POUR SE CONNAÎTRE, IL FAUT SAVOIR EXPÉRIMENTER…

L’expérience exprime la connaissance personnelle acquise par une longue pratique, alliée à l’observation des phénomènes naturels pour en comprendre les lois.  Elle inclut la pratique d’un enseignement ou le fait de confirmer la validité d’une réalité, considéré comme un élargissement ou un enrichissement de la connaissance, du savoir, des aptitudes ou de la conscience.  Elle implique l’ensemble des acquisitions de l’esprit résultant de l’exercice des facultés au contact de la réalité ou de la vie.  Ou elle comporte, dans le sens le plus restreint, l’épreuve ou expériencel’essai pour étudier un phénomène.

Le Maître, Janakanandâ, disait: «Une expérience vécue n’est qu’un pont entre deux expériences à vivre, et non la fin de la route.»  En effet, l’être humain peut apprendre et ouvrir sa conscience que par l’expérience personnelle.  Car il ne connaît bien, pour sûr, que ce qui est passé à travers lui.  Mais toute expérience en attire une autre, car toute vérité acquise n’est qu’une partie de la Grande Vérité, de la Vérité unique.  Aucun être humain ne serait capable de mener toutes les expériences possibles.  Chacun a donc avantage à choisir de maîtriser les expériences utiles, révélées dans l’ici et le maintenant, qu’à désirer mener de multiples expériences.  Et, puisque tout s’enchaîne de façon logique, chacun aurait avantage à approfondir les petites choses, qui, seules, peuvent conduire aux grandes réalisations.  Il faut cesser de comparer, de s’éparpiller.  Il faut compter que si on sait appliquer sa maîtrise dans les petites occasions, la Vie saura se charger des grandes occasions.  Comme le rappelait la Mère, compagne de Sri Aurobindo Ghose, l’expérimentation ne tend que vers une seule chose: à découvrir que seule la conscience existe.

Un commentaire du «Tibétain» confirme: «Le progrès sur le Sentier dépend de la capacité de s’assimiler l’enseignement.  Ce n’est que lorsque les leçons, apprises sur le plan intérieur, sont appliquées, qu’elles font partie de notre expérience et cessent d’être théoriques.  L’expansion de la conscience doit toujours être une expérience vécue.  Les théories n’ont pas de valeur tant que nous ne les avons pas transformées en faits.»  Les théories conduisent à se former des croyances, non des convictions.  L’expérience, qui stimule la réflexion, engendre, elle, la connaissance.  Pour être utile, toute expérience doit devenir sienne, sans quoi elle ne contient aucune évidence, aucune certitude.  Accepter une conclusion qu’on n’a pas soi-même tirée de l’expérience, c’est vivre par personne interposée, apprendre par la bonne foi en quelqu’un d’autre.  Il faut donc espérer que l’autre est intègre et intelligent!  On peut définir l’expérience comme la prise de conscience personnelle d’une réalité par l’appréhension interne (intuition) ou externe (intellect et sens).  Elle est faite d’erreurs et de reprises, mais elle donne au moins la confiance en soi.  Dumarsais rappelait: «On ne sait bien que ce que l’on apprend soi-même.»  Mais un certain Bernais ajoutait, un peu amer: «L’expérience n’est, pour la plupart des hommes, au soir d’une longue vie, que le terme d’un long voyage autour de leur propre néant.»

 

L’expérience personnelle

 

Quant à la loi de l’Expérience, elle stipule que tout s’apprend par l’action personnelle.  Ainsi, les expériences que chacun s’engendre lui-même dans le monde concret ajoutent à ses connaissances et à la profondeur de son être, l’amenant progressivement à redécouvrir son pouvoir, sa nature et son Essence.  Toute évolution harmonieuse commence par l’ouverture à l’expérience.  L’être humain ne connaît bien que ce qui passe à travers lui.  C’est l’expérience qui élargît la conscience en développant les connaissances, les aptitudes, la compétence, la dextérité.  L’expérience se définit par le fait d’éprouver soi-même une réalité (intuition, fait, perception, sentiment, etc.).expérience-chimique-garçon

En s’ouvrant à l’expérience, on se met dans l’état psychique favorable qui permet à un stimulus de parcourir la conscience tout entière sans être déformée, qu’il s’agisse d’un stimulus interne ou externe.  L’ouverture de conscience suppose la mise en disponibilité de son être, d’une mise en situation adéquate, de l’acceptation d’une considération réaliste inconditionnelle d’un effet, d’un phénomène pour le connaître.  L’expérience permet de remonter à la cause par soi-même au lieu de se fier à l’analyse des autres.

Mais une expérience n’est valable que si on la comprend véritablement au lieu de l’interpréter à sa manière.  Il y a une différence entre la réalité et l’actualité.  L’être humain doit partir de la réalité (ce qui affecte ses sens) pour remonter à l’actualité (à la chose comme elle est en soi).  L’ouverture à l’expérience présuppose ainsi une attitude d’accueil de ce qui apparaît dans le champ perceptuel et une évaluation valorisante de ce phénomène.  L’ouverture à l’expérience implique aussi la satisfaction de ses désirs licites et de ses besoins légitimes.  On n’expérimente bien que dans le contentement, la sérénité, muni de tous les instruments dont on a besoin.

L’ouverture à l’expérience requiert enfin l’acceptation du changement, l’accueil du nouveau, pour atteindre à une conscience toujours élargie.  Tout bouge, change, avance, va vers l’avant.  Tant qu’un être est dans la croyance, il ne peut s’ouvrir à l’expérience, car il pense déjà savoir.

Quoi qu’on dise, rien ne vaut l’expérience personnelle qui forme à la débrouillardise, amène à développer des certitudes, fait qu’un être sait de quoi il parle.  En spiritualité, nul ne saurait trop insister sur cet aspect de la vie en incarnation.

Comme on l’a déjà assez bien dit, l’expérience se définit comme le fait d’éprouver soi-même une réalité, qu’il s’agisse d’une intuition, d’un fait, d’une perception, d’un sentiment, de l’implication dans une activité.  Elle exprime la prise de conscience personnelle d’une réalité par l’appréhension interne ou externe.  Elle provient d’essais et de reprises qui donnent confiance en soi.  Elle élargit la conscience en développant les connaissances, les aptitudes, la compétence, la dextérité et elle rapproche de la Maîtrise personnelle.  Car l’être humain ne connaît bien que ce qui passe à travers lui, le reste demeurant, pour lui, hypothèse, croyance ou spéculation.  Mais, en s’ouvrant à l’expérience personnelle, il se situe dans l’état psychique favorable qui permet à un stimulus, interne ou externe, de parcourir sa conscience entière, et sans déformation.

L’ouverture de conscience, ou le progrès évolutif, suppose la mise en disponibilité de son être, d’une mise en situation adéquate, de l’acceptation de considérer de manière réaliste et inconditionnelle d’un effet ou d’un phénomène pour le connaître.  Ainsi, l’expérience permet de remonter à la cause d’une réalité par soi-même au lieu de se fier à ce qu’en dit un autre à partir de son analyse.  Mais elle ne devient parfaitement valable que dans la mesure où un être la comprend vraiment au lieu de l’interpréter à sa manière.

Dans la démarche de la connaissance, qui est «naissance avec» la réalité observée ou éprouvée, il faut établir une différence entre la réalité (ce qui affecte les sens) et l’actualité (la chose comme elle est en elle-même).  Jusqu’à l’acquisition de l’omniscience, il reste généralement une marge entre la réalité et l’actualité, mais, dans cet état de tout savoir, les deux fusionnent.

Le choix de passer à l’expérience personnelle présuppose une attitude d’accueil de ce qui apparaît dans le champ perceptuel et une évaluation valorisante de ce phénomène.  Elle implique encore la satisfaction des désirs licites et des besoins légitimes pour s’accorder le nécessaire et l’essentiel.  Car un être n’expérimente bien et il a l’envie de le faire dans la mesure où il y trouve du contentement, y maintient sa sérénité, parce qu’il détient tous les moyens et les instruments requis pour la mener correctement.  Enfin, le choix d’expérimenter implique l’acceptation du changement et de la nouveauté pour s’assurer de rester dans le mouvement en élargissant constamment ses horizons ou en ouvrant davantage sa conscience.

Dans l’ordre de la connaissance, toute expérience en attire une autre, puisque toute vérité acquise ne représente jamais qu’une part de la Vérité unique et infinie.  Mais, puisque l’être incarné n’est pas capable de vivre toutes les expériences que l’expérience de la vie lui permet, il a avantage à choisir de maîtriser les expériences utiles ou pertinentes, celles que lui présentent l’ici et le maintenant, où il n’y a pas de hasard, qu’à en écarter certaines pour se livrer à de multiples expériences, ce qui ne peut que contribuer à le déphaser par rapport à son plan de vie.  Sinon, il s’exposer à s’éparpiller.  Et, puisque, dans l’Ordre cosmique, tout s’enchaîne de façon rigoureuse, il gagne à approfondir les petites choses autant que les grandes, puisque ce sont souvent elles qui conduisent aux grandes réalisations, leur servant de fondement.  Celui qui s’occupe des petites choses peut compter que la Vie se cexpérience personnellehargera des grandes.

Ce commentaire du Tibétain, Maître Djwal Khul, confirme notre point de vue: «Le progrès sur le Sentier dépend de la capacité de s’assimiler l’enseignement.  Ce n’est que lorsque les leçons, apprises sur le plan intérieur, sont appliquées, qu’elles font partie de notre expérience et cessent d’être théoriques.  L’expansion de la conscience doit toujours être une expérience vécue.  Les théories n’ont pas de valeur tant que nous ne les avons pas transformées en faits.»  En effet, les spéculations, si séduisantes qu’elles soient, conduisent à former des croyances plus qu’à développer des convictions.

À l’inverse, l’expérience, qui stimule la réflexion ou l’attention, engendre la connaissance.  Pour devenir utile et pertinente, une expérience doit devenir sienne, sans quoi elle ne contient aucune évidence et ne mène à nulle certitude.  Accepter une conclusion tirée par autrui, c’est vivre par interposition de personne ou apprendre par la bonne foi qu’on lui accorde, se dépersonnaliser et s’exposer à de grands dangers, comme la manipulation ou le fourvoiement.

Puisque Dieu a tout créé en un instant, l’expérience ne peut mener qu’à la découverte de ce qui existe déjà de toute éternité, mais qui a été temporairement oublié.  Ainsi, elle ne sert qu’à une seule et unique chose: à découvrir que seule la conscience existe!

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