Car, sans cette attitude, par incompréhension de ce qu’elle comporte, il ne peut sûrement pas se montrer fidèle à l’endroit d’autrui. Même que nul n’est tenu à exprimer de fidélité aux autres, car, s’il est fidèle à lui-même, c’est le plus qu’il puisse offrir aux autres, dans l’obligation de refuser leurs attentes indues.

Certes, tout être doit être fidèle à sa parole, à ses engagements, à ses responsabilités, mais cela doit commencer par la fidélité à son destin et le don inconditionnel à la Lumière de son Centre divin. En fait, «être fidèle» ne signifie rien d’autre qu’«avoir foi», ce qui implique une confiance indéfectible en son pouvoir personnel, ce qui mène à la joie sereine et à l’accomplissement certain.

L’être qui se veut fidèle aux autres, vit dans les regrets de ne pas pouvoir être complètement lui-même, en accord avec ses désirs et ses aspirations. L’être infidèle aux autres vit dans le remords parce que, dans son incompréhension, il croit avoir privé autrui d’un droit ou d’un dû, alors qu’il ne peut tromper que lui-même en ne s’accomplissant pas à son rythme et à sa manière. Dans l’un et l’autre cas, il se définit à partir du regard d’autrui et des attentes sociales. Ce qui démontre que la fidélité, chacun se la doit à lui-même, car c’est la seule manière de mener une existence réconciliée à tous égards. Et, pas de crainte, s’il y tient, il s’attirera un être qui lui ressemble, donc qui respecte sa liberté, sa souveraineté, son indépendance, son autonomie, sans empêcher le partage dans les normes licites d’un contrat commun.
L’amour libère; l’affection attache et emprisonne, fait vivre dans un étau qui enserre plus ou moins, selon le degré des carences des partenaires.

Quand un être dit: «Tu es mien», «Tu es mienne», «Tu es à moi», il s’apprend qu’il se ressent, non comme une entité complète, mais comme la douce portion ou moitié d’un autre et qu’il tire son bonheur du fait de se remplir de l’autre, donc de le parasiter, sinon, qu’il domine l’autre partenaire, d’où il ne peut que la considérer que comme un objet… peut-être jetable lorsqu’il ne le servira plus.  Il a choisi la déchéance à petit feu. Mieux dit, il se rappelle qu’il vit dans des chaînes qu’il révère, celles de la possessivité, qui lui masquent le fait qu’il tente de s’accomplir à travers un autre, assez soumis pour le lui permettre ou assez dominateur pour l’y contraindre, ce qu’il ne peut qu’accepter de bonne grâce dans sa peur de se retrouver seul, face à son vide intérieur, après avoir vaguement soupesé le pour et le contre du choix de vivre seul plutôt qu’en couple.

Dans un couple, comme dans toute relation, ne peut s’exprimer une dynamique saine, donc équitable et égalitaire, parce que vraiment amoureuse, que celui qui ne sent pas le besoin d’un tel état de vie.

LE MIMÉTISME

En psychologie, on appelle «mimétisme» cette propension, surtout dans un couple, à imiter de manière plus ou moins mécanique et servile des façons de penser, de parler ou d’agir de son partenaire (ou, pour les autres, de son milieu). En général, c’est l’être le plus dynamique ou rempli de charisme qui est le imité, jusqu’à développer le délire à deux, cette contagion qui amène à adopter un discours univoque et uniforme, du moins en présence de témoins extérieurs. Dès lors, le dominant parle constamment au nom de l’autre, ne lui laissant jamais le temps de répondre, même s’il n’est pas interpellé directement.

Or, c’est plus qu’évident, l’imitation limite l’expression de l’originalité, déformant et dépersonnalisant d’autant, ce qui n’est pas très perceptible quand la pression s’exerce sur une longue période. En général, ce réflexe spontané s’accompagne de la critique de tout être qui peut attirer l’attention de l’un ou de l’autre partenaire ou exercer sur lui une influence plus grande que le partenaire partiellement éclipsé.

Ainsi, les deux tourtereaux en viennent à former une aura de couple qui peut devenir chape de plomb et largement fermer au rayonnement extérieur, diminuant d’autant la possibilité de prendre de l’expansion en s’en nourrissant, en s’y ressourçant ou en s’y renouvelant. Très souvent, cette protection subtile démontre l’ampleur qu’elle a prise lorsque, après avoir longtemps vécu en couple de fait, des partenaires s’imposent le mariage, comme si l’apparente force de ce contrat pouvait compenser pour la tension quotidienne et dispenser du devoir de constamment se prémunir de ce qui est perçu comme des interférences ou des agressions de l’extérieur.

LA QUÊTE DES VERTUS

 

La compagne de Sri Aurobindo Ghose, la Mère Mirra Alfassa, eut un jour ce mot admirable : «La vertu a toujours passé son temps à supprimer des éléments dans la vie, et si l’on avait uni ensemble toutes les vertus des différents pays du monde, il resterait fort peu de choses dans l’existence.»  C’est un fait que la collection des vertus, qui mène à incarner les multiples attributs de l’Absolu, absorbe toutes les énergies de plusieurs vies, de sorte qu’il ne reste pas de temps pour profiter des plaisirs simples de la vie.  Surtout que, dans une telle quête, il faut sans cesse procéder par obligations et interdictions afin d’atteindre le juste milieu dans tous les domaines.  Pour remplacer cette recherche illusoire, il convient probablement de préconiser le rayonnement de l’Amour et la découverte de soi-même à l’intérieur de soi-même, qui permettent, à son rythme, de manifester la plénitude de l’être dans sa simplicité et son innocence.  Car ce qui compte, pour évoluer, c’est d’apprendre à être et à être amoureusement créatif et inventif afin d’explorer et d’activer ses potentialités latentes.

À trop tenter d’exprimer la vertu, on finit par ennuyer son entourage, par s’enfler d’ego et par porter sans cesse des jugements de valeur,  ce qui représente de l’orgueil spirituel, à part d’entretenir dans la densité et la dualité.  Car il n’y a pas vraiment de vertu à tenter d’imposer ses critères de bonté, à s’évertuer contre le mal apparent ou à prendre fierté dans sa vérité, à se complaire dans son degré d’évolution en se croyant, de son propre verdict, rangé dans la catégorie des élus.  Celui qui, au nom de la vertu, tente d’en faire changer un autre, parce qu’il n’apprécie pas que l’autre soit en désaccord avec lui, joue le jeu des soldats.  À son insu, il participe aux guerres qui ont trop perduré sur la Terre dans la conviction de détenir une vérité supérieure, une vérité plus grande et plus sûre que celle des autres, ce qui culmine dans le fanatisme religieux qui a fauché inutilement tant de vies, dévasté tant de décors, enténébré toute la planète d’opposition, voire de haine.  Comme quelqu’un l’a si bien dit : «L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes.»  Dans le monde, ce n’est pas de richesse matérielle qu’il manque, mais de conscience spirituelle.

 

© 2015, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

 

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Une réponse

  1. feuille 63

    hi!je suit la voie du do in,ma quete me fait me retrouver sur votre site que je suis en train d’explorer en ce moment,je travaille actuellement sur une carte:un mandala,je vous remercie de la part de notre planète et du dragon violet d’avoir créer ce site!longues vies à vous!mais l’heure est grave !la terre souffre tous les esprits sont perturbés,perdus sur tous les plans ,à force de se replier sur soi meme l’etre humain à perdu la connection avec le noyeau terrestre,le coeur de notre planète,c de la que viennent ses courants et énergies nous avons des clés mais sommes perdu dans un labyrinte d’incompréhension ,au lieu de la vénérer et de s’adresser directement à elle l’homme c inventé des dieux ,entitée supérieure alors qu’elle est simplement sous nos pieds notre égo doit se dissoudre pour viser à l’harmonie,la planète est simplement une entité vivante dans un monde hostile et à besoin de nous !aidez la svp !bien à vous!

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