LA DIVERSITÉ: IL FAUT DE TOUT POUR FAIRE UN MONDE!

   C’est bien connu, les semblables s’attirent tandis que les dissemblables se repoussent.  Ce fait, qui résulte de l’électromagnétisme omniprésent, peut engendrer des aberrations et causer d’apparents retards évolutifs.  En effet, qu’y a-t-il de plus agréable que de se retrouver entre pairs, au sens de gens du même acabit.  On n’est pas trop dérangeant l’un pour l’autre puisque, par ses nombreux points d’affinité, on se rejoint, on se comprend, on s’exprime de la sympathie.  Souvent, on détient l’un sur l’autre, jusqu’à devenir des répliques, des duplicata ou des fac-similés.  On est en accord, on vibre dans l’uniformité, on vit en harmonie, même si, souvent, les situations deviennent répétitives, monotones, confinant aux habitudes et aux routines jusqu’à l’ennui, même dans les traits d’hudiversitemour qu’on s’échange ou les plaisirs qu’on partage.  Alors, on adopte un profil bas, on n’ose plus trop afficher ses couleurs, se dire ses vérités, préférant s’appuyer mutuellement, même quand on pense un peu autrement ou se sait en dissidence, en secret, pour éviter les accrochages, les heurts, les dissensions, les conflits, encore plus, l’écartement ou le rejet.

   Puis on se surprend qu’un beau jour, parce que l’énergie aime ramener dans le mouvement, qu’un trouble-fête se présente, pour interrompre le cours harmonieux des évènements et ébranler les certitudes en semant la zizanie dans la demeure afin d’amener à s’ouvrir à la vérité multiforme qui permet de se ressourcer et de pousser plus loin sa propre vérité.  Mais, en général, à prime abord, on méprise et on rejette cet intrus béni qui n’est appelé, par le jeu de la vie, qu’à tirer des moules, en enrichissant les concepts, en ébranlant les convictions et en abattant les murs de manière à la conscience aux autres réalités du monde, qui ne sont jamais différentes qu’en apparence, restant complémentaires, si elles ne sont pas compatibles.  La Montagne sacré, qui comporte un versant sombre et un versant lumineux et deux versants ombragés, comporte d’autres versants que celui qu’on tente de gravir.  On gagne à en faire le tour en spirale plutôt que de tenter d’atteindre son sommet en ligne droite car, alors, on baigne progressivement dans toutes les couleurs de l’Arc-en-ciel de la Vie, dégageant un Savoir plus complet de la Réalité divine.

   On a souvent répété que toute la beauté du monde réside dans la différence.  N’empêche que, comme elle dérange, on accepte le principe, mais on éprouve bien de la difficulté à en accepter les conséquences, soit à s’ouvrir à elle.  La différence ne divise pas, mais elle confirme et rend possible, à la fois, l’expérience de l’altérité et de l’unicité individuelle.  Comme il a été dit, la ressemblance rassure, mais elle engendre la monotonie qui finit par réduire à l’ennui ou à l’indifférence.  À l’inverse, la différence permet au Créateur, par interposition de personne ou de réalité, de révéler des aspects nouveaux ou inédits de lui-même.  Source de variété, la différence rend un être d’autant plus précieux qu’il paraît particulier, original, marginal, apparemment opposée.

   On dit que les êtres humains se ressemblent suffisamment pour se comprendre, mais qu’ils sont assez différents pour continuer à s’aimer.  Dans son rôle fonctionnel, chaque être est différent, parce qu’unique.  Il n’est donc pas appelé à agir de façon conforme à des normes, à se laisser modeler ou à se laisser couler dans un moule commun.  Chacun détient ses croyances et ses pulsions, sa manière de chercher à se connaître.  Chacun a le droit de trouver sa place et de l’occuper pleinement, même si cela dérange les autres.  Il n’en reste pas moins qu’on paie souvent très cher le fait de ne pas être comme tout le monde.  Accepter les différences humaines, c’est reconnaître qu’à tous points de vue les notions et les critères peuvent varier.  C’est reconnaître que tous les goûts sont dans la nature.

   La Loi unique (ou cosmique) appelle à aimer autrui comme soi-même.  Aimer autrui comme soi-même, c’est, humblement, considérer l’autre comme aussi précieux que soi-même, en évitant de lui faire ce qu’on n’aimerait pas se faire faire, en réprimant l’inclination de dire de lui ce que l’on ne veut pas entendre à son propre sujet, en se gardant de se sous-estimer et de le sous-estimer, en s’empêchant de se juger et de le juger, en omettant de se critiquer et de le critiquer, pour l’aimer tel qu’il est, sans chercher à le changer, car un tel vouloir est un poison qui amène aux jeux de pouvoir qui écarte de l’Unité.

  Connu ou inconnu, ami ou ennemi, concitoyen ou étranger, autrui désigne toujours un membre de la Grande Famille humaine et du Corps mystique de Dieu.  Autrui sert de miroir.  Il est plus facile de voir dans les autres qu’en soi-même.  C’est pourquoi l’Univers enseigne souvent à un être en plaçant sur son chemin un être qui lui révèle ce qu’il est en train d’apprendre sur lui-même ou ce à quoi il tente présentement d’échapper qui le rendrait plus conscient et heureux.  On ne prêterait jamais la moindre attention à un trait de personnalité ou à une partie d’un autre si on n’était soi-même en train de travailler sur ces mêmes points.

   C’est la raison pour laquelle il convient d’éviter de juger et de projeter ses travers sur les autres en les traitant comme boucs émissaires.  Les autres sont ses maîtres et ils méritent toute sa considération, même si, remplis de haine, ils se comportent en ennemis.  Il n’y a jamais de pire ennemi que soi-même quand on tente de se cacher la Vérité et que, par démagogie, on tente de se réfugier à l’ombre de l’appui de ses émules.  Toujours, les ennemis apparents servent d’émissaires de la Source divine et des messagers de la Lumière.

   Chacun devrait toujours se rappeler qu’il attire toujours les autres à lui par un jeu d’affinités mutuelles et de complicités voilées, même les êtres qu’il croise comme au hasard de sa route.  Il faut toujours chercher chez autrui ce qui unit plutôt que ce qui divise, éloigne et provoque de la tristesse.  Car, en se centrant exclusivement sur ce qu’il y a de bon dans les autres, on leur permet de s’épanouir au maximum.

    On gagne à éviter de s’immiscer dans la vie d’autrui dans l’intention d’essayer de la changer, comme on gagne à lui refuser le même traitement.  En effet, il n’est pas évident de savoir ce qui est parfaitement juste pour autrui ou lui est approprié, surtout quand on ne parvient pas soi-même à établir ce qui est bon pour soi.  Ce n’est en travaillant sur soi que l’on peut obtenir des résultats chez les autres, car les interventions extérieures ne changent que les effets, jamais les causes.

   Dans les faits, on ne peut harmonise l’autre, mais on peut s’harmoniser pour le forcer à partir, repoussé par une trop grande différence, ou à s’harmoniser et à vibrer en accord avec ce qui est vrai en soi.  Il faut toujours éviter de chercher à influencer l’existence de quiconque alors qu’on n’est pas à même de savoir ce dont autrui a réellement besoin pour prospérer matériellement et croître spirituellement.  Pour connaître autrui, il faut s’élever au niveau de son âme où on peut capter sa vibration spirituelle.  Alors, il ne faut pas se fier à son apparence, comme à son visage, à ses vêtements, à sa provenance, à ses origines, à sa formation, bien qu’on puisse tirer bien des informations de sa voix

   Les autres, comme soi, agissent toujours de leur mieux : ils payent le tribut de leurs expériences passées, des circonstances présentes et des croyances qu’ils entretiennent.  Au lieu de les juger et de les critiquer, ce qui divise et éloigne, on devrait se demander ce qu’on peut faire pour les comprendre et leur rendre la vie meilleure.  Le premier pas, c’est de les aimer exactement comme ils sont et de ne jamais tenter de les changer.  Ensuite, on peut leur envoyer de la lumière, sans la leur imposer.  En leur envoyant des pensées d’amour, on les renforce et on les aide à attirer le meilleur dans leur vie.

   Présentement, dans son groupe d’affinités, l’être humain est appelé à jouer au ((dissident pacifique)).  C’est-à-dire qu’il est appelé à rayonner sa Lumière, sans zèle ni prosélytisme, afin de provoquer le changement des paradigmes en s’affichant sous son vrai jour et en brandissant sa vérité, dans le silence, et en donnant l’exemple des certitudes sur lesquelles il se fonde afin de les ancrer plus profondément en lui-même, dans sa communauté et dans le monde.  C’est seulement ainsi qu’il contribuera à l’établissement du Règne de la Lumière dans la Nouvelle Réalité.

   Tout chercheur spirituel est appelé à collaborer à amener l’effondrement des anciennes valeurs, dans la mesure où elles sont devenues désuètes et stériles, afin de se libérer et de délivrer avec lui, sans esprit missionnaire, l’Humanité et d’initier une ère nouvelle fondée sur l’Amour pur.  Son rôle consiste à favoriser l’Ascension personnelle et collective, soit à œuvrer à la fusion du Ciel et de la Terre en s’abandonnant sans conditions à la Lumière divine de manière à écarter les limites et les obstacles à son expansion.

   Cela ne signifie pas qu’il doive sortir sur la place publique et tenter de s’imposer en redresseur de torts, mais qu’il doive sacrifier à la Lumière ce qui, en lui, s’oppose à son expansion.  Ce qu’il parvient à harmoniser en lui, il l’harmonise autour de lui.  Mais il ne peut rien harmoniser durablement à l’extérieur de lui sans procéder à l’intérieur de lui-même.

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