L’AIDANT SPIRITUEL N’A PAS TOUJOURS LA TACHE FACILE… 

L’histoire n’est pas nouvelle, mais elle ne cesse de se répéter.  Lorsque, dans son orgueil, un être a atteint le point d’intoxication, qu’il s’agisse de prétention humaine, de sentiment de supériorité intellectuelle ou spirituelle, il prend, du coup, le contre-pied d’un instructeur ou d’un maître spirituel authentique, désormais appelé montreur de voie, aidant spirituel avéré ou relai incarné de la Hiérarchie divine.  En effet, l’orgueilleux trouvera toujours à redire de ce que cet enseignant est, de ce qu’il fait ou de ce qu’il dit.

Par exemple, il pourra rejeter un maître avéré en se fondant sur des croyances religieuses, théologiques, historiques, scientifiques ou personnelles, ce qui l’amène à le contester et à le désavoaccompagnateur-sur-le-Sentier-secretuer, cherchant toujours chez lui la petite bête, la petite erreur possible dans son discours, sa conduite ou sa manière d’être.  Ou il opinera que l’ère de cette forme d’Initiation est révolue, qu’il  n’a pas besoin d’aide pour découvrir la Voie, à moins qu’il prétexte plutôt que tel maître particulier ne répond pas à ses critères, s’il ne se permet pas, ne pouvant pas le crucifier, de tenter de monter un complot contre lui, afin de le démasquer dans ses présumées imperfections et  impostures.

Bien sûr, nul être incarné, si sage qu’il se pense, ne peut spolier la place irrécusable de l’Esprit de Vie dans l’existence d’un autre être incarné.  Ainsi, de nos jours, le choix idéal, en matière de valeurs et de conscience, c‘est que chacun assume sa liberté, exerce sa souveraineté, se prenne en main, gère sa propre vie, inspiré par son Centre divin, sans accepter que qui que ce soit lui fasse ombrage.  Mais ce n’est pas une raison de s’acharner sur les aidants spirituels, bien souvent si sincères, dévoués et généreux d’eux-mêmes dans une tentative de les discréditer, puisque certains êtres incarnés ont encore besoin d’eux, pour un temps, dans leur démarche d’Éveil.  Ce qui importe, c’est que cet auxiliaire sage évite de s’imposer, de recourir au prosélytisme et refuse d’intervenir dans la vie de qui que ce soit, s’il n’y est pas dûment invité, sachant se retirer  de bonne grâce dès que l’aidé est suffisamment autonome pour assumer son indépendance.

Mais le prétentieux intellectuel ou l’orgueilleux spirituel, quand ce n’est pas le maître qu’il critique, ce sont ceux qui viennent à lui, qu’il trouve diversement hautains, mesquins, débiles, de sorte qu’il ne trouve pas en eux d’affinités parce qu’ils ne vibrent pas à son degré de conscience ou ne répondent pas à ses attentes.  Ainsi, il oublie que si, justement, il est si évolué, à titre de pionnier sur la Voie, il gagnerait, au nom de l’Amour et de la compassion, à rester dans le groupe pour collaborer à illuminer ceux qui en font partie, dans le silence et le secret, par son haut taux vibratoire, au lieu de démissionner et de se retirer, laissant la plus grande partie de l’harmonisation et de la transmutation des consciences à la seule responsabilité du maître, qu’il trouve bien étrange de tolérer dans son environnement de tels énergumènes.

En fait, la plupart du temps, un tel rejet  provient du fait que ce candidat n’est pas encore prêt à regarder la poutre qu’il porte dans son œil, à dissoudre ses illusions ou à remettre en question ses fausses croyances et les travers de sa personnalité.  Car le rôle d’un maître n’est pas de dire ce qu’un être veut entendre, mais ce qui est à dire, parce que cela correspond à la Vérité, mais que son ego refuse d’admettre.  Il ne consiste pas davantage à ressembler à l’image qu’un chercheur se fait d’un maître, mais à être lui-même, dans sa manière spécifique de faire fuir les ténèbres par sa Lumière spirituelle, qui l’avait attiré par quelque mystérieuse connivences cosmiques.

C’est ce qui explique que, en général, un tel être rempli de suffisance et de condescendance, s’attire peu à peu un faux-maître, qu’il ne tardera pas à élever aux nues, à vénérer, même à idolâtrer, parce que celui-là lui enseigne ce qui flatte son ego, lui passe tous ses caprices et ses fantaisies, lui rappelant comment il est un être lumineux, intelligent ou spécial, mais ne manquant pas de déblatérer sur son ancien maître pour lui souligner à quel point ce malheureux l’a dénaturé, dépersonnalisé, dévoyé, rétréci, lui a rogné les ailes, en le brimant dans sa liberté de parole et son libre choix ou en l’écartant de sa vérité.  C’est oublier que tout être incarné porte deux vérités, celle que porte son âme, qui s’exprime par son chemin de vie, et celle qu’il s’impose, car il veut y croire, par les méandres de sa sensualité, de son émotivité ou de ses convictions mentales, qui en vient à voiler la première, mais qu’il confond avec elle.

Il y a alors de fortes présomptions qu’il puisse traiter de la même manière son Centre divin dans la Vérité qu’il lui murmure, parce que, par son orgueil, il s’est fermé à l’intuition.  Chacun voit la réalité à travers les lunettes qu’il porte!

L’histoire n’est pas nouvelle, mais il faudrait bien qu’elle cesse un jour, si l’humanité tient à s’élever…

© 2013-15, Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

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