L’ARNAQUE DES SPORTS PROFESSIONNELS

Nous n’allons pas dire, s’ils ne sont pas une bénédiction, que les sports professionnels sont un fléau.  Nous n’allons pas dire que, s’ils ne sont pas parfaitement bons, qu’ils sont pour autant absolument mauvais.  Comme rien ne se produit par hasard, ils ont leur fonction de désillusionnement et de dérivation des pulsions masculines exacerbées, donnant un merveilleux reflet d’un monde en déstructuration.  N’empêche que, dans leur origine atavique, celle du chasseur préhistorique, reprise plus largement par la nation étasunienne, ils représentent une industrie lucrative et l’une des arnaques les mieux structurées du monde, grâce à des moyens financiers colossaux, qui se régénèrent d’eux-mêmes, ce qui leur a permis d’envahir le monde entier.

Nous comprenons les bienfaits de l’exercice physique régulier.  Nous comprenons même l’importance des sports populaires qui, outre le fait d’améliorer la forme physique, forment le caractère, servent d’exutoire des frustrations et favorisent la socialisation.  Mais, dans le cas des sports professionnels, comment ne comprend-on pas qu’il s’agit d’une industrie qui ne sert qu’à soutirer de l’argent, aux mabaseballins d’enfiévrés de l’enrichissement et de la domination par l’exploitation, qui, par interposition et par procuration d’équipes, renforcent les viles inclinations masculines à la concurrence, à la compétition et à la rivalité?   Surtout, comment ne comprend-on pas qu’il s’agit d’une industrie qui détient, mieux que la majorité des citoyens, les moyens de s’occuper d’elle-même par elle-même?

Ce sont les aspects sombres de l’être humain que cette industrie exploite, ce qu’indique la difficulté à faire exclure de ces rencontres certains excès de rudesse qui, dans certaines agressions, frôlent l’illégalité et l’inhumanité.   Car il s’agit d’un complot structuré qui est loin de viser d’abord à élever l’esprit des gens, à mener les gens à mener une vie plus saine en s’adonnant davantage aux sports, mais de séances de défoulement collectif, dans la plus pure tradition grégaire, précédées, accompagnées ou suivies de généreuses libations, qui émoussent l’attention et font dévier des priorités planétaires.  Car ils font appel, jusqu’à la limite, aux travers les plus diviseurs de la société, ce qui explique le rassemblement dans certaines enceintes de fiers-à-bras sans conscience, qui ne servent que d’agitateurs des passions, et l’éclosion sporadique d’émeutes populaires, par contagion psychique mutuelle, après certains matchs chauds.

Comment peut-on expliquer que les citoyens rechignent à s’enrichir l’esprit par l’achat de livres ou l’assistance à des conférences, à mieux meubler leurs bibliothèques,  à entretenir leurs monuments patrimoniaux, à bien rémunérer leurs élus, à encourager la culture — autre que la culture professionnelle, qui est aussi une industrie — ou à d’autres investissements fondés sur des valeurs certaines, quand ils dépensent tant à améliorer leur apparence physique et à s’abrutir dans des activités purement futiles comme les sports professionnels.

Car, au premier chef, l’assistance à une rencontre sportive de ce genre représente une implication passive puisque le spectateur n’a rien d’autre à faire que d’encourager l’une des deux équipes, à son choix, ne participant pas directement à l’activité sportive, ne s’activant, dans les gradins, qu’au gré de la montée de ses émotions.   En outre, comment peut-il s’émouvoir des performances d’équipes qui ne représentent strictement rien à part la richesse respective des clubs.  Car tous savent fort bien que les propriétaires des équipes, qui recrutent très peu de sportifs locaux, à moins qu’ils démontrent un talent exceptionnel, se procurent les meilleurs joueurs partout dans le monde entier, à grands dépens, de sorte que ce sont les propriétaires les plus riches qui s’approprient les meilleurs candidats et forment les meilleures équipes.  Ainsi, il ne s’agit pas vraiment de l’affrontement de deux équipes, mais de deux propriétaires arrogants, par interposition d’équipes, ou, mieux dit, de deux fortunes accumulées dans l’exploitation des pauvres gens.

Du reste, ne faut-il pas être superficiel, inepte et futile, au sens de vide intérieurement et d’inconscient des priorités humaines, avoir bien peu de choses à faire et manquer de sources de stimulations pour s’extasier, joute après joute, pendant des heures, à voir circuler un ballon, une balle ou un palet entre deux équipes, en s’empiffrant de malbouffe et en étoffant sa bedaine de bière, pour marquer un point ou un but, dans un déploiement évident d’hostilité, témoignant du brûlage intense d’un surplus de testostérone que, de part et d’autre, les membres des équipes, des «adulescents» ou des adultes mâles inaccomplis, n’ont pas su investir ailleurs ou autrement.  Et de quel droit ces équipiers peuvent-ils réclamer des salaires faramineux par rapport à l’ouvrier ordinaire ou d’autres professionnels qui s’investissent plus consciencieusement qu’eux dans leur labeur quotidien ou qui rendent de bien plus grands services à l’humanité?   Tout cela ne rappelle-t-il pas, sous une forme à peine évoluée, les jeux de cirque de l’Antiquité, que tous les gens intelligents qualifient désormais d’aberration du passé humain?  Assister à ces matchs ou les regarder revient à tenter de se valoriser, de se défouler ou de se donner un but par interposition des performances d’autrui.  Cela reste le fait d’assister à un spectacle cher, peut-être distrayant, mais peu enrichissant intellectuellement ou spirituellement, pour se donner l’impression d’être un sportif, alors qu’on est qu’un admirateur de vedettes qui témoignent souvent de valeurs plutôt nulles.  On se donne l’impression d’avoir personnellement avoir accompli quelque chose de valable.  À moins que d’autres motivations inconscientes moins saines, qui nourrissent le psychisme, poussent vers de tels divertissements!

Et si c’était tout!  Car il y a ensuite la convergence directe ou la convergence orchestrée des médias qui s’en mêle pour faire de cette ineptie du sport professionnel, par un battage publicitaire intensif, l’une des présumées nécessités de la vie quotidienne.   Par convergence directe, on entend la création de réseaux uniquement consacrés à la diffusion des sports professionnels, qui entretiennent chez les gens la pensée qu’il est important d’encourage de leur mieux leur expansion, comme s’il s’agissait d’un bien qui leur appartient en propre.  Par convergence orchestrée, on évoque ce succès des propriétaires des grandes ligues qui ont subtilement réussi à convaincre la majorité des gens, même les têtes dirigeantes des SONY DSCréseaux indépendants et les réseaux d’État, que ce genre de sport représente une activité humaine prépondérante et des plus valables.  C’est ainsi que, même si, bien souvent, un réseau particulier s’est doté d’une chaîne sportive, il n’en continue pas moins à fournir, dans ses bulletins de nouvelles réguliers, une section consacrée aux sports et… une autre à la météo.  Y en a-t-il une consacrée à la spiritualité véritable?

Pourtant, personne n’ose protester contre la dérive de cet abus évident d’un système de connivences secrètes de fournir jour après jour de la publicité gratuite aux industries sportives (de même qu’aux industries culturelles, leurs vaches à lait) dans les actualités, amenant les gens à considérer le fait comme normal ou inexorable.  Inclut-on des bulletins religieux ou spirituels, des bulletins de civisme ou de savoir-vivre, des bulletins éducatifs, des bulletins de messages sociétaux dans ces émissions quotidiennes?  Le sport professionnel revêt-il une telle importance dans l’évolution de la société qu’on puisse autoriser qui que ce soit à lui accorder un traitement d’exception?

 Essayez donc, vous, en tant qu’individu, de régulièrement faire parler gratuitement de ce qui vous aide à mieux vivre ou vous tient à cœur dans les actualités.  Vous savez fort bien que, à moins d’un cas exceptionnel, vous vous y casseriez les dents, à moins de devoir vous ruiner pour y parvenir.  On comprend que les propriétaires de réseau, comme les chefs politiques, puissent avoir du mal à refuser un service à ceux qui ne sont rien d’autre que des bailleurs de fonds.  Mais la société, elle, comment peut-elle accepter ce deux poids deux mesures sans, d’abord, en réaliser l’injustice, puis, sans s’insurger contre elle?

Mais, le plus grand tort du sport professionnel, il ne réside pas encore là!  Il réside dans le fait que, par l’esprit de compétition, il entretient subtilement la concurrence qui est le premier pas vers l’hostilité et une faute encore plus grave, la séparativité.  Car il y a des partisans qui, en plus de faire de leur sport favori, une religion, prennent pour la vie le parti d’une équipe tellement à cœur qu’ils en viennent à détester ceux qui prennent pour une équipe adverse et peuvent aller jusqu’à les inviter à se battre.  Nul ne démontre rien à se mesurer à un autre puisque, en rien, il n’est identique à l’autre.  En fait, oui, il l’est dans son Essence, mais nullement dans sa nature, donc dans son rôle fonctionnel et son long destin, chacun ayant étant appelé à exprimer un aspect unique et original de la  Source suprême!   En tout cas, celui qui tente d’y démontrer quelque chose n’atteste sûrement pas de discernement, de sagesse, de respect mutuel, d’esprit de cohésion humaine, ces qualités qui font la véritable grandeur d’un être humain, appelé à se faire artisan de la fusion dans l’Unité.

Il faut comprendre que la compétition, dans toutes ses formes, ramène dans la dynamique des jeux de pouvoir tels qu’ils s’exercent dans une conscience qui ne parvient pas à dépasser la dynamique des trois chakras inférieurs de son caducée intime.  Elle est reliée au plexus solaire qui gère l’aspect animal de l’être et qui est relié à l’expérience de la survie.  Dans la hiérarchie des acquisitions, le règne animal est appelé à exprimer la loi de la force pour assurer la survie de ses espèces par l’élimination des sujets les plus faibles et l’élection des plus forts.  Mais, dans cette même hiérarchie, l’être humain est relié à la loi de l’amour, qui est une énergie de cohésion, non de division.  Nul ne peut se considérer pleinement humain s’il ne parvient pas à exprimer l’amour, à plein temps, dans tous ses aspects d’universalité, d’impersonnalité, d’inconditionnalité sans attente ni jugements de valeur.

La concurrence, qui se fonde sur la compétition, oppose des êtres se prétendant de même potentiel et prétendant à un même avantage.  Elle se fonde sur une rivalité d’intérêts relative à un bien, à un bienfait ou à un bénéfice qui paraît enviable, mais reste apparemment limité, ce qui provoque une lutte pour déterminer les plus forts, ceux qui pourront s’en procurer la plus large part.  Or, par sa créativité spirituelle, l’être humain peut écarter toute limite de ce genre.  De ce fait, celui qui recourt à la concurrence ne peut que témoigner de son état d’être inaccompli, donc d’être inconscient de ses potentialités.  Pas étonnant qu’il cherche à tout se procurer à l’extérieur de lui par la force ou la ruse, quant tout ne peut provenir que de l’intérieur de lui.

La compétition entretient l’esprit de concurrence, même la rivalité secrète, amenant à voire partout des adversaires ou des opposants.  Dans la vie, il n’y a ni gagnant ni perdant, il n’y a qu’un humain en évolution.  Qui donc a enjoint à l’être humain, si ce n’est lui-même, d’être performant, de se comparer aux autres, de les imiter, de les envier, de convoiter leurs biens, de les confronter comme s’ils étaient des rivaux?  La Source suprême ne lui demande rien d’autre que de se réaliser, au meilleur de ses connaissances et de ses moyens, dans toute son unicité, donc dans sa rareté, son originalité,sumo dans cette part qui fait sa différence et le rend précieux, voire irremplaçable.  Et de s’accomplir de façon autonome et indépendante, donc libre.

Alors, si un être doit s’établir en concurrence avec quelqu’un, ce doit être avec lui-même, pour  ouvrir toujours davantage sa conscience et ainsi améliorer son propre destin.  Le Créateur seul, qui détient toute autorité, donc la seule autorité, connaît toute la richesse qu’il a un jour déposée en chaque être, l’appelant à la découvrir, dans l’exercice de son rôle fonctionnel.  Il appelle chacun à s’accomplir de son mieux, à sa propre idée et de sa propre manière, sans aucune autre référence.  Du reste, la concurrence induit subtilement dans l’opposition qui engendre l’hostilité, le premier pas vers l’agressivité et la cruauté.  Ainsi, elle rend un être diviseur ou séparateur, s’opposant d’autant à l’Ordre et à l’Harmonie du Plan cosmique qui œuvre à tout ramener dans l’Unité originelle.

En ce monde, chacun n’est appelé qu’à être pleinement lui-même, à s’accomplir par ses propres moyens et à se mesurer uniquement à lui-même dans sa pleine liberté, non à se mesurer à un autre, ce qui ne fait aucun sens d’aucune manière.

Pour ces raisons, puissent les sports professionnels changer de visées, pour se faire plus évolutifs, ou puissent-ils vivement

disparaître.  Et puissent ceux qui détiennent un brin de bon sens se joindre à cette proclamation!

© 2012-16, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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Une réponse

  1. Devos Marie-Laure

    bonjour,

    je viens de lire votre article sur le sport-je suis d’accord avec votre analyse et suis content que vous ayez pu faire cette publication-
    j’ai toujours été contre le sport tel qu’il existe dans notre société- je considère le sport comme une “petite guerre” à chaque fois ; d’ailleurs les termes employés sont battre, éliminer, vaincre, terrasser, etc….je trouve effectivement que le sport tel qu’il est cultive l’égoïsme, la haine, la colère, la rage, l’orgueil, agressivité, l’obligation de résultats etc….
    et ce mélange avec l’argent qui en lui même n’est pas mauvais car c’est une énergie c’est surtout l’utilisation et le pouvoir que certains lui donne ou en font qui est néfaste-
    merci pour votre article.
    cordialement

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