LE NÉCESSAIRE CONCERNE LES BESOINS NATURELS, L’ESSENTIEL, LES BESOINS PSYCHIQUES ET SPIRITUELS…

Dans les textes spirituels, on évoque souvent deux notions complémentaires, le «nécessaire» et l’«essentiel».   On dit d’eux qu’ils forment les moyens convenables par lesquels un être peut se réaliser.  Alors, il faudrait comprendre ce que ces deux mots recouvrent.  Peut-être pourrait-on dire, pour allumer des lumières, que manger est essentiel, alors que le rapport avec l’Absolu, qui est un autre moyen de se nourrir, est essentiel.  Ainsi, il y a les besoins du corps et du psychisme et ceux de l’Esprit ou de l’Étincelle de Vie.  La Réalisation ne procède-t-elle pas de la fusion du Ciel et de la Terre enecessairen mettant les moyens au service de la fin, en s’inspirant de l’intuition dont la qualité résulte de l’intensité du lien avec le Centre divin individuel?  Mettant sa foi dans la Providence ou l’Approvisionnement universel, chaque être doit veiller à combler ses besoins primaires, pour s’assurer la survie, dans la possession des moyens nécessaires et essentiels qui permettent enfin de vivre, d’être pleinement.

 En effet, ces deux mots ne peuvent bien se comprendre que dans la perspective du véritable destin de l’être humain qui est d’ouvrir sa conscience afin de redécouvrir sa Réalité originelle de manière à vibrer à plein cintre de sa Vérité divine.  Ainsi, pour comprendre les moyens à se donner, il faut commencer par saisir sa finalité.  Car il faut mettre les moyens au service de la fin, non l’inverse, ce qui reviendrait à vivre au jour le jour pour simplement survivre en s’accordant les expériences les plus agréables en attendant l’échéance fatale de la mort.  En cela, tous les moyens ne sont pas bons.  Car celui qui veut s’élever très haut ne gagne rien à s’encombrer de biens inutiles.

Dans l’ordre humain, dans le sens des biens dont un être vivant ne peut se passer pour subsister, le «nécessaire» recouvre ce qui comble ce qu’on désigne, en psychologie, les besoins fondamentaux, issus de la nature.  D’abord, au plan du maintien de la vie : l’air, l’eau et la nourriture.  Ensuite la vitalité, qui assure la vigueur, la robustesse et la santé.  On compte encore le repos, le délassement ou le divertissement et le sommeil.  Puis, ce qui pare aux intempéries du temps, selon les saisons : vêtements et toit.  On doit ajouter les instruments utiles pour se dépanner et mener ses expériences, auxquels on peut ajouter ce qui assure la sécurité financière.  Les connaissances qui assurent la formation, l’instruction, l’éducation et la culture.  L’amour : entrer en relation sainement, aimer et être aimé.  L’éveil de l’âme pour évoluer.  Autrement dit, le nécessaire comporte les connaissances, les  instruments et les moyens formels dont l’âme a besoin pour mener son expérience en incarnation.  Il concerne l’avoir : logement ou maison, vêtements, nourriture, argent, véhicule, correction, santé, etc.  Chacun doit, pour lui-même prendre les responsabilités de son nécessaire, sans oublier l’essentiel (l’évolution).

Dans l’ordre de la réalisation spirituelle, quelqu’un a dit que «l’essentiel, c’est le ciel».  Il avait raison dans la mesure où le mot «essentiel» désigne ce qui propulse vers son but évolutif ou son idéal ultime de Réalisation.  Il comprend des réalités subtiles, comme le désir d’être pleinement, de se connaître, d’aimer, de toujours mieux communiquer avec son âme, de vivre dans la paix et la sérénité, d’exprimer la joie de vivre, d’avancer dans le bonheur, d’ouvrir sans cesse sa conscience à la Réalité divine, d’évoluer globalement jour après jour.essentiel  Il amène à chercher à savoir plutôt qu’à connaître, à moins que le connaître devienne un «co-naître», ce qui en fait alors un synonyme de la Sagesse ou du Savoir spirituel.  Mais il invite surtout à vivre centré sur le moment présent, dégagé du passé et futur, pour vivre l’expérience qui se présente à soi en pleine conscience.  Agréable ou désagréable, ne représente-t-elle pas ce que la Vie, par le juste retour ou dans la nécessité du changement, apporte dans l’Ordre, pour en tirer la plus grand leçon de sagesse?  En cela, pour celui qui ne juge et ne compare pas, il n’y a ni petite ni grande chose, tout se tenant.   Car savoir, c’est tout ressentir au plus profond de soi, à ressentir pleinement le Tout, à fusionner consciemment avec lui, pour devenir lui (ou redécouvrir ou reconnaître qu’on est lui) plutôt que de l’analyser, de chercher à le connaître, à apprendre, en accumulant des données et des notions.  Et être, c’est vibrer à plein cintre l’Amour parce que, dans l’immédiateté, on est consciemment uni à l’Absolu.

Ainsi, l’essentiel recouvre les éléments psychiques et spirituels qui sont reliés au mieux-être et à l’accomplissement évolutif.  Il se situe dans l’ordre des aspirations supérieures, bien qu’il puisse inclure les connaissances indispensables pour s’accomplir, notamment la Sagesse.   Il amène à vivre la vraie vie pour devenir un modèle qui évite de s’imposer, de se prendre au sérieux, de s’enfler d’ego, en maintenant un idéal élevé, réalisé sans esprit de performance ni contention, avec la pensée juste.  Autrement vit, on vit avec conscience.

Pour bien marquer les priorités, assez drôlement, François de Sales,  un ecclésiastique et théologien savoyard, a écrit: «Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé.  Alors, une heure suffit.»

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