L’intelligence est la faculté qui fonde la démarche du choix des pensées.  Elle opère le choix des pensées et des liens entre elles.  «INTER LEGO».  Dans la démarche de la concentration, chaque cellule du cerveau agit de façon magnétique par rapport aux vibrations, libérant la pensée par la déconcentration.  Si les cellules du cerveau viennent à surchauffer, par la tension qu’engendre une pensée, celui-ci l’écarte temporairement, par le phénomène de l’amnésie partielle, jusqu’à ce que la détente survienne et que le cerveau se remette.  C’est la soupape de sécurité de la mémoire.

            Dans cet ordre d’idée, l’aptitude à s’endormir facilement requiert une déconcentration.  Sachant que les facultés ont besoin de repos pour fonctionner efficacement, l’être humain recourt à la concentration sur des pensées positives pour permettre aux facultés fatiguées de se reposer.  C’est par cet art de la concentration qu’il permet au système mental de se refroidir et de se régénérer.  Ainsi, il élimine les blocages énergétiques empêchant tout survoltage d’une partie ou d’une autre du corps.  Pour se concentrer sur une chose, il doit l’isoler de toutes les autres pensées en se fixant sur un point.  Pour passer à une idée nouvelle, il doit parvenir à se débrancher de l’idée  précédente.  L’hésitation entre deux pensées draine une énergie précieuse tout en empêchant la détente.

            La pratique de vos exercices de Yoga ou autres importe toujours grandement, non seulement pour le repos corporel mais pour la détente mentale.  Nombre d’écoles de pensée hésitent à dire sur quel aspect de la détente il convient de travailler davantage.  On sait que l’esprit influence le corps, mais on a prouvé hors de tout doute que le corps influence aussi l’esprit.  Si vous parvenez à détendre vos muscles par des élongations et par des asanas yoguiques bien contrôlés, vous libérez la tension de vos facultés mentales.  Les contraintes et les mauvaises postures durcissent et nouent les muscles.  Vous ne pouvez changer la structure osseuse de votre corps, mais vous pouvez assouplir vos articulations, par exemple aux poignets, aux coudes, aux hanches, aux épaules, aux genoux et aux chevilles.  Lorsque vous avez réussi à détendre tous vos muscles, l’énergie peut circuler dans tous vos nerfs sans blocage et, de ce fait, dans tous vos muscles.  C’est le secret des bienfaits de l’entraînement du Yoga.

            Que vous soyez un homme ou une femme, un chef de bureau qui travaille dans une atmosphère bruyante et survoltée, un ouvrier ou un étudiant, la détente augmente toujours vos capacités de travail.  C’est un des fondements des carrières de pilote, de danseur ou de sportif.  Les génies ne sont rien d’autre que des personnes à l’esprit clair et limpide parce qu’ils sont détendus.  On qualifie souvent les intellectuels d’êtres bizarres parce qu’ils ne participent pas aux activités agitées du monde.  En réalité, ce sont des sages qui s’occupent de ce qui importe, des détenteurs d’un esprit logique, aptes à faire les meilleurs choix, qui refusent d’être les victimes de toutes les influences de leur milieu.

            Lorsque votre corps est détendu, il s’établit un rythme particulier au niveau de vos pulsions cardiaques et de votre système digestif.  Il s’établit également un rythme spécial dans votre cerveau, un rythme que l’encéphalogramme peut capter.  Votre corps adopte un rythme comme les vagues sur l’eau, le vent dans les pins et le tic tac de l’horloge.  Vous vous servez de votre voiture avec discernement : dans un véhicule standard, lorsque vous passez d’une vitesse à une autre, vous le faites graduellement en augmentant l’appel de carburant.  Ce respect du rythme d’un appareil mécanique doit inspirer votre conduite dans l’usage de votre corps.

            L’armée recourt à la musique des marches allègres pour stimuler ses troupes.  Les adeptes de certaines disciplines sportives se sont servis de la musique avec succès pour développer des mouvements gracieux.  Nombre de penseurs s’isolent dans une pièce au règne le calme pour écouter de la musique et, en se détendant, s’absorber en elle pour mieux s’imprégner du présent et se rendre réceptifs à l’entendement intérieur.  Ainsi, ils se libèrent des soucis et ils entrent dans la tranquillité.  Il est rare qu’un musicien devienne malade parce que la musique sert d’excellent stimulant physique et mental.  Pourtant, la vie de concertiste n’est pas de tout repos : les heures de répétition sont longues, ponctuées de voyages épuisants.  Pour préparer une soirée, celui-ci s’impose des répétitions durant des nuits entières, au grand désarroi des gens de son entourage.  Et pourtant, il se porte à merveille et vit heureux.  Mais il sait choisir ses postures avec discernement.  Le pianiste, le violoniste, tous les instrumentistes savent comment s’asseoir pour garder la colonne droite.  La posture et le maintien représentent le premier pas dans l’apprentissage de la musique.

            Faites-en l’expérience : écoutez diverses pièces musicales et observez les changements qui s’opèrent en vous.

            Comme quoi l’ascèse représente toujours, non une privation, mais un simple retour à l’ordre.  Avant d’entrer dans les détails du fonctionnement du subconscient, il convient d’expliquer que ce qui est requis de l’adepte du Yoga, ce n’est pas de s’imposer une lourde tâche ou une discipline sévère, mais de développer une attitude de bonheur.  Nous attirons votre attention sur la musique à cause de ses qualités thérapeutiques et stimulantes.  On peut également recourir à la danse du fait qu’elle allie le mouvement à la musique et qu’elle assure de vraiment vivre la détente dans le mouvement.  Vous êtes incapables de danser si vous restez rigides.  Le mouvement exprime l’intériorité.  La moindre inhibition se révèle dans les mouvements du corps.

            Le conscient est la partie de l’esprit qui donne au corps les commandements à l’action.  S’il est perturbé, il ne peut donner de commandement sûr.  Les concepts nés des peurs que le conscient accepte limitent et emprisonnent.  Qu’est-ce qu’un être libre?  C’est un être qui ne se laisse pas limiter par des concepts, qui agit en fonction de son propre raisonnement.  Il est dénué de préjugés, il suit son idée personnelle de façon simple et lucide.  Les erreurs qu’il commet n’attentent pas à sa paix d’esprit.  Il les considère comme des expériences, conservant sa confiance en lui, parce qu’il sait que sa valeur humaine demeure.

            C’est en gardant l’esprit ouvert à tout qu’on peut en arriver à se faire une idée personnelle par rapport à tout ce qui se passe autour de soi.  La concentration représente le moyen de corriger les défauts du conscient.  Par exemple, plusieurs personnes deviennent incapables d’exécuter une tâche si on les observe alors qu’ils réussissent très bien lorsqu’elles sont seules.  En présence d’observateurs, elles sont incapables de se concentrer, trop occupées à se demander ce que les autres pensent.  À tous égards, la pratique de la concentration aide à garder le conscient sur le point important.  «CONCENTRER»veut dire «demeurer autour du centre», donc autour du sujet choisi, non sur tout ce qui peut entrer en conflit avec lui.

            De nos jours, les dommages que la tension a causés à l’esprit sont devenus endémiques.  La nervosité, la dépression, les accidents divers résultent d’une longue histoire de conscience perturbée.  Notre interprétation insatisfaisante du comportement, les critiques injurieuses qui émanent de l’incompréhension, une éducation puritaine et dogmatique fondée sur la crainte développent tôt ou tard des maladies de l’esprit.  L’intelligence ne joue plus le rôle qu’elle était appelée à jouer parce qu’elle est devenue l’esclave des édits du milieu.  Il est difficile d’éliminer les sources de distraction comme les bruits, mais il existe des éléments plus subtils qui causent des effets plus pernicieux sur la conscience.  Nous référons aux souvenirs négatifs.  Les compliments et les insultes nourrissent l’émotivité.  Aussi importe-t-il d’ignorer autant les uns que les autres puisqu’ils agissent de façon destructive.  Si on est perméable aux uns on l’est forcément aux autres.  Nous devons éviter de nous valoriser par les compliments puisque, par la suite, les insultes pourront déprimer.

            Si nous comprenions bien que, à chaque année, l’image que nous avons de nous change, nous comprendrions le sens du mot RÉSURRECTIONNous naissons avec chaque pensée qui nous vient.  Nous nous réjouissons ou nous nous attristons au gré de la tournure d’esprit que nous adoptons à chaque seconde.  Les complexes, les sentiments d’inaptitude quittent le conscient lorsque nous vivons le moment présent.   En effet, nous ne naissons à nos complexes qu’en les renouvelant à notre esprit.  C’est tout un art que de savoir dire à ce qui nous afflige : «Vous êtes des phantasmes de mon imagination, vous êtes des images, vous n’existez que dans mes pensées.»  C’est alors que nous constatons qu’il existe en nous une aptitude au dialogue.  Or, c’est dans le dialogue que nous établissons l’image de nous-mêmes.  Cette image ne consiste pas dans la projection des autres, mais dans la projection de notre être vers les autres.

Lorsque vous regardez un film, pensez-vous à autre chose?  Quand vous vous circulez en automobile, surveillez-vous ce qui se passe devant et derrière vous?  Si vous êtes invités chez des amis, observez-vous les détails de la décoration au lieu d’être présents à la conversation?  Si vous répondez à ces questions par l’affirmative, vous profitez de tout le temps que vous passez dans ces occupations ou ces lieux, ce qui vous amène à apprendre beaucoup de choses.  En revanche, si vous passez votre temps à ruminer une même idée épuisante, vous ne connaissez pas le repos et, surtout, vous éprouvez le besoin de vous soustraire au monde extérieur pour ruminer en paix.

Voilà ce qui arrive dans le trouble du dédoublement de la personnalité.  Peu à peu, la personne obsédée par un problème s’isole dans un monde à part où elle peut vivre son obsession sans être dérangée puisque le présent ne l’intéresse pas.  Elle construit sur le passé.  Pour la libérer de cette obsession, il faut insérer son esprit dans le présent.  C’est pourquoi on recommande aux obsédés de s’adonner à des activités qui leur plaisent.  Par exemple, suite à une maladie nerveuse attribuable à la frustration accumulée dans un travail particulier, on recommande à la personne de choisir une tâche qui a toujours exercé sur elle un grand attrait.  Par là, elle engendrera un nouveau cadre pour son rétablissement puisqu’elle agira avec intérêt.  Sa motivation maintiendra son esprit dans le présent.  N’ayant plus que le présent à traiter, son esprit ne s’épuisera pas, d’où la dépense d’énergie s’effectuera dans une proportion raisonnable.

POUR UN ÊTRE, RIEN N’IMPORTE PLUS QUE LE PRÉSENT PUISQUE LE PASSÉ EST DISPARU… ET QU’IL S’ÉVANOUIT.  L’AVENIR S’OUVRE DEVANT CELUI QUI EST À L’ÉCOUTE DU PRÉSENT.

Il importe de considérer l’Univers de divers points de vue pour ne pas se limiter et se spécialiser outre mesure.  Le concept d’infinité est un concept dynamique.  C’est-à-dire que, dès que nous voulons concevoir l’infini, nous devons recourir à l’idée du mouvement.  Si nous parlons de l’Univers infiniment vaste, nous imaginons d’incalculables systèmes planétaires.  De même, si nous parlons des structures infiniment petites de la matière qui composent les objets de notre champ visuel, nous devons recourir à la notion de monde microscopique, donc d’un monde qui n’est visible que par le perfectionnement de lentilles infiniment puissantes. Par conséquent, la notion de l’Univers implique deux concepts apparemment opposés qui se rejoignent : l’infiniment grand et l’infiniment petit.

De la même façon que les notions de grandeur se conçoivent dans l’infini, la notion de connaissance de ces grandeurs reste-t-elle infiniment large.  Chaque être est connaissable à l’infini.  De la même manière que nous avons expliqué que tout être crée son état par la projection de sa pensée, maintenant nous pouvons poursuivre en disant que toute existence, même dans son fait d’exister, est le résultat de la pensée.  Le Monde résulte de la projection d’un Penseur universel.  Cette activité mentale représente un réseau d’énergie que nous utilisons pour connaître ou pour prendre conscience des principes de la Loi unique.  Ceux-ci sont de mieux en mieux connus grâce à l’éveil progressif des sciences exactes et naturelles.

Janaka-anandâ © 1980-2014 Yogi Inn, Vermont, USA.

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