L’HALLOWEEN, UNE CÉLÉBRATION CELTIQUE QUI A CONQUIS LE MONDE, OU PRESQUE…

Dans la Tradition celtique, L’Halloween, la «Fête de tous les Êtres consacrés», se célébrait au début de l’hiver et cette fête marquait le début de la nouvelle année (New Ye’ll).  Pendant cette célébration des morts, on procédait à des rituels de divination et on se racontait des histoires ancestrales.

L’Halloween est une fête traditionnelle à laquelle les exégètes attribuent une lointaine origine celtique.  Il y a 2000 ans, pendant sept jours, les Celtes fêtaient le changement d’année au jour de Samain, un jour de réjouissance qui correspond à peu près au premier novembre.  Par la suite, les immigrants irlandais importèrent cette fête en Amérique.  En effet, ce peuple, qui sorciere-balaifut évangélisé et converti au christianisme tardivement, au Vie siècle de notre ère, conserva la tradition de fêter le Samain plus longtemps que les autres nations anglo-saxonnes.

En passant, dans la tradition celtique d’Irlande, Samain désigne la fête musicale du premier novembre ou le Festival d’hiver, la Célébration de la Lune noire, pour marquer le début de l’année, opérant une rupture, afin de fermer une année et d’en ouvrir une autre, sans faire partie ni de l’une ni de l’autre.  On ouvrait collectivement le Portail ou on retirait le Voile entre le Royaume de la vie (le Monde terrestre) et celui de la mort (l’Autre Monde), entre le Monde extérieur et le Monde intérieur, entre l’ancienne et la nouvelle année, pour échanger avec les Vieillards et communier avec les Ancêtres.  Cette échappée hors du temps, qui célébrait tous les Êtres consacrés, visait à symboliser la rencontre entre les habitants de ce Monde et ceux de l’Autre Monde.  Cette célébration, tenue dans la capitale royale, «Tara» ou «Emain Macha», impliquait la participation obligatoire au banquet royal.  Sous le regard tutélaire du roi, «Cailleach», on réunissait les troupeaux pour abattre les animaux en surplus, les druides veillant à offrir des sacrifices à tous les Dieux.  Dans un rassemblement joyeux, on consommait de la viande de porc et on buvait de l’hydromel ou de la bière, plus rarement du vin.  Finalement, cette fête fit naître la célébration de l’Halloween.

Dans la tradition de l’Halloween, il existe une légende qui éclaire bien le contexte de cette fête des moissons.  Il s’agit de l’histoire de Jack O’Lantern (qui se traduit par Jacques à la lanterne),  un forgeron irlandais qui aimait bien lever le coude et qui eut la malchance, une nuit d’Halloween, de rencontrer le Diable dans un pub.  Comme il avait trop bu, il était sur le point de tomber dans les griffes du Malin, mais il réussit à l’embobiner en lui offrant son âme en échange d’un dernier verre.   Alors, Satan prit l’apparence d’une pièce pour payer le tavernier, et Jack s’empressa de la glisser dans sa bourse.  Comme Jack gardait une croix d’argent dans sa poche, le Démon ne put retrouver sa forme.  Jack refusa de délivrer le Démon tant qu’il ne promit pas de ne pas réclamer son âme avant dix années.

Dix ans plus tard, au détour d’un chemin, Jack croisa le Maître de l’Enfer qui réclamait son dû.  Jack eut alors l’idée de lui faire la proposition suivante : «Je vais te suivre, mais, avant d’y aller, tu serais aimable de me donner une pomme de cet arbre.»  Considérant qu’il n’avait rien à perdre, Satan grimpa sur les épaules de son débiteur pour cueillir une pomme.  Pendant que ce dernier s’exécutait, Jack sortit son couteau et grava une croix dans le tronc de l’arbre.  Le Malin se retrouva perché sur une branche, incapable de mettre la main sur l’âme de Jack.  Celui-ci lui fit promettre de ne plus jamais lui demander son âme.  Se voyant pris au piège, le Diable accepta.  Personne ne sait comment il réussit à descendre de son inconfortable position.

Lorsque Jack rendit l’âme, dix ans plus tard, il ne fut pas admis au Paradis à cause de son penchant pour la bouteille, de son avarice et de ses tromperies.  Lorsqu’il demanda à entrer en Enfer, le Diable dut le renvoyer puisque, en être de parole, il avait accepté de ne jamais s’emparer de son âme.  «Mais où puis-je aller?» demanda Jack.  — «Retourne d’où tu viens», répliqua le Malin.

Plongé dans la nuit noire, fouetté par le vent, Jack supplia Satan de lui donner au moins de la lumière pour qu’il retrouve son chemin.  Pour en finir avec lui, le Diable lui lança un charbon ardent qu’il avait tiré du feu de l’Enfer.  Pour éclairer son chemin, tout en évitant que le feu ne s’éteigne sous la force du vent, Jack la plaça dans un navet qu’il était en train de manger.

Depuis lors, Jack fut condamné à errer dans les ténèbres, sa lanterne à la main, jusqu’au jour du Jugement dernier.  De ce fait, Jack O’Lantern est devenu le symbole des âmes damnées.

Lorsque, pour la première fois, en 1750, le nom Jack O’Lantern apparut dans un livre, il faisait référence à un veilleur de nuit ou à un homme porteur d’une lanterne.  Car c’est l’Irlande qui, peut-être à  cause de la misère qui y a régné, de son climat rigoureux et de ses paysages tourmentés, a donné à littérature fantastique de langue anglaise ses œuvJack-O-lanternres majeures, tant dans le domaine du roman que dans celui de la nouvelle.  Dans ce pays, les gens croyaient que les esprits et les fantômes sortaient de leur tombe pour l’Halloween, à la recherche de la chaleur de

 

leur ancienne demeure.

Redoutant de recevoir la visite des ectoplasmes des occupants passés, les villageois se costumaient et parcouraient les chemins pour effrayer ces entités errantes.  Ils laissaient également de la nourriture et d’autres douceurs devant leur porte pour apaiser les esprits afin qu’ils passent leur chemin, évitant de s’en prendre à leur maison ou à leurs récoltes.  Ils se mirent encore à évider des navets pour leur donner un visage, peint ou creusé, et à placer des chandelles à l’intérieur dans l’espoir que cette figuration d’une âme damnée ferait fuir les esprits.

Lorsqu’ils foulèrent le sol de l’Amérique, les immigrants irlandais emmenaient avec eux les traditions de l’Halloween, mais ils trouvèrent dans leurs divers pays d’adoption moins de navets que dans leur pays d’origine.  En revanche, ils se rendirent compte que, pour sculpter une lanterne d’Halloween, les citrouilles faisaient aussi bien l’affaire, parfois mieux.  C’est ce qui explique que, de nos jours, la citrouille évidée est devenu le symbole le plus connu de cette fête.

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