QUI EST LE JUSTE AU REGARD DE L’ABSOLU?

Il est dit que le Juste, qui s’oppose au méchant, c’est celui qui marche avec Dieu et qui sera sauvé au Jugement dernier.  Dans le Livre des Proverbes, il est diversement dit du juste, pendant que le méchant est vilipendé et accablé : «Yahvé ne laissera pas le juste affamé…»;  «Bénédictions sur la tête du juste…»;  «La mémoire du juste est bénédiction…»juste;  «Source de vie : la buche du jute…»; «La langue du juste est pur argent…» «…elle exprime la sagesse…»;  «…ce que souhaite le juste lui est donné…» «Les lèvres du juste connaissent la bienveillance…»;  «L’espoir du juste est joie.»;  «Jamais le juste ne sera ébranlé…»  Combien d’autres commentaires traitent du juste dans les Textes spirituels de toutes les religions, pour assurer qu’il vit dans la Grâce de Dieu et qu’il verra son Créateur face à face!

Sauf qu’il est aussi dit que : «Sept fois le Juste trébuche et se relève» (Proverbes, 24, 16).  Or, les ignorants comprennent généralement cette affirmation comme s’il était dit: «En dépit de ses nombreuses chutes, il se relève pourtant». Mais les érudits savent pertinemment que le triomphe du Juste passe nécessairement par les sept chutes qui l’ont précédé.  Cela suggère que même dans le mauvais penchant se dissimule une part du bien siégeant au cœur de la Création!   En d’autres termes, non seulement l’homme a les moyens de surmonter son mauvais penchant, mais de surcroît, il doit apprendre à l’utiliser pour le faire disparaître. Et en exploitant ces mêmes fautes qui l’ont fait trébucher, l’homme pourra donc en sortir plus triomphant encore.  Car, dans toute erreur, il y a une part de lumière;  l’erreur, c’est une demi-vérité. Certes, jamais cette perspective ne doit servir de prétexte pour justifier un mauvais comportement.  Au contraire, l’être humain doit à tout moment se préserver de la faute et prier pour ne jamais être confronté à une épreuve.  Néanmoins, il nous faut savoir qu’à titre d’a posteriori, les fâcheuses expériences passées peuvent aussi aider la personne à se tirer de la situation dans laquelle elle se trouve.

Dans le langage ordinaire, le juste désigne l’être authentique, intègre, honnête, loyal, objectif et impartial, celui qui remet à chacun son dû, ce qui comprend le Ciel, celui qui se comporte ou qui agit conformément à la justice ou à l’équité.  C’est celui qui est conforme à la raison, à la réalité, à la justice, à la morale ou à la vérité.  Pour les religions, à l’inverse de l’impie, celui qui observe exactement les devoirs de la morale.  En spiritualité, on dirait qu’il respecte la Loi cosmique et les lois naturelles.  Il marche droit, il vit dans la Justice et il suit la règle du Juste Milieu ou il chemine sur la Voie du Juste Milieu, bien incarné, mais rempli d’idéal et d’aspiration à s’élever toujours.

En spiritualité, il s’agit de celui qui a reconnu Dieu et qui témoigne de sa Lumière en chacun de ses gestes, de ses paroles, des ses pensées et de ses sentiments.  On peut dire allégoriquement qu’il s’agit de l’arbre planté aux bords des Eaux courantes.  Il donne sa place à chaque chose et il ordonne tout avec mesure.  Il accomplit en lui-même la fonction de la balance, équilibrant parfaitemfemme-cielent les deux plateaux.  Ainsi, il devient le fondement du monde en répondant à sa fonction créatrice ou organisatrice.  Il pense et agit avec poids, ordre et mesure.  Il se situe toujours au-delà des oppositions et des contraires, réalisant en lui l’unité.  De ce fait, il appartient déjà à l’éternité qui est une et totale, ignorant le morcellement du temps.   Il met de l’ordre en lui d’abord, puis autour de lui ensuite.  Il devient une colonne qui unit le haut (le Ciel) et le bas (la Terre) et il soutient et équilibre le Monde.

Dans des termes contemporains, sans jugement de valeur, on pourrait dire que le juste, c’est l’être éveillé, l’être dont la conscience est ouverte à sa réalité et à son destin, celui qui est établi à jamais, par rapport à l’endormi, l’être ordinaire, qui fait comme tout le monde, qui se prend pour une bête de somme et qui ne pense qu’à jouir, pour garder le goût d’exister, et qu’à vivoter, qu’à subsister, sans trop idéal.  Le Juste répond à la consigne du Seigneur Jésus qui a dit : «Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par surcroît.» (Mat. 6, 3)  Ailleurs, dans la Bible, il  est dit (Pr 10,16) : «Le salaire du juste procure la vie, le revenu du méchant, le péché.»  Car l’un a de vastes aspirations, l’autre, la vue courte.

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Comme attribut divin, le mot «juste» exprime que Dieu est la vérité et qu’il détient le sens parfait de la Vérité.  Ainsi, impersonnel, inconditionnel et impartial, il traite chacun selon les règles (la Loi), avec équité, remettant à chacun selon son droit et son dû.  Mais il peut devenir dispensateur de la grâce pour celui qui le demande.

Dans le discours des «béatitudes» de Jésus, il est dit : «Heureux les justes… heureux ceux qui ont faim et soif de la Justice.»  Ces mots s’adressent à ceux qui vivent dans l’équilibre, l’ordre et l’harmonie, qui se nourrissent du pain de vie et de l’eau de l’Esprit.  Ils ressentent une aspiration profonde qui commande un retournement de conscience, une conversion, celle qui amène à se retourner vers sa Source spirituelle.  Ils reçoivent principalement leur influence de «Binah», la sphère de Saturne, selon la «Cabale».

© 2012-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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