Un matin, au réveil, il m’a été inspiré d’aborder un thème précis, mais voilà que, en consultant certains sites de spiritualité qui reproduisent régulièrement mes textes, j’ai constaté qu’un autre montreur de Voie l’avait abordé avant moi, en ce jour même.  Ainsi, j’ai commencé à douter du fait qu’il puisse vraiment s’agir d’une inspiration.  Et, dans ma sempiternelle crainte d’être de décevoir ou de déplaire, ce qui m’attire souvent des jugements négatifs, je me suis dit que certains pourraient croire à un recours au plagiat alors que, puisqu’il n’y a pas de hasard, cette coïncidence tend plutôt à démontrer l’importance deimages (2) la reprise du sujet, mais dans des mots adaptés à ceux qui partagent mes affinités vibratoires.  Ce simple aveu m’a attiré le magnifique commentaire d’une lectrice assidue, plutôt consciente, que tout être sincère et pur d’intention verrait plutôt dans cette connivence cosmique un simple jeu de la synchronicité.

Il faut préciser qu’il s’agit du thème de la fuite de son mandat d’ expérience personnel.  En effet, beaucoup d’êtres humains ne demanderaient pas mieux que de s’expatrier, d’aller vivre ailleurs, peut-être de faire plusieurs fois le tour du monde, parce qu’ils pensent qu’ils y seraient plus vibrants, plus enthousiastes, plus satisfaits et comblés, donc plus heureux, alors que chacun traîne avec lui ce qu’il a transmuté comme ce qu’il n’a pas réglé.  Sauf que, dans le dépaysement, qui peut donner l’illusion d’avoir changé, ils peuvent produire un retard à en faire ce constat de réalité.

En effet, il y a perte de temps et d’énergie à souhaiter se transporter ailleurs, pour faire autre chose, mener une existence différente, car le vide intérieur qu’un être ne parvient pas à déceler là où il se trouve, à défaut d’avoir activé ses facultés intimes, il ne le détectera pas davantage autre part.  Et il ne pourra que finir dans un plus grand état de désarroi.

Pour le comprendre, il faut savoir que chacun, selon son degré de conscience, se retrouve toujours là où il doit être, au moment le plus opportun, avec les moyens limités ou multipliés qu’il détient, pour prendre une leçon de vie particulière, dans l’optique de mieux se connaître et d’être davantage, ou pour accomplir une tâche spirituelle spécifique.

Dans ce dernier cas d’une injonction qui relève du plan de son âme, pour collaborer au Salut de l’humanité, le Porteur de Lumière doit bien veiller à changer son antique notion de la compassion, qui consistait à prendre sur soi la part de ténèbres qu’un autre ne serait pas parvenu, dans l’immédiat, à harmoniser lui-même, pour le faire à sa place, ou d’accepter de brûler sur soi une part des fardeaux du monde.  Car, dans l’énergie de la nouvelle trame christique de la Terre et du système solaire, la compassion ne consiste plus qu’à être soi et à laisser rayonner sa Lumière, sans le moindre effort ni intention particulière, dans la simplicité, le silence et le secret.

Dès lors, la mission du Porteur de Lumière d’éclairer la part de ses semblables qui gravite dans son milieu ne consiste plus à instruire verbalement un être embourbé dans la densité et la dualité, en lui signalant les carences qui le maintiennent dans son drame, mais à simplement laisser son Amour, capable de produire la transmutation qui s’impose à son heure, l’entourer dans l’instant, mais sans le diriger consciemment vers lui et sans le lui imposer, au lieu de tenter de le convertir ou de lui accorder ce qu’il demande, alors qu’il ne sait pas vraiment ce dont il a le plus besoin, pas plus, bien souvent, que le Porteur de Lumière pourtant en mission.

À vrai dire, la seule manière qu’un être incarné peut s’extraire d’un lieu précis, pour son plus grand bénéfice, ce n’est qu’en acceptant de compléter la transmutation qu’il a entreprise, soit en éliminant l’ombre qui s’oppose à l’expansion de la Lumière à travers lui.  Car un être est naturellement porté ailleurs lorsqu’il n’a plus rien à apprendre de l’expérience qu’il y  mène, mais jamais avant.

En effet, par la loi de l’Attraction, corollaire de la Causalité, il développe un champ magnétique qui l’y attache.  De sorte que s’il rompait ce lien magnétique de façon prématurée, il ne pourrait le faire qu’à son détriment, se privant d’un complément de formation spirituelle indispensable.  Chacun ne reçoit jamais que ce qu’il sait accueillir ou ce qu’il se permet de recevoir, qui peut lui assurer la délivrance.

La fuite rappelle l’action de tenter de se soustraire à quelque chose de pénible ou de dangereux ou d’échapper à ses responsabilités.

On cherche forcément dans la fuite une soupape de sécurité et un moyen de se donner du plaisir ou de s’éviter un déplaisir.  Elle écarte de ses responsabilités ou de sa mission.  Il faut donc se demander ce que l’on tente de sauver dans ce rejet, car c’en est un.  Généralement, il s’agit de la vie.  Mais ce qu’un être fuit lui court après.  Fuir, c’est, jusqu’à un certain point, cultiver sa lâcheté, manquer de responsabilité vis à vis soi-même.  Au fond, personne ne peut se fuir: il peut tout au plus retarder son évolution, payant d’autant de souffrances.  Il y a deux êtres à qui on ne peut échapper: à Dieu et à soi-même.  En fait, on ne peut pas davantage échapper à ses responsabilités, parce qu’elles finissent toujours par rattraper celui qui les a négligées, souvent en lui imposant un lourd tribut.

Qu’on se le dise : il faut cesser de se mentir à soi-même.  Ces deux aspects de son être, on les amène partout avec soi.  Il faut s’appliquer courageusement à faire face aux événements, là où on se trouve, avant de songer à explorer d’autres aspects ou d’autres environnements de la vie.  Il faut affronter bravement et intelligemment la vie partout où l’on passe.  Quand ça va mal dans la vie, ce n’est pas le temps de lâcher: c’est plus que jamais le moment d’agir.  Il faut en profiter pour se demander ce qui se passe, chercher où et comment le pouvoir en soi est entravé.  Tous les gens luttent pour quelque chose.  Ce motif est plus ou moins précis ou conscient selon les sujets.  Certains luttent contre le pouvoir, l’envie, l’injustice, la jalousie, la haine, le mal.

D’autres recherchent la gloire, le prestige, la renommée, la réussite financière, l’avancement social, la paix familiale, une bonne carrière, une existence confortable.  Certains se projettent dans le passé, d’autres dans le futur: la majorité coure contre la montre.  Chacun se cherche une responsabilité, veut se sentir utile, performer, se savoir indispensable.  Voilà autant de moyens de se disperser.  La seule démarche utile, c’est d’apprendre à se connaître pour s’unifier, s’accomplir.  Tout le reste, c’est de la fuite.  On fuit en agressant, en jugeant, en blâmant, en subissant, en réagissant, en se comportant comme une victime, en s’écrasant, en s’effaçant.  Il faut savoir occuper sa place et toute sa place puisque ce que l’on fuit continue à grandir ou à se renforcer.

En spiritualité, on parle d’abord de la fuite vers le bas, qui consiste à oublier sa quête évolutive pour se plonger résolument dans son rêve mondain et matériel.  Alors, l’être ne s’occupe plus que de connaître du plaisir, de s’enrichir, d’augmenter ses biens, de réussir dans sa carrière, d’être connu et reconnu, de multiplier ses relations,  d’affectionner et d’être affectionné, (car il n’y a pas là d’amour, rien qu’une relation utilitaire d’un objet jetable), d’accomplir, de faire, de performer, de concurrencer.  Il oublie d’apprendre à être.  Il cherche à s’ériger ici-bas un paradis plus ou moins permanent, selon son degré de longévité.

Puis il y a la fuite vers le haut, dite la fuite en Dieu, qui correspond à une tentative d’échapper aux conditions terrestres, une préoccupation qui amène à négliger ses besoins fondamentaux.  Il peut encore s’agir d’une fuite dans l’imaginaire, qui est le summum de l’illusion.  Autant le matérialisme pur est une erreur, autant la spiritualité désincarnée est une aberration.  L’expérience intérieure n’accomplit pas grand-chose dans la substance de l’être, elle contribue simplement à éveiller le goût de l’idéal.  Le fait d’avoir vécu une illumination n’a rien accompli de profond dans la chair, sinon le désir d’expérimenter l’inexprimable, dont on ne saura jamais oublier l’attrait.

À vrai dire, les exercices spirituels mettent en communication avec l’Esprit, les exercices psychiques développent l’âme, les exercices mentaux affinent l’intelligence, les exercices physiques améliorent les performances du corps.  Ce n’est qu’en travaillant dans la matière qu’on peut la transmuter.  Mais la matière contribuera à illuminer l’être humain, car elle est Esprit, cristallisé, mais quand même Esprit.

En somme, ce n’est qu’en unissant le haut et le bas qu’on s’accomplira, pas en œuvrant uniquement en haut ou en bas.  Souvenons-nous-en : l’être humain sert de Pont cosmique entre l’Esprit et la Matière.  Fuir en Dieu, fuir vers le haut, ne conduit nulle part.  Pour s’illuminer, il ne faut pas fuir dans la Lumière divine, mais devenir Lumière de Vie en l’accueillant toujours de plus en plus au plan où on se trouve.  Or la Lumière de Vie, aussi appelée l’Orgone vivant et vibrant ou les Particules adamantines, représentent la fusion du Ciel et de la Terre ou de l’Essence et de la Matière.

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