LE DRUIDISME, UNE SPIRITUALITÉ QUI RAPPROCHE DE LA NATURE…

Le druidisme désigne l’art de transmuter alchimiquement ses perceptions par la respiration, la centration et d’autres techniques spirituelles secrètes, afin de fusionner avec Dieu.  Il s’exerce dans le plus profond respect de la Nature.

Dans la Tradition celtique d’Europe, le druide représente un genre de chamane, un prêtre, un poète, un médecin, un juge et un prophète initié, après plusieurs stades d’études spirituelles, reconnaissable à la tunique de lin blanche qu’il portait.  En réalité, il représente un descendant des Sumériens.  Fait curieux pour l’époque, hommes et femmes pouvaient accéder à cette fonction.

druidisme Quant à la druidesse, elle désigne une femme qui intègre les connaissances de la confrérie druidique, mais qui se spécialise surtout dans la voyance et la prédication, notamment dans la communication avec les êtres désincarnés.  Instruite dans un collège spécial, elle était chargée de la confection des vêtements, de l’élaboration des médicaments, de la cueillette des plantes sacrées et de leur préparation.  Instruite de la puissance des forces de la Nature, elle maniait la conjuration, dialoguait avec les Puissances invisibles de l’environnement et pratiquait la divination prophétique.  Elle vivait en communauté dans une espèce de monastère normalement construit dans une île.

La confrérie des druides constituait une classe sacerdotale organisée et hiérarchisée.  Au niveau inférieur, le «barde» ou «file»  s’adonnait à la versification, à la composition et à la narration des récits, à l’étude de la grammaire, de la philosophie, de la loi et de la connaissance secrète des arbres.  À un niveau intermédiaire, l’«ollamh» devait s’astreindre à un cycle de sept ans d’études spécialisées de la langue secrète des poètes (incantations), de la généalogie et des événements, des lois énoncées sous une forme poétique, afin de devenir juriste.  Enfin, au niveau supérieur, l’«homme de savoir» étudiait les incantations, l’art divinatoire, les pratiques magiques, les mathématiques, l’astronomie et le génome.  On leur donnait diversement les titres de sacrificateurs, devins, satiristes, ovates ou spécialistes des sciences physiques.  Une maxime allégorique voulait que le druide soit un saumon dans l’eau, un bœuf aux sept combats, un sanglier de bravoure et une pointe de lance dans la bataille.  Il devait être chêne et gui, une force unie à la sagesse.  À l’origine, ce personnage figurait un haut initié égyptien qui décida de quitter son pays une fois cette civilisation menacée.  Cette confrérie aurait reçu ses connaissances des Atlantes et il l’aurait passée aux Templiers.

Étymologiquement, le mot druide, provenant des racines «dru-wed-es», signifie «très savant» ou «savoir immuable», ce qui lui confère le pouvoir de lier et de délier.  Considéré comme l’incarnation ou l’intermédiaire du Père divin, il agissait comme Maître des mystères, thaumaturge bienveillant, car il était présumé régir les lois magiques du ciel, de la terre et des eaux.  Maître des forces par sa formation, cet habile magicien était dit apte à se métamorphoser à volonté, à se jouer des apparences, comme s’il pouvait défier les lois de la Nature.  Homme de savoir, peu à peu, il regroupa autour de lui,  en une confrérie, d’autres collègues insignes, devenant progressivement un homme de réflexion ou un philosophe.  Alors, les membres réunis devaient obéir à un «druide suprême».  Ce philosophe engagé dans une quête spirituelle assumait le rôle de grand prêtre, d’où il présidait aux grandes cérémonies rituelles.  À une époque, il constituait le conseiller obligatoire du roi ou du vergobret, à titre d’expert en droit constitutionnel, d’arbitre juridique, d’homme-médecine et de compétence endruidisme-calanish herboristerie.  Prêtre investi de l’autorité spirituelle, détenteur de la science sacrée, ministre de la religion, il agissait comme le gardien de la Tradition transmise uniquement par voie orale.

En réalité, ce voyant de grand savoir vivait une proximité avec le monde de la Nature, ce qui lui permettait d’évoluer à la frontière de l’humanité incarnée et du monde invisible.  Prêtre, il se distinguait surtout par son génie ou ses aptitudes multiples.  Membre des gens de l’art, il agissait comme chamane du peuple à titre de médiateur, d’être de savoir et de dépositaire de la sagesse.  Contrairement aux autres membres de son peuple ou de sa tribu, il étudiait les matières hermétiques comme l’astrologie, la cosmogonie, la physiologie, la théologie et bien d’autres branches du savoir.  Mais il devait éviter de jouer au philosophe abstrait, appelé à appliquer son savoir dans la vie courante.  À l’occasion, il pouvait se spécialiser dans certains secteurs pour devenir juge, prophète, instructeur, poète, satiriste ou de stratège de guerre ou de conseiller du roi, quant il ne devait pas cumuler toutes ces fonctions.  Toutefois, libre d’elles, il détenait le droit d’assumer la fonction sacerdotale et, à son gré, la fonction militaire.  Mais son premier rôle consistait à régler les rapports des humains et du monde des Dieux.  En fait, personne d’autre ne pouvait jouer autant de rôles à la fois.  Cet être sage, dégagé de l’ego, prodiguait des conseils concernant la vie quotidienne, bien qu’il exerçât souvent, en concurrence, un métier particulier.  Il pouvait se marier, fonder une famille, même s’il devait veiller à réunir les gens pour les célébrations usuelles.  Une fois prononcée, sa parole devenait loi.

                Doté de grands pouvoirs, le druide pouvait accomplir des merveilles.  Comme il exerçait un rôle spirituel plutôt que temporel, à titre de juge suprême, il pouvait contraindre jusqu’au roi à des obligations particulières.  À ce propos, il dominait le pouvoir politique puisqu’il pouvait régler l’élection royale, déterminer le choix des candidats et s’entretenir régulièrement avec l’élu pour lui prodiguer ses avis.  Il réglait aussi toute la classe guerrière, lui imposant nombre d’obligations et d’interdits collectifs ou personnels, châtiant au besoin par le recours à son pouvoir magique.  Généralement, il se revêtait d’une tunique blanche bordée d’argent qu’il ajustait par une ceinture d’argent à la taille, tenue qu’il complétait par une branche de bronze portée sur l’épaule.  En général, il parlait d’une voix mélodieuse, forte, mais lente.  Incarnant sur terre la présence de Dieu, il s’accompagnait d’une suite d’étudiants, de serviteurs et d’employés domestiques.  Il reflétait sur terre la société divine, en illustrant le panthéon par les qualités et les fonctions des adeptes dont il s’entourait.  Il enseignait en un lieu situé au nord d’une bourgade, de préférence sous les hêtres et les chênes, transmettant son savoir (les us et coutumes) par voie orale, procédant par le dialogue.  Il parrainait souvent des enfants.  Tout compte fait, transcendant toute la société humaine, il constituait le centre de la communauté qui était rassemblée autour de lui.  L’héritage intellectuel du druide fut ultimement confié aux bardes.

                On représente ici, à droite, le signe du druide.signe-du-druite

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