LA THÉORIE DU PÈRE-MÈRE, EXPRESSION DE L’ABSOLU ou BIEN COMPRENDRE LE PHÉNOMÈNE FONDAMENTAL DE LA POLARISATION

La polarisation exprime la division apparente, mais simultanée des énergies de la Source unique en énergie magnétique (négative, féminine, accueillante, passive) et en énergie électrique (positive, masculine, émissive, active).  Pour mieux comprendre cette définition, il convient de parler de la polarité.  Celle-ci désigne l’état caractéristique d’une réalité qui porte deux pôles et qui amène à percevoirpolarisation des caractéristiques apparemment opposées, mais toujours compatibles et complémentaires.  En spiritualité, concept de deux énergies égales, mais apparemment opposées, source de la dualité.  Il révèle les lois relatives à l’électricité et au magnétisme, les caractéristiques propres de toutes les choses dans l’Univers, en indiquant sa qualité prédominante (positive ou négative).

Toutefois, pour expliquer les aspects de la polarité, il convient de bannir les termes positif et négatif qui, alourdis d’acceptions moralisantes, en déforment le sens.  Car le mot négatif ne signifie pas mauvais, comme le mot positif ne signifie pas mauvais en eux-mêmes, ne référant qu’à des valeurs neutres.   Il faut concevoir le magnétisme et l’électricité avec une même considération pour les comprendre dans leur compatibilité et leur complémentarité : l’un peut se retrouver en l’autre selon les états vibratoires des corps et les effets recherchés, même qu’ils peuvent fusionner.  Ils ne s’opposent qu’apparemment, se donnant l’un à l’autre pour se révéler l’un par l’autre et pour induire les phénomènes de l’échange et de la créativité.  Il s’agit de comprendre la relativité dans un sens spirituel plutôt que rationnel, car la relativité, comprise logiquement, mène au désabusement.  On comprend ces notions en se faisant observateur plutôt qu’acteur, en adoptant l’attitude du fléau de la balance qui mesure sans juger ni s’impliquer.

Entre la Terre et le Ciel, l’être humain est tendu comme entre les deux pôles d’un aimant.  S’il se coupe de l’un de ces pôles, le courant ne passe plus.  Celui qui se coupe de la Terre se volatilise dans un faux spiritualisme et se désincarne.  Il devient comme une bulle de savon fragile, s’exposant à des perturbations graves de son psychisme et à bien des illusions spirituelles.  Celui qui se coupe du Ciel s’enlise dans la matière, devient de plus en plus matérialiste, cherchant à s’encombrer de biens pour se créer un paradis artificiel.  Il se densifie de plus en plus, se rivant à la Terre dont il reste prisonnier.  Perdant son aspiration spirituelle, il devient sceptique et désabusé pour mener une quête angoissante de jouissance, de puissance et la possession.  Il souffre d’une nostalgie inexplicable de ses origines dans l’ennui existentiel.  L’être humain doit rester enraciné dans le Ciel et la Terre parce qu’il est un Pont cosmique, une Arche d’alliance.  L’aspect polaire masculin de la Manifestation est figuré par le Dieu cornu (Pan) tel qu’illustré ci-contre.

Dans ce contexte, la loi de la Polarisation exprime la scission consciente, mais apparente, de l’Être-Un en deux pôles compatibles et complémentaires, pour manifester tous ses potentiels internes latents.  L’Être unique se choisit comme Sujet et Objet pour lancer le Grand Jeu amoureux de la Création.  La polarisation donne naissance à la dualité illusoire par l’interaction du courant positif (mâle, solaire, électrique, émissif) et du courant négatif (femelle, lunaire, magnétique, réceptif).  Le Cosmos, le Corps de Dieu, est ainsi élaboré par l’opposition harmonieuse de deux forces qui s’équilibrent réciproquement.

Janakanandâ a présenté ainsi le phénomène: «Deux barres aimantées s’attirent lorsqu’on les place face à face de façon à présenter le négatif au positif.  Mais si on fait le contraire, on a de la difficulté à les rapprocher, car elles se repoussent mutuellement.  Ainsi, la Polarisation fait comprendre comment deux êtres se cherchent ou se fuient.  Donc, la polarisation fait comprendre comment l’Univers se tient en existence.  Les cellules les plus infimes sont polarisées, jusqu’à l’atome, et se cherchent où se fuient.  Quand le corps perd sa polarisation, il s’entoure d’éléments: parasites qui l’envahissent et le détruisent.  Il ne peut plus se maintenir comme un tout et il se désagrège.»

Rappelons tout de suite l’avis de Sri Aurobindo Ghose: «L’existence du négatif n’annule pas ou ne frappe pas d’irréalité l’existence du positif correspondant; simplement, elle fait que le positif est un énoncé incomplet de la vérité des choses, et même, pourrions-nous dire, un énoncé incomplet de la propre vérité du positif.  Car le positif et le négatif n’existent pas seulement côte à côte, mais l’un par rapport à l’autre et l’un par l’autre;  ils se complètent et, pour la vision totale que le mental limité est incapable d’avoir, ils s’expliquent l’un par l’autre.  Séparés, on ne connaît ni l’un ni l’autre vraiment; nous ne commençons à connaître l’un ou l’autre dans sa vérité profonde que si nous sommes capables de lire en chacun la suggestion de ce qui semble son contraire.»

Il n’y a aucune différence entre le négatif et le positif qui ne sont que des directions différentes du mouvement des particules.  On comprendrait mieux ce phénomène unique, qui explique tous les autres, en méditant sur le symbole du TAO chinois, illustré dans cette page.  On constate, par le cercle, que c’est la même Énergie unique qui circulepolarisation-1 dans tout le parcours.  Mais, en descente, elle est électrique, émanant immédiatement de la Source.  En s’éloignant de la Source, l’Énergie une perd de son intensité vibratoire, au point de se cristalliser, se fournissant à elle-même un miroir dense pour se réfléchir.

Dans la première moitié du cercle, l’Énergie-Une reste active, émissive, dynamique, déterminée.  Dans la seconde, elle devient inerte, passive, réceptive, accueillante, pénétrable.  Mais l’énergie de droite a déjà une influence sur elle, la mettant en appétence d’être comblée, la sortant de son état statique apparent, d’où elle devient magnétique.  Observons encore que la portion claire porte un point noir, qui révèle le potentiel de manifestation, de densification de l’énergie électrique.  La portion sombre porte un point clair, qui révèle le potentiel de raréfaction, d’activation, d’illumination, de l’énergie magnétique.  Ainsi, tout est en tout, tout est compatible et complémentaire, non opposé.  Toute vérité porte son contraire dans l’Unité complète.  L’énergie électrique peut, par nature, se figer temporairement en énergie magnétique, mais l’énergie magnétique peut, par nature, se réactiver en énergie électrique.  L’Esprit et la Matière ne font qu’un.  L’Esprit est l’Essence des choses.  La Matière est de l’Esprit cristallisé, de l’Essence densifiée, le support de l’Activité de l’Esprit.

En agissant sur la Matière, l’Esprit engendre une troisième réalité, formée par l’image complète.  Il donne naissance à l’Âme, à la Conscience, au Christ cosmique.  Mais le Christ cosmique, le Fils, a besoin s’un substrat solide pour placer ses pieds, pour prendre racine dans la Matière et y mener ses expériences.  L’Esprit, magnétisé par la Mère, l’Énergie magnétique, la Substance cosmique subtile, engendre la réalité dont il a besoin.  La Mère, la Nature naturante, devient naturée.  Elle produit la Nature naturée, la Fille cosmique, la Matière dense, concrète, tangible et palpable.  Le S formé par la rencontre de la partie claire et de la partie sombre figure l’Esprit amoureux, l’Attraction réciproque entre l’Essence spirituelle, le Père divin, et la Substance cosmique, la Mère divine.

La polarisation engendre et explique les Cycles éternels de l’Évolution.  L’Essence se densifie donc en particules matérielles qui peuvent ensuite être illuminées de nouveau.  Les particules élémentaires sont sphériques et elles sont animées d’un mouvement de rotation.  Une masse en rotation peut se mouvoir soit dans le sens des aiguilles d’une montre, soit dans le sens contraire.  Celles qui tournent dans le sens d’une montre sont positives, les autres, négatives.  Le négatif et le positif ne peuvent donc être conçus que par un observateur.  Selon qu’une particule tourne dans un sens ou dans un autre, il peut croire qu’elle se comporte différemment.  Par exemple, elle se dirigera dans des directions opposées, si elle est libérée d’une molécule à laquelle elle était liée.  C’est par ce comportement différent que se distinguent les éléments positifs et négatifs et par lui seul.

On appelle ainsi polarité ce qui contient, en soi, en puissance, la totalité des tendances à la manifestation, mais qui doit être divisée en deux qualités premières, dont chacune est incapable, sans l’autre, de se manifester: négatif et positif, de même origine.  Plus précisément, la polarité est la fréquence vibratoire, en nombre, d’un électron, d’un atome ou d’une molécule.  Les polarités contraires s’attirent et les polarités semblables se repoussent.  La loi de l’Amour amène les choses différentes à s’allier, dans la cohésion, pour engendrer une nouvelle polarité.  Le groupement des particules polarisées se fait selon un certain ordre géométrique (d’où il est dit que Dieu est le Grand Géomètre ou le Grand Architecte de l’Univers) dans lequel prédomine la Loi du Triangle (démontré par la cristallographie).  Les particules négatives tendent à encercler les positives, suggérant la formation d’une cellule, d’une maison.  Les particules positives tendent à attirer les négatives par la voie directe, suggérant la nuance de foyer (focalisation).  Lorsque deux particules négatives sont attirées par une particule positive, elles semblent osciller en demi-cercles, d’arrière en avant, suggérant la formation de l’axe d’une cellule.

La polarité, avec ses attributs correspondants d’attraction ou de répulsion, ne peut être détruite.  L’Esprit et la Matière sont en perpétuel devenir: prises de conscience et transformation matérielle.  La polarité révèle toutes les lois relatives à l’électromagnétisme, la caractéristique propre de toute chose dans le Cosmos et l’Univers.  Elle se définit comme la qualité interne prédominante d’un être de la dualité.  De ces observations, on peut tirer deux principes.  D’abord, la polarité d’une chose est de la nature de la plus forte somme de force soit positive soit négative qu’elle porte en elle.  Ensuite, les radiations (vibrations) d’une chose sont toujours de la nature de sa polarité, soit négative soit positive.

On pourrait dire que le positif correspond à l’action motrice, au désir de pénétrer une chose, de se l’assimiler ou de l’absorber, pour l’animer.  Le négatif apparaît alors comme ce qui fournit ce qui manque au positif, veut encercler, pour être absorbé, veut être mis en action, vitalité, inspiré, recevoir ce qui lui manque aussi.  Ainsi, le positif apparaît comme engendreur ou créateur; le négatif comme «gestateur» et organisateur.  Le positif semble toujours faire les premiers pas, puisqu’il est émissif par nature.  Mais le positif n’est que le point maximum d’activité ou de vitalité d’une chose.  Seul, il ne peut exister et ne peut rien faire.

On entend souvent parler de Dualisme ou de Dualité.  On saura désormais que le dualisme ou la polarisation sont des synonymes parfaits.  Le Dualisme, c’est la théorie métaphysique qui explique l’origine double de toute chose dans le Monde, l’Univers et le Cosmos.  Elle explique cette origine double par deux principes premiers, émanant d’une seule source, le principe négatif (matérialisant) et le principe positif (spiritualisant).  La polarisation explique tous les problèmes évolutifs de l’homme, être dualiste.  Sa conscience fluctue entre deux pôles d’attraction, l’Esprit et la Forme, tantôt polarisée par l’un tantôt par l’autre.

Dans son évolution, l’être humain doit d’abord passer de l’unité de la forme à la dualité, de la dualité à l’état d’inertie ou d’unité de l’âme, puis à l’Unité tout court.  La dualité se comprend par les polarités opposées, figurant les extrêmes de la conscience et du monde, mais compatibles et complémentaires: le blanc et le noir, le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, le père et la mère, le jour et la nuit, les deux équinoxes faits de deux saisons pour chacun, le flux et le ressac, le soleil et la lune.  La dualité explique encore le désir d’aimer et d’être aimé; celui qui cherche et ce qu’il cherche; celui qui désire et ce qu’il désire; le monde des phénomènes et le monde de l’Esprit.  Mais la dualité cesse quand l’âme sait être ce qu’elle est, a été et sera.  Lorsque l’homme s’élève à l’état christique, il s’extrait du monde dualiste de la Nature et le domine, d’où il perd l’illusion de la dualité.  Il lui reste ensuite à entrer dans la Conscience cosmique, l’état d’unité absolue.

La dualité engendre encore les notions de corps et d’esprit, d’homme et de femme, de pénis et de matrice, de droite et de gauche, de haut et de bas, d’endroit et d’envers.  Mais toutes ces réalités font appel à un point neutre, au fléau de la Balance, pour s’équilibrer et révéler l’Être total.  La dualité est une illusion mentale.  C’est l’intellect qui divise l’être en deux à travers ses expériences objectives, du fait qu’il découvre partout deux manifestations possibles du Principe divin unique.  Au niveau subjectif ou intuitif, tout est un, tout est simplement.  Par l’expérience quotisoleil-lunedienne, l’homme dégage une idée d’opposition, de division, qui lui laisse une première impression d’ambivalence, d’où il tire la malencontreuse notion de bien et de mal, selon qu’une chose lui convient ou ne lui convient pas, lui cause du plaisir ou du déplaisir, satisfait son bien-être ou non.  Alors, il compare tout, mélange tout, au lieu de chercher à être.  Celui qui croit à la dualité révèle qu’il accorde encore la prééminence à sa raison plutôt qu’à son Esprit divin, à sa Conscience subjective.

C’est par la polarisation que naissent la sympathie ou l’antipathie.  La sympathie exprime l’état de deux auras accordées, l’antipathie, le contraire.  Mais il y a plus à apprendre d’un être antipathique que d’un être sympathique.  L’être sympathique communique un état de bien-être qui peut confiner au moindre effort.  L’être antipathique invite à l’action, à la volonté de maîtriser une chose qui, en soi, n’est pas accordée, puisqu’on ne réussit pas à trouver les points d’accord avec l’autre.  L’être sympathique amène avec lui des choses qui nous ressemblent; l’être antipathique nous force à étudier des choses qui nous manquent encore.  L’être sympathique est compatible; l’être antipathique est complémentaire, suscitant d’autant plus de réactions de fuite ou de retrait, alors qu’il devrait inspirer à chercher à mieux se comprendre dans ce qu’on refuse.

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La loi de la Polarisation exprime la scission consciente, mais apparente, de l’Être-Un en deux pôles compatibles et complémentaires, pour manifester tous ses potentiels internes latents.  L’Être unique se choisit comme Sujet et Objet pour lancer le Grand Jeu amoureux de la Création.  La polarisation donne naissance à la dualité illusoire par l’interaction du courant positif (mâle, solaire, électrique, émissif) et du courant négatif (femelle, lunaire, magnétique, réceptif).  Le Cosmos, le Corps de Dieu, est ainsi élaboré par l’opposition harmonieuse de deux forces qui s’équilibrent réciproquement.

© 2012-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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