QU’EST-CE QUE LA VIE?

Le mot «vie» exprime différemment l’ensemble des phénomènes communs aux êtres organisés et qui constituent leur mode d’activité propre, de la naissance à la mort;  le fait de participer à l’activité vibratoire sur le plan terrestre;  un processus énergétique en évolution ou une expression dynamique ou vitale de l’énergie en action;  une action en devenir;  l’état d’activité d’un être organisé qui évolue ou manifestation de cet état.  Autrement, il s’agit du phénomène cosmique, soit de la manifestation de l’activité de la Conscience divine, une récréation de Dieu en expansion constante, en spirales infinies d’intégration et de désintégration énergétique.

spirale-d-energiePour partir sur une bonne note, nous pourrions affirmer que la Vie est un grand jeu amoureux inventé de toutes pièces par le Créateur unique.  Et, comme l’a dit Suryakanta : «La voie du Jeu s’appuie sur la Connaissance et sur l’Amour. Le jeu consiste à ne pas se laisser prendre dans le filet de l’illusion (Maya). Nous considérons dans cette voie que les autres ne sont pas des adversaires mais des partenaires qui nous soumettent à des épreuves ou des tests pour nous faire perdre notre paix intérieure.»  À proprement parler, la Vie désigne l’ensemble des phénomènes, communs aux êtres organisés, qui constituent leur mode d’activité propre, de la naissance à la mort.  Au niveau humain, elle exprime le fait de participer à l’activité vibratoire sur le plan terrestre.  Il s’agit d’un processus énergétique en évolution ou d’un état d’activité d’un être organisé qui évolue ou sa manifestation de cet état.  Mais c’est un phénomène cosmique, une manifestation de l’activité de la Conscience divine, révélant une recréation de Dieu en expansion constante, en spirales infinies d’intégration et de désintégration énergétiques.  La vie, une pulsion énergétique, désigne moins la période qui s’écoule entre la naissance et la mort que le processus éternel, continu et infini d’être.

En spiritualité, la vie exprime le mouvement de conscience de l’Absolu, le Grand Rêveur cosmique, dans l’autocontemplation de lui-même, à titre d’Être total et unique qui devient Sujet et Objet.  En conséquence, elle désigne la totalité d’Essence en mouvement dans laquelle l’Esprit divin fait évoluer les êtres les uns à côté des autres ou, mieux, les uns à l’intérieur des autres.  Elle exprime la Réalité immuable qui se manifeste à l’infini de diverses manières.  Autrement dit, elle exprime l’Amour du Créateur qui se rend manifeste dans ses multiples aspects.  Ainsi, la vie est perçue comme un processus de création, non de découverte, soit comme un acte qui vise à amener chaque être à se définir personnellement à l’intérieru de la Conscience suprême.  Elle la considère comme Dieu, qui soumis à l’interprétation, se traduit en plusieurs formes.  Il s’agit de l’Amour qui s’exprime, de la Vérité qui se révèle à elle-même ou de l’Unité qui s’exprime en tout et partout.  Il s’agit de la Symphonie composée de l’ensemble des tonalités singulières qu’émet chaque être vivant, sans laquelle la symphonie serait privée de sa beauté et de son sens profond.  Elle porte les réalisations déjà accomplies et celles qui sont à venir.  Pour chacun, elle constitue le reflet de ses interprétations les plus profondes et de ses découvertes personnelles.  Pour lui, elle révèle la continuité de nombreux moments de passage dans le sans des naissances et de la transition, jusqu’à ce qu’il décide de garder son corps pour capter la résonance des sept plans.  En fait, la vie émane du Soleil physique et elle se propage par l’énergie prânique, pertinemment appelée la «force vitale», de même que par les particules adamantines.  Ce fluide, inhérent à la matière, sans en provenir, active le corps vital et la forme physique.  Elle manifeste le désir de l’Esprit unique d’habiter le monde terrestre et d’y faire l’expérience de l’amour, de la vérité et de la sagesse, dans la liberté.

Au-delà des apparences, pour chacun, chaque événement de sa vie constitue un miracle, opéré par les Anges déguisés de Dieu.  D’un instant à l’autre, la vie est un don d’amour éternel dont il faut savoir être reconnaissant.  Le Créateur a conçu la vie de manière à fournir à l’âme de chacun les moyens, les circonstances et les conditions parfaites par lesquels elle parvient à comprendre, éprouver, annoncer, déclarer, réaliser et devenir ce qu’elle est vraiment.  Par conséquent, sans juger ni condamner, mais en aimant tout, en acceptant tout avec reconnaissance, chacun doit embrasser chaque circonstance et événement de sa vie comme un trésor, un présent parfait, offert par un Créateur parfait.  Naturellement, la vie amène un être à se recréer à neuf dans une version améliorée, relativement à la plus grande vision qu’il a de lui-même, qu’il entretient à propos de qui il est.  Ainsi, pour chacun, il se passe ou se produit toujours ce qu’il veut, bien que ce qui se passe ou se produise ne soit pas toujours ce qu’il a anticipé, d‘où la nécessité de l’acceptation ou du lâcher prise.  Tout contribue à le rendre plus conscient, à le porter plus loin dans la quête de sa réalité dans le royaume du relatif, soit de la dualité, avant d’aller explorer les mondes supérieurs.  Ce qui est désolant, c’est de voir un être refuser de percevoir la lumière dans une forme d’existence dans laquelle il ne voit qu’un objet utilitaire.  C’est méconnaître et mépriser la Vie dans ses aspects évolutifs les plus denses et les plus lents  Car tout vit : le monde est un ensemble de formes vivantes qui palpitent, chacune, à leur propre rythme.

La Vie, c’est l’expression de la Lumière cosmique, le Principe de Vie, qui se manifeste, en l’homme, sous trois formes: volonté directrice, force de cohésion (amour) et activité des atomes (donc des cellules).  La Vitalité, aussi appelée Force ou Énergie vitale, Force prânique, Manifestation du Nous (de l’Esprit), c’est l’ensemble des forces qui président aux fonctions propres des corps organisés et de leur conscience.  En vérité, la Vie se différencie en énergie, en force et en matière, figurant la synthèse des énergies spirituelle, animique et prânique.  C’est l’Énergie libérée par le bombardement des projectiles de Lumière, constituant les radiations cosmiques.  Il existe de nombreux niveaux d’énergie dans l’Univers et le Cosmos, niveaux qui varient dans une continuité parfaite du plus dense au plus subtil.  Au niveau le plus lourd, on rencontre la matière brute, les émotions délétères et les pensées négatives.  Les niveaux les plus élevés s’expriment au-delà des aspects de la polarité, dans des contradictions apparentes, dans la Lumière pure.  Ils recouvrent les niveaux de l’Amour impersonnel, de l’Énergie pure et de la Puissance personnelle.  Chaque niveau comporte ses leçons propres.  La manière la plus facile d’évoluer, c’est de reconnaître spontanément ces leçons, non comme des obstacles ou des punitions, mais comme des défis et des occasions de croître.  Car le voyage vers la Lumière se poursuit vers le haut, non vers le bas.

Le Maître Kuthumi parle de la vie terrestre en ces termes : «Prendre part aux distractions de ce monde et aimer les choses de ce monde, au point d’être consumé par celles-ci, écarte un être de l’occupation magnifique qui consiste à rechercher l’unité avec Dieu, une tâche cosmique qui garde une réalité permanente.»  L’être humain doit fixer son attention sur la Présence divine pour comprendre qu’il trouera là tout ce qu’il cherche, sa véritable vie, éternelle, immortelle, permanente.  Voilà comment chacun peut trouver la vie abondante, dans son étendue limitée.  À travers ses échecs et ses réussites, l’être humain apprend à se centrer sur ce qu’il veut plutôt que sur ce qu’il ne veut pas.  Une fois qu’il a démontré à l’Univers qu’il désire évoluer, il est inondé de nouvelles intuitions relatives à ce qu’il doit faire, ce qui éclaire son chemin.  En fait, il se bat et se débat tant qu’il n’a pas découvert la bonne manière d’évoluer.  Cela découvert, tout devient pour lui un support.  Chacun possède la connaissance intérieure, innée, pour savoir ce qui est bon pour lui.  Cette sagesse vibre en lui et il peut la capter en écoutant son Être intérieur.  Alors, il reçoit une quantité d’informations pertinentes, parmi lesquelles il doit faire un tri, ce qui constitue pour lui le défi du discernement ou de la discrimination.

La Vie est, la Vie est une vibration.  Chacun agit à travers elle, y créant des états d’être en faisant place en lui â divers phénomènes.  Elle résulte du jeu de la Loi de l’Attraction et de la Répulsion, de l’Échange magnétique ou des Polarités (électricité et magnétisme), deux aspects de l’Esprit indifférencié.  Elle exprime l’Énergie en action dans ses Cycles évolutifs.  C’est un échange ininterrompu entre l’homme, la Nature et les Plans divins.  Elle se manifeste en deux phases: l’existence consciente et l’existence inconsciente.  L’intensité vibratoire d’un être révèle son degré de conscience qui lui fait accepter plus librement la Vie.  Car, vivre, c’est vibrer, et vibrer, c’est vivre.  Plus on vit, plus on vibre et plus on vibre, plus on vit.

Le phénomène de la vie découle du mouvement, mais d’un mouvement cyclique.  Le Cycle vital est fait d’une succession d’associations et de dissociations de molécules, d’atomes, de fragments résultant de ces dissociations pouvant se reconstituer par absorption d’éléments.  La Vie naît â la façon d’un courant électrique, dès qu’un tourbillon limité s’établit en sens contraire du mouvement giratoire enveloppant.  Au début, elle est très dynamique et active, mais elle ralentit jusqu’à l’arrêt qui marque, chez l’homme ordinaire, la mort.  Celui qui découvre la manière de concentrer et d’augmenter la vie, sans l’accaparer, passe plutôt par la transition, l’accomplissement dans la Conscience cosmique.  Ainsi, l’être involutif meurt, l’être évolutif se transmute.  La Vie ne peut se comprendre sans une connaissance approfondie de la Loi de la Vibration.

La Vie est la Force vitalisante qui met en action les fonctions du corps et préside aux opérations de la conscience.  Par le mot Vie, il faut entendre plus que la synthèse et l’amplification de la vitalité physique.  Au niveau de la matière, la Vie est mise en évidence par l’assimilation, la croissance et la reproduction.  Au niveau psychique, elle est révélée par l’expansion du mental, l’accroissement de la connaissance.  Au niveau spirituel, elle se signale par l’accomplissement transcendantal, la fusion avec l’Esprit.  La Vie change sans cesse.  Elle peut évoluer ou involuer.  Mais, naturellement, les formes de vie évoluent, c’est-à-dire aspirent à revêtir un organisme plus complexe qui, en tant que véhicule de l’âme, peut maintenir et manifester la conscience.

La Vie est un mouvement marqué par l’action et la réaction, l’évolution et l’involution.  Elle pénètre toute la Création, manifestant l’Esprit dans la matière et la conscience.  La matière n’est rien d’autre que l’Esprit qui s’est cristallisé, dans sa projection en s’éloignant de la Source première, par abaissement de son tonus vibratoire.  Mais tout ce qui descend doit remonter, comme tout ce qui monte doit redescendre, révélant les cycles vitaux.  La matière ne peut pas former de matière, pas plus que la vie ne peut, engendrer la vie.  La matière existe, la vie aussi.  Mais la vie emploie la matière en se créant en elle divers véhicules.  La matière se manifeste selon la Loi du Triangle, la Vie selon la Loi du Cercle.  La matière inorganique est dépourvue de vie: elle ne peut assimiler, croître, se reproduire.  Quant â la matière organique, elle est de même nature que la matière inorganique, sauf qu’elle est pénétrée de la Force vitale.  Elle, elle peut assimiler, croître, se reproduire.

La science donne trop facilement l’impression que la matière est une chose différente de la vie.  L’explication métaphysique qui précède pourrait laisser penser la même chose si on ne rappelait pas immédiatement que la matière est, en soi, un aspect de la vie, tandis que la conscience en est le deuxième.  En réalité, la Vie est continue, â travers la matière et la conscience, bien qu’on doive admettre que la vie commence seulement dans une forme qui assimile, croît et se reproduit.  La Vie pénètre toute la Création, s’exprimant continuellement sous deux aspects: la matière et la vie.  Et toute matière est susceptible d’être animée, gardant latent ce Potentiel.  Même que la matière n’aspire qu’à une chose et n’existe qu’à cette fin d’offrir les meilleurs véhicules (organismes) pour l’expression de la Vie.

La vie consciente résulte de l’interaction de l’Esprit et de la Force vitale dans les choses qui deviennent vivantes.  Voilà pourquoi la vie consciente croît selon le principe du plaisir et du déplaisir (que les psychologues appellent la libido).  Toute vie consciente passe par deux phases: le bonheur ou la joie et la Peine ou la douleur.  Ce principe sert de balise pour aider â faire ses choix.  Ce n’est que par la connaissance vraie qu’un être peut se préparer à faire l’expérience de plus de bonheur que de peine dans sa vie.  L’Univers apparaît ainsi comme une grande école où l’homme vient expérimenter son libre-arbitre, apprendre à savoir ce qu’il veut.  La vie est dynamique : son courant cherche sans cesse à s’exprimer de façon nouvelle et différente.  Elle ne cherche jamais l’inertie, d’où rien ne peut stagner.  Ainsi, tout s’améliore out tout périclite.  Et l’être humain doit œuvrer et évoluer pour rester en accord avec elle.     vie-dynamisme

La vie de chacun ne correspond jamais à ce que les autres pensent, mais â ce qu’elle lui paraît être.  Chacun juge différemment les impressions que ses sens lui donnent.  Personne ne peut donc vraiment dire ce qu’est la réalité de la Vie, mais simplement ce qu’elle lui paraît être.  D’où l’importance de vivre sa rareté (son unicité) et son originalité (sa façon d’être différent) de façon libre, autonome et indépendante, sans pour autant devenir égoïste et égocentrique.  La Vie s’exprime d’abord par l’Amour, la force de cohésion, d’où il faut savoir concilier, dans un juste équilibre, les pulsions individualistes et les pulsions altruistes.  Il faut commencer par se donner avant de penser donner aux autres, mais il faut partager son surcroît.

La Vie ne constitue rien d’autre qu’un dialogue continuel entre l’âme et l’Esprit dans un corps.  La Vie, avec ses épreuves innombrables, a pour but, dans l’ordre de la Sagesse éternelle, l’éducation de la volonté.  Ne pas vouloir et refuser d’agir, c’est aussi funeste que de faire le mal.»Je vomirai les tièdes de ma bouche.» L’homme doit, comme Dieu, agir constamment.  Tous les événements traduisent les injonctions du Maître intérieur: chacun doit les déchiffrer.  Un jour vient ou personne ne peut plus fuir l’acceptation de sa totalité et de son but: le service de l’Éternel.  Dès lors, les événements ne constituent plus une entrave.  L’homme les saisit comme une réponse â un appel.  Ils l’entraînent spontanément dans l’émerveillement, celui de sa destinée qui s’accomplit par sa propre substance.  Ils l’amènent à des réalisations sur tous les plans, même à des réalisations matérielles qu’il n’aurait pas osé imaginer.

«Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et vous obtiendrez jusqu’au surcroît.»  «Que ma volonté soit faite afin que la vôtre se fasse.»  La Vie s’exprime simultanément sur deux plans.  Dans le concret, la réalité de chaque jour, ce qui paraissait important hier ne l’est plus aujourd’hui.  Ce qui compte aujourd’hui se dissoudra demain.  Parce que la Loi de la Nature est l’impermanence, le changement perpétuel.  Aussi dans l’Éternité, dans laquelle chacun baigne sans s’en rendre compte, sauf dans des moments privilégiés.  Mais en réalité, l’homme reste le même sur les deux plans: ce sont ses vibrations qui s’abaissent ou s’élèvent (augmentent en intensité).  En s’élevant dans sa Chambre secrète, l’homme se situe bien au-delà du temps, de l’espace, des êtres et des contingences.  Il y télescope les réalités, entrant dans l’Unité sublime, et tout prend alors sa vraie perspective.

L’être humain doit tout de même éviter de se laisser séduire ou hypnotiser par le Monde terrestre, au point de vouloir s’y construire un paradis artificiel. «Cherchez les trésors imputrescibles que n’atteignent ni les vers ni la rouille.»  Mais il doit aussi éviter de fuir ce monde qui l’éduque.  Par ses obstacles, il lui rappelle ses errements, ses choix erratiques; par ses réussites, il l’affermit et l’amène à aspirer à mieux; par sa Providence, il le porte.  Lorsqu’un être entre, par l’Esprit, dans le rythme de l’Éternité, tous les heurts se dissipent parce qu’il ne peut plus se projeter dans le passé ou l’avenir.  Il doit accepter l’éternel présent, découvrant où s’investir.  Chacun contribuera à délivrer l’humanité des servitudes qu’elle s’est créée en se libérant lui-même de ses propres chaînes.  Qu’il cesse donc de penser à demain pour découvrir dans l’ici et le maintenant la merveille et la plénitude du présent.

L’être humain doit accéder à la Perfection, mais il n’y parviendra qu’en vivant la perfection du moment, à son rythme, en se hâtant lentement.  Pour obtenir sa pleine indépendance, l’enfant doit apprendre à marcher seul, à se porter lui-même, â prendre ses responsabilités, à faire ses choix, â développer sa volonté.  Mais, dans son subconscient, il conserve les automatismes du passé, ses tendances, ses inclinations, qui le tiennent en servitude.  En grandissant, il doit comprendre le sens véritable de la Vie: il doit apprendre à se connaître en dénouant un à un tous ses liens frauduleux et transposer dans sa conscience les énergies qui animent son subconscient pour inventer son destin.

Sivanandâ recommandait: «La vie est faite pour des buts élevés.  Allez, allez, atteignez l’immortalité.»  Il existe une vie derrière le monde qu’on habite.  Mais il faut prendre bien garde de la chercher en dehors de la vie ordinaire.  Tout est dans tout, non â l’extérieur du tout.  La Vie est une.  Elle s’exprime d’abord par la générosité qu’elle nous témoigne, se donnant à chacun de façon concrète, pour qu’il puisse subsister, ce pour quoi il n’est pas assez reconnaissant, se croyant tout dû.  Mais comment peut-il recevoir davantage s’il ne sait pas apprécier ce qu’il possède déjà ou en fait un mauvais usage? La Vie aime multiplier les formes de la Nature pour enchanter l’homme, lui présenter des semblables, pour réchauffer son cœur et lui permettre des échanges (non de l’accaparement, un traitement comme un objet â dominer).  En observant les élans d’amour de la Vie, on ne peut continuer â subir le monde que la Nature impose, dans la dépression, l’ennui, la mélancolie, la sévérité.  Comme on ne cherche plus à fuir dans le néant…ou dans l’invisible.  On ne peut que désirer se construire un monde tel qu’on le choisira et le concevra soi-même.

Sri Aurobindo Ghose disait: «La vie spirituelle ne peut se formuler en une définition rigide ni s’enfermer dans une loi mentale invariable; c’est un énorme champ d’évolution, un immense royaume potentiellement plus vaste que les autres royaumes du dessous, avec des centaines de provinces, des milliers de types, de stades, de formes, de chemins, de vibrations dans l’Idéal spirituel et de degrés dans la progression spirituelle.» L’homme baigne dans tous les possibles, mais, par sa conscience, chacun doit agir comme un filtre pour diriger un certain ensemble de vibrations qui représentent son champ de travail particulier, à la disposition de la Volonté centrale.  On explique alors que l’homme est l’intermédiaire de Dieu pour unir l’Esprit à la matière et inversement.

La Mère, compagne de Sri Aurobindo, rappelait: «Il faut se dépêcher de faire son travail ici, car c’est ici qu’on peut le faire vraiment.  N’espérez rien de la mort, la vie est votre salut.  C’est en elle qu’il faut se transformer; c’est sur cette terre qu’on progresse, c’est sur cette terre qu’on réalise.  C’est dans le corps qu’on remporte la Victoire.»  En effet, l’homme a été créé pour agir sur la matière, pour la transmuter, pour la ramener jusqu’à la Conscience lumineuse, pour concilier les contraires afin que l’infinitésimal retourne à l’Infini ou le rejoigne.  L’homme constitue un Pont entre le Ciel et la Terre, ce qui est figuré par l’Arche d’alliance, l’Arc-en-ciel cosmique.  Le sens de l’Évolution, c’est une projection préméditée de la Conscience dans une descente (involution) vers son secret, dans la Matière, et vers la Plénitude, dans un corps.  L’homme y gagne la conscience de soi et le libre-arbitre.

Écoutons Aïvanhov dire: «La Vie n’est rien d’autre qu’un mouvement constant, une vibration constante, et la mort, c’est l’arrêt du mouvement…La Vie a cela de particulier que tout y est parfaitement assemblé et agencé; chaque chose est à sa place en train de fonctionner en liaison avec les autres.  Lorsque le lien est coupé, c’est la mort.»  Qui reste en mouvement, par sa volonté créatrice, ne peut donc mourir.  Il n’y a pas de hasard, de chance, de sort, de fortune, de coïncidence, il n’y a que des choix, heureux ou malencontreux.  Richard Bach disait: «L’une des façons de choisir son avenir est de croire que ce dernier est inévitable.»  Mais il précisait ailleurs: «Ce sont les petits changements que nous effectuons aujourd’hui qui nous assurent des lendemains meilleurs.  Ceux qui choisissent la Voie difficile connaîtront de grandes joies, et les récompenses qui les attendent ne leur seront remises que bien plus tard.  Aucune décision n’est absolue ou ne vient avec une garantie.»

C’est encore Bach qui parle: «Aussi qualifiés et méritants que nous soyons, jamais nous n’accéderons â une vie meilleure si nous ne croyons pas que cette vie nous est destinée, si nous ne la désirons pas, ne l’imaginons pas et ne nous donnons pas la permission d’en jouir…L’amour, la santé, la longévité, la joie, l’argent, le bonheur, tout nous est accessible.  De nos choix dépendent notre mode de vie et notre destinée, et quiconque n’assume pas ses choix se condamne â vivre par défaut et devient une personne malheureuse et impuissante.» Baird T. Spalding suggérait: «Allez droit en vous-même pour trouver Dieu, l’Intelligence suprême.  Si vous faites cela de tout cœur en sachant que Dieu est réellement en vous, votre être tout entier, vous trouverez chaque réponse et vous serez immuable, stable, et omniscient.  Là vous vous trouverez bien chez vous, et vous découvrirez aussi que vous êtes toutes les choses, que vous les connaissez toutes, que vous êtes capable de les extérioriser, et que vous êtes la Vérité entière…Combien de temps faut-il pour effectuer ces transitions? Le temps que vous leur accorderez.  Si vous ne leur accordez qu’un instant, la chose est accomplie.  Réjouissez-vous simplement en Dieu, qui est vous-même, et débarrassez-vous de toute limitation.  Rappelez-vous aussi qu’un instant est toute l’Éternité.»

vie-jeunesseChacun est libre, autonome, indépendant.  Chacun doit suivre sa propre voie pour entrer dans le Savoir de la Vie.  D’autres peuvent lui présenter d’autres voies, mais, à moins de suivre sa propre voie, il n’aboutira à rien.  Imiter, c’est se limiter.  Suivre les idées des autres, c’est nourrir les idées des autres, non les siennes, c’est ajouter de l’énergie et de la substance à quelque chose qui n’est pas soi, qu’un autre est en train de faire, d’où on se prive d’autant de précieuses énergies et de sa propre substance.  Mais l’être qui suit sa propre voie s’ajoute à lui-même des énergies, d’où il peut toujours compter sur des réserves personnelles.  Cette situation aide tout le monde.  Il n’emprunte plus a d’autres des pensées pour construire sur elles.  Mais chacun construit ses propres pensées sous une forme universelle dont toute l’humanité peut tirer profit.  Alors, toute l’énergie du Cosmos descend à sa disposition et le reste.

Oswald Wirth, un grand chercheur métaphysique, le confirme par ces paroles: «Si nous exécutions fidèlement notre programme, la vie serait pour nous ce qu’elle doit être.  Nous la compliquons par notre indocilité, qui nous vaut les duretés dont nous nous plaignons, car la vie n’est pas cruelle en son principe, mais son but n’est pas notre agrément: elle a sa tâche et nous demande d’accomplir la nôtre.»  Certains cherchent le sens de la vie.  Mais la vie est parfaitement dépourvue de sens, elle n’est qu’un Grand Jeu amoureux, le moyen par lequel un être incarné peut faire l’expérience de sa Réalité sublime.  C’est un acte de création personnelle pour se recréer à neuf dans la version la plus grandiose de la plus grande vision qu’on a de soi.  Elle fournit des occasions de prendre des décisions ou de faire des choix qui orientent autrement son destin.  Alors, face à une situation de vie, il n’importe pas de comprendre pourquoi elle arrive ou se produit, mais de savoir choisir pourquoi on la vit.

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Maintenant, on peur parler de la vie de l’humanité.  Ainsi, pour l’être humain, la vie représente un périple évolutif qui commence dans l’Obscurité et qui se poursuit sans fin vers la Lumière.  C’est en développant ou en agrandissant ses schèmes mentaux qu’il met plus de lumière dans sa vie.  Car la vie sur Terre constitue un voyage vers les niveaux les plus profonds de l’Amour, de la Sagesse et de la Vérité.  Pour lui, vivre, c’est ouvrir sans cesse de nouvelles portes vers lui-même et vers ce qu’il peut offrir de mieux au monde jusqu’à atteindre la Lumière infinie.  La vie agit comme un miroir, lui permettant d’en obtenir ce qu’il y projette.  La Vie est le Grand Maître de tous les hommes : elle est continue par nature, noble par son propos, toujours animée d’un dessein idéal, car elle est évolutive.  La vie coule à flot suite à la maîtrise des forces naturelles.

Au niveau de l’Humanité, la vie représente une pièce de théâtre, inventée de toutes pièces, dont la scène est le Monde et dont chaque être qui s’y incarne est un acteur, où il apprend l’usage des lois de l’Énergie cosmique, se préparant à accéder à la Maîtrise créatrice pour devenir, ultimement, un co-créateur avec Dieu.  Cet acteur peut y réduire le drame, dont il fait plus souvent une tragédie qu’une comédie, par l’amour et l’humour, afin d’y augmenter l’apport de joie.  En effet, chacun y est, derrière les voiles, le but qu’il cherche à atteindre : être pleinement et parfaitement ou réintégrer l’Unité divine dans la Source unique.  Ainsi, on peut comparer la vie humaine à une pièce de théâtre qui se déroule à l’intérieur du Grand Jeu amoureux de la Création divine.  L’expérience humaine, haute en couleurs et en phénomènes, est issue de la Lumière blanche unique de la Source cosmique.

En fait, Dieu met en scène, avec une ingéniosité inconcevable, un divertissement pour ses créatures mentalisées, faisant d’eux à la fois les acteurs et les observateurs de son théâtre planétaire.  Toutes les scènes de la vie du monde résultent d’un jeu de clair-obscur tant qu’un être n’a pas réintégré la Pleine Lumière cosmique.  Pour rendre la Création possible, tout doit procéder à la fois de l’Ombre et de la Lumière, ce qui permet l’apparition des images holographiques.  En cela, l’Ombre et la Lumière doivent alternativement s’échanger la suprématie pour permettre de découvrir l’harmonie du juste milieu, obtenu entre les extrêmes.  Dans ce jeu factice, donc illusoire, les êtres humains sont des entités de Lumière qui peuvent s’éveiller à la réalité que tout phénomène matériel est éphémère et fantaisiste puisqu’il résulte simplement de la focalisation d’un faux point de vue ou d’un point de vue partiel.  Car la réalité ne se trouve pas dans le phénomène ni à l’intérieur du phénomène, mais au-delà de celui-ci, dans la Conscience de Dieu, le Grand Rêveur.  Car le Cosmos, comme le monde, est une idée du Mental divin, à la fois évolutive et achevée, selon le point de vue où l’observateur se place.

vie-totaleSur le plan terrestre, chacun a le choix de vivre peu de temps en vivant comme il l’entend ou de vivre longtemps en se conformant aux lois de la Nature et aux principes cosmiques.  Il vit d’autant plus longtemps et intensément qu’il sait rester disponible à l’évolution en faisant quotidiennement en lui les changements qui s’imposent.  L’être humain est un magicien conscient ou inconscient qui invente les raisons pour lesquelles il fait les choses ou pour lesquelles elles arrivent comme elles arrivent.  Il doit apprendre à se faire une idée et à créer sa vie consciemment pour mieux se connaître ou se rappeler Qui il est.  Il doit moins chercher un sens à sa vie et aux événements que leur donner un sens.  Il doit apprendre à annoncer, déclarer, exprimer, vivre, accomplir et devenir au lieu de subir.  Il doit apprendre à agir au lieu de réagir, sachant que les illusions sont des illusions, des créations auxquelles il cherche une raison d’être, pour créer consciemment ce qui sera ensuite vécu dans les limites du soi grâce à celles-ci.  Voilà pourquoi il ramène souvent une même situation dans sa vie jusqu’à ce qu’il arrive à se recréer lui-même dans toute sa Lumière.  Dans toute situation, s’il veut prendre de l’expansion, il doit reconnaître que rien de son monde n’a de sens et n’est réel, puisque tout n’a de sens que celui qu’il lui donne.  À chaque instant, il est qui il dit être, son expérience reflétant ce qu’il dit qu’elle est.  Alors, il lui faut reconnaître l’illusion en tant qu’illusion, déterminer sa signification, se recréer à neuf.

La vie n’est pas un processus de découverte, mais un processus de création.  Elle ne représente pas vraiment une école, mais un processus qui permet à l’être humain de se rappeler de ce qu’il est et de le recréer.  N’empêche que, paradoxalement, pour chacun, sa courte vie terrestre ne représente qu’un passage dans un cycle d’études appropriées.  L’être humain ne se découvre pas, il se récrée à nouveau.  Pour lui, la vie fournit une occasion de savoir de façon expérientielle ce qu’il sait déjà de façon conceptuelle, au plus profond de lui-même, et à le mettre en pratique.  Par son âme, chacun sait tout, rien ne lui étant caché.  L’âme n’a qu’un désir : incarner l’idée la plus élevée qu’elle se fait d’elle-même à travers le processus de l’expérience pour ne plus avoir à spéculer sur elle-même.  En cela, pour chacun, la vie offre un but spécifique, lui permettant d’apporter sa contribution particulière.  Pour être heureux dans la vie, chacun doit donc réaliser d’abord son plan de vie.  Le but de chacun, c’est d’évoluer.  Et son service, c’est d’aider l’Humanité, dont il est un membre, à évoluer.  En acceptant d’évoluer et de rayonner la Lumière divine qu’il puise dans son expérience évolutive, chaque être aide naturellement et automatiquement les autres.  Chacun détient un rôle fonctionnel, un rôle qu’il doit jouer de son mieux, et lui seul peut le jouer.  En cela, il est irremplaçable.

Voilà pourquoi il importe que chacun découvre le but de sa vie et rester centré sur sa vision.  Concrètement, chacun est venu installer une nouvelle énergie dans un domaine ou l’autre de la société, ce qu’il savait avant de naître.  C’est ce qui explique son attraction pour le genre de travail par lequel il peut établir au mieux ces nouvelles énergies.  Pour chaque homme, la vie se présente comme une succession d’événements dans une spirale particulière d’activité.  Celui qui adhère sérieusement à ce processus en s’appliquant aux tâches qu’il doit accomplir, se voit emporté naturellement lin en avant et toujours plus haut, dans une vie plus significative tissée de nombreuses expériences qui assurent son progrès matériel et son développement intérieur.  Celui qui reste accroché à son passé, comme celui qui se contente d’observer les événements qui défilent dans sa vie, ceux-là entrent dans un cercle vicieux qui ne mène nulle part.  À leur insu, ils stagnent et régressent, revivant les événements récurrents qui ont caractérisé leur vie passée et qui ont conduit à leur condition actuelle peu enviable, incapables d’en sortir.

Pour chacun, la vérité de la vie réside en lui-même, non dans un autre être, même pas dans un maître, dans un livre, dans un spectacle, dans un loisir, dans une activité particulière…  Chacun n’a besoin que de tourner son attention à l’intérieur de lui-même, vers son Centre divin, pour trouver toute la Lumière et la compréhension dont il désire.  En regardant en lui-même et en maintenant cette attention pendant quelques instants chaque jour, il voit un nouveau monde s’ouvrir devant lui.  Personne ne découvrira le sens de la vie en s’adonnant à des activités divertissantes, il trouvera les réponses à ses questions et les solutions à ses problèmes, il éliminera ses souffrances intérieures, il éclaircira ses perplexités en tournant son regard vers l’intérieur de son être, où vibre la vie.

Le chemin vers une plus grande réalisation ne représente rien d’obscur ni de difficile, il se révèle dans les éléments les plus simples de la vie.  Ce n’est pas un chemin pénible, c’est simplement un chemin long à parcourir et qui nécessite un effort persistant.  Et c’est ce qui rebute l’empressé qui ne sait pas se hâter lentement.  Il faut toute une vie pour découvrir la vie.  Et la vie se poursuit après la vie.  Elle est éternelle.  À bien y penser, jour après jour, la vie conduit toujours plus loin, amenant de nouvelles aventures pour le cœur et l’esprit.  Chacun crée ces événements par ses pensées, ses actions, ses ressentis et ses paroles conscients et inconscients.  Chacun modèle son destin, comme un capitaine qui dirige sa barque, en faisant le tri dans ses désirs.  Curieusement, il y a plus d’êtres humains qui occupent des postes inférieurs dans la vie à cause de leur crainte qu’à cause du manque d’occasions.  Chacun vit d’une façon aussi étroite ou aussi large que ses pensées.

La vie est très simple, sans complication.  Lorsqu’elle devient difficile à supporter, qu’elle pèse, c’est qu’on s’est occupé du courant avec son Enfant intérieur et qu’on a perdu le sens du Jeu amoureux.  Alors, il suffit de marquer une pause et de retrouver son regard d’enfant, de ramener la vie dans sa juste perspective.  Tout commence par vivre dans l’instant présent en prenant plaisir à ce que l’on fait, sans se préoccuper de ce qui pourrait arriver.  Chacun doit vivre en restant conscient des merveilles de la vie.  En chacun, le Père divin, qui ne juge jamais, répète sans cesse : «Apaise-toi et sache que Je Suis.»  Chacun ne fait qu’un avec lui : il est en chacun et chacune est en lui.  Alors, il faut cheminer en dialoguant avec lui.  Chacun est une expression de la vie pénétrée et entourée par la vie.  Chacun est une force vitale se déplaçant avec d’autres forces vitales.  Au fur et à mesure qu’il en prend conscience, il s’ouvre et il se rapproche des autres, préparant la Grande Fusion.  Alors, il accepte de devenir de plus en plus uni aux autres et de travailler avec eux pour réaliser le Dessein de Dieu.

 Jour après jour, la vie se déroule comme une expérience ininterrompue de prises de conscience avec leurs hauts et leurs bas.  Nul ne peut jamais se couper de la vie, même s’il choisit le suicide.  Au contraire, toute la vie sert de champ d’expérience, ce qui implique, pour chacun, la nécessité de se concentrer sur sa vie quotidienne dans l’ici et le maintenant.  Bien vivre sa vie quotidienne, c’est l’exercice le plus efficace qui soit au niveau évolutif.  Car il faut se convaincre que, chaque jour, on se trouve à la place qui convient pour mener les expériences dont on a besoin.  Chaque minute de sa vie mérite qu’on lui accorde toute sa conscience.  Aussi faut-il cesser de ressentir son corps, son âme et son Esprit comme séparés.  Quand on parle de spiritualisation du corps, il faut comprendre la réalisation intime, par les forces de l’âme, de l’incarnation de l’Esprit divin de l’être humain dans la matière, sur cette Terre.  L’Esprit éternel constitue la Source des énergies modulées par l’âme, son véhicule, dont le corps est le vase qui recueille ces forces.  Ainsi, l’œuvre évolutive à réaliser consiste dans la transmutation et l’affinement de la personnalité pour l’amener à fusionner avec son individualité, sa conscience spirituelle, en dissolvant ses masques et ses voiles.  La personnalité doit devenir l’auxiliaire pur et souple de l’individualité.

Ainsi, l’être humain ne doit pas chercher à sortir du plan terrestre.  En fait, il est un point de conscience qui ne se déplace pas, mais qui s’agrandit progressivement à partir du point focal de la Terre.  Dans ses expériences, l’être humain ne change pas vraiment de place, il éprouve des états d’être, des états de conscience, à partir de son point d’incarnation, par des focalisations successives.  Voilà pourquoi il n’a rien à attendre d’une spiritualité qui chercherait à le désincarner.  C’est ici et maintenant qu’il vit, occupé à transmuter le monde, à descendre le Ciel sur la Terre, à y établir le Royaume de Dieu.  Sa tâche est encore grande sur ce plan où il doit élargir ses connaissances et sa savoir, développer au maximum ses facultés physiques, mentales, psychiques en éveillant ses potentiels spirituels.

C’est dans ce monde terrestre uniquement que l’être humain peut accomplir sa destinée, porter sa conscience jusqu’à fusionner avec son individualité, nulle part ailleurs.  L’Esprit lui-même a assigné le monde concret comme son point crucial de conscience où il doit réaliser la vérité dans son temple de chair.  Ainsi, il ne faut pas chercher à tourner le dos à la vie concrète, il ne faut pas essayer de la fuir, car cela dessèche le cœur et dévitalise l’être.  Il faut éviter d’y détester ou d’y condamner quoi que ce soit comme de s’identifier à quoi que ce soit.  Il faut rester ouvert à tous les aspects de la vie, sans exception, et aborder toute chose sans émotion, sans refus, sans justification.  La surprise, c’est que la Réalité apparaît quand cesse l’opposition des contraires et que s’exprime le Juste Milieu.

La grande loi de la vie semble être contenue toute entière dans la vitalité du souffle qui, depuis des millions d’années, maintient la Manifestation de l’Univers sus une forme visible.  Le Souffle de Dieu est le respir de l’être humain, lequel, en cessant de prendre l’air quelques instants, voit sa forme se désintégrer.  Par conséquent, on pourrait affirmer que l’air, ou plutôt la force vitale qu’il véhicule, est, sur Terre, la plus grande richesse que l’être humain puisse posséder pendant son séjour dans le monde physique.  En fait, la vie est triple dans sa manifestation et elle s’exprime, dans l’être humain, en vie par le cœur, en conscience par la tête et en forme par le centre coccygien.  La force vitale, inhérente à l’oxygène, pénètre dans le corps, à la naissance, par la tête et le cœur, où la vie se focalise pendant tout le cycle de la vie humaine.  Un autre courant d’énergie, un peu plus faible, entre par le cenfleur-de-vietre sexuel et s’élève vers le cœur pour s’unir à l’autre courant.  Dans cette union réside le secret de l’attraction des électrons et des cellules.  C’est par le centre sexuel que s’écoule l’énergie vitale issue du Soleil physique.  Cette même énergie pénètre par un centre presque inconnu, situé entre les omoplates, dans la colonne vertébrale.  D’autres forces émanant du Soleil influencent aussi la portée spirituelle de l’être humain.

La vie requiert que l’être humain se développe à tous égards : physiquement, mentalement, psychiquement et spirituellement.  Il doit développer la totalité de son potentiel et se servir de ses dons pour son propre bien et pour celui des autres.  Individuellement et collectivement, pour l’être humain, il existe un idéal parfait à atteindre dans sa vie.  Le Créateur, parfois appelé le Cosmique, dirige, guide et pousse chacun sur le sentier de cet idéal.  La vie est une expérience où tous les étudiants subissent un entraînement, soumis à une discipline appropriée.  Ainsi, aucune expérience de la vie n’est insignifiante, bien qu’il ne faille pas en analyser chaque élément à outrance.  Chaque changement vise toujours un but, modelant le caractère, faisant ressortir différents potentialités de la personnalité.  Ce qui empêche l’être humain de trouver la vie belle et agréable, c’est que, par ses pensées, il tourne autour de ses intérêts personnels.  Ne penser qu’à soi apporte fort peu de réconfort et de valorisation.  Mais celui qui sait accorder chaque jour ses pensées à la vibration de sa Conscience divine, à l’intérieur de lui, celui-là permet aux forces spirituelles de guider sa vie et ses activités, d’où il en vient à connaître le bonheur permanent.  Car la vie pénètre en abondance dans celui qui découvre l’espace illimité dans son Esprit.

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Le but de toute vie particulière est de poursuivre une transformation, une métamorphose spirituelle, faisant mourir progressivement à ce que l’on croit être pour naître à ce que l’on est vraiment.  La Vie doit d’abord mener chacun â une certitude: celle d’être et de poursuivre un but dans un Plan divin.  Pour accéder au bonheur, il faut commencer par désirer, à l’exclusivité de toute autre chose, découvrir la totalité de soi-même.»Connais-toi toi-même à l’intérieur de toi-même et tu découvriras le Ciel et les Dieux, te découvrant leur égal.» On avance vers cette réalité essentielle en entrant au centre de son être, en s’intériorisant, et en élevant sa conscience au faite de ses possibilités, la Conscience cosmique.  Au bout du compte, le but de la vie, c’est que chacun fasse consciemment l’expérience de la gloire la plus entière, redécouvrant qui il est.  Mais il s’agit d’un jeu amoureux sans fin, toute fin indiquant une limite et une frontière.

Le but de la vie bien vécue n’est pas l’ascétisme, le renoncement, l’austérité, les privations, l’isolement, la tristesse, la sévérité, mais bien l’accomplissement parfait dans la joie et la plénitude. «Un saint triste est un triste saint.»  La Vie est un grand jeu amoureux s’exprimant par des Lois à connaître.  On souffre dans la mesure où on ne respecte pas les Lois et déserte son destin.  Chaque jour doit servir, dans l’ici et le maintenant, à bannir la pauvreté, l’échec, la maladie, la haine, le chagrin, la douleur, en somme toutes les limitations et toutes les ténèbres.  C’est l’énergie qui permet de créer ce qu’on veut et de devenir sans cesse davantage ce qu’on veut être.

Le but de la vie est de réaliser le Divin et de le manifester à tous les niveaux de l’existence, ce qui commence en amenant le corps physique à étinceler du feu de l’immortalité.  Cette réalisation grandiose ne peut s’accomplir sans réconcilier les tendances opposées pour atteindre la Libération finale ou la Maîtrise totale.  On y parvient si on a acquis la sagesse de sacrifier ses intérêts trop personnels au profit de l’élévation de l’Humanité et de l’ascension planétaire.  Cela implique l’abandon progressif de l’être à la Source divine jusqu’à abandonner son ego et sa vie même.  Car «celui qui veut gagner sa vie la perd».

De ces considérations, on peut conclure que le but de la vie consiste à s’élever au-dessus de la dualité de la Création pour percevoir l’Unité du Créateur, ce qui permet d’échapper aux rondes de réincarnation. Or un être entre pleinement dans la vie quand il laisse l’énergie vibrer à plein cintre au point qu’elle dissout simultanément le temps et l’espace, exprimant l’éternité et l’Unité.  Un être vit en vibrant toujours de plus en plus.  Et il vibre de plus en plus en se reliant à son Centre divin situé à l’intérieur de lui-même, car c’est le Point de conscience qui le relie au Grand Tout.  C’est le seul moyen, pour l’être humain, de se mettre à l’écoute de ce qui se passe en lui et autour de lui pour comprendre les effets dans leurs causes.  C’est en se centrant sur l’expérience actuelle qu’il perçoit ce lien de cause à effet des phénomènes.

Pourtant, quand on vit vraiment et pleinement, on n’a aucun besoin de s’accrocher à qui que ce soit ni à aucune raison de vivre.  On apprend à être, à vibrer parfaitement, et on est, totalement, tout simplement.  Mais chacun doit commencer par couper et rompre le cycle rigide du karma et des renaissances en ce monde par la force du temps générée par l’aspiration de l’âme.  Il doit encore solutionner les oppositions conflictuelles du quotidien, écarter les limites, s’affranchir des maladies, de la vieillesse, de la sénilité et de la mort, de la nécessité de compter les années.  Il doit amener les souffrances et les difficultés qui confrontent son être à s’incliner gracieusement devant lui, se changeant en occasions de progrès et d’évolution.  Cela s’opère en devenant un avec le Divin pour détruire toutes les impuretés, dissoudre toutes les ombres, démasquer tous les mensonges, repérer tous les dénis, dissiper toute l’ignorance, jusqu’à devenir pur, voire immaculé.

Tout bien compté, on pourrait dire que le but de la vie se résume, pour chaque créature, à décider d’être ce qu’elle est vraiment.  Cela se produit quand un être s’immerge dans un processus de création dans lequel il créée qui il souhaite être au lieu de réagir à ce qu’il ne veut pas être.  Cela permet d’être naturel au lieu d’être normal et d’être dans l’instant en créant toujours du neuf.  Il s’agit du processus qui consiste à faire l’expérience de soi-même en se créant à chaque instant, tout comme le Créateur le fait à travers chaque parcelle de lui-même.  Quoi qu’il en soit, l’être humain ne la découvre jamais, il la crée au jour le jour, souvent sans le savoir.  Alors, autant la créer consciemment à son goût, à son image et à sa ressemblance.  La vie ne peut trouver sa totale plénitude que dans la joie suprêmement lucide de la connaissance de son rapport à la Réalité divine.  D’ici là, elle se résume à un apprentissage de l’amour qui rend compréhensif et rempli de compassion.

Comme on le voit, le but de la vie consiste à établir sa maîtrise de soi et à servir la vie.  Il invite à évoluer, soit à toujours exprimer son être dans une dimension plus élevée, dans une version améliorée, à partir de ses moyens, de son savoir et de ses expériences personnelles.  Il vise à se connaître soi-même à l’intérieur de soi-même «afin de connaître le Ciel et les Dieux et de se découvrir leur égal», donc à se reconnaître conçu à l’image et à la ressemblance du Créateur et à exprimer le plein potentiel de son Étincelle divine, son Être véritable.  La vie a été donnée à chacun pour lui permettre de parvenir à l’union avec la Conscience divine, une réalité à découvrir, non à accomplir, parce que la perfection est acquise depuis les origines.  Il peut y parvenir en se libérant des inconvénients de la vie du monde sensoriel qui maintiennent dans l’instabilité et l’insécurité en s’appliquant à changer ses perspectives et en tentant d’échapper à la fascination du transitoire.  C’est en réalisant l’impermanence de tout, au terme de pénibles expériences, qu’il choisit enfin de réintégrer la Conscience divine.

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Certains cherchent le sens de la vie.  Mais la vie est parfaitement dépourvue de sens, elle n’est qu’un Grand Jeu amoureux, le moyen par lequel un être incarné peut faire l’expérience de sa Réalité sublime.  Elle sert simplement à redécouvrir son Être après une longue partie de cache-cache.  C’est un acte de création personnelle pour se recréer à neuf dans la version la plus grandiose de la plus grande vision qu’on a de soi.  Le sens de la vie réside dans un dévoilement progressif de la Réalité spirituelle par des coïncidences mystérieuses, mais ordonnées, qui se propage, d’expérience en expérience, par contagion psychique entre les êtres humains et les autres créatures.  Pour chacun, il s’agit de comprendre comment il peut lui-même provoquer ces synchronicités par la créativité psychique et intensifier leurs conséquences pour accélérer l’évolution planétaire.  En fait, la vie fournit des occasions de prendre des décisions ou de faire des choix qui orientent autrement son destin.  Alors, en présence d’une situation de vie, pour l’être incarné, il n’importe pas de comprendre pourquoi elle arrive ou se produit, mais de savoir choisir pourquoi il la vit.  Celui-ci est un magicien conscient ou inconscient qui invente les raisons pour lesquelles il fait les choses ou pour lesquelles elles arrivent comme elles arrivent.  Il doit apprendre à se faire une idée et à créer sa vie consciemment pour mieux se connaître ou se rappeler Qui il est.  Il doit moins chercher un sens à sa vie et aux événements que leur donner un sens.  Il doit apprendre à annoncer, déclarer, exprimer, vivre, accomplir et devenir au lieu de subir.  Il doit apprendre à agir au lieu de réagir, sachant que les illusions sont des illusions, des créations auxquelles il cherche une raison d’être, pour créer consciemment ce qui sera ensuite vécu dans les limites du soi grâce à celles-ci.  Voilà pourquoi il ramène souvent une même situation dans sa vie jusqu’à ce qu’il arrive à se recréer lui-même dans toute sa Lumière.  Dans toute situation, s’il veut prendre de l’expansion, il doit reconnaître que rien de son monde n’a de sens et n’est réel, puisque tout n’a de signification que celle qu’il lui donne.  À chaque instant, il est qui il dit être, son expérience reflétant ce qu’il dit qu’elle est.  Alors, il lui faut reconnaître l’illusion en tant qu’illusion, déterminer sa signification, se recréer à neuf.

© 2000-15 Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime

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