LE JUDAÏSME, UNE RELIGION PLUTÔT FERMÉE ET ÉLITISTE…

 

La religion juive joue un grand rôle sur la Terre, surtout que, jusqu’à un certain point, elle partage un héritage commun avec les religions chrétienne et musulmane.  Toutefois, surtout présente en Israël, elle compte relativement peu de membres.

D’après la Tradition, la tribu de Juda aurait reçu son nom au moment où elle quitta la Palestine, passant en captivité à Babylone.  Les Juifs actuels représentent les descendants de la tribu de Juda qui revinrent en Palestine après leur libération.  Malgré les prétentions, beaucoup d’entre eux portent donc un sang mêlé par leur alliance avec des nations voisines, ne pouvant clamer la pureté de leur lignage biblique.  Ce terme de «juif» ne fut jamais appliqué à la Maison des dix tributs d’Israël ni à leurs descendants directs.  Autrement dit, les Israélites ne formaient pas le Peuple juif.  Les Juifs représentent une partie de la Nation israélite, ne détenant même pas le tiers du sang de la tribu de Juda.  En fait, c’est Jacob qui, le premier, reçut le nom d’«Israël», le «fort contre Dieu» ou le «Dieu au combat», après sa lutte avec l’ange, un nom ensuite donné à ses descendants.  Il figure le Grand Soleil ou le Soleil du Midi.  Il est «Israël-Araya», le «Royaume unique», la «Maison de la Sage culture» ou de «la Civilisation de la Sagesse».  Car, tous les êtres inspirés le savent, le mot «Israël» englobe tous les membres du Peuple de Dieu, donc tous les élus.  Au sens profond, le Juif n’en représente pas moins l’«homme en quête de sa royauté divine».  En passant, les Maîtres spirituels opinent que ce présumé judaïsmepeuple élu gagnerait en sagesse, en douceur, en compréhension et en compassion s’il acceptait d’illustrer le symbole qui le représente dans un cercle, le Sceau de David, image de la sphère cosmique et de l’Être réalisé, de l’être qui a fusionné en lui le Ciel et la Terre et a retrouvé le Paradis perdu.  Sans cet attribut qui lui appartient, il apparaît trop piquant, agressif et agressant, belliqueux, porté à se lancer sur tous les champs de bataille de ses ennemis réels, présumés ou imaginaires.

Quant à la religion des Juifs, le Judaïsme, elle représente l’une des plus anciennes religions monothéistes qui se centre sur la croyance que Dieu est le Régent et le Créateur de l’Univers.  Celle-ci est l’une des plus anciennes traditions religieuses du monothéisme exclusif encore pratiquées aujourd’hui. Les valeurs et l’histoire du peuple juif sont à la source des deux autres religions abrahamiques, le Christianisme et l’Islam.  Il n’est toutefois pas au fondement du Samaritanisme, qui est une tradition israélite très tôt distincte du judaïsme de Jérusalem, ni du Zoroastrisme, lui-même issu du Mazdéisme.  Cette religion met l’emphase sur la conduite éthique et morale telle qu’exprimée par la «Torah».  Cette loi, longtemps uniquement orale, préconise l’obéissance méticuleuse et complète comme signe de culte du Créateur.  Elle tient la «Torah»  (Pentateuque) et le «Talmud» en grande vénération.  Elle impose une adhésion stricte aux Lois de Dieu telles qu’établies par Moïse (les commandements).  Elle observe 613 lois, dont 248 sont considérées comme positives (choses à faire) et 365 considérées comme négatives (choses défendues).  Ils attendent le Messie qui les ramènera dans la Terre Promise.

Selon ses textes fondateurs, en particulier le «Talnakh» (acronyme de «Torah», qui en est une partie, la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait fondés sur une alliance contractée entre Dieu et Abraham, qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse.  Ainsi, les Juifs fondent leur fois sur la religion abrahamique qui fleurira ensuite dans la Loi mosaïque (la «Torah», les «Nevi’im» et les «Ketouvims»), collectivement désignés par l’acronyme «Talnakh», dont le texte constitue la «Miqra» ou «Bible hébraique». Cette religion se fonde sur le culte du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, un Dieu au Nom ineffable, qu’elle conçoit comme une Essence éternelle (YHWH ou «Yahvé»), qui détient tous les pouvoirs (Elohim), transcendant Seigneur des seigneurs (Adonaï) qu’elle considère Un et Unique et qu’elle qualifie ainsi : omnipotent, omniscient, juste et miséricordieux. Cette religion professe aussi que le rassemblement de toutes les puissances (Elohim) manifesta le créateur du monde qui continue de s’impliquer dans sa destinée en faisant irruption dans l’Histoire dont il révèle la dimension d’Histoire Sainte, comme lorsqu’il fit sortir d’Égypte les enfants d’Israël. Les «cohanim», ou «prêtres», du Temple de Jérusalem, par deux fois détruit, assuraient son culte. Certains groupes juifs, comme les Esséniens, s’opposaient à la centralité du culte à Jérusalem. La seconde destruction du Temple de Jérusalem et la dispersion des Juifs dans le monde donna naissance à plusieurs traditions religieuses juives.  Si la majorité des juifs se regroupèrent autour de l’élaboration du Talmud par les «rabbanim», un mouvement strictement scripturaliste, dit Karaïsme, s’opposa à la codification de la tradition orale, tandis que d’autres groupes éloignés, comme les Beta Israël en Éthiopie, ignorèrent cette évolution et se développèrent en vase clos.

Cette religion se signale particulièrement par l’obligation de manger «kasher», un mot qui signifie «propre à la consommation», parce qu’obtenue et préparée d’une manière spéciale, plus respectueuse des lois naturelles.  Cependant, ce terme très général s’entend généralement dans le sens de «lois alimentaires juives».  Un mets non kasher est réputé «taref» ou «treifa», selon son genre, ce qui signifie littéralement «déchiré», comme celui consommé à partir d’un membre déchiré à l’animal (mort ou encore vivant), ou mangé comme une bête, et non comme un homme qui doit être saint comme Dieu est Saint. La «cacherout» peut donc se définir comme la «sanctification de l’alimentation».  Les lois de la cacherout sont enseignées dans le «Lévitique».  On apprend de ce contexte qu’elles concernent tant la pureté rituelle et la sainteté que la santé. Parmi ses lois figure l’interdiction de consommer le sang, les animaux qui se nourrissent d’autres animaux, ce qui exclut les animaux de proie comme les lions, le requin, l’aigle ou le brochet (parmi d’autres), ceux qui parcourent les fonds des mers à la recherche des déchets laissés par les autres, comme les fruits de mer, etc.  De même, c’est la restriction la plus célèbre, le lait et la viande ne peuvent être consommés au cours d’un même repas, car tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère (à propos du plat de venaison accompagné de crème, qu’Abraham offrit aux trois anges, le «Midrash» enseigne que les laitages furent servis avant la viande, ce qui est permis, et que, de toutes façons, les lois alimentaires n’avaient pas encore été édictées  Bien que beaucoup n’y voient qu’une règle d’hygiène diététique ritualisée, le but avoué de la cacherout est de faire prendre conscience que les seuls aliments autorisés sont ceux qui proviennent de sources dont les aspects «spirituellement négatifs» comme la douleur, la maladie ou la malpropreté sont absents et dont la préparation ne s’est pas assortie de pratiques comme la chasse, la torture, etc.

Pour ce qui a trait à la pureté familiale, le «Halakha» donne les conditions par lesquelles une personne est déterminée juive.  Traditionnellement, est considérée juive la personne née de mère juive ou convertie en accord avec la Loi juive.  Sauf que l’inverse n’est pas possible : une personne qui se convertit à une autre religion perd tous ses droits de communauté. Une attention est particulièrement accordée à l’état de la femme.  Ainsi, les lois de la «nidda» (mot qui signifie «éloignement») se rapportent à la «pureté familiale», notamment à l’éloignement obligatoire de la femme durant sa période menstruelle, (le mari et son épouse ne dorment pas dans le même lit), à l’interdiction des rapports sexuels avant mariage étant prohibés et le mariage survenant vers l’époque de la puberté (du moins, aux temps bibliques).  Ces lois édictent que les rapports sexuels ne peuvent avoir lieu tant que dure le flux menstruel. Ensuite, la femme doit vérifier ses pertes jusqu’à totaliser sept jours «propres», après quoi elle se rend au «mikve» pour se purifier. En suivant ce rite, la femme n’est permise à son mari qu’à partir du douzième jour de son cycle et jusqu’à ce que son prochain cycle survienne.

Diverses autres lois régissant les rapports entre hommes et femmes s’y rattachent, comme la «tsniouf» (la «pudeur», c’est-à-dire la modestie dans l’habillement), et sont perçues comme des facteurs vitaux de la vie juive, en particulier chez les Orthodoxes.  En fait, ils sont rarement suivis chez les autres dénominations.

Le lieu de culte des Juifs s’appelle la synagogue,  Ces édifices, où les hommes sont séparés des femmes, du moins dans le sanctuaire, comportent habituellement des pièces séparées pour la prière (le sanctuaire principal), et des petites pièces pour l’étude, souvent une pièce destinée au rassemblement communautaire ou aux tâches éducatives. D’autres bâtiments d’importance sont les «yeshivot», les institutions d’études des textes du judaïsme, ou les «mikve», où se trouvent les bains rituels.  Dans le sanctuaire, on retrouve généralement Toutefois, on retrouve généralement les éléments suivants : une arche, l’«Aron haKodesh» pour les Ashkénazes, l’«eikhal» pour les Sépharades, où l’on garde les rouleaux de la Torah;  l’arche est souvent fermée par un rideau orné («paorkhet») à l’intérieur ou à l’extérieur des portes de l’Arche ;   une plate-forme de lecture surélevée, la «bimah» pour les Ashkénazes, la «tébah» pour les Sépharades, où on lit la «Torah».  Dans les synagogues sépharades, c’est également de là qu’on dirige l’office. Tout le monde se trouve donc à égale distance de l’officiant.  Les synagogues ashkénazes ressemblent davantage à un oratoire, et l’officiant se place derrière un pupitre, appelé «amoud» (signifiant «pilier») faisant face à l’Arche, au-devant des fidèles. Ceci crée une hiérarchisation des rangs, les premiers, les plus proches de l’officiant, revenant aux plus riches ;  enfin, une Chandelle éternelle («ner tamid»), une lampe, lanterne ou chandelier, maintenue allumée en permanence, en souvenir de la «Menorah» qui brûlait continuellement dans le Temple, à Jérusalem.

La vie d’une personne juive est ponctuée d’événements importants, soulignés par une cérémonie religieuse.  La «Brith milah», la circoncision, c’est-à-dire ablation du prépuce des garçons au huitième jour de leur naissance, en référence à l’«Alliance d’Abraham», telle que relatée dans la Genèse (17, 11). Ce rite, qui célèbre l’entrée des mâles dans l’Alliance, peut se faire au cours d’une cérémonie, mais on peut encore y procéder dans un hôpital sous anesthésie, tant qu’un spécialiste, le «mohel» est présent et qu’il récite une bénédiction en présence d’un «miniane» lors de la coupure de la chair.  Le «Zeved habat» concerne l’accueil de la jeune fille dans l’Alliance au cours d’une cérémonie de nomination. Cette coutume est très en vogue chez les Sépharade.  On doit encore signaler l’«Upsherin», la coupe des cheveux du les garçons, réalisée à l’âge de trois ans, accompagnant le don du «Talit Katan» et de la première «kippa», symbolisant le passage de «yonek» («nourrisson») à «yeled» («enfant»).  Quant au «Bar» et «Bar Mitzva», il règle le passage à la majorité religieuse.  De «na’ar» («na’ara) à «megouvar» («mevouguerette»), à l’âge de treize ans, pour les garçons, et de douze ans, pour les filles, correspondant à la majorité.  Au «Bar Mitzva», le garçon est honoré par l’invitation à conduire l’office et en lisant la section hebdomadaire de la «Torah».  La préparation à ce rite de passage peut prendre entre quelques mois et deux ans.  Cette célébration fut introduite en 1922 par le rabbin massorti, Mordekhaï Kaplan.  En général, dans les synagogues orthodoxes, celle-ci se limite à un discours de la jeune fille et elle ne s’accompagne d’aucun rite particulier. Dans les communautés Massorti et libérales, celle-ci s’accompagne des mêmes rites que pour les garçons, y compris lecture de la «Torah» et elle exige conséquemment la même préparation que pour les garçons.

Pour ce qui a trait au mariage, c’est un moment d’une grande importance dans la vie du pratiquant. Originellement, les deux cérémonies qui le composent, les «kiddoushin» («consécrations») et les «nissouin» («noces»), étaient célébrées à un an d’intervalle.  Alors, la jeune femme («kala»), interdite à son époux tant que les noces ne seraient célébrées, vivait chez ses parents pour se préparer à la vie de couple.  Actuellement, elles sont célébrées au cours de la même journée, en présence d’un «miniane»,s ous un dais nuptial, la «houppa», qui symbolise une maison heureuse. À la fin de la cérémonie, le marié (‘hatan) brise un verre avec son pied, une coutume («minhag») visant à rappeler que la joie ne peut être complète tant que le Temple n’aura pas été reconstruit.

Dans le Judaïsme, le deuil tient une place primordiale et l suit un rite gradué, plutôt compliqué.  Au moment même du décès, les parents au premier degré, conjoint inclus, reçoivent le statut d’«onène». Les lois du deuil ne s’appliquent pas encore à eux, mais toutes leurs activités doivent tendre à inhumer le plus rapidement et le plus saintement le défunt, si on possède sa dépouille (ce qui n’est pas le cas, par exemple, pour une disparitions en mer).  Lors de l’enterrement, les parents au premier degré, conjoint inclus, déchirent leur chemise («qéri’a»). Les parents masculins au premier degré et le conjoint lisent le «Kaddish» des endeuillés.  Pendant les sept jours suivant l’enterrement, appelés la «Shiv’ah», les endeuillés restent assis à même le sol ou sur des chaises basses.  Ils ne se lavent plus (sauf pour des raisons de santé), ne se coupent pas les ongles, ne portent pas de chaussures et ne préparent pas à manger (puisque c’est le rôle de la communauté d’assurer leur subsistance).  Toutes leurs pensées convergent vers la personne décédée, qu’ils pleurent pendant trois jours et dont ils rappellent les mérites pendant quatre jours. Chaque soir se tient un service qu’ils dirigent et qui se conclut par le «Kaddish» des endeuillés.  Le mois suivant l’enterrement devient la période des «shloshim» («trente»), où les activités d’agrément, comme la musique, la danse,  le mariage (avec fête), etc. sont prohibés.  Le deuil, appelé «avelud youd bet ‘hodesh» dure un an (douze mois).  Il est observé pendant onze mois supplémentaires par ceux qui ont perdu leur parent. Cette période révolue, le deuil s’achève par une visite au cimetière et la récitation du «Kaddish» des endeuillés sur la tombe de la personne défunte.

Aux temps de la «Mishna», le «Rabbi» désignait un érudit occupant une position officielle au sein de la législation judéenne religieuse. Après la dissolution du Sanhédrin, il n’était plus possible d’ordonner les «rabbanim», et ceux dont l’érudition permettait de statuer sur des questions d’obsrvance de la Loi, , justifiant un titre recevaient désormais celui de «Rav» (hébreu, «רב», signifiant «beaucoup» ou «grand»).  En fait, «Rav» désigne donc les grands parmi le peuple d’Israël, reconnus («nismakhim») parmi leurs pairs, indifféremment de leur origine (c’est-à-dire Cohen, Lévi ou Israël). Dans les pays musulmans, Al-Rabb étant l’un des 99 noms d’Allah, le Dieu des Musulmans, les Sages étaient appelés «hakhamim».  Bien que détenteurs d’une autorité spirituelle de plus en plus grande, dans le judaïsme, cumulant les fonctions d’arbitre en matière d’observance religieuse, de maillon dans la chaîne de transmission du savoir, d’autorité morale, d’exemple, d’officiant, le rabbin ne fut pour autant jamais considérés comme un intermédiaire entre Dieu et les hommes, ce rôle n’étant tenu que par les prophètes.

Les célébrations et commémorations juives («’haggei Israël oumoadav», soit «les fêtes d’Israël et ses temps fixés») occupent environ 150 jours dans l’année juive.  Tandis que les «haggim» («fêtes», «festivals» ou «pèlerinages») désignent principalement, dans la Bible, les trois temps de pèlerinage au sanctuaire, les «moadim» désignent les temps fixés à n’importe quelle époque par une autorité temporelle ou spirituelle, afin d’observer divers rites et coutumes de fête, de joie ou de jeûne.  Ils peuvent être d’origine religieuse, nationale, civile ou communautaire, étant universellement observés par l’ensemble des courants juifs, dans le premier cas, et par certains seulement, dans les autres.  Ces temps fixés rythment la vie du juif pratiquant et marquent de leur empreinte la culture juive, même profane, notamment dans ses expressions et dans sa tradition culinaire.  Pour la plupart, ils ont été institués en célébrations ou commémorations officielles de l’État d’Israël, outre les jours récemment instaurés.   On doit en commencer l’énumération par le «chabbat» hebdomadaire,  Le sabat, septième jour de la semaine (qui, selon la Bible, commence le dimanche), est un jour chômé, car c’est Dieu même qui s’est interrompu dans son œuvre créatrice lors de la semaine de la création. Toute activité créatrice ou laborieuse est interdite dès le vendredi soir au coucher du soleil jusqu’à la sortie des étoiles le jour suivant et toute enfreinte volontaire est théoriquement passible de retranchement spirituel ou de mise à mort.  La liturgie comprend de nombreuses «piyyyoutim» («poèmes») et psaumes la différenciant des jours profanes. C’est également lors de la prière du matin qu’on lit publiquement la section hebdomadaire de la Tora. ainsi que des livres prophétiques.  Les croyants doivent prendre trois repas copieux après les offices du soir, du matin et de l’après-midi afin d’honorer le jour saint et de s’y réjouir ; outre les traditionnelles «hallot» (pains tressés), au nombre de deux pour rappeler la double portion de manne, lors de l’Exode d’Égypte, viandes (accompagnées de couscous, dans les communautés originaires d’Afrique du Nord), poissons (frits à l’huile à la mode andalouse ou farcis à la mode ashkénaze) et vin  cacher doivent trôner sur la table.  Cette prescription a préséance sur tout jeûne, volontaire ou obligatoire, à l’exception de «Yom Kippour», le «shabbat shabbaton» (soit le «chabbat des chabbatot»).

«Roch Hodech» (la «néoménie») est célébré le dernier jour du mois et le lendemain de celui-ci par un office supplémentaire précédé du «Hallel» (office de louanges), à l’exception du mois de «tishrei», dont la célébration solennelle est incompatible avec la joie des louanges.  Les trois fêtes de pèlerinage, «Pessa’h», «Chavouot» et «Souccot» commémorent à la fois l’Exode hors d’Égypte, aux temps lointains, et le cycle agricole. Elles sont construites sur un même canevas liturgique (office de prière supplémentaire, lecture de la Tora et de l’un des cing rouleaux, «Hallel»), chacune possédant en outre un rite particulier.  Le «Roch Hachana», le nouvel an juif, devient un jour de jugement précédé d’une période pénitentielle commençant au mois d’«eloul» au cours de laquelle les séfarades récitent des poèmes pénitentiels(less ashkénazes ne commençant qu’à la semaine précédant «Roch Hachana»). Célébré pendant deux jours, en terre d’Israël comme en diaspora, il est marqué par la sonnerie du «chofar» et diverses cérémonies propitiatoires comme le «Itashlikh», le renvoi symbolique des péchés aux tréfonds d’un point d’eau.  Cependant, la fête n’est pas totalement dépourvue de joie, les Juifs affirmant leur confiance en Dieu en se parant de leurs plus beaux atours et en prenant des repas où, à l’image du pain ou de la pomme trempés dans le miel, la douceur prédomine.  On consomme d’autres aliments de bon augure, dont les épinards, à l’origine de la «bkaïla» tunisienne. On considère les dix jours entre «Roch Hachana» et «Yom Kippour» comme une période d’introspection et de réconciliation avec autrui. Certaines communautés observent également la coutume des «kapparot» en «offrant», par substitution, un coq en victime expiatoire.

Le «Yom Kippour», le jour du grand pardon, jour chômé aussi absolument que le sabbat, est marqué par le jeûne (de 25 heures) et les privations (baignades d’agrément, port de cuir et relations conjugales sont interdits).  De l’imposant culte qui se tenait en ce jour à l’époque du Temple, comprenant l’envoi d’un bouc à Azazel et culminant avec l’entrevue du Grand Prêtre d’Israël avec Dieu, dans le Saint des Saints, ne subsistent que le traité «Yoma» qui le décrit et les cinq offices de prière du jour, consacré tout entier au repentir.  Au vu de la solennité du jour, on n’y lit pas le «Hallel» mais on omet également le «Tahanoun», un office de supplications.

Parmi les temps fixés par les rabbins, («moadim miderabbanan»), on compte des fêtes célèbrent un miracle particulier ou une occasion de se réjouir devant Dieu que la Bible ne mentionne pas.  Pour cette raison, on n’y lit pas le «Tahanoun» et on interdit les oraisons funèbres.  Le «Hanoucca», la Fête de louange et de reconnaissance, célèbre le miracle de la fiole d’huile, selon lequel une petite flasque suffit à alimenter le candélabre du Temple pendant huit jours, alors que la quantité suffisait pour un jour à peine. Dès lors, chaque nuit, on allume un chandelier à huit branches à la fenêtre principale pour «publier le miracle» et on déclame le «Hallel» pendant huit jours, après qu’on ait inséré une courte action de grâce dans la prière.  Le «Quinze chevat», que les rabbins désignent comme une date de calcul pour diverses prescriptions relatives aux fruits, devient l’occasion, pour les exilés, de se rappeler la terre d’Israël en consommant des fruits secs qui en proviennent.  On a importé cette coutume en terre d’Israël.  Même les kabbalistes de Safed en font un repas rituesynagoguel à part entière.  Quant à la fête du «Pourim», bien que fêtant les évènements relatés dans le Livre d’Esther, le dernier livre de la Bible hébraïque, ce sont des Sages qui l’ont institué, d’où on le considère comme une fête rabbinique. Aux prescriptions d’Esther et Mardochée de faire de grands festins, de s’échanger des cadeaux et de venir en aide aux indigents, les rabbins ont ajouté la lecture du Livre d’Esther lui-même.  De nombreuses coutumes de joyeuse exubérance se développent ultérieurement, allant jusqu’à l’adoption des mascarades inspirées des carnavals italiens.  Enfin, le «Lag Baomer» marque la fin de tourments à l’époque de la Mishna et il est par ailleurs considéré comme le jour de la «hiloula» (« noces » avec les cieux, c’est-à-dire décès) de Rabbi Shimon bar Yohaï, haute figure de la Cabale. Ceci donne lieu à des pèlerinages annuels au mont Méron au lieu de sa sépulture.

À ces célébrations, il faut ajouter des jeûnes.  Le «Neuf av», commémorant la destruction des deux Temples de Jérusalem, est marqué par les mêmes privations qu’au «Yom Kippour», sauf qu’il est consacré au deuil et non à l’expiation. Par conséquent, en ce jour, on s’abstient de lire des «kinot», ces élégies pleurant les édifices sacrés disparus (parmi lesquelles, on compte le Livre des Lamentations) et les tragéties qui se sont abattues sur le peuple juif depuis, comme la mise à mort des dirigeants spirituels de plusieurs générations, la créamtion du Talmud à Paris, l’expulsions des Juifs d’Espagne, et la Shaoh.  Le jour de la destruction étant appelé «moëd», on n’y lit paradoxalement pas le «Tahanoun».  Les autres jeûnes, qu’ils soient d’institution prophétique comme le «Dix tevet», le «Dixsept tammouz» et le «Trois tishri», ou rabbiniques, comme le jeûne d’Esther et celui des premiers-nés, ne durent que de l’aube au coucher du soleil.  Ils ne s’accompagnent d’aucune restriction d’activité (qui demeure découragée) et ne peuvent, le «Neuf av» compris, avoir priorité sur le sabbat.  La période de trois semaines entre le «Dix-sept tammouz» et le «Neuf av», deviennent une période de deuil au cours de laquelle ne peuvent se tenir que les réjouissances «naturelles» comme le sabbat et la circoncision d’un enfant, mais on n’exclut pas les mariages. Les personnes pieuses s’abstiennent de viande et de vin, sauf dans les cas mentionnés, ne soignent plus leur apparence et ne lavent plus leurs habits.

Selon leur foi et leurs traditions, les différents courants de la spiritualité juive suppriment certaines de ces prescriptions ou ils en ajoutent.

Note : Mise à part la première partie, ce texte est largement inspiré des études de «Wikipédia».  Nous l’avons retenu en raison de notre manque de connaissance de la religion juive et de la nécessité de fournir une documentation assez complète sur la majorité des religions.

© 2016, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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