Dans la Tradition chinoise, le Tao évoque la «Voie» ou le «Principe suprême et impersonnel d’ordre et d’unité» du Cosmos.  Dans d’autres Traditions orientales, on parle du Dao.  Il s’agit de la «Loi unique» ou «universelle» ou du «Principe universel» qui régit l’Ordre cosmique.  Le Cosmos, appelé l’Univers, résulte de l’oscillation des deux activités «Yin» et «Yang» et de leurs vicissitudes.  Il représente synthétiquement l’oscillation universelle et il rappelle que «Tout est dans tout».  Rien n’est «Yin» absolu, comme rien n’est Yang absolu, mais le Yin est en opposition exacte avec le «Yang», mais tao-daoaucune activité n’est absolue.  Quand une énergie feint de s’épuiser, sa polarité contraire surgit en elle pour la renverser temporairement, dans un éternel retour.  C’est ainsi que, par un renversement périodique, le «Tao», se constitue la Voie du Ciel et de la Terre.

En fait le «Tao», illustré par l’hélice chinoise, qui constitue l’emblème du «T’ai Chi» et du «T’ai-gi-tu», exprime les oppositions cosmiques et universelles apparentes qui résulte de l’expression de la Source originelle par l’Énergie yin (pôle négatif) et yang (pôle positif) et qui rappelle le travail équilibré du Principe mâle sur le Principe femelle.  Il révèle comment les Principes émissif et réceptif, issus des Pôles contraires, trouvent leur unité dans l’Être suprême.  Il constitue l’attribut fondamental qui définit la conscience, celui du contraste, et qui induit dans le paradoxe : la Force céleste, la Lumière, agissant sur la Force terrestre, l’Obscurité.  Mais l’Obscurité demeure une Lumière latente comme la Matière constitue de l’Esprit cristallisé.  Ainsi, tout, sur tous les plans de la Manifestation, s‘exprime par des Pôles primaires et l’alternance de ces deux Forces engendre le processus de la Nature.  L’Univers, comme le Cosmos tout entier, autant dans le visible que dans l’invisible.  À ce propos, Jacques d’Arès a dit : «L’œuf porte en lui un germe de mort dans la vie, et un germe de vie dans la mort, les deux germes opérant tour à tour dans un perpétuel recommencement.»  En effet, tout, partout, répond à l’inspiration-expiration de Dieu, qui détermine l’évolution-involution, même dans l’Éternité.

On dit que le Grand Maître de ce symbole, emblème de la Perfection de la Création, est «Asuramaya», le premier des grands astronomes.  Cette figure, qui correspond au signe du Cancer, doit être rouge à gauche et verte à droite, en rétablissant la symétrie colorée des points.  Elle décrit le Zodiaque, zone de la sphère céleste qui s’étend de 8,5 degrés de part et d’autre de l’écliptique, et dans laquelle se meuvent le Soleil, la Lune, toutes les planètes sacrées et une bonne partie des autres.  On peut établir un lien avec le Svastika aryen.  Toutes les eaux y confluent sans la remplir, alors que toutes les eaux en sortentLe Tao-ou-Dao-2 sans la vider.  Le «Tao» exprime le renouvellement perpétuel, mais sur une spirale évolutive.  Il révèle le courant continu de l’Énergie cosmique.  Cette hélice constitue l’unificatrice des diverses zones hiérarchisées dans la rencontre du Ciel et de la TerSoleil blanc ou noirre.  Son secteur sombre porte le nom de Portail de la Réintégration et il évoque le Monde formel, la Mère, le «Coagula» des Alchimistes.  La partie claire porte comme nom le Portail de l’Émission et il évoque le Monde divin, le Père, le «Solve»  des Alchimistes.  Les deux points rappellent l’homogénie des opposés et ils expriment qu’il n’existe aucune division absolue puisque la perception dualiste reste une illusion du mental.  Dans son ensemble, l’hélice illustre le cycle et le plan de l’Humanité, le Monde terrestre, évoquant le Fils ou le Christ, que les Taoïstes appellent plutôt l’Âme universelle.  Elle désigne la Voie royale, le Pont entre le Ciel et la Terre.

Pour le méditant, ce symbole sublime détient deux fonctions.  Placé à la verticale, la partie claire tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, la partie sombre en sens inverse.  Alors, le sujet doit comprendre que les mouvements d’éloignement et de rapprochement sont présents et que, posés en équilibre, l’un et l’autre se neutralisent.  Voilà comment il peut entrer dans le «Nirvana bouddhique», non le «Néant», mais le «Vide plein» de l’Absolu.  Mais, inversé, le symbole aide à libérer la conscience de la dualité apparente en neutralisant l’illusion de la division des réalités.  Alors, les deux mouvements vont dans le même sens, se rapprochant du méditant, placé en spectateur, et s’amplifient mutuellement.  Dans cette position, il exprime l’état statique (de non mouvement) ou de suspension de la pensée et la neutralité au-delà des polarités qui se réalise dans le Tout par leur union équilibrée.  Ainsi, le Tao devient Principe d’Harmonie, d’Unité et de Bonheur.  Il régularise l’alternance du négatif et du positif, la règle essentielle qui supporte toutes les mutations.  Il constitue l’Essence, l’Être, la Vérité unique, un Principe d’Ordre qui régit l’activité humaine, universelle et cosmique.  Parfois, cette notion fort complexe exprime simplement l’Être suprême dans son acception d’Infini et d’Inconnaissable, qui montre la Voie à suivre et la manière d’agir dans la Voie du Juste Milieu.

Le Tao ou Dao-1Tao ou Dao

La notion du Tao a donné naissance au Taoïsme, une religion populaire de Chine, élaborée vers les III et IVe siècles avant J.-C., un mélange du culte des esprits de la Nature et des ancêtres, issue des doctrines de Laozi (Lao Tzu ou Lao Tzeu) et de croyances diverses.  Elle comprend une part importante de la religion ancienne lancée par Lao Tzeu, déformée par ses disciples, que Confucius avait tenté de réformer.  Le principe de l’immortalité spirituelle a dérivé en une recherche d’immortalité matérielle comme s’il offrait une sorte d’élixir de longue vie.  On a également incorporé son fond ancien de sorcellerie et de démonolâtrie.  Ainsi, à côté des trois Dieux fondamentaux, on retrouve désormais une infinité de divinités associées à chacune des Forces de la Nature, à chacune des vertus, à chaque ville ou village, même à chaque maison.  En fait, la plupart de ces Dieux constituent les esprits de personnes ayant vécu, mais divinisées en reconnaissance des services qu’elles ont rendus à la collectivité ou à la famille.  Cette philosophie n’en cherche pas moins à équilibrer l’ensemble de l’être en l’invitant à profiter de l’instant présent pour ce qu’il peut procurer.

 

© 2009-2015 Bertrand Duhaime (Dourganandâ).  Tous droits réservés. Toute reproduction strictement interdite pour tous les pays du monde.  Publié sur : www.larchedegloire.com.  Merci de nous visiter sur : https://www.facebook.com/bertrand.duhaime.

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *