LES FLAMMES JUMELLES, UNE THÉORIE… OISEUSE?

   Depuis quelque temps, beaucoup de personnes me ramènent à la théorie des «Flammes jumelles», qu’il ne faut pas confondre avec les âmes-sœurs.  Je ne sais pas qui dispense cet enseignement qui, pour une large part, ne sert qu’à faire dévier l’attention du But ultime de tout être en incarnation, soit la redécouverte de sa Réalité divine propre en tant qu’Être conçu à l’image et à la ressemblance de son Créateur, afin d’être pleinement.  Pour ma part, dans mon parcours initiatique, jamais on n’a abordé cette notion, d’où je la mets largement en doute.

   Dans mon Dictionnaire encyclopédique de la Spiritualité mondiale, j’ai déjà donné la définition traditionnelle de cette notion dans les mots qui suivent : «Ontologiquement, les Flammes jumelles réfèrent aux aspects polaires complémentaires d’Alpha et d’Oméga dans l’Être-Un.  Mais, au plan individuel, la Flamme jumelle exprimerait un type de relation extrêmement rare entre deux Flammes-jumellesâmes accordées, parce qu’elle supposerait un haut degré d’amour inconditionnel.  Ce mode d’accompagnement se signalerait par l’absence de relations karmiques qui implique une grande harmonie mutuelle, la coopération spontanée.  Dans ce contexte, on dit que, en présence de son complément,  la Flamme jumelle aurait l’impression d’œuvrer avec une moitié de son âme. 

   Pour chacun, il n’existe qu’une relation de ce genre puisque la Flamme jumelle symbolise sa contrepartie, attirée par sa conscience d’être lui-même une globalité.  Elle ne se produit uniquement chez un sujet qui n’a plus besoin d’une autre personne pour se sentir complet et qui ne cherche plus l’amour ailleurs qu’en lui-même.  Ainsi, se sachant une source d’amour, il vit en parfaite harmonie avec sa son Essence et sa nature spirituelles.  Autonome, indépendant, libre, il suit son idéal occupé à réaliser son propre destin.  Dans la relation des Flammes jumelles, à l’arrivée de l’autre, le feu s’allume comme par enchantement.  L’extase de vivre en sa présence devient une expérience régulière. 

   Dans la théorie des Flammes jumelles, leurs deux énergies combinées feraient ressortir, de part et d’autre, les qualités de chacun des êtres incarnés, s’amenant mutuellement à servir de modèle et de miroir d’une relation d’amour véritable pour les autres.  L’équilibre intérieur des énergies magnétique et électrique n’aurait rien à voir avec le genre masculin ou féminin, d’où l’âme jumelle pourrait être du même sexe que le sien, ce qui n’implique pas forcément l’attirance sexuelle.  Le sujet pourrait même avoir choisi un autre partenaire de vie sans que cela dérange cette relation ni qui que ce soit.  Cette relation n’impliquerait pas davantage la parité d’âge.  Mais, toujours disponible, jamais vraiment séparée de lui, elle l’aiderait à vivre un plus grand bonheur et à retrouver son Unité primordiale.»

   N’empêche que, pour moi, ces notions récentes d’«âme-sœur» (pour l’homme) et d’«Esprit-frère» (pour la femme), ainsi que «Flammes jumelles», je n’y crois pas trop.  Je crois qu’elles relèvent de relations particulièrement harmonieuses que certains êtres, qui se retrouvent dans la présente vie, ont vécu dans une vie antérieure et qu’ils ont choisi de rrépéter pour en éprouver la magie.  Il s’agirait donc d’accords d’âmes particuliers qui naissent de connivences simples, de complicités partagées, d’affinités voisines.  En tout cas, je sais que ce n’est pas ce qui importe dans l’expansion de conscience d’un être incarné et ce n’est pas ce qui doit représenter l’intention première de sa quête spirituelle.   Cela fait rêver ou rêvasser, comme la notion du Paradis, mais ne change rien dans l’immédiat d’un être en chair et en os.  En effet, nul n’est la moitié ou la demi-portion d’un autre être incarné ni d’une entité subtile autre que l’Esprit de Vie, présent en lui sous la forme d’une Monade spirituelle ou d’un Atome divin.

   Pour moi, l’«Être parfaitement compatible et complémentaire», parce que c’est de cela qu’il s’agit, c’est son Esprit ou Centre divin, avec qui doit se produire la première fusion.  Tant qu’un être ne fusionne pas avec cette entité, qui représente son Individualité spirituelle, il ne peut que se sentir vide de lui-même et représenter une entité parasitaire pour ses semblables dans tous les genres de relation.  Autant un être n’a pas accouché de lui-même pour être pleinement ce qu’il est, autant il ne peut former de couple stable s’il ne s’est pas épousé en lui-même.

   Seul un être plein de lui-même, donc qui se reconnaît, parce qu’il le sait, un être entier, complet, total et parfait en lui-même, peut former un couple sain et offrir une relation équitable et égalitaire parce qu’il n’attend rien de l’autre, à part le partage et l’échange naturel de bons procédés pour enrichir mutuellement leur vie, dans une complète liberté, donc sans devoir rendre de comptes ou faire des concessions.  Tout être qui passe son temps à chercher un être extérieur qui deviendrait sa planche de salut ne pourrait que le remplir artificiellement, jusqu’à son départ, amenant l’autre, à ce moment, à se retrouver dans son vide antérieur, amplifié du malaise de la séparation, perçu comme un abandon ou un rejet, en raison d’une circonstance ou d’une autre (mort, éloignement ou séparation).  En fait, c’est sa partie subtile ou sa polarité inverse qu’il a dû laisser dans les plans subtils, au moment de son incarnation, pour garder un lien avec l’Absolu, qu’il cherche à travers sa quête de former un couple humain ou une association humaine.

   Tant qu’un être n’aura pas recomposé son entité, il restera à la recherche de palliatifs ou de succédanés qui ne pourront que le décevoir, tôt ou tard.  Pour le reste, on ne peut attirer à soi ce qui est à son image et à sa ressemblance.  Pour attirer un Prince Charmant, il faut être de lignage spirituel royal, une Princesse accomplie.

   Désolé de vous avoir peut-être déçu, mais je n’ai pas de temps à perdre avec ces notions qui ne font que fausser le Plan divin de la Création dans lequel chacun doit devenir son propre Sauveur, s’il s’est perdu dans les profondeurs de la matérialité et des relations mondaines, soit de la densité et la dualité produite par Maya, le Voile d’Illusion!

   Suite à la première publication de ce texte, j’avais reçu quelques protestations énergiques, même véhémentes, de gens qui me disaient que je ne savais pas de quoi je parlais, mais qu’elles, elles savaient, parce qu’elles avaient déjà vécu ou vivaient encore cette expérience.  Il me semble que, trop souvent on confond un coup de foudre, une passion larvée, une euphorie amoureuse, un envoûtement affectif ou un amour platonique avec cette notion, de sorte que, avec le temps, ceux qui disaient avoir vécu pareille expérience en viennent tôt ou tard à déchanter, mais trop tard pour reconnaître leur confusion sur le fait que, dans les termes mêmes de leurs reproches,  elles étaient peut-être celles qui ne savaient vraiment pas de quoi cette présumée réalité retournait.  Mais chacun a droit à ses douces illusions jusqu’à ce qu’une plus grande lumière se fasse dans leur conscience.

   Pour ma part, je ne nie pas l’existence de cette possibilité, puisqu’on peut tout trouver dans le Système divin, mais je n’en ai pas besoin pour expliquer la profondeur de certaines de mes relations et je n’en ai pas plus besoin pour croire que je puisse arriver à l’Illumination avant d’avoir rencontré la mienne, si elle existe.  Je crois que ce thème aurait très amusé mon Maître spirituel incarné, du temps de son séjour sur Terre.

© 2015-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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Une réponse

  1. Estel

    Bonjour M. Duhaime,
    la notion de flamme jumelle fait beaucoup fantasmer surtout quand on commence à explorer ses possibilités spirituelles, nous sommes si nombreux à chercher en l’autre une raison d’exister, ne nous suffisant pas à nous-mêmes, que forcément on y est perméable. Après de longues réflexions je pense comme vous, que c’est en quelque sorte du pipeau car la fusion parfaite avec un être n’est autre que la fusion parfaite entre soi-même et son Soi supérieur.

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