L’obligation exprime le fait de contraindre ou de se contraindre à donner, à faire ou à ne pas faire.  Elle peut désigner le lien moral qui assujettit l’individu à une loi religieuse, morale ou sociale.  Elle comprend encore la prescription constituant la matière d’une loi.  Elle peut référer au lien subtil qui attache à la personne dont on a reçu un bienfait et qui engendre un devoir de reconnaissance.  À ce propos, Darwin écrivait, dans les termes des hommes de son temps : «Nous sentons tous qu’un acte ne peut pas être considéré comme parfait, ou comme accompli de façon noble, à moins qu’il ne soit fait impulsivement, sans délibération ni effort.»

L’obligation ressort uniquement de la tyrannie mentale : elle peut apporter une sensation de soulagement, mais elle n’aide pas à s’accomplir.  Ainsi, les obligations qu’on s’impose, en termes de «je-dois» ou «il-faut» éveillent bien souvent la rébellion, créant des résultats contraires à leur intention.  Ils ne proviennent sûrement pas de l’intuition qui suggère discrètement de vivre sa pleine liberté et d’exercer en tout sa souveraineté.  Ainsi, les «je-dois» et les «il-faut» sont souvent improductifs ou contre-productifs, parce qu’ils expriment une coercition qu’on s’impose contre son élan naturel.  Ils expriment à peu près toujours ce qu’il faut justement s’abstenir de faire, s’astreindre à une réalité qui rebute ou force au lieu de suivre sa spontanéité.

L’obligation évoque les foobligationrmes d’autorité qu’un être a détestées dans le passé parce qu’elles restreignaient l’expression de son libre arbitre, généralement plutôt permissif.  Lorsqu’il choisit de faire quelque chose à tout prix, il devrait préférer s’en faire une suggestion plutôt qu’un commandement.  Tout bien pensé, il gagnerait à penser moins à ce qu’il devrait faire qu’à ce qu’il devrait être.  C’est seulement en se dégageant de ses responsabilités illusoires qu’il commence à exécuter consciemment ses responsabilités créatrices.

Un être incarné ne s’accomplit pas en se donnant des responsabilités extérieures, mais en s’accordant, par sa sensibilité intérieure, aux vibrations et aux rythmes planétaires.  Ce n’est qu’après s’être harmonisé à ces vibrations et à ces rythmes qu’il réalise avoir accompli les tâches qu’il fallait accomplir plutôt que celles qu’il croyait devoir accomplir.  Et il découvre du même coup que c’est précisément ce qu’il avait toujours voulu faire : accomplir la Volonté de Dieu au lieu de la sienne.  Il y gagne à avoir développé ses propres dons.  Celui qui s’impose des actes doit se sentir obligé de prouver sa valeur au monde ou à lui-même.

Dans la vie, chacun gagne à faire ce qu’il aimerait faire comme il aimerait le faire, non ce qu’il croit devoir faire.  Les obligations découlent d’un mental dominateur et impérieux.  Il évolue guidé par son intuition et son imagination créatrice, non par son mental truffé de normes et de méthodes.  Quand un être s’obstine à évoluer à coups d’efforts volontaires, la vie s’amuse à détruire et à démolir ce qu’il a construit.  Ce n’est pas par le pouvoir de sa volonté qu’il évolue, mais par son intention soutenue d’y parvenir et de laisser les changements survenir naturellement.  Le Cosmos ne donne pas d’ordre, il laisse ressentir par soi-même une impérieuse nécessité au moment opportun.

Il paraît que celui qui fait ce qu’il aime à son rythme et quand il choisit de le faire parce qu’il s’y sent incliné et qu’il sent le moment venu, gagne par dix le temps que, en temps normal, il croit perdre.  L’obligation devient inhibante par l’effort qu’elle implique.  Même la conscience du devoir ne tient pas si elle ne répond pas à une motivation sincère : elle doit être acceptée par une conscience réceptive, donc naturellement consentante.  On gagne à toujours prendre la vie comme un jeu, ce que, du reste, elle est, mais c’est un jeu dont il est préférable de connaître les règles.  La vie est trop courte pour qu’un être vive d’obligation, il se priverait de bien des plaisirs légitimes.  Richard Bach a écrit : «Ta seule obligation en n’importe quelle vie est d’être vrai envers toi-même.»  Ainsi, s’Il faut obliger quelqu’un, que ce soit à sa façon, non à la sienne.

L’être humain devrait éviter de suivre ses «je-dois» et ses «il-faut» qui ne sont rien d’autre que des suggestions mentales impératives qui amènent souvent à passer à côté d’une bonne occasion ou d’un grand bonheur.  Puisqu’un être ne peut vivre à la fois l’expérience qu’il décline et celle qu’il s’impose, dans une manipulation mentale, il ne sait jamais à côté de quoi il peut passer, qui peut être une réponse à l’un de ses plus grands vœux.  Ainsi, il risque de se retrouver à la mauvaise adresse pour cueillir un fruit qu’il attendait.   En l’occurrence, ne vaut-il pas mieux écouter son cœur et suivre son intuition que de répondre à un mental dominateur qui planifie toujours des expériences à courte vue?  Tout au moins, si on suit les ordres de son mental, qu’on admette que ce n’est pas par obligation, mais par choix, parce qu’on ne comprend pas encore mieux.

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