QUE FAUT-IL ENTENDRE PAR LE VOCABLE «L’ABSOLU»?

Depuis quelque temps, les «channels» ou  transmetteurs substituent de plus en plus le terme «Absolu» au mot «Dieu».  Cela comporte l’avantage de couper avec une tradition ancienne, porteuse de paradigmes pervertis, où le mot Dieu, trop galvaudé dans les religions, avait perdu son lustre du fait qu’il véhiculait une crainte révérencieuse.  Or, comment un être incarné peccable peut-il vraiment aimer un être qu’il craignait et dont il redoutait  les élans arbitraires de courroux ou de vindicte pouvant aller jusqu’à la damnation éternelle.  Dès lors, la spiritualité faisant face à un mot qui s’était chargé d’une compréhension négative qui ne pouvait plus faire vibrer la Réalité unique et suprême dans son Essence originelle, ce qui avait ouvert la porte à la spoliation de ce titre par de faux dieux, dans les plans de libre arbitre, notamment dans l’astral, qui pouvaient s’interposer dans la tentative de communiquer avec l’Instaquête-d'absolu-divinnce divine la plus élevée.  À ce propos, nous avons souvent recommandé aux chercheurs spirituels d’abandonner l’ancien vocable «Dieu», comme nous le faisons presque toujours, qui ne leur permettent plus, depuis belle lurette, de savoir avec quelle entité ils transigent dans l’Invisible et quelle en est sa qualité intrinsèque.

En lui-même, le mot «absolu» désigne l’«état de totalité sans limitation», la «Réalisation de la Vérité au-delà de toute appréhension intellectuelle et, par extension, abstraction et élévation du concept, l’«État au-delà de tout état qui porte en lui sa propre justification», pouvant facilement inclure l’«Être au-delà de tout être».  D’emblée, avec la majuscule, l’Absolu évoque la Totalité qui comprend tout, au-delà du Père-Mère et même de la Source suprême, car il implique la Perfection des perfections qui ne peut comprendre le moindre manque, la moindre limitation, la moindre carence.  Il est Cela qui existe hors de toute définition, de toute condition et de toute dimension, Ce qui représente la Fusion totale des dimensions dans la Source unique et toutes ses manifestations.  En fait, l’Absolu renvoie à la disparition totale de toute conscience, amenant à s’établir dans le Tout, où il n’existe plus aucun repère, ni de corps, ni de conscience, ni de localisation au sein d’un espace ou d’un corps, et encore moins, au sein d’un temps.  Il ne s’agit pas d’une annihilation, mais bien de la révélation de la Réalité ultime jusque dans la forme physique.  L’Absolu ne renvoie pas au néant ni à la perte de ce que l’être humain appellerait l’individualité, mais bien la fusion de l’individualité dans le Tout ou au Vide plein idéal.

C’est ainsi que, dans le nouveau vocabulaire, l’Absolu désigne Dieu, l’Ultime, en tant qu’Être qui renferme tout, le seul Être qui ne suppose rien d’autre avant lui et ne se rapporte à rien d’autre, qui tient en lui sa propre justification (sa raison d’être) et qui est dépourvu de limitations, de restrictions et de conditions.  Il est ce qui est ultime et définitif dans l’Éternité et l’Inconnu, mais définitif dans le sens où il est très exactement ce qui soutiquête d'absoluent et permet toute expérience, toute vie, ici comme ailleurs parce qu’il sous-tend et permet même l’in-création, soutenant toute conscience et toute non conscience.  Il est le Moteur non mu qui meut tout, le Tout de Tout, l’Alpha et l’Omega sans rien entre les deux.  Il est la Conscience cosmique parfaite et complète qui embrasse chaque loi et qui œuvre dans l’harmonie constructive.  Il est la Force parfaite et infinie qui sous-tend toutes les manifestations de l’Univers, mais il existe détaché des autres formes d’existence et indépendamment de tout rapport avec autre chose.  C’est l’Être-Un en tant qu’Être total, irréductible au relatif et au contingent.

Pour l’être évoluant, donc en ascension spirituelle, l’Absolu désigne le Royaume éternel dans lequel le Tout est fusionné dans le Tout, le but et l’idéal de sa quête.  Cet état ne s’obtient que dans l’expression de l’Amour parfait puisqu’il en est la force de cohésion.  Ce niveau d’être montre à l’Humanité ce qu’elle est réellement, un immense canevas de causes à effets, où chaque petit geste de l’un se reflète dans la vie de l’autre.  Il aide à comprendre tout ce qui existe dans le Monde, au niveau multidimensionnel, sans limitation dans l’espace et le temps.

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Dans le registre culturel, l’Absolu désigne, en Alchimie, la pierre philosophale marquée du signe du Soleil.  Elle est pure puisqu’elle est formée des rayons concentrés du Soleil, l’Image de Dieu.  Dans la Cabale, c’est Ensoph (Ain-Soph) ou Ayin.  Dans l’Hindouisme, c’est Brahmâ.

On peut compléter cette nomenclature en soulignant que l’expression l’Absolu métaphysique désigne cet Être en tant que Principe éternel, infini, inconnaissable, inconditionné, qui ne s’exprime que par le silence, bien qu’il engendre la Trinité.  Quant à la «Voie de l’Absolu», elle désigne le Suprême Grand Œuvre, la fusion progressive dans la Totalité, la Source unique.

Quant à la quête d’absolu, elle représente la recherche constante du Grand Tout ou de la Vérité totale et immuable qui assurerait la plénitude, la félicité et la Perfection, mettant du coup un terme, et pour toujours, à l’étude personnelle par tant de tours et détour, qui amènent à repasser souvent au même endroit, dans le reconnaître.  Car le But de la Vie n’est pas de chercher, ce qui amène à interpréter selon ses filtres intellectuels, moraux et sensibles, mais d’être.  C’est-à-dire que l’être incarné gagne à accepter la Vie elle-même, telle qu’elle s’exprime à travers lui dans le moment présent, en dehors de toute considération humaine qui la limite, afin que se révèle progressivement la Pleine Conscience.

© 2013-15 Bertrand Duhaime (Douraganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Ou emprunté, avec permission de l’auteur, à https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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