LA NOTION DU SAINT-ESPRIT VOILE LA MÈRE DIVINE, L’ÉNERGIE MAGNÉTIQUE DE L’UNIVERS…

La notion de Saint-Esprit apparaît dans la Thora, qui devint la première partie de la Bible chrétienne.  Dans le Nouveau Testament, il apparaît comme le Souffle, la troisième hypostase ou le troisième aspect de Dieu ou l’Esprit de Dieu qui se mouvait au-dessus des eaux au commencement de la Terre. Dans la religion catholique, il finit par faire partie d’un dogme, formulé progressivement, malgré bien des oppositions, particulièrement au concile de Nicée.  Dans le discours de la Dernière Cène, Jésus l’appelle le Paraclet, soit «celui qui vient auprès», une expression qui désigne le consolateur ou le défenseur.  Selon les Traditions spirituelles, le Saint-Esprit, associé à la couleur rouge, illustre la troisième personne de la Trinité ou la Mère divine, l’Essence divine, Saint-Espritl’Intelligence universelle, la Nature naturante, la Substance cosmique.  Il figure le Feu sacré qui s’exprime par une Flamme violette enveloppante, guidant le Fils de l’Homme ou l’Enfant de la Lumière.  À titre de Souffle de Dieu, représenté par la gracieuse colombe, il évoque celui qui inspire la Vérité et qui initie par l’émanation de ses dons, figurés par des langues de feu.  Ce serait lui qui révélerait les deux autres personnes de la Trinité que l’humanité terrestre ne connaîtrait pas sans son intervention.

La Source divine appellerait le Saint-Esprit à rendre les êtres humains semblables à Dieu, donc à leur faire réaliser qu’ils ont été créés à l’image et à la ressemblance de leur Créateur divin.  Il leur permettrait d’entendre la Parole de Dieu.  Il accomplirait l’œuvre de sanctification qui permet de voir le Père céleste.  À cette fin, il conférerait sept dons ou charismes de nature à rendre «les fidèles dociles à obéir avec promptitude aux aspirations divines».  Il s’agit de la sagesse, la parole de connaissance, la foi, le don de guérison, la puissance d’opérer des miracles, la prophétie, le discernement des esprits, la diversité des langues et, finalement, le don de les interpréter.  L’Église catholique les reformule par les mots Sagesse, Intelligence, Conseil, Force, Science, Piété et Crainte de Dieu.  Quant au Fruit de l’Esprit-Saint, il regrouperait neuf perfections (ou qualités) que le Paraclet formerait dans le chercheur sincère comme des prémisses de la Gloire éternelle : l’amour, la joie, la paix ou sérénité, la patience, la bienveillance, la bonté, la douceur, la maîtrise de soi, la foi ou fidélité, auxquelles on ajoute parfois la modestie, la continence et la chasteté.

Dans la Tradition musulmane, le Paraclet désignerait d’abord Muhammad (Mahomet), celui qui a reçu les textes du Coran de l’ange Gabriel, fermant le cycle de la Révélation divine.  C’est le verset  (Cor. VII, Al-A’raf : 157) qui ferait cette allusion au paraclet par les mots : «Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit mentionné chez eux dans la Torah et l’Évangile. Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux. Ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue avec lui; ceux-là seront les gagnants.»

Dans la Cabale, associé à «Binah» (Saturne), il exprime la modalité féminine de l’Esprit de Dieu, celui qui éveille l’enthousiasme et qui, au moyen de la connaissance de soi, conduit à la connaissance de soi.  Il s’agit de la totalité de l’Esprit intelligent, infiniment sage, sous son aspect d’Activité créatrice.  Ainsi, il s’agit de Dieu en action ou du Principe amoureux, de l’Essence qui agit parfaitement dans toutes les formes exprimant la Voix de la Conscience cosmique par l’intuition et l’inspiration.  Il explique le Savoir divin d’Omniscience.

Certains Pères de l’Église ont fortement contesté la notion de la Trinité, alléguant que le Dieu unique n’apparait trinitaire que dans son action ou que les deux hypostases qui en émanent ne pourraient posséder sa pleine nature.  D’autres redoutaient cette acception par peur qu’elle ne donne lieu à la résurgence païenne de la multiplicité des dieux, ce qui aurait pu nuire à l’acceptation définitive du monothéisme.

Au-delà des dogmes et des spéculations intellectuelles, si on compare le Saint-Esprit aux autres religions, il faudrait en faire la Mère, le Réservoir de la Substance divine, une Matière toute subtile, qui couvre le Monde de son Ombre, soit le Principe actif et intelligent qui nourrit l’Univers et le Cosmos.  Dans certains contextes, il figure plutôt le Lien d’Amour qui unit le Père divin et la Mère céleste dans l’acte qui engendre le Fils (Image et Reflet du Père) et, ensuite, la Fille (Image et Reflet de la Mère).

En général, le Saint-Esprit sert de symbole à tout ce qui est divin, rayonnant, lumineux, puissant.  Aussi établit-il sa demeure dans le Soleil cosmique et dans le Soleil physique.  Image des énergies de la Vie imprégnant tout le Cosmos, destructeur du Mal, ce qui s’oppose à la Lumière, il libère les âmes.  À ce propos, il transmute la cause et l’effet des créations négatives de l’Humanité, la délivrant des limites de la compensation et de l’emprise des habitants ténébreux de la planète.

À titre de Moi intérieur, le Saint-Esprit concentre plutôt l’équilibre du Dieu Père-Mère dans le noyau du Feu blanc de l’être.  C’est le Paraclet ou le Consolateur promis par Jésus, qui marque le début de la réceptivité à Dieu et qui initie une nouvelle ère féminine, illustrant l’Impersonnalité personnelle de Dieu qui réside sur le côté occidental de la Cité carrée.  Il est toujours désireux d’éclairer un être, à la condition que celui-ci l’appelle et le laisse agir sans résistance.

D’après les exégètes, il ne conviendrait pas de prier le Saint-Esprit parce qu’il ne serait pas possible de parler à l’Esprit par l’Esprit.  Du reste, le Saint-Esprit serait lui-même destiné à mener au Père et que c’est précisément lui qui établit le lien avec la Personne suprême.  Ainsi, l’être humain n’est pas appelé à s’adresser à l’Esprit-Saint, mais à parler à Dieu ou au Christ par son intermédiaire.  Son premier rôle à lui, ce serait de porter les demandes des hommes afin qu’elles s’ajustent à la volonté de Dieu et servent sa gloire.   En outre, il fortifierait les âmes et les remplirait de son inspiration afin qu’elles débordent de louanges pour le Créateur unique.

Ce qu’il importe de retenir de toutes ces subtilités théologiques, c’est qu’il n’est pas nécessaire de connaître la dynamique de la Trinité pour se sanctifier ou s’initier.  Il suffit de méditer et de se laisser inspirer par la Puissance divine et d’incarner ensuite, de son mieux, ces inspirations dans la réalité de son quotidien.

On peut conclure en étudiant certaines expressions relatives à la troisième personne de la Trinité.  La descente du Saint-Esprit évoque le phénomène qui fait que, chaque fois qu’un Fils de Dieu fait son ascension vers la Source, l’Intelligence universelle descend pour combler le vide et magnifier la Présence du Seigneur sur Terre.  Dans la Cabale, la Sphère du Saint-Esprit désigne «Yesod», la Lune, la Maîtresse des Illusions.  Enfin, recevoir le Saint-Esprit consiste à fusionner avec son âme-sœur (homme) ou son Esprit-frère (femme), donc avec son Moi intérieur ou son Soi supérieur.

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