Tout est.  Tout est issu de l’énergie subtile, une source créatrice qui a manifesté le monde à partir d’un ensemble de lois.  Ce monde doit découvrir ces lois pour parvenir à se comprendre et à se diriger lui-même.  Ceux qui sont inconscients de cette source et de sa Loi marchent à tâtons et ils trouvent leur direction de la dure manière par l’expérience.  Ils subissent ce qu’on appelle des malaises.  On appelle être conscients ceux qui ont mené des expériences qui leur ont servi à tirer des déductions salutaires de manière à se diriger de façon logique.

            Le bien n’est que l’ouverture des yeux au réel.  Il n’existe que le réel.  Si on se sert d’un appareil d’un appareil d’éclairage qu’on veut brancher dans une pièce qui n’est pas éclairée, on risque de prendre des chocs ou de tâtonner avant d’y parvenir.  Mais, à force de s’essayer à tâtons, on finit par la brancher, écartant d’autres dangers de choc, car la lumière apparaît.  Ainsi, lorsqu’on voit le réel, le mal n’existe plus.  Car ce qu’on appelle le mal, c’est le chemin mal éclairé qu’on emprunte où on se heurte à gauche et à droite tant que la lumière n’y apparaît pas.  En revanche, quand on entre dans la lumière, le mal devient le sens du bien du fait que c’est l’ignorance qui engendre l’illusion.  Pour tout dire, il n’existe pas de mal pour le mal, il n’existe que le mal comme bien illusoire.  D’où on peut en conclure que le mal n’existe pas et que seul le bien existe.

            En prenant conscience de sa position, chacun joue un rôle dans la réalisation du bien collectif.  Tous les êtres parasitaires qui vivent des illusions entretenues par leur milieu doivent être peu à peu éliminés.  C’est par l’amour de soi qu’on peut accéder à sa nature complète, à son essence, et non par l’illusion à propos de ce qu’on est.  C’est par la prise de conscience de ce qu’on est qu’on libère ses puissances intérieures.  Cette conscience surgit de la discipline qu’on s’impose dans sa recherche constante pour s’améliorer.

            De par son étymologie, le mot «éducation» veut dire «sortir de…», c’est-à-dire sortir d’un état.  Pour l’enfant, elle signifie qu’il lui faut absorber l’influence des parents et se préparer peu à peu à assumer son indépendance.  Pour l’adolescent, elle évoque la formation que des éducateurs spécialisés lui donnent à travers diverses sciences qui peuvent lui permettre de s’intégrer à la communauté humaine et de participer à ses activités.  Pour l’adulte, il s’agit plutôt du processus qui s’opère à travers ses divers contacts et ses différents échanges, notamment avec des êtres éclairés, que le Yoga appelle gurus, ou par le biais des déductions constantes qu’il tire des expériences qu’il vit.

            En cela, l’autosuggestion se présente comme l’art de se commander.  Après avoir appris le rôle de commandement sous la tutelle des autres, on comprend que l’autosuggestion devient nécessaire.  En effet, toute l’intelligente consciente doit s’imprégner de commandements positifs du fait que, vacillante, elle n’est pas assez forte et éclairée par rapport au bien objectif pour agir d’elle-même.

            Chacun gagne à recourir à la suggestion pour attiser son feu ou sa force de motivation et pour augmenter son courant d’énergie et, par lui, son enthousiasme.  Par la suite, il éprouve du bonheur en constatant les résultats de ses efforts soutenus et il se détermine alors à aller encore plus loin.  Cependant, nul ne peut y parvenir sans cet effort initial qui permet, pour ainsi dire, de mettre la machine en marche.  Il doit tirer sur le cordon du moteur jusqu’à ce que la roue tourne et que les explosions en chaîne fassent démarrer le mécanisme.

 

Janaka-anandâ © 1980-2014 Yogi Inn, Vermont, USA.

 

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