L’ŒCUMÉNISME, LE RASSEMBLEMENT DES RELIGIONS DU MONDE, A-T-IL DE L’AVENIR?

Le terme «œcuménisme» provient du grec «οἰκουμένη γῆ», qui signifie «l’ensemble de la terre habitée», et qui devient, d’un point de vue didactique, «universel». Ce terme a donc été formé pour désigner un mouvement qui concerne uniquement les Chrétiens, dans un premier temps, un mouvement qu’il ne faut pas confondre avec le dialogue interreligieux qui permet de s’ouvrir aux religions d’autre foi comme le Judaïsme, l’Hindouisme, le Bouddhisme, l’Islam.  Ainsi, l’œcuménisme désigne le mouvement qui préconise l’union de toutes les Églises ou religions chrétiennes en une seule.  Hélas chaque religion le prône à la condition que les autres se rangent derrière elle ou entrent dans son giron, brandisse sa bannière, accepte son esprit dominateur.

L’œcuménisme a tendu, selon les époques de l’histoire, soit à promouvoir l’unité ecclésiologique des Églises protestantes, issues de la Réforme, auquel cas, il s’agit d’«unionisme» ; à promouvoir des actions communes entre les diverses formes du Christianisme, en dépit des différences doctrinales affichées par les diverses Églises, avec, pour objectif, l’«unité visible de l’Église»,  On peut croire que, dans les temps contemporains, l’œcuménisme a été relancé par l’archevêque luthérien d’Uppsala, en Suède, Lars Olof Jonathan Söderblom, qui reçut d’Ailleurs le prix Nobel dRELIGIONESe la paix de 1929 pour cette contribution`au rapprochement des Églises.

Il n’est pas difficile de comprendre que, pour chacun, la notion du divin résulte d’une expérience intime particulière.  Il n’existe pas dans ce terme de notion précise qui puisse ou doive être perçue de la même manière pour tous les êtres humains.  Ce qu’un sujet appelle le divin résulte d’un état de conscience individuel qui peut porter à la négation ou à l’acceptation de l’idée de Dieu.  La conception que chacun se forme d’elle varie selon la mentalité, l’éducation et l’expérience personnelle.

Dans ce contexte, il est donc irrationnel et déraisonnable d’appeler tous les êtres humains, d’ailleurs de provenances cosmiques différentes, d’accepter une conception unique de Dieu.  Les impulsions psychiques ou spirituelles, qui fondent la moralité et les systèmes de valeur, ne peuvent être revêtues des mêmes idées et des mêmes sentiments, ce qui rend cette hypothèse purement spéculative, en fait un vœu pieux.  Aucune des formes objectivement perçues ou des impressions subjectivement perçues n’éveille les mêmes conceptions et les mêmes réactions chez tous les êtres humains.  Et toute aspiration spirituelle ne se forme pas autour de la même image mentale.

C’est pour cette raison que l’Être-Un ne peut revêtir le même aspect pour tous les membres de l’Humanité.  Même s’ils acceptaient tous le principe de l’Unité de Dieu, tous s’en formeraient une notion particulière.  Dans les démarches œcuméniques, il faut inclure cette compréhension.  Aussi ne doivent-elles pas viser à amener les êtres humains à se roecumenismeanger derrière une religion définie comme supérieure, mais à accepter, dans ses expressions spirituelles différentes, le principe de l’Unité de Dieu, de l’existence d’un seul Dieu.

Dans ces circonstances, on doit laisser chaque individu libre du culte qu’il veut rendre ou de la démarche spirituelle qu’il veut suivre.  On doit plutôt préconiser l’exercice de l’acceptation des différences, l’élimination des superstitions, la résolution de l’ignorance, le développement de la cohésion planétaire, la réalisation de l’accord avec la Conscience cosmique.

En substance, Léon Zander, un pionnier de la réunion des Églises a suggéré : «L’œcuménisme commence quand on admet qu’un membre d’une autre communion est chrétien, non «malgré» sa confession, mais «en» elle et «par» elle. Une conviction de ce genre, acquise généralement grâce à des contacts personnels, comporte tout un ensemble de convictions et de sentiments que l’on peut raisonner plus ou moins mais qui sont extrêmement puissants : respect des autres communions (et non pas seulement des individus), de l’action de l’Esprit du Christ en elles; désir de les connaître, de recevoir quelque chose d’elles. Ce désir s’accompagne de la conviction que chacun a reçu ses dons et qu’il faut, par-dessus tout, éviter de réduire l’héritage confié à chacun à l’un des types de vie chrétienne réalisés dans les «Églises» historiques. Au contraire, il faut chercher des enrichissements mutuels, une communion aussi large que possible aux dons les uns des autres.»

Tout bien compris, l’œcuménisme ne peut définir que la quête d’un cheminement intérieur personnel, dépourvu de dogmatisme, vers la Conscience cosmique en soi, à partir de réflexions et d’informations scientifiques et de l’essence des grandes traditions culturelles de l’Humanité pour établir une convergence révélant la Tradition primordiale unique, dont tout découle.  Cette quête vise à prendre conscience d’une réalité cosmique convergente d’une dimension spirituelle et des sciences contemporaines, sans obédience confessionnelle, sans colonisation des sectes, des églises et des sciences particulières, ignorantes et revendicatrices.

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