LA SOLITUDE BÉNIE

 

La solitude du sage, qui n’a rien à voir avec l’isolement du timoré ou du rejeté, représente une bénédiction.  À ce propos, Eugène Delacroix a noté certains de ses avantages : «Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu’on ne coupe qu’à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel.»  Johan August Strindberg (1849-1912), un écrivain, dramaturge et peintre suédois, l’un des pères du théâtre moderne de son pays, issu d’une éducation sévère et austère, a bellement dit : «Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.»

Thomas Merton (1915-1968), un écrivain spirituel, poète et militant social franco-étasunien, converti au catholicisme et devenu moine trappiste, qui s’est essayé à la vie d’ermite, a écrit : «Le monde des hommes a oublié les joies du silence, et la paix de la solitude, qui sont nécessaires, dans une certaine mesure, pour la plénitude de la vie humaine.  L’homme ne peut pas être heureux pour longtemps, sauf s’il est en contact avec les ressorts de la vie spirituelle qui sont cachés dans les profondeurs de son âme.  Si l’homme est exilé constamment de sa propre maison, verrouillé hors de sa solitude spirituelle, il cesse d’être une vraie personne.»  En tout cas, en nos temps, il devient rapidement un consommateur d’esprit grégaire, dépersonnalisé, illusionné et hypnotisé par la quête de la possession, de la jouissance, du succès, de la renommée et de la domination.

Dans cette veine, Paulo Coelho (1947), un romancier et interprète de chansons brésilien de renommée internationale, surtout connu pour son livre L’Alchimiste, qui a mené longtemps une vie de rebelle avant d’opter pour une vie ordinaire, a su rappeler : «La solitude n’est pas l’absence de compagnie, mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous et de nous aider à décider de notre vie.»

Comme l’appel à la solitude doit rester épisodique, pour être sain, Anne Frank (1929-1945), la jeune juive allemande émigrée avec sa famille aux Pays-Bas en 1933, pour devenir victime de l’Holocauste de la Deuxième Grande Guerre mondiale, mais qui a pu laisser son célèbre Journal qui témoigne du fait qu’elle sait de quoi elle parlait, malgré son jeune âge, a fourni ce sage conseil : «Le meilleur remède pour ceux qui sont dans la peur, dans la solitude ou malheureux est d’aller à l’extérieur, dans un endroit où ils peuvent être silencieux, seul avec le ciel, la nature et le divin. Car c’est seulement alors que l’on sent que tout est comme il se doit.»

L’ATTRACTION ET LA CAUSALITÉ

 

Comment pourrait-on mieux résumer ces deux principes cosmiques que l’homme d’affaires étasunien Charles F. Haanel (1866-1949), qui a écrit, dans son livre The Master Key System : «La Pensée qui est en harmonie avec l’esprit universel se traduira par des conditions correspondantes.  La Pensée qui est destructive ou discordants produira des résultats correspondants.  Vous pouvez utiliser la pensée constructive ou destructive, mais la loi immuable ne permet pas de semer telle pensée et de récolter les fruits d’une autre.  Vous êtes libre d’utiliser cette puissance créatrice merveilleuse comme vous voulez, mais vous devez en subir les conséquences.»  Tout ce qu’un être pense, ressent, dit et fait lui revient au moment le plus opportun, conformément à l’intensité de sa fréquence, non pour le punir, mais pour l’instruire, le bien se multipliant au centuple pendant que le mal, sans pouvoir de renforcement, se détruit par lui-même.

VIVRE PLEINEMENT

 

Vivre n’est pas exister, survivre, subsister, imiter, concurrencer, dominer, chercher la gloriole ni s’étourdir.  Vivre, c’est vibrer toujours davantage parce qu’on passe de l’ignorance au Savoir, des ténèbres à la pleine Lumière.  C’est ainsi que la vie terrestre représente une école d’apprentissage :  jour après jour, l’être qui s’y incarne passe par une succession d’expériences qui lui fournissent les leçons qu’il doit vivre dans son être pour bien les comprendre, les intégrer, les assimiler, les faire sa substance.  La vie consiste à se tirer de l’obnubilation pour se découvrir dans sa totalité à travers la connaissance de soi à l’intérieur de soi afin d’en venir à Être pleinement.

EXCELSIOR

«Excelsior», qui se traduit approximativement par «toujours plus haut», c’est le mot qui a accompagné ma formation d’enfant, écrit en lettres d’or, bien en évidence, à la gauche du tableau noir de la petite école de rang où j’ai été formé et instruit, grâce à une institutrice cultivée. Il résume ce qu’Yvan Amar (1950-1999), un écrivain et conférencier français fondateur d’une maison d’édition de Paris, héritier, par ses parents, de la culture juive et chrétienne, avait écrit: «Ne restons pas prisonnier de ce que l’on croit avoir atteint.» Il exprimait ainsi sa juste compréhension du fait que nul ne peut jamais prétendre détenir la Vérité ni avoir atteint le But ultime, quand le Cosmos est si grand et complexe. Alors, s’il est permis de se reposer, après chaque phase évolutive, au moment du plateau, il faut toujours se disposer à reprendre sa quête dans le courage, la patience et la persévérance. La Maîtrise totale, qui permet d’être pleinement, cela comporte davantage, comme engagement, que la plupart ne croient!

 

LE VENT CONTEMPORAIN DE LA LICENCE OU DE LA DÉBAUCHE

 

Sans jouer au prude, avec la baisse des valeurs et la chute de la pratique religieuse, ce qui a du bon, permettant d’explorer lentement des valeurs plus vraies, la débauche a si bien submergée le monde que la plupart ne la reconnaissent plus.  À ce propos, Lanza del Vasto en avait déjà prévenu l’humanité, aux trois quarts du siècle dernier, par deux propos des plus lucides : «Une de ces erreurs courantes, c‘est de voir dans la débauche une revanche de la nature contre les tabous traditionnels, les convenances bourgeoises, les fausses pudeurs, les retenues de la peur, les faiblesses sentimentales, et voilà comment ce démon nous sourit.»  Et il ajoutait ensuite : «Une seconde erreur est de croire que la débauche soit une nette conquête des droits de la personne, un libre épanouissement, un pas vers le bonheur, un affranchissement de l’amour, une réaction courageuse contre les contraintes sociales.»  De là, il convie à constater deux erreurs qui consiste à considérer la perversion comme «une marque de force indomptable» ou «comme une fleur de raffinement».

Et il a bien raison de condamner la débauche, même si le vice d’hier est devenu fait anodin et pratique commune dans les présentes années, car il faut qualifier de noir ce qui est noir et avilit l’être et rappeler que la débauche exprime du libertinage et du laxisme, non une conduite de qualité ou de vertu ou, mieux dit en spiritualité, une conduite amoureuse et lumineuse.  Dans la présente phase où l’être tente de se dégager de la dualité qui surgit de l’opposition apparente des extrêmes et où il s’enseigne que le bien et le mal sont des illusions, il n’en convient pas moins de rappeler le propos d’un autre Sage, Janaka-anandâ, qui a su dire, pour guider les néophytes : «Il convient de garder en tout un juste milieu.  Un peu de tout, oui, mais sans abus.»  Comme tous aiment désormais le répéter : la modération, qui préserve les réserves d’énergie, a bien meilleur goût!

 

LA VÉRITÉ LIBÈRE

   Quand il est dit que la vérité libère, c’est qu’elle favorise l’évolution et rapproche du bonheur.  Que celui qui souffre et peine évite de se leurrer : c’est toujours la fausseté et les mensonges qui font souffrir, car ils sont fait des faux désirs et des fausses peurs, des fausses valeurs et les fausses idées, des fausses croyances et des fausses interprétations, des fausses relations entre les personnes, des faux choix dans le quotidien.  Qui comprend accepte du coup d’abandonner le faux, tous ces points où il se ment si bien, à commencer par l’attachement à ses chaînes et la négation de sa puissance, ce qui l’empêche de s’affranchir et de vivre heureux.  Si vous souffrez cherchez à découvrir l’illusion que vous entretenez et, dans sa dissolution, la Lumière reviendra.  Quand un être est dans le vrai, la parole pour en attester est inutile puisqu’il en témoigne forcément dans ce qu’il fait.

VIVRE LE MOMENT PRÉSENT

Gautama Bouddha recommandait aux siens : «Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent.»

Plus récemment, Emmet Fox a tout aussi bien écrit : «L’art de vivre est de vivre dans le moment présent et de rendre ce moment aussi parfait que possible par la réalisation que nous sommes les instruments et l’expression de l’esprit universel.»  Puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore, chacun n’a d’emprise que sur le moment présent.  Paul Coelho a résumé avec pertinence : «Ce n’est pas ce que tu as fait dans ta vie passé qui va influer sur le Présent.  C’est ce que Tu Fais dans le Présent qui rachètera le Passé et logiquement modifiera l’Avenir.»   Les conditions actuelles ne déterminent pas où un être peut parvenir, elles n’indiquent que le moment où il peut commencer.

Le Hagakure, un guide de principes pratiques et spirituels, une compilation des pensées du samouraï Jōchō Yamamoto, du clan japonais des Nabeshima, stipule : «Il y a sûrement rien d’autre que l’unique but du moment présent. Toute la vie de l’homme est une succession d’instant après instant. Si on comprend pleinement l’instant présent, il n’y aura rien d’autre à faire et rien d’autre à poursuivre.»

DE L’ENSEIGNEMENT SPIRITUEL

Les explications se prêtent bien aux choses pratiques et aux réalités concrètes, mais elles ne rendent qu’approximativement les réalités subtiles comme la beauté, l’amour, la présence, les attributs divins, les principes cosmiques, toutes les réalités des plans supérieurs.  De là, suite à une lecture, chacun gagne à éviter de les figer dans le concept étroit dans lequel celles-ci ont été incluses au point de croire que le texte qui en traite en a tout dit.  Socrate, un grand philosophe, a osé dire: «Je ne sais qu’une chose: que je ne sais rien.»  Celui qui décrit les réalités subtiles n’en fournit que des approximations qui servent de pistes de méditation.  La réalité invisible s’exprime à travers l’identification en vibration.

ON N’EST JAMAIS ASSEZ RECONNAISSANT…

 

Pour celui qui est capable de se tirer de la routine, les raisons d’exprimer sa gratitude pullulent.  Elles se découvrent dans les petits détails tellement nombreux du quotidien de ce qu’il prend trop facilement pour acquis.  Les reconnaître assure l’attirer de plus grandes raisons de se réjouir, de s’émerveiller et d’exprimer sa reconnaissance, attirant spontanément une plus grande abondance et une plus certaine plénitude.  Le bonheur découle de l’art de vivre dans la grâce, qui permet de vivre dans la douceur et la facilité, ce qui résulte du fait de la reconnaître déjà présente dans sa vie, dans l’amour qui augmente sa puissance et sa lumière, ce qui se maintient et s’amplifie par l’expression constante d’une sincère gratitude pour tout ce qui se présente dans sa vie, qui ne sert qu’à ouvrir toujours davantage sa conscience.  Celui qui sait exprimer sa gratitude pour ce qu’il détient déjà ne peut que s‘assurer un plus grand nombre de bonnes occasions et de bénédictions dans l’avenir.

PARTIR DU BON PIED

 

Chaque matin, dès son réveil, chacun devrait se sentir heureux de savoir qu’il existe et qu’il peut, tout au long du jour, vivre dans la Lumière et le bonheur, puisque tout dépend de ce que chacun porte dans son regard pour apprécier autant la réalité qui l’habite que celle qui l’entoure.  Ne dit-on pas que la beauté réside dans l’œil de celui qui regarde et l’amour qui émane d’un cœur qui s’ouvre à en rayonner et en accueillir toujours davantage?

UN SOPHISME À LA MODE

 

Dans l’un de ses livres, le très prolifique et très célèbre Joseph Murphy (1898-1981), un mystique irlandais, naturalité étasunien au début du siècle dernier, un tenant de la pensée positive et de la croissance personnelle qui a fait bien de l’argent et a exercé un puissante influence sur les non moins réputés et richissimes auteurs spirituels Ernest Holmes et Emmet Fox, a écrit : «Le moyen de se débarrasser de la noirceur est avec la lumière ; la façon de surmonter le froid est avec la chaleur ; la façon de surmonter la pensée négative est de la remplacer par la bonne pensée. Affirmer le bien et le mal disparaîtra.»

Colorée par la mystique hindoue, puisque l’auteur de cet aphorisme y avait séjourné à de nombreuses reprises et y avait fréquenté des gourous de toutes sortes, cette philosophie de la pensée magique a d’abord déferlé sur le continent américain, avant de se répandre dans le monde, faisant bien des illuminés qui n’ont pas manqué de s’enfoncer par la suite dans la déception et la démotivation.  Car il est faux, comme le proposent les propagateurs de la pensée dynamique qu’il  suffise d’opposer une pensée positive à une pensée négative, pour la voir s’évanouir, ce recours inepte finissant au contraire par renforcer la tendance à laquelle un être tente ainsi de s’opposer, car toute action ne peut se produire sans engendrer une réaction de même force, avec des répliques, à la manière d’un séisme, en plus de maintenir dans la dualité ou la contradiction intime.

Le seul fait d’insister dans l’affirmation d’une pensée positive démontre inconsciemment qu’un être ne la maîtrise pas et qu’il redoute que la réalité contraire continue de s’exprimer à travers lui, ce qui ne manque pas d’arriver, et le voilà pris dans le cercle vicieux d’une lutte qui ne peut finir tant qu’il ne démissionne pas et opte pour une autre intervention plus sage.

Puisque toute expérience ne se produit pas au hasard, mais trouve sa raison d’être, à savoir celle de donner une leçon de vie, nul ne peut s’en tirer sans la tirer, l’intégrer et l’assimiler, ce qui le rend constructif.  À partir de ce qu’il découvre qu’il convient qu’il fasse ou qu’il évite, il développe une certitude personnelle qui produit de lui-même le miracle de la transformation lumineuse.  La seule manière de se libérer d’une attitude ou d’un comportement négatif, c’est de l’offrir à la Lumière divine et de s’abandonner avec foi au processus le temps que cette magie se produise.

LE DÉSIR

 

   À cause de la conception bouddhique qui appelle à l’extinction des désirs, qui seraient, selon toute apparence, la cause des souffrances humaines, le chercheur s’étonne toujours de s’entendre dire que le désir est la voie que l’Absolu lui assigne pour se réaliser, puisqu’elle l’amène à vivre les expériences qui forment autant sa compétence que sa sagesse.  Sans le plaisir, qui éveille le désir, l’être humain ne s’essaierait jamais en rien, il se laisserait simplement porter par le courant, perdant tout sens de la créativité.  Ce qui stimule et amène à se sentir bien ne peut que représenter l’appel divin qui, à travers un être, assigne une destination à prendre.  Le problème réside moins dans l’acceptation de réaliser ses désirs que dans la détermination de ce qui, en eux, est licite et légitime, car trop de gens les confondent avec les caprices, les fantaisies, même les lubies de leur esprit ou de leur sensibilité qui leur font perdre tant de temps et d’énergie.   Catherine Ponder a su écrire avec justesse : «Le désir est Dieu frappant à la porte de votre esprit pour vous donner votre plus grand bien. Le fait que vous désiriez ardemment quelque chose est la preuve certaine que ce quelque chose est déjà préparé pour vous et qu’il attend seulement que vous le reconnaissiez et que vous l’acceptiez.»

 

SE RAPPROCHER DE LA NATURE

Les Maîtres insistent de plus en plus pour que les gens se rapprochent de la Nature afin de ressentir la légèreté et la fraîcheur des nouvelles énergies qui permettent d’être davantage. Ce contact quotidien, dans un endroit peu fréquenté, assure un retour en miroir des grandeurs et des faiblesses personnelles que les entités subtiles du plan physique ne manqueront pas d’engendrer pour permettre à chacun de se reconnaître dans ses vibrations du moment. À ce propos, Krisnamurti a exprimé cette sage opinion: «Si vous n’avez aucune relation avec la nature alors vous n’aurez pas de relation avec l’homme. Les champs, les forêts, les rivières, les arbres, toutes les merveilles et beautés de la terre, c’est la Nature. Si cela ne vous dit rien alors nous ne pourrons jamais avoir de relation les uns avec les autres.»

LE CHEMIN

«Le but est le chemin lui-même. Prenez plaisir maintenant. L’éternité est ici.» (Nashti)  Pensée si simple qui ramène à la réalité en disant tout. Mais le plus intéressant reste le moins fréquenté, encore plus, celui qu’on ouvre dans une contrée vierge.

LA PARTIALITÉ

 

   La partialité décrit l’attitude de celui qui prend parti pour ou contre quelque chose, non dans un souci d’équité, de justice ou de vérité, mais par choix affectif.  Il présente un point de vue individuel déterminé par sa propre personnalité, ce qui le rend tendancieux.  En cela, ce qu’il importe de comprendre, c’est qu’un être partial (ou subjectif), encore attaché, trop sensible et déséquilibré, ne peut qu’accorder des privilèges et exercer du favoritisme et qu’il ne peut pas vraiment savoir aimer puisqu’il ne peut pas s’exprimer de manière neutre, impersonnelle, inconditionnelle, dépourvue d’attentes.

 

LA MULTIPLICITÉ DES EXPÉRIENCES

 

La maxime spirituelle qui exprime le Juste Milieu se lit : «Un peu de tout sans abus.»  Elle laisse clairement entendre que le bien et le mal ne résident pas dans une expérience précise, mais dans la manière qu’un être vit et dans l’intention qu’il porte.  Elle devrait mener à se libérer des divers tabous qui ne servent qu’à inhiber la conscience et à limiter les choix.  Nul être ne gagne à se soumettre aux dogmes issus de la pensée d’un autre puisqu’ils peuvent finir par se démontrer une manipulation ou dépourvus de fondement.   À vrai dire, à chaque instant, chacun est appelé à faire un choix, ce qui, du coup, élimine tous les autres qui font appel à d’autres virtualités.  La nécessité de n’explorer qu’une avenue, parmi tant d’autres qui existent, prive de savoir où les autres conduisent.  Quand cette nécessité mène aux expériences d’habitude ou de routine qui amène à privilégier certains choix au détriment d’autres, peut-on dire qu’on augmente son savoir et qu’on diversifie ses options, ce qui pourrait peut-être faire toute la différence entre une vie morne et ennuyeuse et une vie emballante?  Plutarque, un ancien historien et penseur le savait déjà puisqu’il a su écrire : «Ne faire aucune erreur n’est pas au pouvoir de l’homme ; mais de leurs fautes et de leurs erreurs, le sage et le bon apprennent la sagesse pour l’avenir.»

 

LA FOI

 

   Sri Aurobindo Ghose a enseigné: «La foi est une intuition qui non seulement attend l’expérience pour être justifiée, mais qui conduit à l’expérience.» Paul l’Apôtre avait déjà souligné, dans des mots semblables, que «la foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas». Mais il faut bien comprendre que la foi provient de l’expérience qui, suffisamment répétée, donne toutes les raisons de faire d’un principe une certitude. Car, sans les œuvres personnelles, l’expérimentation directe, la foi, qui n’est pas l’espérance, ne tient pas, n’a pas de sens, reste aveugle. 

 

À PROPOS DE LA FORCE

 

La force n’habite pas celui qui réussit du premier coup et gagne à tous les coups, ce qui rend plutôt arrogant et indolent.  C’est dans les épreuves qu’un être la développe, alors qu’il s’arme de courage et d’audace, qu’il décide de ne pas abandonner et qu’il finit par découvrir en lui des réserves insoupçonnées.  Sans les épreuves, qui n’arrivent pas au hasard, un être ne pourrait que devenir une mauviette bien égoïste et condescendante.  Tal Ben Shahar a su dire avec subtilité : «Les gens qui vivent dans la terreur de l’échec ne réalisent jamais leur potentiel.  Celui qui n’apprend pas à échouer, échoue à apprendre.»  Toutes les situations de la vie apprennent quelque chose et, en cela, ce sont celles qui paraissent difficiles qui augmentent davantage le savoir et réduit les sombres réserves du doute et de la peur.  À vrai dire, il n’y a jamais d’échec ni de perte de temps pour celui qui souhaite en apprendre toujours davantage sur ses possibilités intimes jusqu’à se surprendre.  L’échec n’est rien d’autre qu’un signal de changer temporairement de direction pour retrouver la voie du succès, de la réussite, du triomphe.  En cela, c’est l’intention qui  alimente ou pas la motivation qui devient une force simplement incommensurable et indescriptible.  On ne saurait pour autant négliger l’aphorisme de Charles Darwin, quand il a écrit : «Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements.»  Savoir changer ce que l’on peut et s’abandonner pour le reste, voilà en quoi réside la vrai force.  Nul être n’a été engendré sans détenir en lui le pouvoir de s’aider lui-même et de s’accomplir.  En chacun, il y a quelque chose de plus grand que n’importe quel obstacle puisque la puissance de l’Univers coule à travers lui.

 

L’OPINION PUBLIQUE

 

L’opinion publique désigne l’ensemble des convictions, des valeurs, des jugements, des préjugés et des croyances plus ou moins partagées de la population d’une société donnée, largement formée par les médias, qui peut recouvrir l’ensemble d’un pays, sans exclure des aspects composites, animés de forces contradictoires, qui permettent un minimum de discussions intelligentes, parce que généralement plus supportées par l’affectivité et l’émotivité.  Elle est le reflet de la mentalité d’un groupe particulier.  Ainsi, un philosophe l’a définie comme une totalité extérieure d’opinions diverses, souvent contradictoires ou kaléidoscopiques, voire cacophoniques, qui tentent de se faire entendre sans trop y parvenir.  Relevant plutôt de la mentalité grégaire, ce qui la rend assez homogène dans une région, sauf quand il est question d’alimenter des jeux de pouvoir, elle se nourrit autant de rumeurs, d’interprétations, de présomptions, de légendes urbaines que de vérités, se repaissant de clichés, de stéréotypes, de préjugés, d’amalgames et nivelant sans cesse les réalités par le dénominateur commun de la masse qui la forme, ce qui la rend souvent très superficielle et aléatoire.

Comme on dit, elle est démocratique, de tendance égalitaire, tolérant mieux ce qui lui est inférieur que ce qui la dépasse, ce qui l’aveulit que ce qui l’élève.  Dans sa peur de la différence et de l’excellence, elle impose, sous peine d’exclusion, une adhésion générale à des croyances ou à des idées conventionnelles, traditionnelles, coutumières, qui peuvent s’opposer, tant qu’elles ne dérangent pas trop, acceptant mal la nouveauté et l’originalité, si ce n’est pour s’en gausser.  Ainsi, elle parvient difficilement à proposer une opinion orientée, partant au moindre vent dans toutes les directions de la crédulité ou de la suspicion sous couvert de vertu et de civilité, pouvant, dans une apparente légitimité se permettre jusqu’au lynchage et au génocide.  Et dire que, dans le vieux monde, celui de la troisième dimension, c’est elle qui guide le plus souvent l’évolution d’une société!

On a dit «Vox populi, vox Dei.»  Cela peut-il toujours tenir?

 

LA MÉDITATION

 

La méditation, cette discipline spirituelle trop négligée, permet d’entrer au plus profond de soi et d’écouter les injonctions discrètes de son âme qui révèlent le plan de sa vie.  C’est le meilleur moyen de se refuser à n’importe qui ou à n’importe quoi qui pourrait tenter de contrôler son esprit, de limiter ou réprimer son expansion,  de décourager d’être son Véritable Soi.  Ainsi, celui qui ne prend pas le temps de méditer régulièrement garde son attention absorbée sur sa marche, plus ou moins facile, sans vraiment savoir s’il suit la route qui lui convient et qui le mène à bon port.  Il a beau lire à gauche et à droite, accumuler des connaissances intellectuelles, il ne sait jamais si ces éléments, qui deviennent ses moyens, correspondent à sa vérité intime et si elles servent correctement sa propre fin.  Du reste, naturellement, celui qui sait prendre le temps de s’intérioriser se permet de ralentir son rythme, de prendre du recul et de mettre les choses en perspective, ce qui permet d’ajuster bien des perceptions pour avancer dans une plus grande efficacité.

 

LA CRUAUTÉ

 

Il n’existe pas d’être humain naturellement cruel, mais il en existe qui ont été mal formés au contact d’êtres de mauvaise éducation ou de peu de conscience qui leur ont servi de piètres exemples ou qui sont affligés d’un champ magnétique faible ou fissuré qui les rend réceptifs à ses suggestions subtiles hostiles.  En effet, très souvent, la propension à faire souffrir physiquement ou mentalement, à se montrer dur, à refuser sa pitié, s’explique par la présence, à proximité de la Terre, de coques astrales agressives, en lente décomposition, à défaut de pouvoir se nourrir d’elles-mêmes autrement que par le parasitage subtil.  Il peut encore s’agir d’un égrégore de violence fugace, mais récent, qui n’a pas complété sa dissolution, et qui réussit à s’infiltrer dans l’univers personnel et à s’emparer d’un être, en raison d’un champ magnétique affaibli par des abus quelconques ou d’affinités particulières, et qui détient un plus grand pouvoir d’entraînement que la volonté de celui qui l’héberge temporairement, ce qui peut se produire dans une soudaineté étonnante qui porte à des actes qui dépassent les possibilités habituelles du sujet, comme on peut le constater dans les manifestations collectives, comme les fêtes foraines, les festivals populaires, les rencontres sportives, les marches de protestation, où l’alcool coule à flot, la drogue circule allègrement et les passions s’échauffent peu à peu.

 

LE SUCCÈS

Armand de Madaillan de Lespare, dit marquis de Lassay (1652-1738), un homme de lettres et ami des libertins de son temps, surnommé le «Don Juan du Grand Siècle», qui eut longtemps ses entrées à la cour de France et qui s’est marié à trois reprises, ce qui n’était pas la coutume de l’époque, a eu ce mot, dans son Recueil de différentes choses : «Le succès décide souvent des conduites.»

Longtemps après, peut-être sans l’avoir lu, Titu Maiorscu (1840-1917), un avocat, essayiste, critique littéraire et homme politique roumain semblait lui faire écho en disant : «Prends garde aux lendemains du succès.»  Il devait savoir qu’il y a une différence entre un opportuniste et un sage, soit entre un être grand et un autre qui le paraît.  C’est un fait que, faisant envie, la réussite amène à mépriser l’expérience d’autrui quand on songe à la manière dont plusieurs l’ont atteint, alors que ce n’est pas l’effort patient, à travers les échecs qui lui ont servi de répétitions, mais la manipulation ou les moyens illicites, qui les y a menés.

Mais trêve d’amalgame.  Car, n’empêche que le succès peut rester un accomplissement désirable puisque, en spiritualité, appelé «victoire» ou «triomphe», il exprime la maîtrise spirituelle qui résulte du degré suprême de la Réalisation christique.  Mais oui, le succès légitime représente la Voie qui, activant ses facultés latentes, mène à la Révélation de son Être essentiel!

LA QUALITÉ DE L’EXPRESSION

Dans la communication, le contenant importe autant que le contenu de la même manière que, dans la recherche d’un métier ou une profession ou l’organisation d’une carrière, la manière de se présenter compte autant que la compétence.  Cette qualité exprime une recherche d’amélioration constante en plus de déterminer la qualité de sa relation avec autrui.

Celui qui parle et écrit de façon approximative ne peut prétendre pouvoir établir une communication sage, fluide et lumineuse.  Pour le moment, à défaut d’être télépathe ou suffisamment intuitif, la communication passe encore par une alliance du langage verbal et non verbal, ce qui implique la sagesse cordiale du Savoir, l’expression logique du message dans un large vocabulaire univoque et dans une présentation correcte dans ses aspects orthographique, grammaticale, syntaxique et stylistique.  Celui qui ne détient pas ces atouts ne peut sûrement pas prétendre pouvoir exprimer un message ou en saisir la portée aussi sûrement que celui qui les détient et les maîtrise.  Comme il est encore vivant, il n’a pas de raison de ne pas faire les recherches qui s’imposent pour s’améliorer.

Pour cette raison, dans tout échange, bien qu’il puisse se croire l’égal de son interlocuteur, il ne peut qu’être un handicapé qui ignore le degré de son ignorance ou de son inconscience et qui interprète ce qui lui est dit bien davantage qu’il ne le saisit, vivant d’approximations.

 

L’EXPRESSION DE L’EXCELLENCE

«La qualité de vie d’un homme est directement proportionnelle à son engagement envers l’excellence, quel que soit son domaine d’activité.» (Vince Lombardi)  La quête d’excellence, dépourvue de concurrence et de contention, mène aux grandes réalisations, puisque dans tout œuvre dite de génie, il y a, dit-on, dix pour cent d’inspiration et quatre-vingt-dix pour cent de transpiration, à moins qu’on se donne entièrement, sans conditions, à sa Lumière intime.  Celui qui se connaît une faiblesse et n’intervient pas pour la transformer en force est un médiocre qui ne peut, dans sa paresse ou son impuissance apparente, que prétexter que ce qui est fait avec cœur compense pour tout, ce qu’il est pourtant incapable de faire.  Car un être de cœur, en quête de perfection ne peut que penser à s’améliorer à tous égards tout au long de sa vie.  Celui qui s’arrête à une apparente impossibilité se limite d’autant dans son expérience, ne pouvant que continuer à devoir justifier l’injustifiable.  En cela, la capacité ou l’aptitude, c’est ce qu’un être est capable de faire, que la motivation le détermine à entreprendre, que son attitude imprègne de sa manière propre d’intervenir et que son comportement mène à la réussite plutôt qu’à l’échec.  Ainsi, il lui reste à établir si sa motivation à réussir est suffisante pour transformer ses attitudes et modifier ses comportements, s’ils deviennent un obstacle à son atteinte.  Tout en discernant l’essentiel de l’accessoire, il lui reste encore à savoir s’il croit que la transformation partielle, plutôt que la prise en charge globale, suffit pour le conduire à la Perfection qu’il cherche.  En cela, il y a des aspects qu’un être peut confier à d’autres, pour se faciliter l’existence, mais il y en a d’autres qui ne peut déléguer.

LA PRODUCTIVITÉ

 

Dans la perspective du travail humain, la productivité, reliée aux biens de consommation, désigne le rapport mesurable entre la quantité produite de biens ou de services et les moyens choisis de la produire, ce qui inclut autant la masse ouvrière, que les matières premières et, parfois, la rentabilité qu’ils assurent à une entreprise ou à une organisation.  Autrement dit, fondée sur le profit, elle mesure l’efficacité d’un processus à transformer un ou des facteurs entrants en un résultat, restant en lien avec la notion plus élémentaire de rendement, mais qui peut favoriser le progrès, le développement et la croissance économique.  Dans l’optique du travail, elle évoque le rapport entre la quantité ou la valeur ajoutée de la production et le nombre d’heures nécessaires pour la réaliser et elle dépend de la capacité d’un personnel à produire une quantité, dite standard, des biens ou des services selon des normes ou des règles prédéterminées.  Comme le mot le démontre, elle attire l’attention d’abord sur le produit, fondant la valeur d’une réalité à partir de son rendement et de l’efficacité générale, d’où la notion de performance ne tarde pas à entrer en compte.  Elle mène à perdre de vue le critère essentiel du discernement spirituel dans la soumission, qui va presque jusqu’à l’esclavage, de l’être à l’avoir, alors que, par sa nature innée, l’être humain n’est pas d’abord appelé à produire, à moins que ce soit pour s’offrir les moyens de mieux s’accomplir, afin d’être plus pleinement.  Elle amène à accepter comme norme la subordination de la fin aux moyens, ce qui revient, du point de vue évolutif, à placer la charrue devant les bœufs, à nier les aspirations supérieures au profit de l’esprit de possession et de l’accumulation des biens.  Ainsi, un être en vient à s’occuper des questions existentielles et de se fins dernières après toute autre occupation et préoccupation.

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