IL Y A L’INSTINCT… ET IL Y A LA PULSION…

 

Généralement, on parle d’instincts pour les animaux et de pulsions pour les humains pour distinguer un instinct qui peut-être maîtrisé par la raison, plutôt que par la simple peur ou la domination.  Pour être cinstinctlair, on attribue l’instinct aux animaux et la pulsion, à l’être humain.  On définit l’un et l’autre comme des énergies physiques ou mentales à l’état brut, comme une impulsion qu’un être doit à sa nature, comme l’ensemble des forces psychiques qui s’agitent dans l’inconscient.  Il s’agit de tendances innées, involontaires, impératives, communes à tous les individus d’une même espèce.  Elles s’exécutent parfaitement, sans expérience préalable, bien qu’elles se subordonnent aux conditions du milieu.  Ces impulsions plus ou moins complexes, qui déterminent certains actes, sont irréfléchies, mais perfectibles.  Les Maîtres rappellent que tout est sacré, même les instincts et les pulsions les moins nobles, puisqu’ils servent de stimulant nécessaire à toute action.  En fait, ce qui est vil ne doit pas être détruit, mais transformé ou ennobli par transmutation.

Pour bien faire saisir la nuance, quelqu’un a dit que l’instinct était le principe de vie qui régit les mondes minéral, végétal et animal, mais que, dans la famille humaine, l’instinct s’était transmuté en pulsion et en intellect.

À vrai dire, c’est la Rose-Croix qui nous fournira ici l’explication la plus lumineuse: «Quand la vie a fini par prendre forme complètement, l’organisme portait en lui uninstinct fond d’expérience, c’est-à-dire la mémoire de son évolution jusqu’à son degré actuel de stabilité, qu’il transmit à sa descendance.  Les organismes inférieurs effectuent des actes instinctifs ou involontaires qui sont le signe d’une adaptation de la vie aux différents environnements.  Leur adaptation aux nouvelles conditions démontre qu’ils sont capables d’apprendre d’après l’expérience du passé dont ils conservent la mémoire.  Ainsi, l’instinct ou les actes involontaires précèdent la conscience dans le temps, de sorte que la conscience objective, apparaissant dans une forme de vie quelconque, dispose immédiatement de ce mécanisme instinctif, dont elle se sert pour sa manifestation consciente.  L’instinct est inné; la conscience objective est acquise.  Les instincts sont les sentinelles de la force vitale qui gardent l’équilibre entre les forces internes et le corps et favorisent l’adaptation.» 

L’être humain ne se fait homme qu’en renonçant à l’instinct, plutôt en maîtrisant l’instinct afin d’éviter de le renforcer.  Ce renoncement nécessaire ne s’accomplit pas par la répression d’origine externe, mais par une direction pleinement assumée de la satisfaction instinctuelle, par la personnalité, à partir de la réalité.

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L’instinct collectif désigne la mer immense des racines universelles et communes à la vie et aux individus.

L’instinct de conservation traduit le désir inné d’exister et de perdurer.

L’instinct de vie ou d’évolution, souvent appelé Éros, désigne la poussée inconsciente vers l’intégration de l’être, favorisant le progrès, l’accomplissement, la réalisation et elle pousse vert tout ce qui exprime et accroît la vie.  Du point de vue psychologique, les liens qui unissent les êtres sont toujours marqués par les deux grandes pulsions de vie et de mort, inconscientes en grande partie, qui régissent les êtres humains.   L’instinct de vie pousserait vers l’expression toujours plus grande de la vie, tandis que l’instinct de mort ou d’involution pousserait vers la destruction et l’annihilation, la quête du néant.

L’instinct de défense ou de conservation renvoie à la pulsion qui amène à chercher les meilleures conditions de vie, à favoriser son développement, à protéger son intégrité.  Il faut d’abord assurer sa survie, ce qui est son rôle premier.  Elle porte à assumer sa propre vie, à la défendre et à la protéger par ses propres moyens.  C’est le soin que chacun met à conserver sa vie.

L’instinct de mort (d’involution ou Thanatos) évoque la poussée inconsciente vers la dissolution de l’être.  Est-il vraiment possible que quelqu’un cherche délibérément la mort?

L’instinct grégaire exprime l’attraction mutuelle qui porte les animaux à vivre en groupe et à former des unions assez permanentes, même s’ils ne sont pas vraiment sociaux.  Par analogie, on parle, dans le cas des êtres humains, de l’esprit ou de la mentalité grégaire  pour décrire l’impulsion de la majorité d’entre eux à former des groupes, à adopter le même comportement, spécialement à suivre docilement les impulsions du groupe où ils se trouvent, sans trop se poser de questions sur leur licité ou leur légitimité.  Ainsi, abdiquant une part de leur personnalité propre et leur sens de la responsabilité, ils adoptent des attitudes qui peuvent friser la discrimination, l’intolérance, le sectarisme ou l’ostracisme.  Ils empruntent passivement les manières communes de pense, d’agir, de parler et de sentir, acceptent l’opinion générale, répondent aux conventions.  Voilà comment on peut regrouper des milliers d’individus dans un stade, établir des fêtes publiques, édifier des villes, inventer des religions, dresser des édifices à logement, autant d’activités ou de réalisations qui rencontrent l’assentiment des moutons de Panurge.  Pour devenir libre, autonome et indépendant, tout en restant amoureux, donc fraternel et solidaire, l’être évolutif ne peut que songer à briser ce moule de traditions qui oblige à suivre le troupeau des gens ordinaires, car il ne peut autrement découvrir son unicité et trouver sa voie personnelle.

© 2012-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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