Sommes-nous des mendiants?  Pas une prière ne peut ajouter ou soustraire à ce qui est.  Comment pouvons-nous demander la santé?  Notre corps se renouvelle constamment, qu’on le veuille ou non!  Comment puis-je demander plus d’amour?  Ou plus de vie?  Pas un geste, pas un mouvement, fut-il aussi minime que celui qui se manifeste au cœur d’un atome, saisonnier comme celui d’un brin d’herbe de la terre vers le firmament, humain come celui d‘un être incarné vers sa Source et son semblables, ou formidable comme la fusion du soleil, rien de tout cela, qu’on le veuille ou non, ne manifeste cette puissance universelle de cohésion, de vie : l’amour!          

            Nous sommes libres.  Que nous percevions l’exécrable ou d’édifiant, la pénurie ou l’abondance, la bêtise ou l’intelligence, voilà ce que nous devenons, ce que nous nous permettons d’être.  Nous sommes libres.

            Notre corps perpétue sa jeunesse éternelle;  notre pensée ne cesse de puiser au réservoir infini des idées;  nos amours obéissent à la loi d’attraction omniprésente.  Tout notre être, de sa plus grossière à sa plus sublime manifestation est constamment inondé, renouvelé par la Substance divine inépuisable.  Et pourtant, chacun de nous est unique, pareil à nul autre.  Chacun de nous est un être individuel.  Cette unicité, cette individualité que notre corps, notre pensée, notre vie d’être humain reflète, d’où vient-elle?  Quelle est la source de notre liberté?

            La conscience.  C’est en elle que réside «qui je suis», c’est là que s’exprime ma liberté, c’est là que j’ai ma vie.  La conscience embrasse et soutient tout.  Elle est commune à tout, à tous.  Elle est une.  Elle est la solution de continuité de ma vie.  Elle est évolution.  Du plus timide sourire à la réalisation de l’être total, elle est l’essence de ce moment présent où s’exprime l’éternité.

            Nous sommes comme les saumons qui, à la fois, luttent contre le courant impétueux et se laissent guider par lui.  Nous sommes des millions de saumons qui bataillons pour retourner à la Source, à l’eau calme et pure, au pays natal.  AUM TAT SAT.  Au milieu de nous, une voix s’élève, elle emprunte quelques lèvres.  Elle parle paisiblement pour dire : V«iens suis-moi, ne lutte plus.  Laisse-toi être, sois océan calme et pacifié, laisse le soleil te vaporiser, te rendre subtil, le vent te conduire à la Montagne, la fraîcheur des sommets te ramener à la source, le ruisseau à l’océan, laisse la vie circuler, ne paralyse pas dans un vain effort.»

            Mais si, il y a effort à produire, travail à faire.  C’est de s’ouvrir, de s’abandonner au Souffle divin, à la Réalité amoureuse.  C’est d’être conscient de ses prises de conscience et conséquent avec elles.  L’effort souriant : être présent, vigilant.  Il faut savoir faire face aux dilemmes de la vie quotidienne, les trancher à la lumière de son idéal;  c’est de maintenir, de vivre cet idéal.  C’est à prendre conscience qu’on devient conscient.  Nous changeons constamment d’état d’être.  Par conséquence, nous faisons constamment des prises de conscience, la prise de conscience créant l’état d’être.  En réalisant ce fait, en le vivant, nous nous disciplinons à être présents, vigilants.

            Servons-nous!  Servons-nous de Dieu, des sciences vivantes comme le Yoga, des guides, de nous-mêmes.  Mais, pour l’amour, évitons de nous disperser.  Discipline.  Tous ces moyens nous amènent à un but : unité.  Ce n’est pas en collectionnant les moyens, mais bien en approfondissant ceux qui répondent à nos besoins, que nous atteindrons l’idéal, sans éclat, sans écart et sans délai.

            Si vous prenez conscience que vous avez besoin d’un guide, acceptez-le, il est là.  La communion guide-étudiant est une des plus belles expériences humaines.  Elle jaillit de la fraternité.  Elle au un nom : confiance.  Il n’y a pas de confiance sans amour.  Soyez amoureux de votre guide.  C’est la seule manière de vous en servir.  C’est à aimer que l’on devient amoureux.  Alors, servons-nous!  Pour bien nous servir, il faut bien servir, la mesure est là.

            Il n’existe qu’une famille, qu’une seule voie, qu’un seul maître.  SON RAYONNEMENT EST ICI ET MAINTENANT, PARMI LES HOMMES, DANS L’AVENIR ET POUR L’ÉTERNITÉ, IL N’Y A QU’UN SEUL HOMME, QU’UN SEUL DIEU.

            TOUS POUR UN, UN POUR TOUS.

 

Janaka-anandâ © 1980-2014 Yogi Inn, Vermont, USA.

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