UN ÊTRE ÉTUDIE D’ABORD POUR MIEUX ASSURER SA SURVIE, ENSUITE POUR ENTRER DANS LA VRAIE VIE…

C’est presque gênant de le rappeler, mais l’étude désigne le travail de l’esprit qui s’applique méthodiquement à apprendre, à comprendre ou à approfondir les réalités.

L’étude doit servir à établir des fondations pour être pleinement et pour construire comme on le veut.  À trop étudier, on en vient à intellectualiser le monde plutôt qu’à le pénétrer et à le comprendre.  L’étude des choses extérieures reste valable aussi longtemps qu’elle favorise la compréhension de tout ce qui facilite la saisie subconsciente et illimitée de la conscience intérieure.  L’étude doit toujours s’accompagner de méditations, d’observations et d’exercices métaphysiques de sorte que l’intellect ne s’exerce pas au détriment de l’intuition.  Quelqu’un a dit : «Si le cœur prend des notes, il fixe les choses et arrête le mouvement. Sil se dépouille pour mette à nu son essence, alors, il obtient la révélation

Un être humain qui a développé de l’aversion pour la connaissance et ne s’est pas donné d’instruction par simple mépris de l’étude témoigne d’une intelligence naturellement faible.  En aucune circonstance on ne peut attendre de lui des pensées valables.  Et, par conséquent, il est probable que ses actions le révéleront aussi superficiel que son esprit.  Mais celui qui n’a jamais reçu d’instruction, en rétudeaison des circonstances ou du manque de fortune, mais aime la connaissance, peut, lui, par cette conscience et cette attitude d’esprit, concevoir d’aussi hautes pensées que celui qui a reçu des diplômes scolaires.  Il existe une forte différence entre l’intelligence et l’instruction.  On peut être intelligent sans être instruit, comme on peut être instruit sans être intelligent.  L’instruction permet simplement à l’intelligence de s’activer en lui fournissant de nombreux matériaux.  Quoi qu’il en soit, le plus important, c’est la conscience.   

La connaissance représente, non la science présumément exacte et rigoureuse des phénomènes extérieurs, mais la prise de conscience de la Réalité telle qu’elle est, un Savoir qui permet de découvrir qui on est dans le Tout, pourquoi on y existe, où on s’y trouve et quelle place ou quelle fonction on y occupe.  Il s’agit toujours d’amener une réalité à devenir un état de conscience.  Or, c’est l’expérimentation qui déclenche le plan de conscience, pas l’étude intellectuelle.  Ainsi, l’expérience déclenche la maturité psychique et la maturité psychique provoque l’état de conscience.  Dans cet état de conscience, la sagesse et l’amour fusionnent en tant que même essence pour devenir la Vérité.    L’adage fondamental de toute École initiatique reste à demeure : «Connais toi toi-même, à l’intérieur de toi-même, afin de connaître le Ciel et les Dieux et de te découvrir leur égal.»

Connaître, c’est naître intérieurement avec une chose au point de fusionner avec elle.  Connaître, c’est développer un lien conscient et intime avec une chose.  Connaître, c’est faire la démonstration extérieure de son Savoir intérieur.  Par la connaissance, chacun cherche à percer les dimensions connues pour explorer les dimensions inconnues.  Ainsi, progressivement, de connaissance en connaissance, l’homme réintègre le Savoir qui couvre la totalité des connaissances.  Connaître, c’est faire la démonstration de ses potentiels latents en modifiant le monde ambiant.  Le monde extérieur change dans la mesure où on transforme son monde intérieur.  En apprenant ce qu’est le Monde, comment il fonctionne, on obtient, peu à peu, des résultats étonnants, ce que d’autres peuvent appeler des prodiges ou des miracles.  Toutes les Lois dont il procède, on les connaît en soi, mais on n’a pas encore conscience de le savoir.  Un sage a dit: «Dans ton expérience spirituelle, les foules pourront faire attention à ce que tu feras, mais elles porteront peu d’attention à ce que tu diras.  Elles voudront que tu les prennes en charge, que tu fasses tout à leur place.  Aussi, si tu fais dépendre ton bonheur des actes d’un autre, tu auras sûrement des problèmes.  Apprends donc à te choisir: agis dans le silence et le secret.»

«Voir, c’est connaître», disait un Sage.  Mais le Maître Janakanandâ rappelait souvent que l’être humain a moins de choses à apprendre qu’à désapprendre.  Au fond, l’homme sait tout, arguait-il, il n’a qu’oublié le fait qu’il sait.  En conséquence, il doit s’appliquer bien davantage à désencombrer sa conscience qu’à remplir sa mémoire par l’intellect.  Tout homme qui s’arrête sur une conception ferme et rigide arrête son développement.  La vérité d’hier fait place à une nouvelle compréhension dans le présent et la vérité du moment se transformera dans l’avenir.  A part la Vérité absolue, il n’existe que des vérités transitoires.  Tout passe et tout change dans la Conscience de Dieu.  Il n’y a pas de vérité, il n’y a que l’être.  La vérité actuelle ne sert que de fondement relativement stable pour accepter un nouvel aspect de la vie le moment d’après.  En acceptant de nouveaux points de vue, l’homme peut se tromper, mais au moins il évolue.  Hadès a dit: «Entasser, ajouter indéfiniment les notions ne permet pas d’atteindre à l’Infini.  Nous avons au contraire une opération visant à l’indéfini, à son effet dans la matière, autrement dit à la confusion.»  La vraie connaissance, c’est le résultat d’une expérience unique en soi.  Transcendantale ou paranormale, libre et libératrice, elle ne peut être mise en mots ou en images, car ils la limitent.  La connaissance, c’est un amour intelligent des choses, la fusion de l’intellect (imagination) et de la dévotion (intuition), disent les Sages d’Orient.  Connaître, c’est naître avec une chose pour la percer (l’appréhender) de l’intérieur et fusionner avec elle.  Ce n’est jamais l’approcher de l’extérieur.  L’approche extérieure s’appelle la science: elle ne conduit jamais bien loin, surtout pas à l’essence de la chose.

La connaissance n’est rien d’autre qu’un mouvement de la Pensée qui tend à serrer de près les phénomènes, à les suivre et à les chevaucher.  Mais pour qu’elle se réalise, il faut une conscience, soit un mouvement capable de revenir sur lui-même.  «Connaître, c’est en réalité mettre en contact et en harmonie divers mouvements, l’un, qui se déroule à l’intérieur de l’observateur et constitue la conscience, l’autre qui caractérise le phénomène.» (André Cotty).  La connaissance véritable, ce n’est pas ce que révèle l’intellect, c’est la fusion avec l’amour qui permet de tout connaître de l’intérieur et de l’extérieur par l’intuition. «La vraie connaissance n’est pas uniquement théorique, intellectuelle.  Elle consiste à s’unir, à se fondre, à toucher, à goûter ce que l’on veut connaître.» (Aïvanhov)  Ainsi, la connaissance est la première force qui meut l’Univers.  Satprem affirmait un jour sur un ton pour le moins humoristique: «Nous sommes bourrés d’âneries savantes qui nous bouchent le naturel du monde — le grand naturel sans coupure.»  Son Maître, Sri Aurobindo Ghose, lui avait appris: «La vérité et la connaissance sont un vain rayon, si la Connaissance n’apporte le pouvoir de changer le monde…Ce que l’âme voit, l’expérience qu’elle fait, cela elle le connaît; tout le reste est apparence, préjugé et opinion…Quand vient la Sagesse, sa première leçon est de dire: La connaissance n’existe pas; il y a seulement des aperçus de la Divinité infinie.»

© 1999-2016, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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