LES TRADITIONS POPULAIRES QUI ENTOURENT PÂQUES, À L’ÉVEIL DU PRINTEMPS…

Dans le monde, les gens célèbrent la fête de Pâques de façons assez différentes, selon les pays.  Cependant, la chasse aux œufs de Pâques reste l’une des traditions les plus populaires l’entourant. On en organise en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suède, en Suisse, au Canada, aux Etats-Unis, en Malaisie, en Australie, au Brésil, aux Philitraditions-pâquesppines, même chez les Chrétiens de l’Inde.  Alors, les parents cachent des œufs, avec d’autres confiseries, dans le jardin familial, et, au signal, les enfants courent les chercher. À certains endroits, amusant moyen pour les voisins de se retrouver et de fraterniser, on préfère organiser des chasses collectives dans tout le quartier avant l’arrivée de Pâques.

Au Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis, on procède à la parade du bonnet de Pâques.  Les écoliers australiens parcourent les rues qui jouxtent l’école portant des chapeaux décorés de grandes oreilles de lapin ou des costumes de poules pour récolter des œufs de Pâques et des chocolats.  Les petits Britanniques créent souvent de larges chapeaux décorés de fleurs de saison.  Mais, d’habitude, comme cela arrive souvent, ce sont les jeunes Étasuniens qui portent les plus gros bonnets.

Dans nombre de pays, on recourt à un animal symbolique, plus souvent qu’autrement, un lapin de Pâques, pour la distribution de douceurs aux enfants.  Sauf qu’on préfère retenir un lièvre en Suède, en Allemagne, en Autriche et en Suisse, contrairement au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada et à l’Australie est bien connu car il vient distribuer des confiseries aux jeunes enfants. C’est ce qui explique que les chocolats de Pâques prennent souvent la forme d’un lapin à croquer.  En revanche, en France, comme dans d’autres pays catholiques, ce sont les cloches de Pâques, de retour de Rome, qui sont les responsables de cette manne qu’elles ont laissé tomber dans les jardins familiaux.  Il faut dire que, dans en Australie, on considère les lapins comme un fléau, puisqu’ils ravagent l’environnement.  D’ailleurs, on y mène une grande campagne afin de leur substituer un «bilby de Pâques», ce petit marsupial du désert en voie de disparition doté d’une longue queue et de grandes oreilles comme le lapin.  Les gens continuent d’offrir des lapins, mais ils achètent aussi de plus en plus de cet animal, aussi appelé «bandicoot lapin».

Pour les Chrétiens, Pâques est la fête traditionnelle la plus sacrée et la plus ancienne.  Elle remonte encore plus loin que le la fête juive la plus ancienne, la Pâque juive.  À ce propos, ces deux fêtes sont célébrées à la même période, souvent dans la même semaine. La Pâque juive se déroule sur toute une semaine en souvenir de l’exode des Juifs hors d’Égypte. Pour les Chrétiens, comme la plupart le savent, Pâques commémore la résurrection de Jésus après sa crucifixion.

En Autriche, il n’y a qu’un seul événement pour fêter religieusement Pâques.  Entre le Jeudi Saint et la messe du Dimanche de Pâques, vous n’entendez plus les cloches des églises sonner : selon les traditions religieuses, elles se sont toutes envolées pour Rome.  À la place, les «Ratschenbuben» (enfants de chœur avec crécelles) parcourent les rues.  Ils font beaucoup de bruits avec leurs instruments de bois, alors qu’ils chantent et récitent des prières.

De nombreuses traditions qui entourent la célébration de Pâques ne participent ni de la tradition chrétienne ni de celle des Juifs.  Par exemple, le mot anglais qui désigne désormais Pâques, «Easter», comme le mot allemand «Ostern», prennent leurs racines dans la tradition germanique.  Autrefois, vers la même époque, dans les régions celtiques et germaniques, on allumait des feux de joie ou des roues de feu, qu’on lançait dans des pentes, pour rendre hommage au soleil.  Même l’œuf très coloré de Pâques, un symbole de fertilité, qui reste très populaire, dérive d’une tradition païenne d’origine égyptienne.  De nos jours, dans de nombreux pays, les œufs servent encore à marquer l’arrivée der Pâques.  C’est notamment le cas en Allemagne, en Autriche, en Suisse, même en Inde. À la fin du Carême, on peint des œufs durs, on décore des arbres ou des bosquets de figurines en bois et d’œufs évidés et peints.  Les gens achètent ou préparent également des pains sucrés de Pâques agrémentés de raisins secs.

Partout où Pâques se fête, l’aliment de prédilection est le chocolat. C’est le cas au Royaume-Uni, au Brésil, en Allemagne, en Australie, aux États-Unis, en Autriche, en Suisse, en Suède, en Espagne, en France, au Canada, en Inde et même en Malaisie. Toutefois, en Malaisie, Pâques n’est généralement pas l’objet d’une grande fête puisque le pays est, à majorité, musulman. Pour autant, les enfants ne déprécient pas de dévorer quelques chocolats. En Espagne, les personnes qui célèbrent Pâques profitent, par exemple, de magnifiques sculptures de chocolat en forme de château de conte de fée ou de bateau de pirate. C’est notamment le cas en Catalogne, au nord de l’Espagne.

Mais Pâques ne fait pas que songer aux confiseries. Par exemple, au Brésil, nombreux sont ceux qui suivent la tradition de jeûner le Vendredi Saint, même s’ils ne sont pas très pratiquants.  En outre, on apprécie le fait de proposer un plat à base de morue à la Portugaise, même si le prix de cette denrée ne cesse de grimper, la rendant assez chère pour la famille brésilienne moyenne.»

Dans un Mexique très catholique, célébrer Pâques avec du chocolat et des lapins n’est pas très bien vu puisque la population locale observe strictement la Semaine sainte, qui se déroule du Jeudi Saint au Dimanche de Pâques.  Mais cela ne signifie pas pour autant que la majorité des familles respecte le rituel qui consiste à s’abstenir de viande le vendredi, entre le Mercredi des Cendres et la fête de la Résurrection.

Ce rituel est également populaire en Inde, où les familles chrétiennes ne mangent pas de viande ou de mets sophistiqués pendant le Carême. Par respect, certaines personnes vont jusqu’à sacrifier leurs activités de loisirs et de divertissement.  Toutefois, ils placent l’argent économisé par cet arrêt temporaire de leurs petits plaisirs dans une boîte et ils l’offrent, à Pâques même, à l’église qu’ils fréquentent.

L’Espagne, un pays très catholique, respecte également de nombreuses traditions culinaires appartenant à la période de Pâques.  D’ailleurs, l’une d’elles peut faire un grand tort.  En effet, dans le nord-est du pays, les gens ont l’habitude de préparer une pâtisserie typique contenant à l’intérieur un œuf entier (ce qui comprend la coquille) dans l’intention de la caser sur la tête des personnes présentes.

Les mets de Pâques sont populaires partout dans le monde. Au Royaume-Uni et en Australie, on fourre des petits pains chauds de fruits secs et d’épices, traçant une croix dessus pour symboliser la Résurrection.  On les déguste le Vendredi saint.  En Irlande et au Royaume-Uni, on consomme, depuis le Moyen Âge, un riche gâteau aux fruits, comportant onze boules de pâtes d’amande à la surface, pour représenter les douze apôtres, Judas en moins.

Dans l’hémisphère sud, Pâques marque le point tournant entre les mois chauds de l’hiver et le refroidissement du printemps.  Les familles profitent généralement des derniers jours doux pour prendre des vacances, avant l’arrivée du froid, partant en camping ou se dirigeant au bord de la mer.  Du reste, cette période coïncide avec les premières vacances scolaires suivant Noël.

Mais il subsiste, dans certaines régions du monde, des rituels de Pâques plus étranges.  Par exemple, au Brésil, persiste la coutume de «battre Judas», le disciple qui aurait trahi Jésus.  Heureusement, le traître est représenté par un épouvantail en paille que les gens pendent dans la rue pour le détruire.  On n’hésite pas à lui associer un politicien impliqué dans des scandales.  N’empêche qu’on sait organiser des célébrations plus joyeuses, au «Sábado de Aleluia», le samedi de Pâques, alors qu’on organise un carnaval, dans plusieurs localités, pour célébrer la fin du Carême.

Autre fait curieux, en Suède, la fête de Pâques ressemble étrangement à l’Halloween.  Les enfants se déguisent en sorcières, revêtus d’une longue jupe et d’une écharpe bien serrée et munis d’un balai et d’un petit chaudron pour recueillir des bonbons dans le voisinage, n’oubliant pas de se dessiner deux ronds de blush et de fausses taches de rousseur sur les joues.

Aux Philippines, Pâques marque le début des vacances d’été des enfants.  À ce moment, on organise le «salubong» pascal, soit la «rencontre», une procession organisée très tôt le matin, soit avant l’aube.  Les hommes du village forment un cortège, rassemblés derrière l’image du Christ ressuscité, tandis que les femmes en forment un autre, derrière l’image de la Vierge Marie, voilée de noir pour la circonstance. Quand les deux groupes finissent par se rejoindre à l’église, ils fraternisent pour symbolise la rencontre de consolation entre Jésus et sa mère après la résurrection.  C’est à ce moment-là que des petites filles, déguisées en ange, s’approchent de la Vierge Marie pour lui retirer son voile de deuil, ce qui transforme immédiatement la célébration en fête joyeuse.

Dans l’hémisphère nord, puisque la période de la Semaine sainte, qui culmine avec la Résurrection, à Pâques, peut, plus souvent qu’autrement, coïncider avec des jours froids, les célébrations se passent surtout à l’intérieur des églises.  N’empêche que si la douceur des jours le permet, parce que le printemps commence, on peut assister à des chasses aux œufs et à d’autres jeux enfantins.  En France, les familles se rassemblent généralement pour partager l’agneau pascal et le gâteau de Pâques.

En Allemagne, l’agneau représente aussi un plat populaire pour la circonstance, même si les enfants peuvent refusent d’en manger, préférant voir ces petits animaux rester vivants et gambader dans les prés.  En revanche, ils n’ont pas l’habitude de s’opposer à la participation à des feux de joie, qui peuvent servir de premier barbecue de l’année et qui se tiennent partout dans le pays. Les amis et les familles s’y réunissent pour manger et boire. Le feu de joie est souvent le premier barbecue de l’année.

Quelques cas particuliers reliés à Pâques…

Le cierge pascal désigne une longue chandelle de cire allumée à l’aube de Pâques, après la longue veillée du Samedi saint, et qui doit brûler jusqu’à la Pentecôte.  Le célébrant qui s’occupe de le bénir, l’allume au «feu nouveau» du bûcher dressé sur le parvis de l’église.  Cet objet comporte obligatoirement une croix rehaussée de cinq grains d’encens, représentant les cinq plaies du crucifié;  l’alpha et l’omcloche-de-pâqueséga, deux lettres de l’alphabet grec, symbolisant le commencement et la fin de toutes choses, puisque la vie de Dieu est éternelle; et les quatre chiffres de l’année courante.

Mais il faut aussi parler des cloches de Pâques.  Après l’hymne du Gloria de la messe du jeudi saint, veille de la mort de Jésus sur la croix, les cloches se taisent, en signe de deuil, jusqu’au Gloria de la veillée pascale. Selon la tradition, on dit qu’elles se rendent à Rome pour se faire bénir et pour chercher des œufs qu’elles se chargeront de répandre, au retour, dans les jardins afin que les enfants, égayés, puissent les chercher et les recueillir au matin de Pâques avec joie.

Selon la tradition chrétienne, l’eau de Pâques, une eau vive, doit être récoltée avant le lever du soleil, le jour de la Résurrection du Christ.  La cueillette de l’eau de Pâques se fait en eau courante, très propre, pouvant être puisée dans une source, un ruisseau, une rivière ou un fleuve, mais jamais dans une mare, un puits ni un lac.  On dit que ce liquide, cueilli selon les rites anciens, possède le pouvoir de guérir les maladies de la peau et de soulager nombre de maux.

 

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