LA GNOSE, UNE RÉVÉLATION SPIRITUELLE DU MONDE, UNE VOIE MYSTIQUE ANCIENNE…

La Gnose, un mot d’origine grecque qui signifie «connaissance directe» traduit la connaissance parfaite, et elle dirige vers la «sophia», la sagesse.  Autrefois, elle exprimait la connaissance suprême des mystères de la religion.  Ce mot exprime l’idée d’une connaissance par l’intuition qui permet d’accéder à un Savoir auquel la raison ne peut accéder parfaitement.  Par extension, il désigne un éclectisme philosophique qui, selon Lalande, prétend «à concilier toutes les religions et à expliquer le sens profond par une connaissance ésotérique des choses divines, communicables par tradition et par initiation».  De cegnose fait, par la révélation intérieure, le candidat à l’initiation accéderait à la connaissance du divin et au salut plus facilement que les simples croyants des religions exotériques.

Pour l’Église catholique, il s’agit du premier mouvement hérétique apparu au début de l’ère chrétienne et qu’on vit déjà actif au temps de Paul, mais qui se répandit, en se morcelant, surtout à la fin du IIe siècle.  Elle permet de «Sortir de la croyance vulgaire pour monter aux clartés de la Connaissance supérieure (gnose) en donnant l’explication des vérités obscures pour les simples fidèles et  élever ses adeptes à une perfection réservée à eux seuls.»  Pierre se prolongea par Glaucias et Paul, par Théodas, mais l’Église établie les combattit, disant agir au nom de l’autorité que lui avait conféré le Christ.  Tertullien donna une forme juridique à cette présomption, affirmant que l’Église catholique possédait seule, par droit d’héritage authentique, les Écritures et la doctrine de Jésus, que nul ne peut attenter à cette légitime possession que le temps a consacré et que les hérétiques sont donc à l’avance déboutés de leurs prétentions.

Dans sa doctrine, la Gnose affirme que, au Sommet de toutes choses, préside le Dieu unique.  Mais, de cet Absolu infini procèdent une série d’Éons qui s’engendrent les uns les autres et de moins en moins subtils à mesure qu’ils s’éloignent davantage du Premier Principe unique.  Ainsi, Dieu se manifeste par sa vertu, donnant naissance à un Premier Éon, «Ennoïa», qui est sa première pensée.  Au faîte de l’Échelle des êtres, apparaissent deux principes mâle et femelle, l’Abîme et le Silence, desquels procèdent trente Éons (ou Esprits), deux par deux, mâle et femelle pareillement.  Les Éons procèdent les uns des autres par émanation, de moins en moins parfaits à mesure qu’ils s’éloignent davantage de la Source suprême.

Les sept derniers Éons, parmi lesquels se trouve le Dieu des Juifs, ont créé le Monde visible.  Sophia, le dernier Éon et, partant, le moins parfait, a enfanté Sophia II, un être matériel et informe, qui a été banni du Ciel.  Sophia la Deuxième, exilée, a enfanté le Démiurge ou l’Âme du Monde.  Et, à eux deux, ils ont produit l’Univers visible avec tout ce qu’il renferme.  Ici, on donne le nom de Démiurge à un être qui arrive le dernier dans une série d’Éons.  Pour la Gnose, le mal tire sa réalité de la Matière.  Le Démiurge, auteur ou organisateur de la Substance, est par conséquent mauvais.

Les derniers Éons de la série, jaloux de la puissance créatrice de leur Mère, créèrent la Terre, une œuvre d’ignominie, de ténèbres et de mal.  Et, de peur qu’«Ennoïa», mécontente, ne leur suscitât des rivaux, ils l’attirèrent sur la Terre pour l’y retenir captive.  Ce fut la victoire du Mal sur le Bien, le désordre triomphant.  Il fallut délivrer la Captive céleste.   C’est pourquoi la Vertu de Dieu dut se sophia-gnosemanifester aux êtres humains.  Par pitié, le Dieu suprême a communiqué une Étincelle de sa propre vie à quelques hommes.  Ceux-ci sont devenus bons par cette divine communication, se voyant en butte à la persécution des autres.  De là la nécessité d’organiser une rédemption.

 Ainsi, le Christ, un Éon supérieur, est descendu sur la Terre pour affranchir de la tyrannie des méchants ceux qui ont reçu l’Étincelle divine.  De cet affranchissement, chacun bénéficie, par la foi seule en un Christ revêtu des seules apparences de l’Humanité.  Car il y aurait impiété à attribuer à Jésus christifié un corps réel, puisqu’il n’aurait pris qu’un corps apparent.

Quant à l’être humain, œuvre du Démiurge, il se composerait de trois éléments, dont un hylique (matériel), un autre psychique (âme) et un troisième pneumatique (Esprit).  De ce fait, il existerait trois espèces d’êtres humains, selon la prédominance de l’un ou l’autre de ces éléments fondamentaux : les hyliques (les païens qui répondent aux désirs de la chair);  les psychiques (les Juifs et la plupart des Chrétiens);  et les pneumatiques (les élus ou les gnostiques).  Le Christ est venu sur la Terre pour réunir en une même Église tous les pneumatiques, seuls capables de faire leur salut.  Le seul fait de croire à la doctrine du Sauveur permettrait à leur âme de retourner au Père après la mort.

On complétera utilement la lecture de cet article en se référant à celui des «Éons».

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