LES DÉNONCIATIONS ET LES PROTESTATIONS BROUILLENT TOUT, SANS VRAIMENT CHANGER QUOI QUE CE SOIT.

   La critique désigne un jugement porté sur quelque chose, une appréciation de son authenticité, une analyse de sa valeur, un blâme à son endroit.  Elle identifie encore l’examen d’un principe ou d’un fait en vue de porter sur lui un jugement d’appréciation d’un point de vue esthétique, philosophique ou moral.  Elle englobe aussi le jugement porté sur un ouvrage de l’esprit (littéraire) ou sur une œuvre d’art.  Elle inclut enfin la tendance de l’esprit à émettre des critiques sévères et défavorables, donc à blâmer ou à faire des reproches, à partir d’un système de valeur personnel d’autant plus subjectif et partial que tout être reste «peccable», jusqu’à la Maîtrise totale, dans son expérience terrestre.

   Bien qu’on ait du mal à se retenir, surtout devant une injustice apparemment criante, la dénonciation et la critique n’arrangent pas grand-chose, quand elles n’empirent pas le mal.  Elle ne sert qu’à changer le mal de place sans vraiment rien régler, parce que, plus tard, il faudra s’attaquer à l’autre point où elle s’est déplacée.  Souvent on est critiqué parce qu’on camoufle une vérité qu’on gagnerait à exprimer ouvertement, avec candeur, sans reproche ni culpabilisation, sans chercher à se défendre.  Sinon, on suscite subtilement un vent d’hostilité autour de soi.  Pour sûr, tout ce que les autres disent au sujet d’un autre constitue le reflet de sa voix intérieure qui lui parle par interposition de personne, soit pour lui révéler un manque de maîtrise sur un point particulier ou pour attester de sa maîtrise sur ce même point.  Dans ce dernier cas, il s’agit d’une épreuve de la vérification.  Mais il faut situer cette propension dans sa juste perspective.  Ce que quelqu’un dit d’autrui est aussi le reflet de ce qu’il se dit à lui-même ou que l’autre se dit à lui-même.  Quand on est critiqué, on doit d’abord chercher à savoir si une partie de soi ne serait pas critique Portevoixà son propre égard.  En abandonnant ses propres critiques, on s’aperçoit que les critiques d’autrui diminuent.  Mais ce que les autres disent est aussi le reflet de ce qu’ils sont et de leur façon de voir le monde.  Peut-être critiquent-ils parce qu’ils se critiquent eux-mêmes.  Alors, on peut considérer leurs paroles comme le reflet de leurs croyances, apprenant à rester serein et centré sur ce qu’on pense de soi-même.

   Quant au problème du critique ou du critiqueur, c’est qu’il ne comprend pas que l’autre, en toute circonstance, agit au mieux de ce qu’il sait, comme il le fait lui-même.  Il se fait d’autant plus sévère qu’il n’a pas appris à se pardonner ses propres travers.  Il oublie encore que la critique abaisse l’énergie de l’autre et qu’elle l’empêche de grandir.  On critique toujours autrui parce qu’on considère qu’il ne vit pas conformément au système de valeur qu’on définit comme juste.  Mais, en y regardant de plus près, on peut constater que celui qui critique ne vit pas lui-même en conformité avec son système de valeur.  On aime toujours donner aux autres les meilleurs conseils, mais on ne les suit pas soi-même.  Alors, comment peut-on être probant de ce qu’on fait et de ce qu’on dit.

   Pour ce qui a trait au critique des moyens d’information, il faut s’en écarter parce que, sans être créateur, sauf de ses écrits, il juge de tout comme un arbitre suprême, limitant la créativité des autres, sous le prétexte qu’il y a des œuvres qui méritent d’être produites d’autres pas.  Est-ce vivre et laisser vivre de sorte que chacun explore son champ d’intérêt particulier?  Nul n’a besoin d’être un géni ou un grand talent pour avoir le droit de s’essayer à ce qu’il veut sans être jugé et découragé.  Au pire, le critique pourrait laisser la société ambiante en décider.  Le plus grand mal de son métier, c’est qu’il y vient souvent parce qu’il a raté son expérience dans un autre secteur, mais qu’il ne s’empêche pas moins d’émettre des commentaires désagréables, rarement positifs, sans donner de solutions de remplacement, parce qu’il manque d’envergure, de créativité et d’esprit d’invention.  Ainsi, il rabaisse en vain les entreprises d’autrui, oubliant que ses perceptions ne sont que question de point de vue personnel, même s’il essaie, mine de rien, de l’imposer aux autres.

   Hélas, dans un fait, la critique amène à trouve la faute ou la faiblesse plutôt qu’à voir ce qui est bon.  Comme la société à laquelle il appartient, il est enclin à dénoncer la part de manque plutôt que de faire ressortir la part de présence, à mettre en exergue la part d’ombre plutôt que la part de lumière.   Elle ne cherche qu’à savoir ce qui ne marche pas ou ne convient pas, ce qui n’apporte pas de solution nouvelle.  Qui critique un autre travaille en sa défaveur, l’amenant à se culpabiliser, à se sentir moins fort et moins bien, peut-être moins digne, doué, talentueux ou intelligent.  C’est la même chose qui se produit quand on est critiqué, même en son absence.  Tout être peut capter télépathiquement ce qu’on dit de lui, qu’il soit présent ou absent, proche ou loin.  Même s’il n’arrive pas à identifier l’origine de ces pensées, il ressent un malaise ou une chute de vitalité.  Selon la teneur de ses propos, chacun peut faire monter ou descendre l’énergie d’un autre qui ne sait pas former sa sphère de protection et la maintenir.

   Il est vrai qu’il est plus facile de rester en retrait des entreprises collectives et de critiquer que de se rendre utile selon ses talents, ses moyens, ses aptitudes, sans arrière-pensée et sans attente.  Il existe en effet plus de critiqueurs que de bons juges et de bons ouvriers. ((Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus)), a-t-il été dit, parce que peu d’individus s’élisent((Que celui qui est sans péché lance la première pierre.))  Hélas, il est plus facile de voir la paille dans l’œil du voisin que la poutre dans le sien.  En doutant toujours de l’intégrité des autres et de la validité de leurs entreprises, on se dispense d’agir et on se donne l’impression d’une vaine supériorité.  Mais celui qui s’élève sera abaissé et foulé aux pieds.

   Un des exemples effarants de la critique inutile, dans le monde contemporain, c’est celui des lignes ouvertes de la radio.  Celles-ci entretiennent et répandent sans vergogne les rumeurs et les préjugés, renforcent l’ego personnel et séparant les gens.  Nous vivons dans une civilisation d’opinion où chacun veut imposer sa vision d’ignorance, sa vindicte secrète, son égoïsme forcené et sa démagogie subtile.  Comme point culminant des bêlements de la foule grégaire, aux valeurs obscurcies, on connaît les tribunes téléphoniques de la radio qui polluent les ondes et le mental, car le sage n’y a pas droit au chapitre, vite rabroué et ridiculisé.  On se délecte les oreilles des propos excessifs de gladiateurs frustrés qui luttent contre des moulins à vent dans leurs arènes à l’atmosphère malsaine et malveillante.

   Pour rester populaires, les animateurs dramatisent les événements par leur ton, répondant au goût du théâtralisme de sensationnel, cristallisant les opinions par leurs propos immodérés, fielleux, diviseurs.  Mêmes les plus sages perdent rapidement leur sens critique et leur objectivité, s’éprenant du pouvoir, des richesses et de la renommée.  Et ils nourrissent un troupeau friand de scandales et de dénonciations qui se défoule par interposition de personnes.  On augmente les auditoires, on instaure des clans psychiques, on idéalise la provocation et la zizanie, sous couvert de nobles intentions, se convoitant les cotes d’écoute  On se défoule collectivement prenant à parti ceux qui sont ses représentants, oubliant qu’ils ressemblent simplement à la société d’où ils viennent, puisqu’ils ont été élus.  On galvanise les pensées, on ameute les troupes, on entretient l’hostilité et l’esprit revanchard.

   C’est ainsi que, jour après jour, l’épais ensevelit de plus en plus le subtil, le grossier recouvre le sensible, amenant les cœurs à rétrécir et à se blinder, par des commentaires bilieux ou des prédications sirupeuses.  On prépare les crises de demain en faisant dériver sur les marécages de la courte vue et de la pensée fragmentaire, source de toute violence, montant en épingle ce qu’il conviendrait d’oublier, de laisser mourir d’inanition.  Dénoncer et critiquer n’arrange rien tant qu’on ne remonte pas à la véritable cause, la dualité séparatrice, et qu’on ne lui trouve pas une résolution dans chacun des êtres par l’expression de l’amour inconditionnel et impersonnel.

   Dans la présente phase sombre et tourmentée de la troisième dimension, contaminés à leur insu par l’esprit de vindicte de la foule, de plus en plus de présumés enseignants authentiques présentent la neutralité du chercheur spirituel comme une faiblesse d’esprit, un manque de cœur, un choix irresponsable.  À titre d’exemple, on peut fournir cette portion d’un article plus ou moins récent d’une dame qui, se pense docte, dans sa libre pensée, mais qui, pour ne pas être initiée, ce qui est évident, juger des injonctions spirituelle d’un point de vue tout extérieur, se permettant des sophismes dangereux.

   Voici son propos de sagesse présumée :  Elle commence par résumer le débat par un aphorisme de la spiritualité qui stipule : ««Il n’y a pas de bien et de mal – tout est parfait – Tout provient de la Source.» Puis, la voilà qui, dans la protestation, se met à exposer son argumentation : «La déviation dangereuse de cet enseignement est : l’apathie (contraire de l’empathie), l’inaction, être une proie facile.  C’est le pire détournement d’un enseignement qui existe, et le pire fléau de la communauté spirituelle. L’inaction est devenue dans la communauté spirituelle le symbole de la plus haute forme d’élévation spirituelle. Toute personne s’indignant d’un fait de société, d’un comportement humain, d’abus, ou voulant changer quoi que ce soit dans le Monde «n’est pas dans l’acceptation de ce qui est » et est donc «non spirituelle». Elle est «encore dans la dualité» et n’est pas «dans le lâcher prise». Heureusement que tout le monde n’a pas appliqué ces inepties sinon nous en serions encore à nous guillotiner sur la place publique le dimanche.  Jesús, Bouddha, Gandhi et les autres n’étaient vraiment pas spirituels, la preuve ils ont eux-mêmes agi et impacté des milliards de personnes. Heureusement que certains ont agi pour faire avancer le Monde. Pourquoi évoluons-nous? Parce que certains agissent, dans leurs domaines respectifs, automobile, énergie, internet, sécurité, éducation, santé, protection des femmes, enfants, animaux… heureusement qu’ils ne restent pas chez eux à se dire que « tout est parfait » sinon nous stagnerions en permanence sur notre planète. Ces mêmes personnes sont bien contentes de pouvoir aller au supermarché faire leurs courses, de pouvoir conduire une voiture, de pouvoir se faire soigner par un médecin ou chirurgien quand elles ont besoin, que leurs enfants ne se fassent pas tuer dans la rue, et pourtant, elles ne réalisent pas que si tout le monde pensaient comme cela, elles seraient encore dans les cavernes, puisque « tout est parfait » 🙂

Un lion qui mange une gazelle, est-ce «mal»? Dans l’absolu (et c’est la véritable signification de cet enseignement) Non, par contre, la gazelle a quand même perdu la vie. Et bien c’est la même chose pour nous humains, nos prédateurs ont simplement d’autres formes mais ils sont bien présents. Iriez-vous dans la savane danser devant les lions affamés en chantant «Namaste», je nous aime, tout est parfait ! Non, à l’inverse vous allez utiliser votre mental, votre jugement, votre bon sens, pour essayer de faire en sorte que votre vie dure le plus longtemps possible, et vous allez enseigner la même chose à vos enfants et espérer la même chose pour vos proches. Nous ne sommes certes pas que ces corps physiques, mais nous le sommes aussi, et ils sont fragiles, raison pour laquelle nous devons en prendre soin. Un champignon ou un serpent venimeux proviennent eux aussi de la Source, pourtant si vous les approchez, vous êtes morts. Game over. C’est la même chose pour certaines personnes peuplant notre Monde.

La plupart des personnes répétant cet enseignement dans les communautés «New Age» sans l’avoir vraiment compris n’ont pour la plupart même pas conscience de ce que sont par exemple les sciences occultes, la magie noire, et l’existence des sociétés secrètes, et vivent dans une espèce de « bulle » de déni et d’illusion. Ne pas vouloir accepter le fait qu’il y ait des personnes dans ce Monde (visibles ou invisibles) qui veuillent véritablement détruire, nuire et tuer, ne changera rien au fait que ce soit vraiment le cas. Le nier nous met simplement plus en danger que de le savoir. Ce serait comme dire que l’on préfère aller dans la savane les yeux bandés pour ne pas voir les lions, en espérant qu’ainsi ils ne nous mangent pas… »

À ce que je sache, la spiritualité authentique préconise la neutralité, source de la sérénité, non pas comme un moyen de refuge dans l’inaction et l’indifférence, mais comme l’état d’être privilégié et préalable qui tire des jugements subjectifs et arbitraires, qui ne peuvent que lancer dans les personnalités et dans les réactions impulsives, probablement injustes, source d’hostilité et de division, afin de recourir, en toute occurrence, comme l’enseignait si bien Jésus lui-même, à l’Arme supérieure de l’Amour, parce qu’elle est plus contagieuse et efficace que tous les moyens qui impliquent une intervention extérieure et qui ne peut que susciter des réactions qui compliquent une situation donnée.  Elle permet au chercheur de prendre du recul de manière à traiter autrui comme il aimerait lui-même être traité en pareille circonstance, lorsqu’il agit au meilleur de sa conscience.  D’autant plus que l’être qui s’adonne à des actes apparemment injustes et infâmes, même barbares, ne peut être qu’un être inconscient sevré d’amour qui ne mérite pas que les froides sanctions de l’esprit de vindicte ou de rétorsion du populo.   Ainsi, la neutralité n’appelle personne à l’indifférence et à l’inaction, bien au contraire, elle incline simplement à une intervention constructive, à point nProtestationsommé, qui respecte l’Ordre divin, soit qui laisse les répercussions du ressort du Tribunal divin, souvent appelé la Justice immanente ou la Providence, évitant qu’un être incarné en vienne à se rendre justice lui-même, se pensant autorisé de se croire plus sage ou futé que l’Absolu.

Tout bien compté, heureusement que ce genre d’enseignement, qui fait le jeu des Forces sombres, ne tarde pas à démontrer son ineptie, en compliquant les situations négatives, mais sans parvenir à complètement empêcher la Lumière divine, irrépressible, de faire son chemin, au bon endroit, à son heure et à sa manière!  Quand comprendra-t-on que, dans le jeu d’équilibre des extrêmes, plus une société lutte contre les forces adverses, plus on les alimente, et que, plus on investit dans les forces de répression, plus on suscite d’ingéniosité pour les déjouer.

Notre propos n’invite nullement à ne rien faire, il invite simplement à agir dans la sagesse de la Vérité, soit à inventer les meilleurs moyens pour rétablir la Paix universelle que tous appellent de plus en plus fort, ce qui ne peut que se produire par le redressement des inégalités et la dissolution de l’agressivité.  Et cela commence dans la volonté de chacun de procéder aux prises de conscience qui s’imposent dans son propre univers.  Car, lorsque toutes les consciences seront pacifiées, plus un être ne pourra attenter à la Paix divine.

Et c’est ainsi que, bientôt, l’Amour prévaudra sur tout et que la Vie refleurira autrement, paisible, fluide, légère, heureuse et pimpante comme jamais dans l’histoire de l’humanité.  En ce moment, dans leur émotivité, les gens se leurrent sur la gravité des faits sombres de l’actualité qui ne témoignent que d’un effritement accéléré de la troisième dimension et de la révélation imminente de la Victoire de la Lumière sur les Ténèbres, ce que nul n’a intérêt à retarder par ses choix inconscients et inconséquents.

© 2015 Bertrand Duhaime (Douraganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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