LA CHRÉTIENTÉ, DANS SES FONDEMENTS…

Le Christianisme est une religion monothéiste et abrahamique, issue de disciples qui célébraient la vie et les enseignements d’un personnage du Proche-Orient, de formation essénienne, nommé Jésus de Nazareth, et surnommé «l’Oint», c’est-à-dire l’Être «consacré» ou le Christ.  Ainsi, le Christianisme désigne la religion fondée sur l’enseignement, la personne et la vie de Jésus, dit le Christ ou Fils unique de Dieu.  Pourtant, Jésus lui-même ne s’est jamais présenté comme le Fils de Dieu, encore moins comme le Christ, bien qu’il ait atteint l’état de transfiguration de sonchristianisme-croix vivant, ce qui signifie qu’il a été «christifié» ou s’est élevé dans la Conscience christique, un état auquel peut participé tout être humain incarné dûment préparé.  Du reste, dans certaines écoles initiatiques traditionnelles, les expressions «fils de l’homme» et «Fils de Dieu» suggèrent simplement des degrés de réalisation spirituelle des aspirants à l’Illumination.  Or, on sait que, en son temps, pendant ses années de vie cachée, Jésus a parcouru le monde pour se former aux divers Traditions initiatiques prépondérantes de son époque, ce qui l’a conduit en Afrique du Nord, en Europe et en Inde, peut-être même en Amérique.

La Thora, la Bible hébraïque ou Bible des Juifs , est l’un des deux textes fondateurs du christianisme, qui la nomme «Ancien» ou «Premier Testament», ce pour quoi on le dit abrahamique.   Le Nouveau Testament, centré sur la personne de Jésus-Christ, en est le second texte fondateur.  Présentement, présent sur tous les continents, le Christianisme est la religion la plus répandue dans le monde et, au cours de l’histoire, depuis le premier siècle du calendrier grégorien, il a profondément marqué différentes civilisations, alors qu’il était initialement considéré comme une secte juive parmi d’autres. Curieusement, dans un système du deux poids et deux mesures, il a fait de ses pionniers, torturés par les différentes autorités, des martyrs, alors que, plus tard, il a infligé à ses opposants les mêmes traitements cruels, jusqu’à instituer une Inquisition, les déclarant hérétiques et dignes de la peine du dam.

C’est le premier concile de Nicée, tenu en 325, qui a jeté les fondements de la Chrétienté ou du Christianisme exotérique, tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec sa vocation présumée universelle et son dogmatisme entêté.    Cela se produisit sur la décision d’une minorité d’ecclésiastiques, soit trois cents évêques sur environ deux mille participants, ralliés par Constantin, qui gardèrent, pour la forme, une large minorité des opposants exclus.  D’ailleurs, ceux-ci seront plus tard qualifiés, d’hérétiques, bien que, dans les votes, ils l’eussent emporté en nombre, au concile lui-même, leur volonté n’ayant pas été respectée dans la contrainte.

Ce concile condamna l’Arianisme (la doctrine d’Arius et de ses disciples) diluant le sens chrétien de l’Initiation, alors que c’est Constantin qui portait l’hérésie.  La controverse qui a précédé cette condamnation est devenue célèbre, puisqu’elle est restée dans l’expression «ne pas varier d’un iota».  En effet, les Nicéens, du parti de Constantin, soutenaient la thèse que Jésus, le Fils de Dieu, était «de même substance» (ὁμοουσιος ou homoousios) que le Père, tandis que les alliés ariens (qui furent excommuniés) soutenaient celle que le Fils était «de substance semblable» (ὁμοιουσιος, homoiousios) au Père. Si on observe un peu les deux expressions grecques, on notera que les deux termes ne se distinguaient que par un «iota» (lettre «i»), ce qui est plutôt risible, mais devint fatal à l’Arianisme.  C’est ainsi que les décisions prises au concile conduisent à la définition du dogme de la «double nature» du Christ, humaine et divine, à la suite des controverses trinitaires et qu’elles inaugurèrent le processus de dogmatisation.

Ce fut le début de l’union et des schismes du Christianisme puisque certaines Églises, qui contestaient les conclusions des conciles, celui de Nicée (325) et d’Éphèse (431), fondèrent les «Églises des deux conciles», et complétèrent la séparation d’avec les «Églises des trois conciles», à l’issue d’un autre concile, celui de Chalcédoine (451) qui s’était chargé de définir le dogme de la Trinité.  En outre, le concile de 325 élabora un symbole de foi, appelé le «symbole de Nicée», qui ressemble assez exactement à l’actuel symbole des apôtres, appelé le «Je crois en Dieu».  Le fait principal de ce concile, c’est d’avoir rompu avec la Grande Tradition ésotérique, se coupant des Mystères, optant pour des dogmes, des sacrements et une liturgie spécifique.

En fait, c’est l’empereur romain Constantin Premier qui a convoqué ce premier concile œcuménique.  En effet, il venait de réunir l’Empire romain, après avoir vaincu Licinius à Andrinople, en 324.  S’étant rendu en Orient, il ne tarda pas à constater le très grand nombre des dissensions au sein d’un Christianisme de plus en plus répandu et puissant, mais morcelé en patriarcats indépendants et autonomes,  Afin de rétablir la paix religieuse, de construire l’unité de l’Église et  de parvenir à ses fins politiques, c’est lui qui avait décidé de réunir ce concile.  Celui-ci parvint à réunir des représentants de presque toutes les tendances du dit Christianisme, peu après la fin des persécutions, qui avaient duré jusqu’en 313, dont certains évêques portaient encore les traces.  Après plusieurs mois au cours desquels les évêques ne parvinrent pas à se mettre d’accord sur un texte décidant de la nature de la relation du Christ au Père, l’empereur imposa sa version des faits et il menaça les quatorze récalcitrants. Trois restent fidèles à leurs conceptions, dont Arius, et ils furent excommuniés.

Ainsi, l’Église, devenu un pouvoir impérial, s’engageait dans l’histoire avec une volonté de puissance temporelle et spirituelle, dans une voie doctrinaire hermétique pour le peuple.  Sous Théodose, en 394, le Christianisme devint religion d’État, faisant éteindre le feu des Vestales et  la célébration des Jeux olympiques grecs.  On fit fermer les cercleconcile-chrétiens d’oracles, on fit abattre les temples, on brûla les «Livres sibyllins» et on ferma les Écoles de Mystères.  Il faut se souvenir que, à cette époque, malgré certaines spécificités, la Chrétienté ne formait qu’un seul bloc religieux.

De même que le Judaïsme, dont elle est issue, l’Église chrétienne dit s’appuyer sur une révélation divine : Jésus-Christ aurait révélé Dieu dans une révélation complète et définitive.   C’est la raison pour la quelle elle a institué des dogmes, des points de doctrine fondamentaux, dits incontestables, définis par un concile ou par un pape, depuis le XIXe siècle, qui agiraient sous l’inspiration du Saint-Esprit.   Au sens théologique, le dogme est une doctrine reconnue par l’autorité de l’Église, un symbole ou une «représentation» dont seule l’action de l’Esprit-Saint permettrait de comprendre le sens, et dont le but serait de rapprocher de Dieu, alors que, en fait, il écarte de toutes les religions et sectes dissidentes.  Ainsi, la religion qui devrait relier à Dieu, devient diviseuse, condamnant et réprouvant, même excommuniant, tous ceux qui n’acceptent pas ses croyances.  Elle a schématisé ses dogmes, à part les plus récents, comme l’infaillibilité papale, la virginité mariale et l’assomption de la Vierge Marie, dans le «Symbole des apôtres», la profession de foi chrétienne.   Elle se complète par des célébrations, de rites et des rituels, notamment la messe, la vénération des reliques et des sacrements, au nombre de sept.

Curieux système religieux que celui qui, au nom de Dieu, fait de ses victimes, tuées par d’autres religions, de saints martyrs, mais de celles qu’il fait dans les autres religions, des renégats ou des hérétiques à immoler.

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