LE SYMBOLISME DE LA PRÉCIEUSE LIQUEUR DE VIE… 

Dans toutes les traditions religieuses ou culturelles, le sang revêt un sens mystérieux, presque sacré.  Le sang désigne le liquide visqueux qui tourne au rouge, exposé à l’air, mais qui circule généralement dans tous les vaisseaux, à travers tout l’organisme des animaux, où il joue des rôles multiples d’entretien de la vie.  Il s’agit du chaleureux véhicule de la vie associé à tout ce qui est beau, noble, généreux, élevé, car il est solaire.  On le considère parfois comme un principe de la génération et de la croissance ou comme un véhicule des passions.  Le sang élabore, nourrit et maintient la cellule en activité; par la circulation, il alimente le corps, le purifie de ses déchets par la lymphe (à l’exception du gaz carbonique) et transmet la force vitale à tout l’organisme.  Mais ne prendsang-il pas un sens sublime lorsqu’un être offre de le répandre pour sauver ses frères ou leur assurer le salut spirituel?

 Comme on le sait, le sang est composé de globules sanguins.  Parlons donc de ces globules sanguins ou hématies, qui sont d’abord constitués d’une membrane externe, élaborée à partir des éléments matériels solides, puisés à même les produits nourriciers ingérés.  Ils vibrent par la force magnétique que le corps retire de son contact avec la terre.  À l’intérieur de l’enveloppe externe du globule, on retrouve un noyau, formé d’éléments chimiques, comme l’oxygène, mais aussi d’une autre essence, l’énergie vitale, le support de la vie, concentrée sous l’effet des radiations du soleil.  Comme dans la cellule, les éléments matériels y sont de polarité négative, tandis que la force vitale y est de polarité positive.  L’élément négatif du globule puise, dans l’air des poumons, suffisamment d’énergie positive pour s’équilibrer.

Le sang capte la force vitale par ses cellules négatives assurant la vitalisation ou l’animation de tout l’organisme, et plus que l’oxygène, qui sert surtout à maintenir la chaleur du corps par la combustion.  C’est la liqueur de la vie, dont le centre-racine régit l’élaboration, mais que le plexus solaire magnétise, l’imprégnant des énergies cosmiques.  Quant au centre laryngien, il opère son alchimie.  Ce liquide constitue une banque de donnée totale de son être et de son expérience, au sens physique et éthérique, perçue comme la mémoire fidèle de sa réalité matérielle et vitale.  C’est un condensé étonnant de ce qu’on est, en connexion permanente avec deux mondes : le monde intérieur et le monde extérieur.  Il résume génétiquement ce qu’on est.  C’est un grand récepteur sensible de tout ce qui intervient dans son univers personnel.

Le sang exprime une facette de l’Eau universelle qui circule en soi.  Il mémorise tout, ses peurs et ses pulsions.  Il se présente comme l’un des moteurs de la vie animale, irraisonnée, qui agit dans tout son être.  Au fils des années, il devient un réservoir d’informations qui peuvent être trop pesantes.  C’est un présent de la Nature à la Conscience qui s’incarne, un support indispensable à l’expérience dans la Matière.  Celui qui sait se régénérer échappe à l’influence de ce liquide polarisé par le principe du fer.  Il peut développer une lie, résultat de la cristallisation de ses angoisses et de ses réflexes primaires de protection et d’agression, frein à la libération de ses tensions.  Il se régénère par la qualité des aliments qu’on ingurgitecirculation quotidiennement, comme par celle de la nourriture psychique qu’on assimile.  Et la meilleure nourriture psychique pour le régénérer constitue le pardon des offenses, pardon de ses erreurs personnelles et de celles des autres.

La voie du sang porte la mémoire extérieure du petit Être divin.  Il rapporte à celui-ci toutes les humeurs et toutes les chimies du corps.  Il prolonge son Essence personnelle.  C’est la première voie à s’encombrer par ses blocages, par les déchets de son psychisme, et il sera la dernière à retrouver l’équilibre de sa nature.  Il porte les miasmes mentaux vers les organes appropriés afin de les éliminer et de participer aux retrouvailles spirituelles.  Voie de la Sagesse et de la Vie, il assiste leurs créations.  Il véhicule la mémoire de sa géométrie sacrée et il représente sa personnalité.  Dans sa génétique, il contient les signaux électromagnétiques de la Divinité et il transmet le langage de la Création.

Le sang symbolise souvent les impulsions charnelles, source principale des fautes et des erreurs.  Ce flot continu de la vie, qui anime toute chose en se donnant, constitue la nourriture du Soleil.  Synthèse du feu et de l’eau, il exprime le degré de vitalité cachée pouvant engendrer un torrent de vie.  Il agit comme une mer intérieure qui nourrit de ses eaux vives sa terre organique.  En songe, l’apparition du sang peut révéler une souffrance de l’âme, une perturbation de l’ordre psychique, identifier une situation perçue comme menaçante, annoncer la montée en surface d’un élément ignoré ou refoulé.  Il donne toujours un signal d’alarme pour qu’on porte son attention sur une agression vitale.

Puisque tous les animaux appartiennent d’abord à l’Absolu, le Maître des Maîtres de l’Amour, qui ne demande rien d’autre que tout être vivant parvienne sans entrave au bout de son cycle d’existence, la croyance qui mène à l’abattage ou à l’égorgement massifs d’animaux entre dans les superstitions justifiées par une immense ignorance.  L’Absolu ne tire nul plaisir et nul avantage de ces actes de barbarie que des êtres humains tentent de justifier par des prescriptions religieuses d’une autre ère.  Jésus lui-même avait institué le rite de l’eucharistie, l’offrande du pain et du vin, pour mettre un terme à ce choix aberrant de son temps.  Un tel acte d’inconscience ne peut qu’attirer une lourde rétribution sur un être ou un peuple.

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                Le sang céleste est diversement associé au feu et au Soleil.  Le sang divin évoque souvent la pluie.  En Sorcellerie, le sang de la Lune réfère au cycle menstruel.  Le sang du Christ désigne la joie de Dieu qui est Amour dans la Vérité et mène à la Sagesse.  Le sang du Dragon révèle la force vitale, le sang étant associé à l’eau et à l’air.  Le sang menstruel est associé à la Terre et à la Lune.  Dans plusieurs traditions, il a amené à frapper la femme d’un interdit temporaire jusqu’à une purification rituelle parce qu’il représente, en quelque sorte, une impureté, une souillure, une incomplétude.  Il exprime qu’un ovule n’a pas été fécondé, donc que celui-ci a été détourné de sa fin, volontairement ou pas, de gestation de la vie.  Le sang menstruel révèle ce secret.  En outre, au moment de son rejet, passant de la nuit utérine au jour, il inverse sa polarité et passe du sacré au profane.  Voilà pourquoi la femme devient temporairement intouchable, obligée de faire une retraite purificatrice.  Ce même interdit frappait également tout homme reconnu coupable d’avoir versé le sang d’autrui, fût-ce pour une juste cause comme la légitime défense.  C’était le cas, jusqu’à récemment, du forgeron et du bourreau.

Le fait de répandre le sang représente un rituel de reconnaissance pour attirer la guérison et le renouvellement.  On croyait qu’en mourant l’animal instillait sa vitalité dans le corps du sacrificateur.  Mais on verse le sang sur soi, non autour de soi, gravant en soi une certaine prédilection pour la souffrance et la mort.

 

© 2012-14, Bertrand Duhaime (Douraganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.     

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