L’OBÉISSANCE REBUTE, ELLE N’A PLUS BONNE PRESSE…

«Père-Mère divin, que ta Volonté soit faite, afin que la mienne se fasse!»

L’obéissance désigne l’action de se soumettre à la volonté de quelqu’un en se conformant à ce qu’il ordonne ou défend en raison de son poste d’autorité ou de sa qualité spirituelle.  Elle peut inclure le fait de suivre rigoureusement un règlement auquel on adhère par compréhension de son intérêt.  Quand elle est légitime, elle contribue à la dissolution de l’ego, non en établissant un lien de maître à sujet, de dominant à dominé, mais dans une relation d’égalité où chacun reconnaît, avec celle des autres, la position qu’il occupe dans le moment dans le Cosmos, dans l’Ordre des rôles fonctiosoumission-au-perennels de la dynamique évolutive.

Dans un monde qui a perdu ses valeurs ou à une époque où on se permet tout sous prétexte de liberté ou de souveraineté, parler d’obéissance peut paraître inconvenant.  Pourtant, dans l’obéissance bien comprise, il n’existe pas d’asservissement à qui que ce soit, il n’existe que l’acceptation de comprendre les principes tels qu’ils sont, plutôt que tels qu’on les pense ou les veut, en écoutant le point de vue d’un plus sage.  Dans la croissance d’un être, l’éducation et l’instruction peuvent autant former que déformer, forger une belle personnalité ou dépersonnaliser.  Mais, dans la relation d’aidant à aidé, de mentor à chercheur, il ne doit pas s’introduire de vénération à la manière d’une soumission ou d’une quête, il ne peut y avoir que la prise de conscience d’une responsabilité personnelle de servir la Vérité en toute simplicité, en toute humilité, en toute transparence, en acceptant sa mission propre, qui doit rester au service du Plan divin, plutôt que de l’ego.  Ce n’est qu’ainsi qu’un aidant peut amener l’aidé à poursuivre son expansion sans résistance ou opposition.  Dans l’incarnation, la vie de chacun doit devenir son message personnel plutôt qu’une soumission sans but ou qu’un simple divertissement plutôt vain.  Chacun n’est-il pas né et rené pour faire l’expérience totale de lui-même, pour se rappeler qui il est en pleine conscience et pour partager la Lumière qu’il acquiert avec les autres?

Pour l’être humain, l’obéissance ne va pas de soi puisqu’elle implique la soumission à une volonté autre que la sienne, ce qui porte atteinte à son libre arbitre, heurte son ego, son amour-propre et peut toujours comporter une part de manipulation.  Dès qu’il s’agit d’obéir, il se livre facilement au jeu du chat et de la souris.  Mais ne devient-il pas souvent l’esclave de ses propres choix quand il refuse d’obéir à certains principes naturels?  On pourrait aller jusqu’à se demander comment certaines personnes peuvent réclamer avec autant de force leur indépendance et leur autonomie, tout en se montrant aussi dépendantes d’une addiction, de la mode, de la publicité, de l’opinion d’autrui, des gouvernants et quoi encore.

L’obéissance peut procéder d’une forme d’impuissance : l’impuissance de celui qui n’a pas atteint sa pleine autonomie ou craint d’assumer son indépendance par peur de la liberté de penser et d’agir;  ou l’impuissance de celui qui, dans son angoisse du rejet ou du moindre dissentiment avec autrui, s’empresse de se soumettre à ses ordres pour obtenir son assentiment.  Il y a des gens, psychiquement faibles, qui ont horreur de la solitude et de l’initiative et qui ont besoin d’être dirigés en tout.    Ceux-là sont constamment à la recherche de l’autorité d’un partenaire, d’un maître, d’un directeur de conscience ou d’un gourou.  Mais il existe aussi une forme d’obéissance qui implique l’abandon de certaines prérogatives naturelobedienceles pour parvenir à un haut degré de maîtrise de soi et de liberté personnelle.  On comprend comment, à l’adolescence, la désobéissance et la révolte peuvent devenir les principes moteurs de bien des êtres en croissance, alors qu’un être souhaite récupérer tous ses droits, en oubliant qu’il manque peut-être encore de maturité, donc de discernement et de sagesse.

Si on définit l’obéissance comme l’action de se soumettre à la volonté de quelqu’un en se conformant à ce qu’il ordonne ou défend en raison de son poste d’autorité ou de sa qualité spirituelle, on peut se montrer réfractaire à cette vertu.  Mais si celle-ci exprime l’acceptation de se laisser contenir par une règle éclairée afin d’éviter la dérive de l’intellect et des sens, capable d’organiser sa chute, elle devient plus acceptable, voire souhaitable.  Relié à Jupiter, le fait de suivre rigoureusement un règlement ou une directive auxquels on adhère par compréhension de son intérêt change toute la donne.  Alors, l’obéissance ne consiste pas à confier à autrui ses responsabilités fondamentales, mais à suivre un système de valeurs qui correspond à son but ou à son idéal.  Elle aide à développer une discipline personnelle sans laquelle l’atteinte d’un but devient problématique.

Au sens spirituel, l’obéissance ne réfère qu’à la conscience personnelle qui se soumet à Dieu par ouverture spirituelle, mais sans renoncer à son libre arbitre.  On ne peut qu’être tout à fait d’accord avec Napoléon Premier qui disait: «Pour bien commander, il faut avoir su obéir.»  Mais il ne faut pas obéir de façon aveugle et servile, plutôt avec discernement.  Il faut obéir parce qu’on comprend par intuition que celui qui nous invite à l’obéissance connaît la voie sur laquelle il nous amène pour y être déjà passé.  Il connaît les lois.  Or, il n’y a rien de déshonorant ni d’avilissant à apprendre à se conformer aux lois.  C’est un gage de salut.

L’obéissance doit être conçue comme le partage d’une vision élevée dans la liberté.  Un être n’est jamais appelé à obéir qu’à Dieu, même lorsqu’il est invité à servir un Maître ou un Guide spirituel.  Obéir, c’est essentiellement répondre à la Volonté de Dieu, tel qu’on perçoit son appel par l’intuition.  Ainsi, celui qui obéit reste toujours parfaitement maître de ses actes.  Nul n’est obligé d’obéir à moins qu’il s’agisse d’une épreuve initiatique dont le rôle est précisément d’évaluer l’engagement, le courage et la sincérité d’un candidat.

Obéir à Dieu implique que l’être est prêt à s’abstenir de certaines choses qu’il faisait normalement pour sa satisfaction personnelle ou à faire des choses que, normalement, il ne ferait pas, pour s’ouvrir à des nouvellessoumission-a-dieu perspectives évolutives.  Qui ne respecte pas la Volonté de Dieu commence à régresser, risquant de se perdre dans les ténèbres et la souffrance.  Il est étrange que, sous l’empire de l’illusion, l’être humain refuse d’obéir, mais que, contraint par sa nature, il n’en doit pas moins agir, puisque, s’il résiste, il va en souffrir.  Pour bien comprendre l’aberration humaine, il suffit d’observer à qui il refuse d’obéir depuis sa sortie du Paradis terrestre.

On est réticent à se soumettre temporairement à une situation, craignant de perdre son pouvoir et son indépendance.  Bien qu’on se croie sage, on devient souvent indécis à l’heure de commander et rebelle à l‘heure d’obéir.  On pense qu’il est honteux de donner des ordres et déshonorant de les recevoir.  Il faut rester humble et puissant devant les enseignements plutôt qu’orgueilleux et rebelle face à toute leur simplicité.  Pour parvenir à la sagesse, il faut parcourir les trois chemins de l’accomplissement, celui du pouvoir, celui du charisme et des miracles, puis la voie secrète, personnelle, qu’on doit trouver seul.  Car Dieu trouve sa joie dans la liberté de l’être humain, non dans son obéissance.  Il sait trop bien qu’obéir, c’est suivre les règles de quelqu’un d’autre, non croître par soi-même en grâce et en sagesse.

N’empêche que le sens de l’obligation ne ressort que de la tyrannie mentale : il peut apporter une sensation de soulagement, mais il n’aide pas à s’accomplir.  Ainsi, les obligations qu’on s’impose, en termes de «je-dois» ou «il-faut», des prescriptions purement mentales, rarement sensées,  éveillent bien souvent la rébellion, créant des résultats contraires à leur intention.  Surtout, elles briment la spontanéité, empêchant de se centrer sur le moment présent.  Elles évoquent les formes d’autorité qu’on a détestées dans le passé parce qu’elles restreignaient la permissivité du libre arbitre.

Lorsqu’on choisit de faire quelque chose à tout prix, on devrait préférer s’en faire une suggestion plutôt qu’un commandement.  Tout bien pensé, on gagnerait à penser moins à ce qu’on devrait faire qu’à ce qu’on devrait être.  C’est seulement en se dégageant de ses responsabilités illusoires que l’on commence à exécuter consciemment ses responsabilités créatrices.  On ne s’accomplit pas en se donnant des responsabilités extérieures, mais en s’accordant, par sa sensibilité intérieure, aux vibrations et aux rythmes planétaires.  Ce n’est qu’après s’être harmonisé à ces vibrations et à ces rythmes que l’on réalise avoir accompli les tâches qu’il fallait accomplir plutôt que celles que l’on croyait devoir accomplir.  Et on découvre du même coup que c’est précisément ce que l’on avait toujours voulu faire : accomplir la Volonté de Dieu au lieu de la sienne.  On y gagne à avoir développé ses propres dons.

Dans la vie, il faut faire ce qu’on aimerait faire comme on aimerait le faire, non ce qu’on croit devoir faire.  Les obligations découlent d’un mental dominateur et impérieux.  On évolue guidé par son intuition et son imagination créatrice, non par un mental truffé de normes et de méthodes.  Quand on s’obstine à évoluer à coups d’efforts volontaires, la vie s’amuse à détruire et à démolir ce qu’on a construit.  Ce n’est pas par le pouvoir de sa volonté qu’on évolue, mais par son intention soutenue d’y parvenir et de laisser les changements survenir naturellement.  Le Cosmos ne donne pas d’ordre, il laisse ressentir par soi-même une impérieuse nécessité. 

Il n’empêche pas que, au sens spirituel, l’obéissance représente une simple allégeance volontaire à l’Ordre cosmique, de sorte qu’elle ne représente en rien une formalité ou une contrainte, mais bien comme un Acte sacré, le résultat autant du bon sens que de la sagesse et de la foi, donc dans la prise de conscience de ce que cela implique pour soi et pour l’Humanité toute entière, qui se nourrit déjà trop de l’œuvre individuelle et pas assez de l’oeuvre collective.  En vérité, l’allégeance et l’obligeance se confondent afin que cet Acte sacré soit accueilli en soi et par soi comme un sacrement divin, comme l’adéquation au Plan divin, face à l’Absolu, qui connaît chaque pas que fait l’être incarné, afin de le rapprocher de Lui et de son propre être, dans ce qu’il est et qui il est.  Pour l’être humain, cette allégeance représente une reconnaissance de qui il est en regard de cet Absolu, dont une aspect se consacre au bien-être desoumission-a-l-Absolu tous, en commençant par celui de sa créature individuelle, par son Centre divin, un Atome de celui-ci.  Cette allégeance divine surgit de la Consécration face au rôle sacré de l’Absolu qui accompagne tout individu sur Terre et, dans les temps présents, à partir d’une dimension nouvelle.

Tout être le moindrement conscient de cette vérité fondamentale ne peut que considérer son allégeance comme une manière de vivre qui découle d’une consécration de qui il est en réalité : une âme divine qui agit auprès de l’humanité, pour elle-même d’abord, mais aussi pour l’ensemble, puisque tout est Un.  Ce que certains perçoivent comme un Ordre du Ciel ou comme un appel à l’obéissance absolue, ne surgit que de sa résistance mentale qui l’amène à chercher à se démarquer alors que, en fait, ce qui est requis, c’est plutôt un abandon et une confiance totale dans ce que la Vie, un autre nom de l’Absolu, qui répond à des lois et à des principes, lui propose.  Il n’y a que l’individu qui peut souffrir du fait de s’opposer au Plan cosmique ou à la Volonté du Créateur parce qu’il n’en comprend pas la dynamique et la finalité.  La résistance à la Vie ne peut qu’engendrer douleur et souffrance, avec une conséquence plus ou moins grande de retard évolutif, surtout dans l’époque présente où les Énergies cosmiques accélèrent tous les processus d’Éveil.  Pour son bien, la seule soumission qui vaille, c’est la soumission à l’Absolu, qui implique la soumission à ses émissaires ou à ses représentants avérés, en commençant par l’écoute de son Dieu intérieur.

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