Le mot «tour» désigne d’abord un bâtiment de plan massé, construit en hauteur, nettement plus haut que large, dominant un  édifice ou un ensemble architectural, souvent destiné à la protection, à l’observation, à la défense militaire, à la retraite ou à la réclusion de personnes.  Dans toutes les Traditions spirituelles, il évoque l’Ancienne Sagesse et le passé.  Symbole de vigilance, d’ascension, de stabilité, de solidité, de fidélité de l’âme au Ciel, il indique un désir d’accéder à un savoir supérieur, à des idées nouvelles, à un niveau plus élevé de la hiérarchie.  Il devrait servir à se rapprocher de Dieu.  Et pourquoi pas à l’égaler et à s’approprier le Ciel.  En Alchimie, il s’agit de l’athanor.

En spiritualitour_de_Cambronté, la tour figure la purification des attaches de l’ego, notamment des liens du désir et de toute forme de sensualité.  Elle évoque la montée au sommet de la Conscience.  Chaque étage marque une étape de son ascension dans le domaine qu’on privilégie ou la sphère qu’on convoite.  Lien entre soi et le Ciel, entre le Ciel et la Terre, comme elle capte les énergies cosmiques, on l’associe souvent au Zodiaque, parfois à Neptune.  Elle permet aux Dieux de descendre vers la Terre et aux être humains de s’élever vers les Dieux.  Elle atteste souvent d’une communication à la verticale consciente ou d’une présence à la conscience.  Mais elle reste une construction humaine qui peut s’écrouler si elle ne respecte pas les lois de la Création.

Dans le concret, la tour peut indiquer le but qu’on s’est proposé et qu’on cherche à atteindre, ses grands espoirs et ses aspirations nobles.  Elle peut démontrer qu’on cherche à s’élever pour mieux observer et comprendre ce qui se passe en soi ou autour de soi parce qu’on ressent le besoin de tout éclairer et éclaircir.  Ce bâtiment fournit une protection qui permet de se sentir en sécurité parce qu’il isole apparemment des contingences.  Mais il peut révéler que, par crainte de se perdre en agissant, on refuse de prendre des risques, même des risques calculés.  Or celui qui n’agit pas, de peur de se tromper, n’apprend rien, en vient à stagner, puis, puisque rien n’est statique, à régresser.  Aurait-on tendance à s’enfermer dans un monde idéal, loin de la réalité, du tourbillon des activités ou des tourments des êtres humains?  Se sentirait-on supérieur aux autres?  Témoignerait-on de prétentions de l’ego?

Dans la Tradition grecque, la «Tour d’airain» désigne la construction où Danaé, la femme du roi d’Argos, était enfermée.  Zeus, métamorphosé en pluie d’or la féconda et elle enfanta Persée.

Celui qui est de formation judéo-chrétienne connaît mieux l’expression «Tour de Babel», cette tour des illusions humaines, mentionnée dtour-babelans la «Bible», évoque ce qui se construit hors des normes du Plan cosmique ou de la Volonté de Dieu par l’individualisme collectif ou l’égoïsme particulier.  Elle rappelle les élucubrations présomptueuses du mental humain, non éclairé, hors des normes de la Lumière éternelle, donc hors des normes de la Sagesse, de l’Amour, de la Vérité et de l’Unité.  La raison choisit d’élaborer des constructions qui ne peuvent s’inscrire que dans le domaine du temporel et qui sont ainsi exposées à l’usure et à la ruine.  Dans le Tarot, on l’appelle la Tour foudroyée ou la Maison-Dieu qui est appelée à s’effondrer à l’aube d’une Ère nouvelle, l’Âge du Verseau.

Pour sa part, la «Tour de la fonction créative», une expression, tirée des «Védas», réfère au Linga ou au Phallus divin, soit au Pouvoir mâle, à l’énergie active, dynamique, électrique, pénétrante, au Don cosmique..

La «tour d’ivoire» donne un signal moins avantageux.  Elle évoque le repli sur soi, la fermeture, l’isolement et la retraite hautaine dans un monde idéal.  C’est l’attitude d’un être égocentrique et hermétique qui, pour s’occuper uniquement de son bien-être personnel et de sa quiétude intérieure, abuse subtilement des énergies des autres et s’accapare innocemment de leurs réalisations.  Elle n’assume pas sa responsabilité d’ajouter sa quote-part à l’Œuvre universelle de l’Évolution.

La «Tour du Pouvoir» symbole de la Sublime Présence «Je Suis», le Soi divin, le Centre spirituel.  Elle est plantée sur le Rocher de la Vérité, au sommet de l’existence de chacun.  Elle apporte l’aide dans les moments difficiles comme un phare qui luit dans la nuit et qui guide les âmes jusqu’au Port de la Réalité, dans le Royaume du Père-Mère.

Enfin, la «Tour foudroyée» ou «fulminée» évoque un arcane ou une lame du Tarot qui porte aussi les noms de «Tour de Babel» ou de «Maison-Dieu»Elle suggère l’élimination, de gré ou de force, des éléments dépassés (désuets, stériles, anachroniques, rétrogrades, involutifs) pour que ce qui peut renaître renaisse et que ce qui peut vivre se maintienne en vie, augmentant son potentiel.  On l’associe à une période de grandes difficultés, frustrations et désillusions, qui résulte surtout de la perte de quelque chose qui tenait à cœur et qui entraine une ambiance morose.  Dans une phase de transformations radicales et soudaines, on ressent comme un sentiment de fatalité ou d’impuissance pour protéger la disparition de ce à quoi on tient.  En toute célérité, on doit clarifier ses buts pour éviter une chute vertigineuse, car en bâtissant sur le sable, on peut tomber de haut.  Dans une église, la «tour-lanterne», placée au croisement du transept, permet d’obtenir, par les fenêtres, une abondante lumière sur le sanctuaire.

En ésotérisme, les «deux Tours» désignent les Portes d’entrée du Temple de la Sagesse.

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