LE FAKIR, UNE NOBLE VOCATION QUI A FINI PAR TOURNER EN IMPOSTURE…

Le mot «fakir» provient de l’arabe et il signifie «pauvre».  Ainsi, à l’origine, il identifiait un derviche qui avait fait vœu de pauvreté et menait une vie austère.  Avec le temps, par corruption, il a fini par désigner un ascète musulman, de la voie du soufisme, qui vit d’aumônes en retour des mortifications étonnantes qu’il s’impose ou des exploits hors du commun, perçus comme magiques ou surhumains, qu’il accomplit.  Ainsi, le fakir désigne d’abord un ascète de l’Inde qui détient certaines facultés extraordinaires et qui, vivant d’aumônes, cherche, par la contemplation et les mortifications, à progresserphoto image du rynek de cracovie, avec  un fakir en lévitation vue de profil parmi mes meilleurs souvenirs de vacances et de voyage en Pologne, explication sur ce post vers la perfection et la sérénité.  Dans un deuxième sens, il identifie magicien itinérant, un illusionniste, soit un personnage qui se prétend doué de pouvoirs hérités de traditions orientales qui l’habiliterait à pratiquer l’hypnose, la magie, la voyance, etc.  Cet homme connaît et maîtrise la technique, mais il ne la comprend pas nécessairement.

Au premier chef, les deux, le vrai fakir et le faux, transgressent la loi de la discrétion qui rappelle que nul être n’est appelé à démontrer quoi que ce soit des lois spirituelles et qu’il devrait s’abstenir de révéler ce qu’il sait par ostentation ou pour atteindre une finalité contingente.  En fait, dans ses démonstrations les plus véridiques, le fakir n’accomplit que ce que n’importe qui pourrait parvenir à faire avec de la pratique, de la discipline, de la détermination, de la persévérance et du courage.  Un fakir digne de son nom sait entrer dans un état second qui lui permet d’oublier la douleur ou les limites de son véhicule physique.  Dans le cas où il démontre ne pas ressentir la douleur dans une mutilation ou un traitement violent, son état second l’empêche de ressentir la douleur, de sorte qu’il pourrait se blesser sans s’en rendre compte.

Comme on le sait maintenant, ce n’est pas le corps qui ressent la douleur, mais le cerveau.  Plus le danger à l’intégrité physique est grand, plus la douleur, le signal d’alarme, devient puissante, se fait vive.  Alors, si l’esprit est distrait, comme le fakir parvient à le faire, en se concentrant fermement sur autre chose, comme l’esprit ne parvient pas à faire deux choses à la fois, il oublie la douleur.  Celui qui croit pouvoir faire deux choses en même temps démontre simplement qu’il parvient à faire alterner ses mouvements de pensée rapidement de l’une à l’autre.  Mais, s’il est concentré profondément sur l’une, il ne peut avoir conscience de l’autre.  Autrement dit, si un être parvient à se concentrer sur une idée autre que l’acte qu’il pose, il ne ressent pas la douleur de son acte.

Certains fakirs ajoutent à ce phénomène de concentration intense le fait qu’ils parviennent à se dédoubler : ils savent comment expulser leur esprit de leur véhicule, entrant en stase, mais gardant ses fonctions vitales en mode de veille.  Dans un état de conscience modifiée avancé, il peut agir sans conscience, comme un robot ou à la manière d’un somnambule, dirigé par son subconscient.  Le véritable fakir ne se considère pas comme un être supérieur, pas plus qu’il garde jalousement pour lui ses «secrets».  Au contraire, il aime partager son savoir avec autrui et apporte les bienfaits de ses connaissances aux plus faibles.  Mais, dans de trop nombreux cas, les performances des fakirs sont truquées.  Même que certains de ces imposteurs convertissent à la religion des villageois trop crédules, ébahis par leurs prouesses considérées comme miraculeuses, et ils les exploitent par la suite financièrement.  C’est ce qui amène le discrédit de tous ces ascètes qui ne répondent pourtant pas tous aux mêmes motivations mesquines.  Ainsi en est-il de l’esprit humain qu’il généralise, qu’il regroupe par amalgame : si un être de tel groupe agit de telle façon, il présume, par déduction élargie, que tous les membres de la confrérie font de même.

En réalité, nombre d’exploits du fakirisme reposent simplement sur une connaissance précise de la physique et de la biologie ou du comportement animal.  Par exemple, n’importe qui peut s’allonger sur un lit de clous, à condition de s’y poser adéquatement et que les clous soient tous de la même taille.  La physique enseigne que la répartition de la masse sur plusieurs points d’appui diminue la pression exercée par chaque clou sur la peau, rendant impossible pour un clou de pénétrer dans la peau.  En revanche, se poser de façon adéquate sur un lit de ce genre requiert de l’entraînement.  C’efakir (1)st la même chose pour la marche sur des tessons de verre ou sur les charbons ardents.  Encore pour la présumée séduction des serpents.  Quant à la lévitation prolongée, elle s’explique souvent par le fait que le mystificateur est assis sur une chaise spéciale, légère, mais très solide, adroitement reliée à une tige de métal qu’il semble tenir dans sa main, mais le soutient.  Bien sûr, aucun fakir n’admettra recourir à des supercheries, tentant de convaincre qu’il n’est pas un illusionniste, mais un producteur de prodiges.

C’est la raison pour laquelle, à cause des réalités trompeuses et décevantes qu’il démontre, souvent des tours de passe-passe, ce qui n’est pas toujours évident, à prime abord, pour le profane, son titre a fini par désigner toute personne qui fait ostentation de ses pouvoirs psychiques, qui a développé certains pouvoirs secondaires présentés de façon spectaculaire ou qui a développé des dons exceptionnels dont elle se sert pour faire de l’épate.  En spiritualité, tout candidat est prévenu que celui qui cherche à performer se bloque par le fait même l’accès aux niveaux supérieurs de la Conscience cosmique.  Cela n’empêche pas que tout adepte est porté à jouer au fakir ou à l’apprenti-sorcier au début de son cheminement, ne serait-ce que dans sa ferveur de prosélyte.  C’est le réflexe naturel d’un être qui se découvre enfin un moyen d’augmenter son estime de lui-même en suscitant l’étonnement ou l’admiration d’autrui.

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