L’INDIVIDU, COMME LE PEUPLE, DES ENTITÉS IMPUISSANTES?

Ne pouvant échapper aux transformations en cours dans le monde, pour préparer le Nouveau Monde, beaucoup de réalités anciennes s’effondrent, ce qui amène des usines à fermer ou à se délocaliser, au grand effroi et au grand dam des employés mis à pied, parfois de façon sauvage.  Cela s’est souvent produit au cours des dernières années, même que le phénomène semble s’accélérer, alors que les gouvernements, ne parvenant plus à contrôler leurs dépenses, se retirent le plus qu’ils le peuvent des investissements massifs antérieurs dans les mondes de l’industrie et du commerce, en bon État prodigue ou État-Providence.  En pareil cas, les médias, plutôt alarmistes et sensationnalistes, parce qu’il faut toujours du pathos pour attirer l’attention, ne cessent de parler de la colère des employés, pourtant des plus démissionnaires, qui auront du mal à se retrouver un emploi ou à se refaire une vie.

 En passant, n’est-il pas étrange de voir tout ce qu’un gouvernement, pour se faire bien voir et s’attirer des votes à la prochaine élection, est prompt à supporter les collectivités plongées dans le drame, alors qu’un individu seul, placé dans la même situation, se fait expédier à ses ressources personnelles, à celles de ses connaissances ou àdémission celles de son milieu?  Ne s’agit-il pas d’une application du deux poids et deux mesures quand il s’agit de situations identiques.  Mais cela, c’est une toute autre histoire!

Quoi qu’il en soit, dès que ces employés sont interrogés, on n’entend de leur bouche, chez ces gens au regard tourné vers le sol, qui haussent les épaules, que des expressions comme : «C’est bien dommage, mais que voulez-vous qu’on y fasse»;  «Que voulez-vous, on n’y peut rien»;  «C’est comme cela, on ne peut rien dire.  C’est la vie»;  «On devra s’y faire et voir à autre chose».  Et ce n’est que s’ils font partie d’un syndicat suffisamment fort que les patrons abusifs, sans trop d’empathie, se font secouer et sont parfois traduits en justice, quand ils partent avec les cotisations des salariés.

Bien drôle de colère que la résignation des Québécois qui, dans tous les domaines, n’aiment jamais déplaire et faire des vagues et qui sont prêts à tant d’accommodements, même avec leurs apparents tortionnaires et leur bourreaux, se divisant à environ cinquante pour cent pour le conservatisme et à cinquante pour cent pour le libéralisme, ce qu’il fait qu’il ne se passe jamais grand-chose de bien significatif au Québec.   Et s’il s’en passe,  nos gens manquent tellement d’expérience dans la révolte ou la rébellion, qu’ils commettent alors gaffes sur gaffes qui finissent par se retourner contre eux.

Vive le Québec des timorés et des impuissants!  Mais le même phénomène se répète à l’échelle internationale partout où la sécurité est menacée : les gens endurent et s’écrasent, croyant ne rien pouvoir changer à leur destin, comme si tout était fatalité irréparable, punition de Dieu ou fait inéluctable du hasard.   De toute façon, on les habitue à s’écraser en leur administrant toute médecine amère petit à petit, dans une escalade insidieuse, en leur ramollissant le caractère par des injections de fluor dans l’eau ou d’autres produits chimiques semés en trainées, dans le ciel, par des avions.

On devra comprendre que, par ce laïus, nous n’invitons personne aux regroupements et à la casse, comme cela se fait trop souvent dans certains pays, nous invitons simplement chacun à faire preuve de plus de confiance en lui, de foi dans son pouvoir intime, d’imagination personnelle, d’inventivité et de créativité dans le destin individuel et collectif.  Il y a toujours plus de force qu’on croit dans l’union, surtout dans les égrégores constructifs.

Le sentiment d’impuissance, le plus paralysant de tous, surtout s’il est aggravé par un sentiment d’échec, traduit la démission de ses responsabilités d’être incarné.  Il  résulte de l’impression d’être submergé par une immense vague arbitraire et injuste, qu’il exagère d’autant qu’il se sent petit, faible, démuni, sans valeur, alors que le destin n’offre dans tout défi du genre, avec amour, qu’une occasion de s’ouvrir au changement et à la nouveauté, afin de se donner un mode de vie plus convenable et évolutif d’être plus libre et souverain.

© 2014-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

 

 

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