LA MÉMOIRE, LA RÉSERVE DES SOUVENIRS…

La mémoire cerne la faculté de l’esprit qui conserve, retient et rappelle les états de conscience passés ou les expériences antérieurement vécues, avec ce qui s’y trouve associé.  Il s’agit de la réserve du mental, opérée par l’esprit, qui garde le souvenir du passé.  En spiritualité, on élargit cette notion au réceptacle de toute Science, au Lieu sacré du Savoir, qui permet l’Éveil immortel.  Car l’être humain ayant été créé parfait, à l’image et à la ressemblance de son Créateur, sait tout, sauf qu’une large part de son Savoir s’est oblitérée dans le processus des multiples incarnations.  Ce qui fait dire que l’être humain qui veut s’initier n’a rien à faire d’autre qu’à se rappeler ses origines, puisque tout est déjà accompli.

La mémoire représente la faculté ou la fonction de la conscience qui reçoit, conserve et reproduit les impressions.  Elle commence avec la première pensée consciente de l’incarnation et continue à opérer de l’origine jusqu’au présent.  La mémoire est liée à l’expérience d’un cycle d’incarnation, elle est liée à un temps et à sa séparation d’avec l’espace, ce qi-forgot-dayui fait qu’un être n’a pas accès à la majorité de ses expériences antérieures.    La mémoire appartient au monde terrestre, elle fait partie de l’expérience, elle n’est pas la vie.  Ainsi, la mémoire sert de réserve qui emmagasine tous les faits qui pourront servir par la suite dans une vie particulière.  Elle est une faculté qui retient, non qui oublie, ce qu’il faudra expliquer plus loin.  Par le subconscient, tout homme est relié à la conscience collective, à la pulsion commune et à la mémoire totale.  Les faits et les impressions de, diverse nature pénètrent par les diverses entrées de la réserve de la mémoire en fonction de la catégorie dans lesquels ils se classent.  La mémoire est l’un des attributs les plus importants de la vie.  Elle se manifeste dans les plus hautes formes d’intelligence comme dans les éléments matériels les plus grossiers.  Voilà ce qui explique que chaque particule ou chaque unité d’une espèce agissent à la manière du groupe élémental ou élémentaire auquel elles appartiennent.  Toutefois, la mémoire s’exprime de façon plus vive dans les formes plus élevée de la vie cellulaire.  Pour ainsi dire, la mémoire se présente comme l’instrument de travail et de vie de la création: c’est le levain de la création.  La mémoire commence avec la sensation, la Perception des actions et des transformations provoquées par des agents extérieurs à la conscience.  C’est par association ou comparaison d’une sensation présente avec une sensation passée, de caractère similaire ou différent, que la mémoire s’exerce et s’élabore.

Tout stimulus agissant sur la conscience laisse des traces dans la mémoire.  Plus une analogie (une association ou une comparaison) est étendue, plus le souvenir individuel en est durable.  Cependant, la mémoire semble retenir de façon moins précise une impression vague ou continue d’une même chose, du fait qu’elles engendrent de la monotonie qui réduit l’intérêt normalement nécessaire pour retenir une impression ou tenter de la transformer, ce qui la rendrait compréhensible, si elle suscitait une association ou l’établissement d’une relation avec plus de clarté ou de rythme.  En tel cas, pour que la mémoire soit efficace, il faut augmenter le rythme des impulsions.  Le fil de la mémoire permet à la conscience de se projeter dans le passé; l’imagination lui permet de pressentir, d’anticiper l’avenir et, pour ainsi dire, de s’y transporter.  Parce qu’elle ne se limite pas aux désirs égoïstes et ne se laisse pas entraver par les valeurs matérielles, mais s’étend à tout ce qui est, l’imagination peut donc libérer la mémoire.  Par l’imagination, la mémoire peut alors remonter le cours de l’histoire et, plus particulièrement, de l’histoire des expériences et des réalisations de la conscience individuelle.  Les créations antérieures passent ainsi de la catégorie des résultats et des effets à celle des causes et des mobiles, pour conduire à d’autres expériences et à d’autres réalisations.

La mémoire enregistre d’une part tout ce que le corps reproduit dans la matière et assimile d’elle, conférant à la connaissance de la construction matérielle.  Elle enregistre également tout ce que la conscience reçoit, conserve et reproduit, à partir des impressions, conférant la connaissance au niveau de l’idéation mentale.  Ainsi, à travers chacun, la vie peut construire matériellement et concevoir dans l’abstrait.  Nombre de gens se plaignent de manquer de mémoire.  Ils ont tort puisque la mémoire enregistre tout sans rien perdre.  Le problème ne réside pas au niveau de l’efficacité de la mémoire, mais bien de la tension émotive du sujet.  D’abord, trop de gens affirment que la mémoire est une faculté qui oublie.  Où on leur a répété, au cours de leur éducation, qu’ils n’avaient pas de mémoire, qu’ils étaient une tête de linotte, une cervelle d’oiseau, à plusieurs reprises, ce qui a marqué leur subconscient.  Pour s’être formalisés ou culpabilisés de ces reproches, ils se sont suggestionnés eux-mêmes par ce verdict peu flatteur.  Blessés dans leur amour-propre, ils se sont conditionnés à accumuler les trous de mémoire à la moindre question inopinée.

L’amnésie intervient comme suit.  Dès qu’on est surpris, angoissé, tendu par une situation, un détail important peut échapper à un sujet, qui ne parvient pas à le faire ressurgir de sa mémoire.  Au lieu de se détendre ou de s’abandonner à l’indifférence, il s’énerve, craignant d’être encore pris en flagrant délit de manque de mémoire.  La mémoire se ferme d’autant qu’on a été blessé par les observations inappropriées et injustes de l’entourage à propos de l’acuité de sa mémoire.  Par réflexe inconscient, un trou de mémoire en suit un autre, tant qu’on n’apprend pas à rester calme et serein en toutes circonstances parce qu’on a confiance en soi et qu’on se fiche de l’opinion des autres.

Normalement, l’homme revêt sa mémoire de ses perceptions et de ses conditionnements négatifs.  Confronté à une situation difficile, il est porté à parer le passé de nuances qui lui sont favorables ou à s’y réfugier pour fuir un présent qu’il trouve terne, sombre ou monotone.  Qui s’ennuie se projette souvent dans le passé ou dans le rêve stérile.  On détruit ou amoindrit ainsi l’intensité de sa mémoire.  L’homme n’oublie jamais rien.  Parfois, au niveau de sa conscience objective, il a l’impression d’avoir oublié, mais son subconscient, son entendement intérieur, sa faculté totale, elle, retient tout.  Nul n’a de difficulté à se souvenir d’une chose qui l’intéresse.  L’intérêt constitue donc un facteur primordial de rétention et de rappel conscients des éléments enregistrés dans la mémoire.  C’est le déplaisir ressenti dans le vécu qui oblitère surtout les faits au niveau de la mémoire.  En se dégageant de la tension, de l’inquiétude, de l’obligation immédiate que l’on se fait de se rappeler un fait, les souvenirs surgissent sans encombre.

Qui n’a pas fait cette expérience de chercher un nom ou un objet trop bien rangé sans y parvenir.  Mais, si cette recherche ne présente aucune urgence et ne suscite aucune tension, la réponse vient soudain en un éclair d’intuition, au moment où on s’en attend le moins, si on ne s’en préoccupe pas.  Oui, ils étaient aussi près que le bout de la langue ou le seuil de la conscience.  A moins de désordre fonctionnel ou de lésion physique, l’amnésie reste plus apparente que réelle.  Elle exprime une tension émotive ou le désir d’oublier un fait inutile ou pénible.  Si on sait se faire disponible, réceptif, dégagé, on peut puiser à toute source utile de la mémoire.  Même les informations enregistrées alors qu’on était distrait y restent et peuvent ressurgir au moment opportun.

Remarquons au passage que ce n’est pas le cerveau qui contient les souvenirs, pas plus que le téléviseur ne contient les images qu’il transmet.  Ils vibrent sur l’éther, dans l’espace du subconscient.  La mémoire les rappelle pour les projeter sur l’écran intérieur de la conscience.  Il n’y a pas que le temps qui soit responsable de l’oubli.  Ce qui s’efface dans la mémoire disparaît apparemment mémoirepar défaut de stimulation, au moment de l’expérience, et d’autres facteurs qui interfèrent dans cette expérience.  Par exemple, on oublie plus facilement un fait passé qu’un fait en cours, simplement interrompu, une tâche terminée qu’une tâche momentanément délaissée.  L’attitude personnelle détermine aussi la rétention ou l’oubli sélectif.  L’oubli se produit de façon aussi progressive que l’expérience: dans les premiers moments, les pertes sont très importantes, mais elles s’atténuent lentement à mesure que le temps passe.

Mais on n’oublie pas vraiment, comme on n’oublie pas sans raison.  On peut se donner l’impression d’avoir oublié quelque chose parce que l’événement concerné n’intéressait pas assez pour qu’on l’enregistre clairement ou parce qu’on a choisi, consciemment ou inconsciemment, de l’oublier.  L’homme est porté à inhiber, à refouler, à réprimer ce qui pourrait lui faire perdre l’équilibre à cause de son contenu affectif menaçant.  Il est possible que ce fait putréfie lentement et sournoisement dans l’inconscient, conduisant à de l’angoisse, à une névrose ou à une psychose.  On aurait souvent avantage à faire ressurgir prudemment un tel souvenir de la conscience.

On devrait également être plus circonspect à l’endroit de ce que l’on choisit de conserver comme souvenir conscient.  On est porté à retenir surtout ce qui renforcit la personnalité et flatte l’image qu’on veut se donner de soi.  L’image idéale qu’on a de soi correspond rarement à l’image réelle que l’on donne.  Elle peut devenir une fixation ou un stéréotype stériles parce qu’elle ne correspond pas à la réalité.  Comme on se connaît mal, on se joue bien des tours.  On retient aussi de façon trop systématique les événements malheureux, parce qu’ils ont fait mal et ont profondément marqué la conscience (bien que d’autres préfèrent annuler les souvenirs les plus agressants), ce qui a fait dire que les gens heureux sont sans histoire (n’ont rien d’intéressant à raconter).  C’est un leurre et un piège!

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                La Mémoire akashique ou les Mémoires akashiques désigne la Matrice mémorielle de chaque événement d’une planète, le Réservoir des enregistrements de toutes les vies.  La Mémoire cachée réfère justement à ce Registre ancestral des événements qu’un être a déjà vécus.  Différente de la mémoire du cerveau, la Mémoire de l’âme porte le secret de l’être individuel (qui il est), ce qui constitue le noyau de son essence et de sa nature avec ses motivations profondes, ses talents et ses aptitudes innées.

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